samedi 11 juillet 2009

Facétie infinie 2



  • Non, je n'ai pas (encore) sarah-paliné et je lis (encore) Infinite Jest de Wallace. p. 92/981. 9,38%.

    Le livre contient 483 994 mots. On estime que le Mahābhārata a 1,8 millions mots, soit environ 4 fois Infinite Jest. Prends ça, David Foster Wallace.

  • La longue note 24 (p. 985-993) énumère toute la filmographie de James O. Incandenza, le père de Hal et Mario.

    On y apprend notamment le sens du titre puisqu'il a réalisé au cours des années dans une nouvelle technologie révolutionnaire subventionnée par le gouvernement plusieurs films expérimentaux appelés Infinite Jest, selon le procédé de "The Entertainment" (le Divertissement), qui semble être une sorte de réalité virtuelle optique.

    On est dans un futur très proche puisque le livre date de 1996 et c'est aussi la date des premiers films de jeunesse d'Incandenza (datés des grandes "Emeutes de Linguistes du MIT" sur la grammaire prescriptive en 1997). Le roman doit donc se dérouler dans les années 2010-2020.

    James Incandeza appartient à l'école artistique de "l'Après-garde anti-confluentiste". Il fut l'un des seuls à pouvoir visionner Infinite Jest sans y succomber parce qu'il avait déjà perdu la raison en raison de toutes les drogues qu'il absorbait. Il mourut quand même pendant la post-production (Année de la Barre d'Echantillon Dove, les années sont sponsorisées au lieu d'avoir des chiffres).

  • Il semble donc bien qu'il y ait un début d'histoire avec ce "film" (ou quoi que ce soit) à l'intérieur du livre. La cartouche d'Infinite Jest est une oeuvre destructrice puisque toute personne qui la visionne devient accoutumée et ne peut plus s'empêcher de la regarder en boucle sans se nourrir ou subvenir à aucun besoin même le plus vital. Le spectateur doit vite périr de deshydratation. Dès le début, le médecin du Cheikh saoudien est la première victime d'importance de ce Divertissement fatal. Je ne suis pas encore sûr de voir le lien entre la Facétie Infinie et le terrorisme des séparatistes québecois mais ils semblent vouloir instrumentaliser ce film comme une arme.

    Le livre fut publié deux ans avant le film d'horreur japonais Ringu (où une cassette VHS hantée tue ceux qui la visionnent) mais un modèle possible pourrait être plutôt le Videodrome (1983) du Canadien David Cronenberg, où un étrange programme vidéo ressemblant à du Snuff Movie conduit à la folie et à dissoudre la réalité.

  • Avec l'intrigue québecoise arrive le lot d'erreurs de français. Matthew posait la question de toutes ces erreurs. Il y a les "Personnes de l'importance Terrible" p. 59/985, les "Personnes à qui on doit surveiller attentivement" p. 64 et les "Fauteuils de rollents" p. 88-89 / p. 994. Il y a deux interprétations : simples erreurs que l'éditeur n'a pas remarquées dans un livre énorme, mais elles semblent trop systématiques (il n'y a jamais de français correct, et je n'ai pas vérifié pour l'allemand mais il semble suspect aussi) ou bien signes discrets d'une différence entre ce Québec parallèle et notre monde.

  • Je n'ai aucun goût pour le tennis mais le morceau de bravoure p. 82 où l'exercice d'un match de tennis est comparé à la différence entre l'infini dénombrable et la puissance du continu m'a quand même plu (même si je doute que cela ait vraiment un sens).
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