Demain, je vais essayer d'aller à cette Journée Robert E. Howard, mais je crains que ce ne soit vite plein au Niveau -2 du Dernier Bar avant la Fin du Monde et je ne pourrai pas y être avant 13h30 pour une conférence sur Conan avec Patrice Louinet, le traducteur et spécialiste de cet auteur.
Conan dessiné par Margaret Brundage, 1935
Howard est une figure fascinante (même si je ne pourrais pas trouver l'endurance pour lire ses westerns ou ses histoires sur la boxe comme l'a fait un vrai amateur comme Louinet).
Comme je viens de Tolkien et donc plus de la création d'univers que de l'Aventure Pulp, j'aime surtout chez Howard un aspect qu'on évoque moins souvent, sa création de ce monde antédiluvien ("hyborien") qui utilise des mélanges de théosophie, des livres gaéliques ou des mythes assez obscurs. Son Romantisme tardif est bien moins abstrait que celui de William Morris, Dunsany ou Eddison. J'aime vraiment sa première histoire de Conan, "le Phénix sur l'épée" (dec. 1932), quand il est déjà Roi d'Aquilonie et doit faire face à divers complots alors qu'il ne tient pas vraiment à son trône. Mais le personnage nietzschéen de Conan, nihiliste désabusé ou au moins existentialiste qui a une conscience un peu trop aiguë qu'il ne laissera rien et que l'univers est indifférent, ne m'a souvent guère intéressé que via son inversion avec l'Elric de Melniboné de Moorcock ou son double assez fidèle avec Cerebus the Aardvark.
Mais l'absence de personnages récurrents me gêne un peu (je n'oserais jamais dire cela demain chez les Howardiens Authentiques, sans vouloir trop paraître un Vendu à la continuité fabriquée rétroactivement par Lyon Sprague de Camp ou par les comics Marvel de Roy Thomas). Si je veux de l'énergie pulp, je pense que je préfère encore une version graphique moins désespérée mais sans doute plus naîvement "colonialiste" comme Flash Gordon.
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