Dans l'histoire du jeu de rôle dit "OSR", après la période des "rétro-clones" (rendre les anciens systèmes Open License) et des "quasi-clones" (les refaire mais en les modifiant) sont apparus d'autres jeux qui disaient chercher à imiter ce style supposé "OSR" mais avec des systèmes complètement différents (comme DungeonWorld, 2012, qui adaptait le système Powered by the Apocalypse, 2010, ou comme Quest, 2020). Les jeux de rôle "open source" qui acceptent ces "hacks" ont encore plus tendance à avoir des généalogies avec des variantes. En 2015, Chris McDowall (BastionLand) a créé un jeu de rôle d'inspiration "OSR" mais qui révisait D&D d'une manière radicalement minimaliste avec Into the Odd (dont la nouvelle édition révisée atteint 144 pages en V.O.). Into the Odd devint ensuite l'ancêtre de Maze Rats (13 pages) de Ben Milton (Questing Beast) en 2016 et Milton réalisa ensuite Knave (1e édition 2018, 2e édition en foulancement en ce moment en 2023) et ensuite Yochai Gal créa à partir d'eux (surtout en mélangeant Into the Odd et Knave) Cairn (1e version 2020, je crois ?). J'ignore s'il y en d'autres depuis 2015. Tous ces jeux semblent aussi avoir déjà de nombreux patchs possibles. Il y a aussi eu des éditions françaises qui ont enrichi ou développé certains aspects (la version française chez les 12 Singes de Maze Rats de 300 pages a même ajouté un univers, Selestya). Panayotis Lines sur Leylines a fait une analyse comparative de nombreux jeux OSR dont Into the Odd. Je vais me servir de ses messages pour survoler leur évolution.
Into the Odd
3 caractéristiques sur 3d6 : Force, Dextérité, Volonté.
Pas de classes de personnage mais on tire 1d6 "Hit Protection" (les dégâts passent ensuite sur la Force). La création de personnage rééquilibre à partir des HP : on tire aléatoirement l'équipement et plus les HP sont faibles plus on a de chances d'avoir des objets magiques (un "Arcanum") ou de la protection autre. Il n'y a pas de magicien mais certains objets magiques jouent le rôle de sortilèges parfois puissants.
Il y a 6 Niveaux et on gagne 1d6 HP par Niveau (avec aussi une chance de monter dans une caractéristique). Il n'y a pas de points d'expérience mais simplement un nombre d'expéditions pour monter.
Le système est d20 sous la caractéristique comme dans The Black Hack (sauf un jet de "chance" sur 1d6).
Combat : pas de jet pour toucher, on touche automatiquement : on ne tire que les dégâts moins la protection. Une arme normale fait 1d6 points de dégâts.
Maze Rats
Mêmes caractéristiques Force, Dextérité, Volonté que dans Into the Odd mais elles sont notées de 0 à +2 (on tire une répartition qui est l'une à 0, une à +1 et une à +2). [Une version avancée, Maze Monkeys, a proposé de scinder Volonté et Perception]
4 HP pour tous et à 0 on est mort (les PJ sont donc très fragiles sans armure). On choisit si on veut avoir un +1 en combat ("guerrier"), un sortilège (qui est tiré au sort avec à chaque fois un verbe d'action et un type d'objet) ou une compétence (une voie de "spécialiste" qui peut être l'équivalent d'un ranger, acrobate, espion ou d'un voleur). Tout le monde peut commencer avec une armure, un bouclier et deux armes.
On gagne des points d'expérience (généralement 1-3). Pour atteindre le Niveau N, il faut N x (N-1) points d'expérience. Quand on monte en Niveau, on gagne +2 en HP et autre chose comme un bonus en caractéristique. Mais on peut aussi sélectionner soit une compétence soit un nouveau sortilège à un Niveau "impair" (3, 5, 7).
Le système est 2d6 + bonus. Réussite sur 10+ (ce qui signifie des probabilités assez dangereuses en général). Certains avantages (compétences) permettent de tirer deux fois. Le jet peut aussi être en opposition pour voir qui a le meilleur total.
Combat : un seul jet 2d6 + bonus pour toucher contre le niveau de l'Armure (6-8) ou le bouclier. Les dégâts sont la différence entre le Niveau à atteindre et le jet (plus des bonus liés à l'arme). Un double 6 donne un doublement des dégâts.
Le jeu propose énormément de tables aléatoires pour tirer de nombreux détails pour individualiser un personnage ou une situation. En fait, même si on n'utilise pas le système, le jeu pourrait se justifier comme un catalogue de tables pour improviser des noms ou des trouver des idées en jeu.
Cairn
3 caractéristiques sur 3d6 : Force, Dextérité, Volonté.
1d6 HP. La version de base ne prévoit pas de changer de Niveau ?
Comme dans Maze Rats, on tire des traits pour individualiser le personnage et des équipements, dont éventuellement un Livre de sorts où le sort (souvent tiré d'AD&D) est tiré aléatoirement sur 1d100 (et Cairn a depuis ajouté plus de sorts avec un d666).
Il faut deux mains libres pour utiliser le grimoire. Lancer un sortilège fatigue tant le lanceur qu'on perd le droit à un "emplacement" (slot) d'équipement (on commence avec 10 emplacement, dont six pour un sac-à-dos, plus la tête, le torse et les deux mains). Je crois que ce système de sorts vient de Knave. L'équipement peut être représenté par des cartes à placer dans l'inventaire de ses 10 emplacements (ce qui viendrait de Mausritter).
Le système est de faire moins qu'un score sur 1d20, comme dans Into the Odd. Le combat semble assez similaire.
4 commentaires:
Je préfère la lignée White Hack/Black Hack/Macchiato Monsters, même si j'ai utilisé une fois Into the Odd en convention pour jouer dans le Second Âge de Glorantha (avec un succès mitigé...).
https://2ndage.blogspot.com/2015/05/back-from-eternal-con.html
Ah, sur Macchiato Under je pensais faire aussi un post sur CRACK! de l'excellent Eric Nieudan & autre Mushmen (le Surcapitaine Nieudan a créé combien de jeux OSR à lui tout seul ? Il doit être un des plus prolifiques avec John Grümph).
White Hack, ce n'est pas juste un rétroclone d'OD&D comme OSE n'est qu'un clone de B/X ? Le Black Hack a eu la bonne idée de le runequestiser un peu avec du RollUnder et d'autres bonnes idées comme le Dé d'Usure.
Ah non, the White Hack c'est assez différent de D&D [du moins dans sa 3me édition, celle que j'ai jouée avec un de mes deux groupes UK en ligne]. Les classes de personnages sont différentes et il y a des pouvoirs sympathiques relativement freeform − j'avais choisi « The River » et comme nous jouions dans Yoon-Suin j'arrivais souvent à « gratter » des bonus grâce à cela.
Oops, erreur de ma part je confondais The WhiteHack (2013) de Chris Mehrstram avec White Box, qui lui est un rétro-clone d'OD&D (et de S&W).
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