samedi 29 septembre 2007

Comics de la semaine (26/09/07)


  • Dark Horse

    The Umbrella Academy



    Cette bd est la grande surprise de ce mois. Une bd de superhéros écrite par un célèbre chanteur américain considéré comme plutôt "emo/punk", Gerard Way de My Chemical Romance, ne semblait pas très attirante de prime abord.

    Et c'est curieusement attachant, un mélange de X-Men et d'une ambiance britannique absurde à la Chapeau Melon et Bottes de cuir - avec peut-être une once de Harry Potter. Un aventurier excentrique Sir Reginald Hargreaves, dit le "Monocle", a adopté sept enfants nés simultanément dans des circonstances étranges et il a fondé l'Académie Parapluie ("ut malum pluvia") pour entraîner les petits superhéros vétus en uniforme d'école anglaise. Contrairement au Professeur Xavier, il ne cache pas sa froideur, son favoritisme et sa condescendance à l'égard de ses élèves adoptifs, qu'il traite comme des numéros. Le fait que Sir Hargreaves soit en fait un extraterrestre explique aussi sa distance inhumaine.

    Dans ce premier épisode, de nos jours l'équipe se réunit pour les funérailles de leur Père et on a un flashback avec leur combat contre la Tour Eiffel mécanisée, dirigée par le Zombie cyborg de Gustave Eiffel. Qui pourrait résister à un tel concept ?

    Comme je n'aime pas vraiment Mike Mignola, les dessins de Gabriel Ba ne m'enthousiasment pas particulièrement mais il faut avouer que cela convient au style semi-mignon / semi-horreur du titre.

  • DC Comics

    • Amazons Attack! #6/6

      La conclusion de cette mini-série est en fait parue le mois dernier, le 29 août, et a été déjà abondamment critiquée, et franchement je comprends pourquoi. J'avais plutôt une bonne image du scénariste Will Pfeifer après son passage sur Aquaman mais cette série est pire qu'inutile, elle a été sans doute nuisible à la continuité Wonder Woman. Circé, déjà trop utilisée par ailleurs, a donc ressuscité la reine Hippolyta et on révèle (SPOILER ! SPOILER !) que l'inaction des Olympiens a été en fait causée par les Dieux d'Apokolips, en l'occurrence Granny Goodness, sans doute l'une des plus ridicules de tous les personnages DC en vieille directrice sadique de pensionnat. Imaginer Athéna et les autres (rappelons que dans l'univers DC Athéna a détrôné Zeus et ses frères) vaincus par un personnage digne de figurer dans les Barbapapa finit de détruire toute crédibilité. Et même si on avale cela, la résolution paraît bâclée et décevante. Décidément, après le pénible War of the Gods de 1990 les cross-overs liés à Wonder Woman sont parmi les pires de DC, ça ne va pas améliorer l'image du personnage. Il n'y a rien à sauver de cette mini-série, à part le gag de Batman sur l'obélisque de Washington...

    • Wonder Woman Annual #1
      Continuons avec les déceptions sur Wonder Woman. Quand ils ont relancé le personnage en juin 2006, les éditeurs ont fait appel au célèbre scénariste de télévision Allan Heinberg (OC) et ce gimmick s'est retourné contre eux lorsqu'il n'a pas pu suivre le rythme des 22 pages par mois. La conclusion de son bref passage n'apparaît donc ici qu'un an après sa date prévue, en septembre 2007 au lieu septembre 2006, alors que la série a déjà été continuée par d'autres auteurs qui avaient donc la difficulté supplémentaire de ne pas pouvoir utiliser directement ce qui devait avoir lieu dans cette résolution. Il n'y a presque rien de spécial, en dehors de beaux dessins de Terry Dodson, Heinberg envoie juste WW contre un groupe de presque tous ses ennemis principaux. C'est vraiment l'idée la plus basique qu'on puisse imaginer. Il y a quelques bons dialogues qui montrent quand même que Heinberg s'est posé de bonnes questions, mais je commence à me demander si quelqu'un réussira un jour à faire quelque chose de ce personnage pseudo-mythologique qui est censée être un mélange de Pandore (la Femme parfaite créée artificiellement) et d'Héraclès (la tueuse de monstres qui sert les Olympiens). Le seul à y être arrivé est sans doute Alan Moore, mais c'était sur Promethea, qui en avait fait non une parabole sur la féminité mais sur l'art et la créativité (avec hélas toute une doctrine jungienne un peu lourde).

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      Heinberg a quelques problèmes dans cette histoire. D'abord il utilise certains vilains qui n'existent plus comme Silver Swan, ce qui poserait un léger problème de continuité. Ensuite, Heinberg introduit une modification des pouvoirs de Diana qui la rendrait mortelle et humaine tant qu'elle ne devient pas Wonder Woman (un peu comme Billy Batson n'a ses pouvoirs que sous la forme de Captain Marvel). C'est une modification assez profonde, qui va même plus loin que le simple retour à l'identité secrète abandonnée depuis l'Age d'Argent. Cela pose aussi, comme le fait remarquer la discussion de ce numéro sur Scans Daily; le problème de sa sincérité. WW est dans la version récente une "Déesse de la Vérité", elle avait même cette fonction dans le Panthéon olympien quand Byrne écrivait la série, et on peut se demander pourquoi la Vérité voudrait mentir sur son identité (certes, la Vérité peut parfois aimer à se voiler).

      Mais le problème fondamental de la nouvelle Wonder Woman depuis les années 80 est sa virginité perpétuelle. Elle n'a plus droit à un vrai compagnon potentiel. Ils ont éliminé ce loser de Steve Trevor, encore plus incompétent qu'une Lois Lane, mais ils n'ont jamais osé le remplacer, à part brièvement avec "Trevor Barnes" pendant la période Jimenez, qui fut vite assassiné par Walt Simonson. Le fiancé actuel Nemesis n'est vraiment pas mieux, et malgré sa compétence relative de super-agent, il a été traité à nouveau comme une sorte de comic relief sexiste.

      La nouvelle scénariste Gail Simone arrive sur le numéro 14 et il faut espérer qu'elle va pouvoir un peu régler certains problèmes sans tomber dans les mêmes erreurs que ses prédécesseurs en détruisant pour la 36787879879e fois les Amazones et les Olympiens, comme l'ont fait ces dernières années Byrne, Jimenez, Simonson, Rucka et Pfeifer.

    • Countdown #31 : Le groupe de Donna Troy, Red Robin et Ion qui cherche Ray Palmer passe sur Terre 3, qui s'est un peu complexifiée avec plus de personnages que par le passé. Mais la série spin-off The Search for Ray Palmer doit être plus précise à ce sujet. Mary Marvel continue de passer du côté obscur et commet son premier meurtre gratuit - idée que je trouve particulièrement stupide. Les deux Légionnaires venus d'un futur alternatif viennent chercher Buddy Blank, OMAC. Un des thèmes de la série est un processus perpétuel de "kirbysation" de l'univers DC qui me lasse profondément. Il s'agit de mettre au centre d'un univers DC créé par Siegel, Weisinger, Broome et Fox avant tout les idées et personnages de Kirby des années 70. Il est curieux comme tous ces concepts (le Quatrième Monde et ses Nouveaux Dieux, Omac, Kamandi et le Grand Désastre) m'ont toujours paru être des éléments étrangers qui se greffaient mal, comme des parties de l'univers Marvel qu'on voudraient attacher de force sur la continuité DC (Marvel a eu un peu moins de mal à tenter d'assimiler les Eternels). Une des raisons pour lesquelles Countdown m'ennuie doit être cet hommage un peu lourd au Kirby des années 70 (même si je reconnais que le Projet Cadmus a vraiment apporté quelque chose à la mythologie Superman). On peut très bien transformer des hommages et des allusions en de bonnes histoires (exemple : Moore sur Supreme, ou plus récemment Azzarello sur Dr Thirteen) mais actuellement je ne vois guère que des clins d'oeil et de la nostalgie pour ce que les scénaristes devaient lire il y a trente ans. La nostalgie est devenue le vice persistant de la bande-dessinée, non seulement des lecteurs comme moi, mais aussi des auteurs qui s'y complaisent.

    • Justice League of America #13



      La suite de la saga de la Ligue d'Injustice et un long combat qui semble rendre les adversaires de la JLA presque invincibles en groupe - bien qu'on sache bien qu'ils se feront battre sans doute autour du #15.

      Rien de révolutionnaire donc (et je n'aime pas les dessins de Benitez) mais le thème traditionnel est bien traîté par le scénariste McDuffie et il est difficile de demander plus d'un titre mainstream.

      Il y a notamment une brève rencontre avec un effet de "cascade" où le Parasite vampirise les pouvoirs de Vixen qui vampirise ceux de Superman.

    • Supergirl & the Legion of Super-Heroes #34

      Tiens, la couverture et le résumé mis dans les previews ne correspond pas au contenu.

      Récapitulons un peu ces trois ans de Légion. En 2004, le scénariste Mark Waid relance à nouveau (2nd Reboot) l'équipe de superhéros du XXXIe siècle. Il veut insister à nouveau sur le concept de jeunes super-rebelles en lutte contre un monde d'adultes indifférents. Le problème est qu'il échoue complètement à clarifier en quoi consiste précisément cette révolte. Depuis l'an dernier, le groupe a inclus un membre du XXIe siècle qui est arrivé ici par un accident temporel, Supergirl. Mark Waid est finalement parti au #30 après une série guère passionnante où la Légion a sauvé la Terre d'une invasion par la race des Dominateurs. Pour mettre fin au danger des Dominateurs et court-circuiter le groupe rival des Wanderers qui conseillait un génocide complet sur la race, le chef de la Légion Cosmic Boy a emprisonné le monde des Dominateurs dans la Zone Fantôme mais fait croire qu'il avait détruit leur planète. Il a quitté l'équipe en disgrâce, acceptant la responsibilité du Planètocide.

      Depuis le #31, le nouveau scénariste est Tom Bedard et le nouveau dessinateur Dennis Calero (auquel je n'arrive pas à m'habituer, pour être franc). Supergirl a été élue chef de l'équipe contre Lightning Lad et Brainiac 5 et a lancé une recherche de Cosmic Boy. Bedard commence à réintroduire des concepts des anciennes versions. Tenzil Kem le Bismollien (Matter-Eater Lad) est désormais un Procureur de la Fédération des Planètes unies et plus seulement un comic relief. Les équipes ont été divisées en trois. Star Boy, Sun Boy et Lightning Lord ont enquêté sur Winath et trouvé un culte de "Validus", qui a conduit à l'arrestation de Lightning Lord et la fuite des Wanderers (#32-33).

      Atom Girl (qui est la nouvelle version de Shrinking Violet), Shadow Lass et Timber Wolf sont envoyés sur Lallor et c'est le retour de Wildfire, cette fois comme un ancien Légionnaire fondateur devenu un dangereux mercenaire venu assassiner (certes, un peu à son "corps" défendant) le Président de Lallor. Wildfire n'a plus de corps, étant devenu un amas d'anti-matière enfermé dans un scaphandre et il tue sous les ordres de son frère, qui est tout ce qui lui reste pour l'ancrer dans son ancienne vie matérielle.

      Comme d'habitude dans ce 2nd Reboot, les modifications pourraient être intéressantes en soi si on ne se demandait toujours ce qu'elles apportent vraiment par rapport aux deux précédentes versions. Bedard a peut-être vraiment amélioré le personnage de Tenzil Kem en en faisant un personnage sérieux, mais ce retour de Wildfire dans une version plus sombre me paraît exagérer la dimension tragique. Il aura sans doute une rédemption mais on se demandera pourquoi il a commencé comme assassin.

      Mais de toute façon, tout cela va vite changer. Jim Shooter revient sur la Légion après 30 ans d'absence (le dernier numéro qu'il a écrit était en 1976 !) au #37. Bien qu'il ait prétendu que ce ne serait pas un 3e Reboot, il a aussi avoué n'avoir jamais lu les différentes versions de la Légion depuis 30 ans (il a tort, les meilleures histoires de la Légion ont été celles de Paul Levitz vers 1980-86), ce qui rend un Reboot de facto quasi-certain ! Décidément, la continuité de ce titre - on va fêter l'an prochain les 50 ans de la Légion - ne doit pas conduire à s'attacher trop au détail des personnages.

    • Uncle Sam & the Freedom Fighters, vol. 2, #1/8

      Ah, une nouvelle mini-série d'Uncle Sam, voilà qui semble faire dans la nostalgie alors qu'il n'en est rien. Dans la dernière série, l'équipe de rebelles s'était créée pour tuer le Président des Etats-Unis qui détruisait les libertés publiques au nom de la lutte contre le terrorisme (bon, ce qui affaiblissait la parabole est qu'il était un androïde extra-dimensionnel et pas un héritier texan).

      A présent, ils ont gagné - même si on vient nous expliquer au passage pourquoi ils ne sont pas intervenus pendant la récente Invasion des Amazones qui a dévasté Washington et qui a failli tuer le successeur du Président déchu (voir plus haut).

      Ils étaient juste absents. Heu, ils étaient dans l'ESPAAAAACE pour lutter contre une autre invasion plus importante : un essaim d'une Reine insecte (ce que je prends comme un commentaire à peine caché contre la série d'Amazons Attack!).

      Mais maintenant, le nouveau Président (je n'ai pas suivi s'il a été élu entre temps ou si c'était le Vice-Président de l'androïde assassin) leur propose de devenir l'équipe officielle du gouvernement. Oui, c'est le tour à l'allusion directe à Civil War de l'univers Marvel. L'équipe se divise sur ce point. Le défenseur des libertés civiles Oncle Sam, le gauchiste Firebrand, Human Bomb et plus curieusement le militaire Doll-Man refusent ; Miss America, The Ray, Phantom Lady, Black Condor et Red Bee acceptent. L'épisode est d'ailleurs centré sur Red Bee et il faut avouer que la transformation radicale du personnage est plutôt réussie. Le premier Red Bee était un superhéros créé en juillet 1940 et dont le seul pouvoir était de pouvoir contrôler des essaims d'abeilles. C'est devenu un des symboles du personnage sans intérêt de l'Age d'Or et même Roy Thomas n'en avait rien fait. La nouvelle Abeille rouge est en train de devenir une Reine insectoïde à la Alien qui peut déclencher des phéromones sexuels.

      Le dessinateur Daniel Acuña qui avait tant marqué la première mini-série n'est plus là mais son successeur Renato Harlem se débrouille pas mal dans un juste milieu entre style mainstream et style vertigoesque.



  • Image Comics

    Savage Dragon #132 : Un numéro spécial énorme de 80 pages mais qui me laisse un peu sur ma faim. Il y a 20 pages pour faire avancer un peu l'histoire de Dragon et de la jeune Angel (la fille de son épouse Jennifer Murphy, qui a disparu) mais surtout 48 pages sur la vie quotidienne dans la café de Rock. Malgré mon goût pour certaines séries comme Common Grounds (qui utilisait un diner pour y mettre diverses petites histoires), l'histoire "urbaine" du café de Rock ne m'a pas vraiment intéressé. Un peu cher donc, à 7$, sauf si on veut vraiment ces 48 pages de splashs avec un patron de café en pierre qui se bat contre divers racketeurs.


  • Marvel


    • The Order #3 :

      Ces premiers numéros de la nouvelle série Marvel prennent tous la même forme, un récit au présent et un flash-back sur l'interview d'un des membres pour mieux introduire la psychologie. Après le chef Henry Hellrung (Anthem) et la polymorphe Becky Ryan (Aralune, qui était une imitation des jeunes starlettes comme Britney Spears et Paris Hilton et un commentaire sur les problèmes d'images du corps), c'est le tour du superbolide cyborg nippo-américain James Wa (Calamity). Un des détails étrange est que Calamity semble bien avoir créé son pouvoir artificiel en partie lui-même, alors que le concept habituel de The Order est que les membres sont des fonctionnaires qui n'ont reçu leur pouvoir que par un processus gouvernemental. Cette BD est remplie d'idées intéressantes et les dessins de Barry Kitson ont encore progressé, comme s'il était bien plus à l'aise sur ce titre que sur la Légion.

    • Avengers: The Intiative #6 :
      Une autre équipe gouvernementale comme The Order, sortie de la fin de la Guerre civile, mais l'ambiance y est encore plus paranoïaque. L'Ordre lutte surtout contre les démons intérieurs des membres et leur image médiatique mais ils ne remettent pas en cause radicalement leur mission, les jeunes membres de The Initiative qui doivent en théorie former la future jeune équipe des Vengeurs vont plus loin dans les dissensions et ne seront même pas tous convaincus jusqu'au bout qu'ils sont dans le bon camp et cet épisode l'illustre bien puisque le chef de l'équipe est retrouvé presque mort et apparemment brutalisé par un des membres de l'équipe.

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