Action Philosophers #9 The Lightning Round
C'est le dernier numéro de cette série de biographies de philosophes en bd et les auteurs Fred van Lente (scenario) et Ryan Dunlavey (dessins) se débarassent rapidement des auteurs qu'il leur reste. C'est souvent trop rapide et injuste et ce n'est donc pas un de leurs meilleurs numéros, surtout après le numéro 8 qui avait eu les histoires avec Kant (la Critique de la raison pure racontée comme un film-procès) et Stuart Mill (l'utilitarisme raconté par Charlie Brown). Ici, on a Diogène (2 p., bof), Lao Tzu (3 p.), Michel Foucault (2 p. le réduisant à un pédophile sadique, parodiant le comic strip Family Circus), David Hume (4 p., pas trop mal fait), Confucius (3 p.), Berkeley (1 p., en faisant le gag habituel sur un solipsiste), Francis Bacon (2 p. amusantes mais sans intérêt), Jean-Jacques Rousseau (4 p. racontées comme un sitcom, assez drôle, sans doute très influencé par le livre de David Edmonds et John Eidinow, Rousseau’s Dog pour tout le passage sur Boswell et Levasseur), Hobbes (2 p. curieusement sérieuses), Mary Wollstonecraft (1 p.), Spinoza (7 pages) et Leibniz (1 page).
Je ne vais pas feindre la neutralité. Certains passages m'ont vraiment agacé. Spinoza a le droit au plus de pages et donc à plus de contresens. La théorie de la liberté me semble vraiment mal analysée. Je ne pense pas qu'on puisse dire que la théorie de "l'amour intellectuel" de Dieu dans la Ve Partie de l'Ethique a pour but de nous identifier à la "liberté" divine, c'est-à-dire en fait à la nécessité de la Substance. Peut-être que cela conviendrait à certains aspects du stoïcisme (alors que le passage sur Epictète dans le #7 était plutôt bon). Le texte valorise Spinoza comme un héros mais sa philosophie est édulcorée, comme souvent chez ceux qui tombent sous le charme de l'Ethique. Leibniz est caricaturé en une page comme un fou naïf qui se serait contenté de croire que nous vivons dans le Meilleur des Mondes.
Le chapitre sur Rousseau est certes aussi caricatural mais plus efficace dans son sarcasme.
En 1765, Jean-Jacques Rousseau vit en exil et ne trouve pas de refuge permanent depuis qu’il a écrit la « Profession de foi du vicaire savoyard ». Le philosophe écossais David Hume est alors secrétaire auprès de l’Ambassade de Grande-Bretagne à Paris. C’est via des amis communs comme Lord George Keith, Maréchal écossais qui gouvernait Neuchâtel, et le salon de Madame de Boufflers, que Hume propose au proscrit de le suivre vers un asile en Angleterre. Hume a connu la censure religieuse également, mais il juge l’Émile trop paradoxal et il n’a pas apprécié le Contrat social. Rousseau dit estimer le « bon David » comme l’appellent les Parisiens, et il le connaît comme essayiste et historien mais ne manifeste d’intérêt pour ses œuvres théoriques.
Rousseau et Hume repartent ensemble pour Londres en janvier 1766. Rousseau n’a emmené avec lui que son chien Sultan et son hôte juge son attachement à la bête disproportionné, même s’il écrit qu’il pourrait « passer toute sa vie avec Rousseau ». D’emblée, l’inquiétude commence à saisir Rousseau quand il dit entendre un soir Hume prononcer dans son sommeil « Je tiens Jean-Jacques Rousseau ». Hume, soucieux des conventions, voudrait présenter le réfugié à la société britannique, mais celui-ci préfère s’installer plus loin de Hume et de la ville, dans la direction du Pays de Galles. La querelle va s’envenimer. Le sourcilleux Rousseau lui reproche d’entretenir des contacts avec ses ennemis à Paris et Genève et de lui avoir parfois dissimulé la vérité, à lui qui cherche une transparence totale. L’un des prétextes est la lettre dite du « Roi de Prusse », en fait écrite par Horace Walpole. L’auteur, peut-être aidé d’un mot d’esprit de Hume, se moque d’un penchant de Rousseau pour la persécution. La plaisanterie devient une prophétie se réalisant elle-même, confortant les pires méfiances de l’expatrié envers celui qui se disait son sauveur. Quand Hume obtint du roi George III une pension pour Rousseau, celui-ci temporisa et l’Écossais craignit que son protégé ne lui fasse perdre son peu de crédit à la Cour. En juin, Rousseau rompt avec Hume, l’accusant de ne l’avoir entraîné dans son pays que pour le trahir et le déshonorer. La controverse devient publique et toute la « République des Lettres » prend parti. Le « bon David », d’habitude si flegmatique, publie pour se justifier son Exposé succinct de la contestation qui s’est élevée entre M. Hume et M. Rousseau. Celui-ci reconnaîtra en partie qu’il avait pu être excessif mais il n’y a pas de réconciliation. Il repart en mai 1767 et les Confessions qu’il rédige s’arrêtent avant toute la dispute. Le sceptique écrit à Mme de Boufflers qu’un peu de « bon sens est assurément mieux que tout ce génie, et un peu de bonne humeur mieux que cette extrême sensibilité », ce qui peut résumer le fossé entre leurs deux perspectives.
All-New Atom #15 : Une catastrophe. Incompréhensible. Vous savez, tout le monde défend la scénariste Gail Simone parce qu'elle est l'une de "nous", elle a commencé comme une Fan sur Internet avant de devenir auteur professionnelle mais je n'arrive pas à défendre cette série malgré ma tendresse pour le personnage.
Countdown #34 : Là aussi, ce n'est pas terrible. On s'ennuie ferme et la recherche d'Atom est encore plus ennuyeuse que celle que Dibny faisait pour sauver Susan dans 52. Oh, si, on apprend un truc assez important sur Jimmy Olsen (enfin, je crois que c'est un fait nouveau). Il possède en lui la célèbre "Equation de l'Anti-Vie" que recherche Darkseid pour dominer toute autonomie. Jamais compris en quoi cela devait nous intéresser puisqu'on sait bien que Darkseid n'arrivera jamais à mettre la main dessus sans quoi il deviendrait le Dieu omnipotent. On sait que Mr Miracle la connaît aussi mais comme il est l'incarnation du Libre-arbitre il est le seul à ne pas être corrompu par l'Equation.
Shadowpact #16 : Je ne l'ai pris que pour voir Zatanna mais ce n'est pas mal. Le Dr Gotham attaque Chicago et invoque un volcan. Tout le numéro est consacré aux superhéros qui tentent seulement de minimiser les pertes colossales de Chicago (j'espère que Countdown se rendra compte de cet événement). Le Diable Bleu essaye de récupérer son Âme vendue aux démons avec un avocat et un exorciste catholique antipathique. Mais on a le problème habituel des histoires de magie : il n'y a pas de "loi" ni règle claire, tout apparaît donc un peu arbitraire. Ecrire une histoire avec de la magie est difficile mais doit demander que la résolution paraisse à la fois surprenante et presque "naturelle". Pour cela, il faudrait que l'histoire semble respecter des règles relativement précises.
Ms. Marvel #19 : Les nouveaux personnages Machine-Man et Sleepwalker sont vraiment intéressants mais cela pose un nouveau problème, ils risquent de voler la vedette à l'héroïne, notre pauvre Carol. Elle ne brille toujours pas et se résumeencore à une superhéroïne un peu générique, certes plus ambitieuse et plus dure que les autres en raison de sa formation militaire et de tous les mauvais traitements que lui ont infligé les scénaristes depuis 30 ans.
De plus, l'histoire m'embarasse un peu. Je ne suis pas puritain, je crois, je ne souhaite pas du tout le retour du Comics Code, et je n'ai rien du tout contre la pornographie per se. Il faut juste faire attention à ne pas mélanger. Quand des thèmes un peu trop déplacés entrent dans les comics mainstream, le mélange me paraît une pente glissante. Le Puppet-Master peut contrôler les gens et on sait tous ce qu'un homme pourrait faire avec de tels pouvoirs sur les femmes - il y avait eu aussi les mêmes fantasmes troubles autour de Purple Man ou surtout Mandrill, avec ses phéromones qui ne fonctionnaient que sur les femmes.
Le Marionnettiste s'est donc entouré d'un gynécée de superhéroïnes dont certaines très jeunes comme Silverclaw, Dusk, Tigra, Stature, et Araña. Cela met mal à l'aise.
Mais après tout, Ms Marvel a déjà connu des histoires bien plus troubles dans son histoire : peu de comics atteindront jamais le niveau ignoble d'Avengers #200 (1980), unanimement considéré comme l'une des Pires Idées de toute l'Histoire des Comics, quand elle tombe enceinte apparemment par parthénogénèse, accouche d'un enfant qui révèle qu'il est Marcus, un être des Limbes extra-temporelles qui est tombé amoureux d'elle et l'a fécondé pour s'incarner dans le corps de son fils. Il la contrôle alors et elle accepte d'épouser son "fils" qui est aussi en même temps son "violeur". Can you say "Yecch!!"??? Je n'ai jamais compris comment Jim Shooter avait pu avoir une idée aussi bizarre. Il devait chercher à imiter les histoires de Madone céleste de Steve Englehart.
She-Hulk #21 : Voilà, c'est la fin de la série pour Dan Slott, qui sera remplacé par Peter David. Slott est resté au moins 33 numéros en comptant la mini-série et She-Hulk est désormais la doyenne des superhéroïnes Marvel qui a son propre titre : Spider-Woman a eu 50 épisodes (1978-1983), Dazzler a eu 40 épisodes (1981-1985 !), Ms Marvel n'a eu pour l'instant que 40 épisodes sur ses deux séries, She-Hulk a eu un total de 120 numéros : 25 numéros pour sa première série Savage She-Hulk (1980-1982), 60 pour Sensational She-Hulk (1989-1994), une mini-série de 12 épisodes, et 21 numéros dans sa troisième série continue. C'est toujours les mêmes qualités de Slott, l'humour, des personnages attachants, la dévotion presque filiale à l'univers Marvel. Peter David peut être drôle et il est un spécialiste de la famille Hulk, mais son propre humour ne m'a jamais séduit à ce point, je ne pense donc pas rester sur le titre.
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