YouTube a un long reportage de la BBC4 (le narcissique Jonathan Ross) sur le dessinateur Steve Ditko.
Voilà la première partie (sur 7) avec Alan Moore à la fin (qui est absolument excellent, comme on pourrait s'y attendre), puis des passages du présentateur britannique Paul Gambaccini (qui possédait un magasin de comics avec Jonathan Ross), le scénariste écossais Mark Millar, Jerry Robinson, Neil Gaiman, cat yronwode et Stan Lee (avec qui je les trouve un peu trop sévères - Lee s'est attribué tout le mérite mais je ne crois pas qu'on doive à présent nier l'importance de ses idées et surtout de ses dialogues).
J'admire le goût artistique mûr et sûr des auteurs interviewés. Je me souviens qu'enfant j'aimais les dessinateurs les plus "faciles", au style réaliste et agréable comme John Buscema, John Romita Sr et Wally Wood (qui doit être l'un des premiers artistes que je reconnaissais avec l'étrange Tuska). Je trouvais les visages de Jack Kirby trop grotesques (et je ne comprenais pas pourquoi tous les objets technologiques semblaient si loin de la réalité), les formes de Gil Kane trop longues et Ditko m'effrayait vraiment avec les personnages assez laids qui faisaient presque penser à des caricatures fascisantes. J'étais bien plus fan des dialogues de Stan Lee que des graphismes torturés et expressionnistes de Ditko.
Ce n'est que plus tard, notamment sur Dr Strange plus que sur Spider-Man - où je préfère toujours Romita Senior - que j'ai compris mon erreur (même chose pour saisir le dynamisme fantastique de Kirby ou le maniérisme si gracieux de Kane). Ditko a une intelligence de la continuité et de la narration qui manque à de nombreux artistes.
Le documentaire est réussi et ne cache pas les opinions complètement insensées de Ditko - il est difficile de prendre au sérieux cette "philosophie" objectiviste si simpliste dans sa réaction contre le relativisme.
(Pour saturer la geekness de ce post, ils exagèrent en disant que le concept du masque intégral de Spider-Man était original en 1961 : Dr Fate ou Atom avaient déjà des masques intégraux dans les années 40, même s'ils l'abandonnèrent sans doute à cause du problème des expressions faciales)
Ils ont légèrement simplifié et ont oublié le bref retour de Ditko chez Marvel en 1979-1980 sur Machine Man et même à 65 ans en 92 la fabuleuse Squirrel Girl que Dan Slott a ressortie dans ses Great Lake Avengers.
On Writer’s Block: Part 2: What I Do About Writer’s Block
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We use the term “writer’s block” to describe our inability to deal with the
emotions we feel when we face a blank page or a problem with the work that
does...
Il y a 4 heures
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