Il y a une petite lueur d'espoir qui s'allume puisque dans deux semaines a lieu le Salon du jeu (vendredi 12 - dimanche 14 octobre), le seul événement de l'année que j'attende avec un peu de plaisir en dehors des vacances. Pourtant je n'aime pas jouer dans une convention (j'aime bien déjà connaître un peu les autres joueurs), mais je prends beaucoup de plaisir à déambuler dans des couloirs où tout le monde partage mes intérêts. Dans mon entourage, je ne connais persone avec qui je puisse partager cela - mon petit-frère et ma petite soeur ne me cachent plus à quel point j'ai pu les ennuyer dans leur enfance en les faisant jouer. Oh, et j'espère que le rayon Jeux d'occasion d'Hexagonal sera toujours là car les années précédentes j'avais quand même accumulé de petits joyaux à des prix ridicules. Le seul désavantage est que c'est rempli de fans de mangas et de jeux vidéo, mais c'est difficile d'y échapper dès qu'on s'approche de Geeks.
A part ça, j'ai été un peu déprimé et épuisé ces jours-ci malgré tous mes plans pour étaler mon travail. Je suis revenu à 15h hier et j'ai encore dormi deux heures. Qu'est-ce que ça va être quand j'aurais des nuits blanches et du retard, si je suis déjà fatigué maintenant alors que je n'ai aucune raison. Je suis, cela dit, un peu plus discipliné et commence à me forcer à me coucher plus tôt. Le rhume de cette semaine m'a même permis de mettre un peu fin aux difficultés de sommeil.
J'ai trouvé d'occasion le petit jeu de rôle français Te Deum Pour un Massacre paru il y a deux ans. Je n'ai pas encore eu le temps de le lire de près mais j'aime beaucoup la présentation en petits livrets (contrairement à des critiques qui trouvent que c'est le principal défaut). Le XVIe siècle ne m'a jamais vraiment intéressé mais l'enthousiasme de l'auteur est communicatif. Le jeu est censé être assez purement historique, c'est un jeu de Cape et d'Epée pendant les Guerres de Religion (l'époque du cycle des Pardaillan de Zévaco). Il n'y a aucune magie mais il y a quand même des règles de "chance providentielle" qui dépende en gros de la moralité des personnages ; plus ils se comportent de manière héroïque plus ils ont de chance, ce qui doit conduire à des dilemme moraux. L'auteur explique dans la post-face qu'il ne veut pas que les joueurs se complaisent dans le fanatisme des vrais personnages de l'époque et qu'il espère au contraire que ce mécanisme va justifier une moralité "humaniste" qui ira à l'encontre de l'intolérance que les contemporains auraient réellement manifestée. Au lieu de trouver cela anachronique, je trouve ce moralisme plutôt défendable en effet - je me lasserais vite de joueurs qui massacreraient des Huguenots ou des Papistes comme on tue des Gobelins dans D&D...
J'ai toujours des doutes sur l'historique pur ou sur le jeu de rôle réaliste. Presque tous les jeux de rôle ajoutent des éléments fantastiques ou des pouvoirs spéciaux pour attirer les joueurs : on n'a pas tellement envie de jouer des êtres humains "normaux", mais de pouvoir rêver et imaginer des capacités qu'on ne pourrait pas avoir dans la réalité. Comme je suis fan de jeux de super-héros, je n'ai jamais accroché aux jeux réalistes et même l'Appel de Cthulhu m'ennuie un peu dans la vulnérabilité des personnages trop "humains" (mais c'est aussi parce que je n'aime pas tellement le Genre de l'Horreur).Du point de vue des règles, la création de personnage a l'air d'être un vrai régal. Un peu long mais avec un vrai ancrâge dans les détails du développement et de l'ambiance de l'époque. En revanche, j'ai l'impression que l'escrime est un peu sacrifiée, ce qui est problématique pour un jeu de cape et d'épée. Les amateurs obsessionnels d'épée ont déjà Pavillon noir (avec son supplément spécial) s'ils veulent des détails précis.
La boutique Starplayer avait aussi d'occasion Midnight à bas prix - le jeu de rôle dont le concept est en gros la Terre du Milieu après la victoire de Sauron, dans un monde médiéval fantastique où les forces du mal l'ont emporté. Mais c'est un jeu FFG et j'ai trouvé Dawnforge et DragonStar tellement vides et remplis de clichés que je ne m'approche plus de leurs jeux (en dehors de Blue Planet si je le trouve un jour d'occasion).
Je suis un peu tenté par une nouveauté, Gestalt. C'est un jeu de superhéros qui propose une origine unique originale aux pouvoirs : les héros sont issus d'une sorte d'Inconscient Collectif. Il suffit que suffisamment de personnes croient en quelque chose pour que cela commence à exister, c'est un "Gestalt". Les dieux des différentes religions existent donc sous forme de Gestalts et il y a aussi des Gestalts de différents idéaux et intérêts, un Gestalt de l'Amérique (comme Oncle Sam dans DC Comics), mais aussi un Gestalt du capitalisme, du socialisme, de l'Islam, du sadisme, du péché, etc. Les personnages peuvent donc être des incarnations d'une idée ou d'un personnage mythique dans ce monde contemporain. Contrairement aux mondes de superhéros traditionnels, les Gestalts n'existent pas depuis toujours mais seulement une vingtaine d'années, ce qui a suffi à changer pas mal de choses sur Terre (voir le Guide du Joueur en pdf qui est disponible gratuitement).
Ma première réaction en voyant le concept a été : Nobilis, mais en version jouable ! Oui, certes, Nobilis est peut-être jouable par certains, mais Gestalt simplifie le concept en changeant en gros Sandman (version Neil Gaiman) en Sandman (version Jack Kirby) et malgré toute mon affection pour la version Gaiman à la lecture, la version Kirby me paraît meilleure pour y jouer.
Le ratio de superhéros / humain de cet univers me paraît vraiment énorme puisque je crois me souvenir qu'il doit y avoir (du moins dans les pays industrialisés) quelque chose comme un humain sur 50 000 qui est devenu un Gestalt. Pour la France cela ferait quand même dans les 1200 Gestalts qui se baladent. Les Etats-Unis ont quand même 6500 Gestalts, ce qui risque de faire perdre un peu de la spécificité des personnages. C'est trop. Je pense qu'un jeu de superhéros doit avoir un ratio plus faible, quelque chose comme une personne sur 1 million, voire une sur 10 millions (ce qui risque quand même de donner déjà plus d'une centaine de Gestalts rien que pour l'Inde). Cela dit, j'aimerais bien tenter aussi la version à la Top Ten avec un univers où tout le monde a un pouvoir, ce qui pourrait être amusant aussi.
J'ai aussi acheté le jeu de rôle français de superhéros Humanydyne. Le système ne m'a pas emballé de prime abord mais l'univers, malgré les excès de noirceur typiques des jeux français, a des aspects qui me plaisent beaucoup. On est dans un jeu de superhéros qui est en gros un mélange de X-Men (des mutants haïs par l'humanité) et de Marshall Law (on joue des agents mutants dans un monde cynique qui vont lutter contre les excès des autres mutants). Les mutants ont été exilés des USA mais ont obtenu une cité à eux au Mexique, ce qui est assez proche des USA pour respecter certaines conventions comics et assez loin pour être original. Le Mexique est en effet un des rares pays où la population n'est pas massivement anti-mutante à cause du culte des superhéros (peut-être à cause des Luchadores masqués ??). L'agence Humanydyne dont font partie les personnages surveille les mutants avec l'aide de ses Shamans et sorciers - ils ont installé leur base dans la dimension du Rêve. Ce shamanisme aborigène australien ajouté aux Dieux aztèques méxicains donnent une ambiance très particulière qui me donne envie d'y jouer, même si je rendrais l'univers moins cynique et moins sombre, disons plus "Bronze Age" qu'"Iron Age".
Depuis le jeu de fantômes Orpheus (qui proposait dans une nouvelle de jouer sur le Día de los Muertos), j'ai un vague projet d'essayer de jouer dans cette ambiance mexicaine. Il faudrait peut-être que j'achète Shadows of Mexico.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire