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Random D&D Tip: Acrobatics vs. Athletics
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Frequently Asked Questions About The Compendium
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It's been a decade, now...
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So reads the cover caption of Mayfair's *Underground*, published in 1993.
Taking place in 2021, *Underground* is unusual in terms of genre; perhaps
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QUAND LES RUNES MONTRENT LES DENTS
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control because of the greed of the lab Iscins of Apple tech, who have
decided t...
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It's self-styled Throwback Thursday and *having just released the 34-page
draft booklet of Hill Cantons news to my Patreon backers* I am going to
indulge m...
Hearts of Wulin Kickstarter
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Driven by the characters’ duties, desires, and entanglements with other
chara...
The G+ Apocalypse
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A Sojourn Among Antediluvian Archæotheria
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Humble Heather
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*engravings of heath flowers*
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DC Gameday XIV: Casino Karnstein
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DC Gameday XIV is coming up on the weekend of March 29th-March 30th and
player registration is already open. After a grueling couple of months of
real-worl...
Pour changer un peu des Présidentielles, parlons des autres élections qui auront lieu le même jour : la Chambre des Représentants, certains Gouverneurs, des référendums et Sénat. Commençons par le Sénat.
Le Sénat américain est composé de 100 Sénateurs, 2 par Etat quelle que soit sa taille. Il y a actuellement une très mince majorité démocrate de 51 contre 49 (et encore, c'est en comptant l'Indépendant Joe Lieberman, qui se rapproche beaucoup des Républicains en politique étrangère et soutient activement McCain).
Le Sénat est élu par tiers tous les deux ans. En 2008, il s'agit donc de 33 Sénateurs élus en 2002, + deux sièges de plus au Wyoming et au Mississippi, à cause d'un décès et de la démission de Trent Lott (ce qui fait que les deux Sénateurs sont renouvelés en même temps pour ces deux Etats).
Sur ces 35 sièges, 23 sont Républicains, 12 Démocrates. Les Démocrates doivent donc atteindre au moins 21 victoires (en comptant leurs 12 postes) sur ces 35 pour espérer atteindre la supermajorité de 60 qui leur permettrait de gouverner sans craindre le blocage parlementaire des Républicains.
Ces 33 Etats (35 Sénateurs) sont : Alabama, Alaska, Arkansas, Colorado, Delaware, Georgia, Idaho, Illinois, Iowa, Kansas, Kentucky, Louisiana, Maine, Massachusetts, Michigan, Minnesota, Mississippi (2), Montana, Nebraska, New Hampshire, New Jersey, New Mexico, North Carolina, Oklahoma, Oregon, Rhode Island, South Carolina, South Dakota, Tennessee, Texas, Virginia, West Virginia et Wyoming (2).
Parmi ces 35 sièges, les Démocrates n'ont quasiment aucun espoir de gagner : Alabama, Idaho, Kansas, Maine, les deux sièges du Mississippi, South Carolina, Tennessee, Texas et les deux sièges du Wyoming.
Ils peuvent espérer gagner : l'Alaska, le Colorado, la Géorgie (??), New Hampshire, le Nouveau Mexique, Minnesota, North Carolina, Oregon, la Virginie.
Il leur faudrait toutes ces 9 conquêtes pour atteindre le Graal des 60 sièges (en supposant, ce qui semble probable, qu'ils ne perdent pas la Louisiane dont la Sénatrice Marie Landrieu fut critiquée après Katrina). C'est très douteux en Géorgie et difficile au Minnesota (où le jeu se complique à cause d'un fort troisième candidat) et en Caroline du Nord. Ils devraient donc rater ce seuil des 60.
Essayons de simplifier en "personnalisant" plus ces neuf sièges républicains "gagnables".
L'Alaska est un cas amusant puisque c'est l'Etat de Sarah Palin et qu'il est fortement républicain. Mais le Sénateur sortant Ted Stevens vient d'être condamné pour corruption (il avait reçu environ 250,000 dollars en cadeaux d'une compagnie pétrolière). Son challenger, le maire d'Anchorage Mark Begich a donc ses chances, mais les Alaskiens ont l'air d'être très indulgents envers leur vieux Sénateur corrompu. Pourtant, même McCain a appelé Stevens à démissionner et il serait sans doute contraint de le faire même s'il gagnait.
Le Colorado : Le Sénateur républicain sortant ne se représente pas, ce qui donne sa chance au démocrate Mark Udall (voir plus bas, New Mexico).
La Géorgie oppose le sortant Saxby Chambliss, proche de Newt Gingrich, élu pour la première fois en 2002 après une campagne haineuse où il avait accusé le sortant Max Cleland, héros de la Guerre du Vietnam, d'être un traître allié à Ben Laden... Le démocrate Jim Martin est donné battu, mais de peu. Il se peut aussi qu'il y ait un second tour le 2 décembre d'après les lois de Géorgie, si Chambliss ne passe pas le seuil de 50%, ce qui pourrait rendre cette Sénatoriale isolée un enjeu national si les Démocrates sont à 59 sièges.
Le Minnesota a l'une des courses les plus pittoresques. Le Minnesota est un Etat plus "scandinave" qui a une tradition plus sociale-démocrate que le reste des USA et qui a pu élire le catcheur Jesse Ventura du Reform Party indépendant en 1998. Le sortant, le Républicain Norm Coleman a commencé comme un activiste gauchiste dans la Contre-Culture des années 70, puis au Parti Démocrate-Fermier-Travailliste (le nom local des Démocrates) avant de devenir un Républicain pro-life (mais quand même plus "modéré" que la plupart de ses collègues républicains). Il est aussi l'un des rares Sénateurs juifs avec Barbara Boxer, Ben Cardin, Russ Feingold, Dianne Feinstein, Herb Kohl, Frank Lautenberg, Carl Levin, Joe Lieberman, Bernie Sanders, Charles Schumer, Arlen Specter, Ron Wyden. Face à lui le brillant humoriste Al Franken, connu pour ses émissions radio et ses pamphlets contre Bush. Un troisième candidat, Dean Barkley, pourrait prendre jusqu'à 15%-20% des voix (alors que les deux candidats principaux sont à 36-42%). Barkley a commencé au Reform Party (celui de Ross Perot ou du catcheur Jesse Ventura). C'est ainsi qu'il fut nommé brièvement comme Sénateur intérimaire par le Gouverneur Ventura en 2002 après la mort accidentelle du Sénateur de gauche Paul Wellstone. Barkley se présente actuellement sous les couleurs du Parti de l'Indépendance du Minnesota. Ce groupe a rompu avec le défunt Reform Party, et il se dit en gros conservateur en économie mais libertarien sur les questions "sociétales". Je ne sais pas à qui il nuit le plus entre Norm Coleman et Al Franken.
Le New Hampshire pourrait voir l'ancienne Gouverneure, la démocrate Jeanne Shaheen battre le sortant, John Edward Sununu, fils de l'ancien Gouverneur (d'origine libanaise) John Henry Sununu, qui fut aussi le Chef du personnel de George Herbert Bush (41). Depuis la dernière campagne de 2002, on a prouvé en justice que les Républicains avaient utilisé des mauvais tours pour gêner la campagne de Shaheen (comme brouiller ses lignes téléphoniques le jour de l'élection). Le mari de Jeanne Shaheen, l'avocat Bill Shaheen s'occupait de la campagne d'Hillary et a dû démissionner après avoir déclaré qu'Obama était "inéligible".
Le Nouveau Mexique pourrait donner sa chance au candidat démocrate Tom Udall, qui se trouve être le cousin de Mark Udall, candidat lui aussi mais au Colorado. S'ils gagnent tous les deux, il y aurait un troisième membre de la famille, mais dans le bord opposé, le Sénateur sortant Mormon de l'Oregon Gordon Smith.
La Caroline du Nord a une des courses les plus violentes, entre deux femmes, la Républicaine sortante Elizabeth Dole (72 ans, femme de l'ancien Sénateur du Kansas Bob Dole, qui fut écrasé aux Présidentielles de 1996) et la Démocrate Kay Hagan, élue au niveau du Sénat de l'Etat. La campagne est devenue tellement compétitive que Dole a attaqué Hagan sur le terrain religieux, l'accusant d'être "athée" (alors que Hagan est l'une des dirigeantes de son église presbytérienne et donne des cours de catéchisme - je ne parle même pas du fait que si les USA étaient un pays sain d'esprit, la question de son athéisme ne devrait même pas se poser en politique).
La réponse de Kaye Hagan sonne un peu puérile mais j'aime bien la chute (tu ne porteras pas de faux témoignage").
L'Oregon a le Républicain Mormon conservateur Gordon Smith, cousin de Mark Udall (Colorado) et Tom Udall (New Mexico). Cela doit donner des réunions familiales intéressantes. Peut-être que les Udalls sont la prochaine grande dynastie politique... Le Démocrate Jeff Merkley aurait une légère avance.
Enfin, la Virginie semble devoir basculer. Le Sénateur républicain John Warner prend sa retraite et le candidat démocrate, le Gouverneur Mark Warner (sans lien de famille avec le précédent) devrait gagner, de même qu'Obama a des chances de prendre les 13 Grands Electeurs de cet Etat sudiste.
Je propose de boire un verre aussi à chaque fois que CNN utilisera tous ces termes vides de la Guerrilla Culturelle républicaine comme "maverick", "Joe Six-Pack", etc.
Hier, j'ai reçu pendant la matinée plusieurs "robocalls" de télémarketing. C'est déjà irritant quand ils appellent plusieurs fois mais là ils appelaient exactement simultanément sur ma ligne fixe et sur ma ligne via Freebox, ce qui donnait une impression d'alerte générale.
Surtout qu'en ce moment avec Halloween, c'est la période des Robocalls :
Qu'est-ce qui est le plus ridicule : le fait que Badinguet attaque en justice des poupées vaudou à son effigie et montre ainsi sa susceptibilité, ou le fait qu'il se fasse débouter (ou maradébouter comme a dit un quotidien gratuit) ?
Je croyais que j'étais bêtement sarkophobe en disant qu'il devait surtout craindre l'efficacité de la Magie "Sympathique" plus que son droit à l'image.
Mais ce soir, quand Ali Baddou faisait la même blague sur Canal+, Borloo lui a répondu dans un relativisme typiquement post-moderne qu'il fallait aussi respecter la religion vaudou.
En l'occurrence, je ne crois pas que le jouet satirique ait à voir avec un rituel vraiment religieux ni qu'il soit toujours sain de s'abaisser à imiter son propre ressentiment mais la déclaration de Borloo me faisait presque penser à ces gens qui disent qu'ils ne croient pas à l'astrologie mais qu'ils regardent quand même leur horoscope "au cas où..."
Le Daily Show n'a même pas besoin d'en faire une parodie, les cagots appellent à prier devant un Veau d'Or de Mammon.
Dans le même genre, les fondamentalistes qui appellent à prier "plus fort" contre les sorciers africains ont une conception étrange de l'omnipotence de leur divinité.
L'Infomercial d'Obama (27 minutes sans publicité) est passé mercredi soir sur plusieurs networks (CBS, NBC, MSNBC, Fox, en espagnol sur Univision, mais pas ABC qui passait le 5e épisode de la seconde saison de Pushing Daisies, qui n'a jamais réussi à rebondir depuis la grève des scénaristes de l'an dernier). Il semble avoir bien marché (environ 30 millions d'Américains l'auraient vu). Il a coûté 5 millions de dollars. Les réactions sont positives même si je le trouve plutôt ennuyeux (à part le fait qu'Obama ait lu à voix haute tous les romans Harry Potter à ses filles). Obama montre à chaque fois une famille en difficulté puis présente un chapitre de son programme sur l'économie, l'environnement, le retrait en Irak, éducation. Rien de négatif sur l'autre candidat.
Il est intéressant de voir quelles personnalités viennent dans le clip : son co-listier Joe Biden, Michelle Obama, les Gouverneurs de l'Ohio, de Virginie, Kansas, Nouveau Mexique, l'autre Sénateur de l'Illinois, la sénatrice du Missouri et un Général en retraite.
Il était aussi hier sur Comedy Central dans le Daily Show, mais il n'y est pas excellent. Du sens de l'humour mais son ton très posé n'a pas le rythme adéquat pour des blagues (il a un bide quand il dit qu'il n'a pas acheté du temps sur Disney, en revanche je le trouve très bon quand il plaisante sur son métissage et l'effet Bradley).
What I've always thought he's had going for him during these fall debates is that he comes off plausibly presidential — whatever that means. He didn't on the Daily Show tonight. It was silly.
De la part de quelqu'un qui trouve Bush brillant depuis 8 ans, c'est une remarque édifiante.
Kevin Drum explique aux Conservateurs "libéraux économiques" que si la taxation progressive semblait raisonnable et modérée à Aristote (Politiques IV, 11) il y a 2333 ans, les prétendus Conservateurs devraient pouvoir ne pas la juger trop "révolutionnaire" ou confiscatoire.
Oui, on en est arrivé là.
Add.Barack Obama a un bon argument pour défendre la taxation proportionnelle et l'équité :
The notion that the progressive income tax, which was instituted by Teddy Roosevelt, supposedly John McCain's hero, is somehow un-American, I think is an example of how people have gone way off track.
(Attention, je ne conseille pas le billet qui suit si vous avez pris un petit déjeuner copieux)
Via Ezra Klein, BHL sur The New Republic (je traduis librement mais on peut vraiment se demander pourquoi l'hebdo démocrate de droite très néo-con trouve utile d'interroger notre escroc national sur un sujet sérieux comme la Crise économique) :
Il y a des dirigeants qui sont sensibles à la Tragédie, qui savent que rien n'est plus fragile, précaire et prompt à se désintégrer qu'un lien social bien établi - comme le disait Paul Valéry "tout ce qui le retient est de la magie". On commence avec une crise financière et tout le tissu commence à se découdre peu à peu. Au commencement on a une foule terrifiée et à la fin une populace de lynchage.
Dans cette catégorie de dirigeants, on trouve le Président français [Badinguet].
Dans cette catégorie, on trouve parfois des dirigeants, qui, pareils à Lui, sont concentrés, déterminés, habités par les circonstances tout en luttant avec elles. Dans leur regard, nous voyons un peu de la terreur lucide qui définit tout grand Homme d'Etat.
Oui, Périclès lui-même n'aurait sans doute pas mérité un tel dithyrambe.
Mais on ne peut qu'admirer. Quel "intellectuel" français qu'on interrogerait sur la Crise économique aurait assez de narcissime et de franche veulerie pour répondre avec une emphase si ridicule "J'aime beaucoup mon ami Nicolas, Notre Président".
Correction : Via all dans les commentaires, c'est en fait juste la traduction de son bloc-notes du Point. Cela explique aussi le côté franco-français, quand même étrange si cela avait été écrit pour TNR.
*(ancien procureur, membre de la comission Justice du PS)
Nicolas Sarkozy, dans son discours sur la crise financière à New York, a demandé des sanctions contre les responsables de la crise financière. Or :
1. Il est à l'origine de la mise en place de la commission Coulon sur la dépénalisation du droit des affaires par Rachida Dati. Voici les propositions de la commission :
• Allègement de la répression de la récidive des personnes morales alors que dans le même temps, celle des délinquants récidivistes de droit commun est alourdie. • Création d’un tribunal d’exception pour statuer en matière d’infractions boursières, composé de deux assesseurs supplémentaires, désignés par arrêté conjoint des ministres de l’Économie et des Finances et de la Justice. Cette proposition permet au gouvernement de composer directement les juridictions statuant sur les enjeux financiers les plus importants. • Homologation par le parquet, qui dépend hiérarchiquement du Garde des sceaux, des transactions proposées par le Conseil de la concurrence. • Développement, au bénéfice des personnes morales, des procédures de jugement en catimini par le plaider coupable ou la composition pénale, empêchant tout véritable débat public et contradictoire. • Modification des règles de prescription pour les délits, comme l’abus de biens sociaux. Cette modification des règles de prescription a pour but d’interdire toute action pénale en matière d’abus de biens sociaux, une infraction facilement dissimulable.
2. Il a, comme ministre de l'Intérieur, affaibli les effectifs des brigades financières de la police judiciaire.
3. Il est à l'origine de la baisse du nombre des affaires financières transmises par la police à la justice ces dernières années : -12,7 %
Et Thomas Piketty parle aussi de son fameux Plan Que Le Monde Nous Envie :
En vérité, les gouvernements se comportent comme les pires sociétés qu’ils sont censés réguler. Toutes les techniques de la manipulation comptable y passent, avec une mention spéciale pour notre président national. On mélange des flux annuels et des stocks, de l’argent frais avec de simples garanties bancaires, on compte plusieurs fois les mêmes opérations… Et on additionne le tout : plus c’est gros, mieux ça passe.
[En revanche, pour défendre pour une fois Badinguet, je ne crois pas qu'il soit vraiment en train de chercher à aider McCain. Il confond trop série américaine et réalité pour ne pas aimer le Président Obama.]
Le problème de McCain, c'est qu'il est favorable à l'avortement.
Ce qui est sans doute exact, si du moins on redéfinit la "vérité" comme ce que M. Adler peut sonder dans les fonds des consciences de M. McCain et non pas dans ses votes (0% de votes favorables à l'avortement selon la NARAL Pro-choice, en revanche noté à seulement 75% par le pro-life National Right to Life Committee).
La légende de la modération de McCain sur le sujet vient sans doute du fait qu'on peut douter de sa sincérité. Il a parfois tenu des propos peu théocratiques, peu évangélistes et il n'est pas leur candidat. Il accepte la recherche sur les cellules-souche et a pris des positions contradictoires sur les cas de viol ou d'inceste. Il est vrai aussi qu'il était prêt à prendre l'ex-démocrate Joe Lieberman comme co-listier alors que celui-ci est pro-choix. Cela rend d'ailleurs son opportunisme encore plus visible quand finalement il s'allie à Palin.
Les journalistes conservateurs américains ne cessent de dire qu'Obama doit être un crypto-gauchiste, contrairement à ce que ses votes au Sénat montrent. Les journalistes "libéraux" espèrent que McCain, parce qu'il a le sens de l'humour, ne peut pas être sérieux dans ses votes très néo-conservateurs.
Je ne sais s'il est vrai que Sartre avait dit que le marxisme était la pensée "incontournable" du XXe siècle (et au fond son propre stirnero-nietzschéisme le regrettait sans oser le dire), mais il est en tout cas bien refoulé depuis l'effondrement de l'orthodoxie marxiste à la fin du XXe siècle. [Correction, via Elias dans les Commentaires : il avait écrit "indépassable"]
Hier, Delanoë était interrogé sur Canal+ et se défendait encore en distinguant libéralisme politique des Lumières et libéralisme économique, puis il ajoutait (je paraphrase de mémoire mais la fin est une citation)
Au nom de quoi se ferait aujourd'hui notre combat pour [divers sujets "sociétaux" dont le "droit à l'euthanasie dans la dignité"] "si ce n'est au nom d'une idéologie de la liberté".
L'ancien trotskiste de Socialisme et Barbarie Cornelius Castoriadis semble encore croire qu'il fait un paradoxe audacieux au début de L'institution imaginaire de la société (1975 !) quand il dit que le marxisme est "lui-même devenu une idéologie" en s'institutionnalisant, mais il est amusant de voir que tout ce courant est désormais tellement recouvert et oublié avec la prétendue "fin des idéologies" que le terme d'idéologie peut être désormais réclamé au premier degré par un élu socialiste comme quelque chose de positif.
Ce qui fait d'ailleurs penser à cette critique de la philosophie politique analytique par Raymond Geuss. Il reproche (assez justement, sans doute) à la philosophie de Nozick vs Rawls (qui partagent tous les deux des axiomes néo-kantiens malgré la divergence des conclusions vers le libertarianisme de Nozick et le libéralisme social-démocrate de Rawls) de quitter les problèmes politiques réels au profit d'une analyse purement formelle de droits et de situations complètement théoriques.
C'est toujours le vieux reproche (que Bernard Williams ou Peter Singer faisaient déjà il y a 35 ans) de trop faire de "métaéthique" sur les fondements. La philosophie anglo-saxonne serait alors une Idéologie servant à voiler les intérêts politiques et les vrais conflits de pouvoir (ce qui me semble très défendable, notamment dans le cas étrange de Nozick, si brillant et si aveugle sur son soutien à l'idéologie reaganienne dans les années 80).
Le problème est que la propre oeuvre de Geuss, dans une dérive continentale à partir de la théorie critique de Francfort, consiste à critiquer la politique de Bush en faisant de la critique littéraire ou de la critique esthétique des représentations, ce qui ne me paraît pas nettement plus intéressant que l'analyse métaéthique ou juridique contre les effets très concrets et dévastateurs des "idéologies". Des théories à partir de Rawls, comme le républicanisme de Pettit ou les textes de droit de Ronald Dworkin me semblent bien plus directement "pratiques" sur ce point.
si on lit cet échange avec Edward Prescott (né en 1940), Prix Nobel d'économie 2004, qui pense que tous les problèmes de l'Amérique viennent en fait d'Obama et du fait que Bush n'a pas assez baissé les impôts.
W. (quand même plus populaire que la Polio actuellement !) vient faire remonter les sondages du Maverick et de la Diva :
Par ailleurs, si le camp républicain a quand même les meilleurs clowns (en dehors peut-être de Joe Biden), une des choses qui détonne le plus chez Obama (en dehors d'autres évidences sur l'originalité de sa campagne) est sa maturité. L'intelligence n'est sans doute pas une qualité suffisante (Nixon, Bush père ou le Rhodes Scholar Clinton étaient déjà brillants) mais c'est quand même toujours un peu rassurant après tant d'années de bouffons d'avoir quelques adultes revenir au gouvernail de la première puissance mondiale (même si cela créerait aussi de faux espoirs et des malentendus).
Comme le dit l'humoriste John Hodgman, cela ferait presque même bizarre de voir un Chef de l'exécutif américain impressionnant intellectuellement (c'est l'un des candidats les moins honteux d'être un intellectuel dont on se souvienne depuis Adlai Stevenson ou Bill Bradley) ou en tout cas plus embarrassant.
Add. Rien à voir, mais je tombe aussi par hasard sur cette conférence de John Hodgman sur le Paradoxe de Fermi.
Je finis de corriger mes 120 copies du bimestre (plus que 7 !) et je vais faire un jeu de rôle (hélas, presque improvisé) ce samedi.
En attendant, une remarque étonnante sur le long terme via John Cole :
The Republican party has not won a Presidential election without a Bush or Nixon on the ticket since 1928.
Ah, voilà pourquoi on a un nouveau Krach !
Pour éviter la malédiction, McCain aurait dû prendre comme co-listière Julie Nixon-Eisenhower, Dorothy Bush-Koch (ou même une des Jumelles) à la place de Qui-vous-savez.
publius donne des arguments pour se féliciter des fonds énormes d'Obama par rapport à McCain. Son argument est que comme les sommes viennent d'un nombre considérable de donateurs (aucun ne peut donner plus que 2300$ directement), cela ne donne pas le pouvoir à un lobby particulier.
Il est clair qu'il a un avantage sur les fonds que McCain peut utiliser. Déjà en 2007 Obama avait levé 340 millions de dollars, Hillary Clinton 287 millions, McCain 167 millions. En 2008, Obama a pu lever 600 millions de dollars alors que McCain n'a reçu qu'une avance de 85 millions de la Federal Election Commission.
Depuis le 19 juin 2008, Obama a annoncé qu'il renonçait au financement public, le premier candidat majeur depuis l'instauration du système il y a 32 ans à le faire (Ross Perot l'avait déjà fait en 1992, bien sûr). Il a déclaré que le système de financement public serait trop contraignant et finirait donc par le défavoriser par rapport à McCain. On a donc le paradoxe du candidat de droite remboursé par l'Etat (même si les groupes dits "527" levaient déjà des fonds hors des restrictions) et du candidat de gauche qui s'appuie sur des donateurs privés.
Mais quand je lis les Américains démocrates s'enthousiasmer pour les succès des fonds d'Obama, je me demande toujours si l'héritage ne sera pas finalement dangereux et si les plus ploutocrates ne finiront pas par tirer avantage de cette victoire financière d'Obama. Les Républicains seront encore moins enclins qu'avant d'accepter de la transparence comme la Loi dite Feingold-McCain. Le candidat républicain de 2012 aura beau jeu de modifier les règles de financement fédéral et il n'est pas sûr que le Parti démocrate n'ait pas plus tard à regretter cette stratégie.
La Federal Election Commission avait été créée à l'origine en 1975 pour réagir face aux manoeuvres commises par le Comité de réélection de Nixon. La victoire d'Obama ne défait-elle pas ce processus de dénixonisation ?
D'après les rumeurs, ils ne vont quand même pas jusqu'à un happy ending moral (l'ambiguïté amère de la fin de la bd étant quand même l'un des éléments les plus importants, puisque tout lecteur raisonnable doit en arriver à souhaiter la victoire du vilain), mais ils auraient quand même changé la conclusion (avec une série de bombes atomiques, ce qui sonne plus proche d'un épisode de 24). C'est un détail qui ne me paraît pas gênant et qui peut éviter une sorte d'humour de série B qui ne passerait peut-être pas bien à l'écran.
Plus on réfléchit au Plan du Vilain, moins il semble rationnel en fait. C'est peut-être une des conventions de bd qui n'est pas vraiment dépassée et cela reste un des aspects de l'oeuvre les moins convaincants. C'est certes volontaire et les personnages eux-mêmes commentent sur l'absurdité du concept.
Le Plan idiot fait penser à un vrai discours décalé de Ronald Reagan, qui aurait dit au Sommet de Reykjavik d'octobre 1986 que si les Extra-terrestres attaquaient la Terre, les USA et l'URSS seraient capables de surmonter leurs différends (mais Watchmen fut publié à partir de septembre 1986, ce qui serait donc une coïncidence).
Moore a aussi dit que la similitude du Plan avec l'épisode de 1963 The Architects of Fear n'avait pas été un souvenir conscient (même si son editor Len Wein lui demanda de changer la fin pour ne pas trop ressembler à cet épisode). Le Vilain, malgré tout son génie, avait vu trop d'épisodes de The Outer Limits...
Qui plus est, même la fin de l'épisode en question insistait déjà sur le fait que c'était un Plan qui ne pourrait pas réussir. Autrement dit, la fin de Watchmen est déjà critiquée par avance dans le petit "nanar" vieillot de sf dont il veut donner le reflet ironique...
Scarecrows and magic and other fatal fears do not bring people closer together. There is no magic substitute for soft caring and hard work, for self-respect and mutual love.
Et c'est là l'hubris du Vilain, croire en la "Magie", en une sorte de médiation illusoire comme stratégie pour manipuler le Grand Horloger, lui qui n'a pas les pouvoirs divins du Dr Manhattan. C'est encore plus prométhéen que le Dr Frankenstein puisqu'il crée le faux Monstre non pour émuler la création divine mais pour sauver l'humanité du Feu nucléaire.
Après son portrait dans le Washington Post en avril dernier, Adam Chodikoff, le documentaliste (researcher) qui édite ces géniales comparaisons, contradictions et repentirs en vidéo dans le Daily Show, a encore un article sur lui.
Et il est d'une rigueur digne d'un vrai chercheur.
Chodikoff doesn’t use Google to turn up inconsistencies, preferring news stories on LexisNexis, and he ignores Wikipedia.
Explaining why he prefers print over the Web, he cites a scene from the movie “Back to School,” when Rodney Dangerfield asks his son why he’s buying used books.
“And he says, ‘Because they’re already underlined, see?’ And Rodney says, ‘But that guy could have been a maniac.’ And that’s the problem with the Internet.”
Tsss. Il ne pourra jamais travailler pour Fox News ou écrire un Blog avec de telles méthodes.
Le Saturday Night Live d'hier avec la vraie Sarah Palin me met vraiment mal à l'aise.
Les Républicains montrent souvent - comme pour George W. Bush - qu'ils peuvent avoir un comportement haineux, méprisant et sûrs d'eux-mêmes, et en même temps une capacité étonnante à simuler l'auto-dépréciation pour désamorcer toutes les critiques (Dick Cheney disant qu'il aime être Darth Vader, Bush jouant tout le temps à l'idiot, McCain disant qu'il va engager Joe le Plombier pour ses 8 maisons).
On ne sait pas ce qui est le plus pathétique ici, le fait que le producteur de SNL Lorne Michaels (qui a donné 2300$ pour la campagne McCain et qui avait déjà un sketch un peu limite qui disait que le vrai coupable du Krach était Georges Soros qu'il faudrait éliminer...) semble ainsi vouloir apaiser les critiques, le fait que Sarah Palin fasse semblant d'avoir de l'humour (où on voit d'ailleurs que son accent habituel pendant la campagne est en fait exagéré) ou le fait qu'elle reconnaisse dans un mélange de candeur et de cynisme qu'elle refuse bien toute conférence de presse.
Il y a quelque chose de grinçant quand une "plaisanterie" ressemble trop à un vrai aveu.
Le rap sur Obama et Ayers est ensuite tout aussi douloureux à regarder, un peu comme lorsqu'il y a quelques années Patrick Sébastien avait si maladroitement tenté de se moquer de Jean-Marie Le Pen en le faisant jouer une chanson raciste. Surtout dans un contexte où M. Palin montre son vrai humour en comparant Obama à un assassin de femme enceinte.
Alec Baldwin - qui a vraiment déclaré que la victoire de McCain serait une catastrophe - joue dans 30 Rock (dont la 3e saison commence le 30 octobre prochain) un rôle de producteur qui serait partiellement inspiré de Lorne Michaels (d'où la rencontre avec Wahlberg qui cherche son imitateur). Sarah Palin lui dit qu'elle lui préfère son petit-frère Stephen Baldwin parce que celui-ci est devenu un born-again Christian après le 11 Septembre 2001 alors qu'Alec (qui a versé 130 000 dollars pour les Démocrates !) a une série d'articles durs contre McCain dans son blog.
Une nouvelle stratégie originale de théodicée à laquelle le juriste Leibniz n'avait pas pensé : non pas chercher à innocenter Dieu mais montrer un problème de procédure (même si Dieu existait et même s'il est coupable du Mal Physique, la condamnation par contumace n'aurait aucune application contre un être omnipotent).
Via Baptiste Coulmont, l'étrange affaire de Michel Maffésoli, sociosophiste qui étudie le Terrain orgiaque dans sa tête et qui vient d'être nommé par Valérie Pécresse à l'Institut Universitaire de France, alors qu'elle l'avait aussi mis à la 19e section du CNU.
Le jury de l'IUF n'a pas apprécié qu'on le sélectionne ainsi, avec 21 autres, sur fait du Prince et sans classement.
(Même si le Jury senior compte entre autres pour la philosophie un *"penseur original" qui mélange Vico, Malebranche et René Thom dans des voyances vides, ce qui ne me paraît pas très crédible non plus)
Une raison de plus pour apprécier Krugman : c'est Isaac Asimov qui lui a donné envie de devenir économiste.
Je comprends maintenant pourquoi Celle Qui Ne Sera Pas Nommée ne croit pas au réchauffement climatique.
Si vous trouvez qu'on utilise trop souvent Schadenfreude pour la "malveillance", on peut aussi vous proposer "épichairekakie" qui serait encore plus pénible et pédant (cf. Diogene Laërce, VII, Vie de Zénon, 114 : "ἐπιχαιρεκακία δὲ ἡδονὴ ἐπ' ἀλλοτρίοις κακοῖς·").
L'entrée Schadenfreude m'apprend que le terme s'oppose chez Aristote, Ethique à Nicomaque II, 7, 1108b à la Νέμεσις, traduite par Tricot "juste indignation", qui est le ressentiment devant un bonheur jugé non-mérité de quelqu'un d'autre (ce qui la distingue de la simple Envie/Jalousie).
En parlant de nemesis ou d'hubris, DSK avait déjà eu des problèmes avec le livre Sexus Politicus mais à présent il pourrait perdre son poste au FMI, en pleine Crise à cause d'une relation privée (ce qui rappelle le problème similaire de Paul Wolfowitz à la Banque mondiale).
Décidément, tous les rivaux de Badinguet pour 2012 s'auto-éliminent les uns après les autres.
Assouline avait déjà dit tout le mal qu'il pensait du dernier manuel de Begaudeau mais il l'a ensuite retrouvé sur le plateau de Café littéraire, où Bégaudeau se comporte avec les mêmes gestes et ricanements d'adolescents de mauvaise foi avec lesquels il voudrait simuler l'amitié (malgré toute la violence symbolique et l'hypocrisie que cette prétendue identification refoule).
Comme disait Adimante dans la République de Platon (VIII, 563a-b) que prétend avoir lu la déléguée de Quatrième dans le film : "Le professeur craint ses élèves et les flatte (...), s'abaissant au niveau des jeunes, se gavant de bouffoneries et de plaisanteries, imitant les jeunes pour ne pas paraître désagréable et despotique."
Ah, ah, le discours de Badinguet à Camp David en direct sur LCI est prononcé en français, traduit par une interprète en anglais qui couvre sa voix sur CNN et LCI doit mettre un second interprète pour traduire le texte français du Président français (réputé pour son incapacité pour les langues étrangères).
Désolé pour le Godwin mais vraiment quand il s'agite avec ses bras, on dirait un autre leader joué par Charlie Chaplin pendant une autre Dépression...
Yecch, Badinguet vient de caresser l'épaule de Bush...
Les deux discours satiriques de McCain et Obama hier soir au dîner en l'honneur d'Alfred E. Smith (Gouverneur de New York, premier candidat catholique aux Présidentielles en 1928, battu par Hoover) étaient tous les deux excellents (et assez similaires) mais j'aime surtout ce passage où Obama se compare au héros des couvertures du magazine Mad.
I was thrilled to get this invitation and I feel right at home here because it's often been said that I share the politics of Alfred E. Smith and the ears of Alfred E. Neumann.
Obama est vraiment un héros geek :
Who is Barack Obama?
Contrary to the rumors you have heard, I was not born in a manger.
I was actually born on Krypton and sent here by my father Jorel to save the Planet Earth.
Je dois avouer que cette dernière phrase est la première fois que je me sens obamaniaque et pas seulement anti-mccain.
Je repense au Canada en partie à cause de la nouvelle campagne publicitaire pour les frites McCain où tout le monde parle avec l'accent québecois pour bien insister sur le fait qu'ils n'ont rien à voir avec les USA et surtout avec le candidat républicain (McCain Foods est la seconde plus grosse multinationale canadienne derrière le groupe pharmaceutique Katz)...
J'avais donc eu plutôt tort dans les pronostics sur les élections canadiennes d'avant hier : les Conservateurs ont raté la majorité absolue, en partie, dit-on, grâce à un refus clair de subventionner la culture, qui leur aliéné le Québec, et le Bloc Québecois n'a pas connu le déclin annoncé.
En revanche, le grand parti central de l'Opposition, les Libéraux, se sont bien effondrés comme prévu.
Les Conservateurs ont eu 38% des votes et 46% des sièges. Ils passent de 127 à 143 sièges (il leur en fallait 154 pour avoir la majorité absolue). Le Bloc Québecois les a privés d'un gouvernement majoritaire et ils devont continuer de négocier avec lui.
Les Libéraux baissent légèrement en voix (26%) mais perdent d'un coup 20% de leur siège (76 au lieu de 95, soit 25% de la Chambre). Ils sont presque tombés au niveau du parti provincial du BQ ! Il est clair que Stéphane Dion, le Québecois qui dirigeait le Parti, va se faire remplacer dans un futur assez proche. Cela devrait se jouer entre deux députés anglophones de l'Ontario, Michael Ignatieff ou Bob Rae (on parle aussi de Justin Trudeau, nouveau député de la banlieue de Montréal, le fils du légendaire Premier ministre Pierre Elliott Trudeau, mais il me semble pour l'instant trop jeune à 37 ans).
Le Bloc Québecois reste stable avec 10% des voix au niveau fédéral (ce qui n'a aucun sens dans leur cas) mais surtout 38% dans la Province du Québec. Cela leur donne 16% de la Chambre, à 50 sièges (+2). C'est une victoire surprise pour Gilles Duceppe, le député de Laurier-Sainte-Marie, qui dirige le Bloc depuis douze ans.
Le Nouveau Parti démocrate (Opposition de gauche) a une nette victoire. Avec un suffrage fédéral stable autour de 18%, ils ont réussi à conquérir 7 sièges de plus, ce qui les fait passer à 37 sièges (12% de la Chambre). Ils sont presque remontés à leur niveau historique le plus élevé (ils avaient 43 députés en 1988). Le Parti libéral ne peut désormais plus se passer du petit Parti de gauche de Jack Layton (député de Toronto-Danforth). Il reste à voir ce que Layton peut faire de ces gains.
Quant aux Verts, ils ont échoué, malgré une légère augmentation en total de voix au niveau fédéral (6%). Leur leader, une environnementaliste très religieuse, a été battue (32% contre 46%) en Nouvelle-Ecosse par le Ministre conservateur de la Défense Peter MacKay dans une circonscription où les Libéraux s'étaient pourtant retirés pour lui donner une chance. Les Verts n'ont plus aucun député. Leur unique député dans la législature précédente avait été en fait élu comme Libéral en Colombie britannique, puis avait changé de Parti mais a été battu. Add.
Via Robin Laws, j'apprends que le dessinateur Chester Brown, que je croyais naïvement anarchiste de gauche, était candidat à Toronto pour le Parti libertarien, où il a eu 0,8% des voix. Je crois que je boycotterai désormais ses comics, que j'aimais bien, s'il commence une dérive à la Dave Sim.
Jon Stewart a aussi commenté les élections mais les auteurs n'ont rien trouvé à part s'étonner de l'accent de Stéphane Dion.
Je ne crois pas être un gauchiste mais il y a une publicité en ce moment qui m'irrite de manière un peu irrationnelle. Je crois que c'est pour une compagnie téléphonique et le narrateur énumère ce qui fait sa vie (j'imagine que l'idée est que la compagnie serait aussi essentielle que sa famille, ses amours - traitées comme des biens de consommation - et ses meilleurs amis, en un sommet d'aliénation deshumanisante).
Et il cite son patron :
"Mon patron : qui parfois me critiquera mais qui me permettra d'avancer."
La publicité pour un téléphone croit utile de vous dire que votre employeur vous "aide à avancer". C'est le genre de modération bayrouiste que je retrouve dans les conclusions fades de dissertations mais là on croirait presque des scènes sur l'Idéologie de la dystopie dans They Live où la télévision reagano-zombie explique au spectateur :
The old cynicism is gone. We have faith in our leaders. We're optimistic as to what becomes of it all. It really boils down to our ability to accept. We don't need pessimism. There are no limits.
Par ailleurs, pour continuer dans la sémiotique sans intérêt des propagandes, vous avez remarqué la coïncidence des publicités avec scènes de glossolalies macluhaniennes où des personnages disent n'importe quoi et où on est censé remplir soi-même les arguments du message ?
Cela commence de manière assez cordiale mais ensuite Matt Taibbi humilie vraiment son interlocuteur de National Review sur les conditions de la crise financière quand celui-ci veut tout rejeter sur le CRA et Freddie Mac (même si je n'ai aucune idée sur le rôle réel des CDS ou du Commodities Futures Modernization Act par rapport au Gramm-Leach-Bliley Act où on retrouve à nouveau le même Phil Gramm, conseiller économique de McCain).
La Corée du Sud était un Etat laïc mais l'américanisation rapide et la domination des Chrétiens (notamment Protestants) commencent à mettre en danger cette neutralité, avec un nouveau Président élu en 2007, qui croit aussi que "la République ne peut se passer d'Espérance".
The South Korean Constitution bans designating any faith as a state religion. Nearly half the country's 47 million people disavow any religious affiliation. The religious - Buddhists (10.7 million), Protestants (8.6 million), Roman Catholics (5.1 million) and Confucianists and other minorities - have long coexisted peacefully, even within the same family.
Lee Myung-bak was not the first Christian that South Korea has elected President. Two of his three predecessors were practicing Christians.
But discord flared after Lee's inauguration in February.
Buddhists complain that of the 16 members of Lee's cabinet, 13 are Christians while only one is a Buddhist. (The other two have no religious affiliation.)
Lee Myung-bak, Presbytérien, élu en décembre 2007 (après le plus à gauche ex-catholique Roh Moo-hyun), a le soutien des églises d'origine anglo-saxonne. Il a organisé des prières de pasteurs pour George Bush. Il a proposé une réforme de l'éducation où les cours dans le secondaire seraient désormais entièrement en anglais.
Des fondamentalistes chrétiens sont allés jusqu'à vandaliser, un peu comme certains talibans, des idoles de Dangun, fils du dieu Hwanung et d'Ungnyeo, une Ourse-garou, le fondateur mythique de la Corée.
(Par ailleurs, en République de Chine, le fascinant Lee Teng-hui, ancien Président de Taiwan pendant toutes les années 90, qui commença comme Kuomintang pour passer ensuite dans le camp indépendantiste, était aussi un Presbytérien).
Sur Scans Daily, une bd complète rare d'Alan Moore, "In Pictopia" (1986), un commentaire élégiaque mais peu subtil, où Mandrake le Magicien (créé en 1934 par Lee Falk) comme représentant des anciens newspaper strips, traverse une ville peuplée des divers êtres des bandes dessinées, entre les "funny animals" et les superhéros des comic books (Flexible Flynn est clairement Plastic Man, le personnage créé par Jack Cole en 1941). Cela préfigure ce qu'il fera ensuite avec Supreme ou bien le personnage humoristique de Splash Brannigan dans Tomorrow Stories. Je suis sidéré du retcon de Flexible Flynn. Dès 1986 Moore réussit à se moquer par anticipation des personnages Image de Liefeld qui n'arriveront que 7 ans après !
Ruben Bolling (donc pas vraiment le geek de base) partage son enthousiasme pour le film Watchmen (qui doit sortir dans 143 jours, 8 heures et 22 minutes).
``Paul Krugman the economist died a long time ago; the man named Paul Krugman is a public intellectual,'' Luskin, a contributing editor for National Review Online, said in an interview. ``He is not in the same category as John Maynard Keynes, he is in the same category as Oprah Winfrey. To give it to him is to dishonor the Nobel Prize.''
Il répète la même idée sur une remise "posthume" sur son sinistre blog obsessionnel (alors qu'il prétendait auparavant que les travaux de Krugman étaient de "second ordre").
Voir cet abruti de Donald Luskin, le "Stalker en Chef" anti-Krugman, écumer de rage, est la meilleure nouvelle de la semaine (oh, Luskin est connu pour faire des procès à ceux qui utilisent le terme "stalker", comme il le tenta avec Atrios).
En 2003, le New Yorker avait un texte hilarant sur la haine délirante de Luskin.
Quand Luskin avait rencontré Krugman à une signature, voilà ce qu'il avait écrit sur son blog avec un sens de l'hyperbole qui échappe à celui du ridicule :
I have looked evil in the face. I’ve been in the same room with it. I don’t know how else to describe my feelings now except to say that I feel unclean, and I’m having to fight being afraid.
Personnellement, j'aurais plus peur d'une personne capable de confondre un prof d'économie assez centriste avec Satan ou Staline...
Mais imaginez ce que ça doit faire d'être Luskin : consacrer toute sa vie à poursuivre cet éditorialiste et à détruire la réputation d'un professeur d'économie et découvrir que son Nemesis obtient la récompense la plus célèbre de toute la planète.
Un peu comme si le Capitaine Ahab découvrait que Moby Dick lui avait non seulement échappé mais était devenu l'armateur possédant son navire le Pequod et avait épousé sa femme. Je suis sûr qu'on pourrait alimenter toute l'Islande avec l'énergie fournie par l'explosion de sa tête.
Add.
Bien sûr, Krugman reçoit le prix pour son travail universitaire accompli bien avant son engagement anti-Bush des années 2000. Mais en considérant les Prix Nobel récents de la Paix (Carter en 2002, El Baradei en 2005, Gore en 2007) qui semblaient tous se résumer à un "flipping the bird" à l'Administration, on ne peut pas exclure un sous-titre politique (même si la Banque de Suède et l'Académie suédoise des sciences ne sont peut-être pas exactement la même chose que ces gauchistes norvégiens, on ne peut s'empêcher en pleine Crise annoncée par Cassandre Krugman de voir un message).
Tim F. résume bien le courage isolé de Krugman vers 2001, quand il était presque la seule partie lisible dans le New York Times avec Bob Herbert.
I remember the ridicule that Krugman dealt with when he remained skeptical through 9/11 and the Iraq war hysteria. He stuck to his guns when colleagues like Tom Friedman chased around the Sunday shows with their nose up the President’s ass, a point that only underlines the difference between Krugman’s intellectual temperament and the more ordinary minds with whom he shares a printed page.
Although the award recognizes work in a field completely separate from American politics, I doubt that the committee missed Krugman’s tendency to stake bold and, ultimately, accurate positions there as well.
Add.
Une explication des travaux de Krugman sur le Commerce International, en comparaison avec l'Avantage comparatif de Ricardo.
Consider the simplest model (based on Krugman 1979). In this model there are two countries. In each country, consumers have a preference for variety but there is a tradeoff between variety and cost, consumers want variety but since there are economies of scale - a firm's unit costs fall as it produces more - more variety means higher prices. Preferences for variety push in the direction of more variety, economies of scale push in the direction of less. So suppose that without trade country 1 produces varieties A,B,C and country two produces varieties X,Y,Z. In every other respect the countries are identical so there are no traditional comparative advantage reasons for trade.
Nevertheless, if trade is possible it is welfare enhancing. With trade the scale of production can increase which reduces costs and prices. Notice, however, that something interesting happens. The number of world varieties will decrease even as the number of varieties available to each consumer increases. That is, with trade production will concentrate in say A,B,X,Y so each consumer has increased choice even as world variety declines.
Memeorandum, l'agrégateur de blogs qui penche plutôt à droite a des liens mais rien de très amusant (en gros, les Républicains se hâtent de dire que "certes, Krugman fut naguère un grand économiste dans un lointain passé mais...", ce qui est un peu décevant).
Ah, il y a quand même cette réaction d'un prof d'économie à Frostburg dans Forbes.
This is not as tragic a moment in western civilization as the sacking of Constantinople in 1453 or the Bolshevik Revolution of 1917, but it suffices as one of those sad moments we will regret over time.
Oui, presque la chute de Byzance, mais pas tout à fait. C'est cet esprit de mesure qui le fait critiquer un ton trop virulent de Krugman.
Puis il dit que c'est un "commissaire socialiste" (ce qui fera rire tous ceux qui lisaient ses articles très libre-échangistes dans Business Week) et que le problème de l'Administration Bush était qu'elle était trop socialiste aussi. En gros, tout être qui ne vit pas sur une île déserte ou dans une dystopie Randite doit être trop socialiste.
Add.MoDo paene vim comicam habet, cum alius paginam ejus scribit.
Cum Primus Dudus, spousus Palinanus, culpari attemptaret “Centurionem-Gate,” judices Terrae Santae Elvorumque castigat gubernatricem Palinam de abusu auctoritatis per familiam revengendum. (...)
Gubernatrix (prope Russia) Palina, spectans candidaciam MMXII, post multam educationem cum Kissingro et post multam parodiam de Sabbatis Nocte Vivo atque de Tina Feia, ferociter vituperat Obamam, ut supralupocidit (aerial shooting of wolves) in Hyperborea.
Je fais partie des citoyens de 3 ans d'âge mental dont parlait Jon Stewart qui ont besoin qu'on leur explique la Crise en termes simples. Comme Robert Reich, qui évoque un lapin de Duracell pour clarifier les choses :
For years, regardless of the business cycle, American consumers were the Energizer Bunnies of the world economy. Their spending kept it going. But now the Energizer Bunnies have turned into scared rabbits, and they're going back into their holes.
Je ne comprends toujours pas, mais au moins il y avait des lapins.
Mais de toute façon, qui aurait pu prévoir que la société des "Propriétaires" (ownership society) de Bush allait conduire à une telle prolétarisation ?
Ce qui me fait d'ailleurs penser qu'avec mes 120 nouvelles copies, je suis... en retard (tiens, ça faisait longtemps).
Adieus, comme on dit chez moi.
Ne fréquentez pas un ancien activiste des années 70 et n'incitez pas non plus à faire lyncher votre adversaire démocratique par le KKK pendant que je ne suis pas là.
Dans l'Etat de New York, dans le comté de Rennselaer (dominé au niveau local par les Républicains, les bulletins de vote par correspondance ("absentee") portaient le nom "Barack Osama".
Le Commissaire démocrate pour l'élection prétend n'avoir rien remarqué, mais l'incompétence est sans doute une meilleure explication que le complot (même si le S est quand même un peu loin du B sur le clavier QWERTY, on s'attendrait plutôt à Ohama ou Ovama).
Parfois, mon inconscient paranaoïaque refoulé comprendrait presque la folie furieuse des Républicains à ce sujet : pourquoi le hasard a-t-il fait que le candidat qui doit mettre fin à 8 ans d'administration désastreuse ait le nom le plus infortuné qui soit possible en ce moment dans la politique américaine ?
Pourquoi nous faire horreur de notre être ? Notre existence n’est point si malheureuse qu’on veut nous le faire accroire. Regarder l’univers comme un cachot, et tous les hommes comme des criminels qu’on va exécuter, est l’idée d’un fanatique.
Pour éviter les répétitions, je ne vais même plus évoquer l'idée même de qualité ou de cohérence.
Donc, la série décide d'inverser dans la saison 3 le thème précédent. Le nouveau "Futur sombre" qu'il s'agit d'éviter n'est plus la surveillance des mutants (Saison 1) ou bien une épidémie qui touche les mutants (Saison 2) mais le fait que presque tout le monde est devenu un mutant (ce qui donne une scission entre mutants naturels et mutants artificiels, et il semble bien que Nikki/Tracy soit en fait de la seconde sorte).
Cela donne un dystopie un peu différente : ce n'est plus une métaphore de plus sur le fascisme du gouvernement (le pouvoir qui enferme les gens "différents") mais sur notre irresponsabilité individuelle (le fait que si chacun peut faire ce qu'il désirait, alors les conséquences deviennent vite dramatiques), ce qui est légèrement plus original.
Le pouvoir empathique de Peter Petrelli n'est pas très clair dans cet épisode. On ne comprend pas pourquoi il a besoin de l'aide de Sylar pour acquérir son pouvoir de "comprendre comment les choses fonctionnent". Admettons que les lignes de Continuum puissent vraiment être analysées grâce à son pouvoir pour éviter les désagréables Effets Papillon qui se multiplient (alors qu'on pourrait douter que ce modèle mécaniste simple de l'Horloge soit vraiment le meilleur modèle pour les déterminismes divergents de ces lignes temporelles chaotiques). Mais je suppose que toute la métaphore de l'Horloger et de la Responsabilité est surtout un hommage au Docteur Manhattan dans Watchmen, qui voit le monde de manière atemporelle comme une sorte de "rouages de montre arrêtée".
Dans ce nouveau futur (qui est le 3e ou 4e futur possible qu'on visite dans la série), Nathan est Président (il a épousé Tracy Strauss), la Formule s'est répandue. Claire tue son oncle, le Peter du futur (il ne peut se régénérer à cause du Haïtien, qui bloque son pouvoir).
Daphné (la speedster) a eu un enfant avec Parkman (j'avais donc tort la semaine dernière, ce n'était pas l'agente du FBI de la première saison). Elle a rejoint le groupe de vilains qui travaillent pour Nathan, avec Claire et Knox (le vilain qui se nourrit de peur). Peter Petrelli absorbe les pouvoirs et les vices de son demi-frère Sylar (le pouvoir de comprendre donne aussi le désir de prendre toujours plus). C'est une bonne idée de la série que les rôles des héros et des vilains ne cessent de s'inverser mais ce n'est pas toujours convaincant.
Lorsque le groupe de Claire intervient contre Sylar et tue son fils, Sylar éclate d'une explosion nucléaire comme l'avait déjà fait Peter 4 ans avant. Cette série n'a décidément pas peur de se répéter. Claire et Peter ont l'air d'être les seuls survivants.
Dans le présent, pour récupérer la formule, Hiro s'allie finalement à la chef de la Compagnie, Angela Petrelli, qui l'envoie délivrer le mutant originel, Adam Monroe, qu'il avait enterré vivant quelques mois avant.
Monsieur Linderman assure le téléspectateur qu'il n'est pas une hallucination, contrairement à ce que nous croyons tous. Je n'ai pas vraiment d'hypothèse de rechange.
Mohinder continue sa transformation en The Cockroach.
Electoral Vote met Obama à 349 contre 189 (ce qui est le maximum qu'il ait atteint, je crois). Mais l'avance en Ohio (20), Missouri (11), Colorado (9) et Nevada (5) est très faible. Si on retire tous ces quatre Etats, cela reviendrait à 304 contre 234.
(il y a 4 ans, Bush était donné gagnant avec une légère avance à 264 contre 253)
270toWin (qui a de nombreuses cartes de comparaison avec toutes les élections présidentielles depuis Georges Washington) donne 99% de chance qu'Obama gagne, en lui attribuant une marge entre 264 et 375.
Flash-back il y a 2 ans, en août 2006, où Nouriel Roubini prédisait que l'éclatement de la Bulle Immobilière allait déclencher une récession pour 2007 (il l'a un peu anticipée seulement) et une Dépression digne de 1929. En février 2008, Roubini avait aussi prédit une crise financière et un effondrement bancaire (nous aurions atteint selon la lui la 12e et dernière étape où les pertes engendrent un cercle vicieux de contraction du crédit). Contrairement à Lagarde et Woerth, il dit que le pire est encore à venir.
Et je me disais en 2006 que cela gênerait sans doute le nouveau Président français. Felix culpa, car si nous étions dans une période d'exubérance financière, ce pillard pyromane de Badinguet (qui a toujours le don pour aggraver tous les problèmes qu'il traite) en profiterait pour dilapider tout et faire passer des réformes pour qu'AXA et des fonds de pension commencent à grignoter plus profondément notre système de protection sociale.
David Leonhardt dit que depuis 2000, l'indice Standard & Poor 500 a en fait baissé de près de -50% (en valeur réévaluée en dollars constants). Même avec cette baisse, le price-earning ratio moyen serait de 17 contre 1 (contre une moyenne habituelle de 16), ce qui voudrait dire que les actions commencent à être moins surévaluées.
Yglesias citait les banques "trop grandes pour être sauvées" avec le rapport entre leurs capitaux et le PIB de l'Etat (par exemple BNP Paribas a des capitaux égaux à environ 100% de notre PIB). Les petits Etats sont durement touchés comme le Benelux (Fortis, Dexia) et l'Islande traverse une crise grave et c'est un contraste douloureux pour l'un des petits pays les plus prospères du monde (nommé encore récemment par l'ONU comme l'Etat le plus agréable pour y vivre). La Króna islandaise s'est effondrée et les Islandais commencent à emmagasiner des biens de consommation.
Tiens, 24h sans rien sur Palin ?
TNR étudie chez Palin la "Politique du Ressentiment" et notamment son incompétence, sa rancune et ses complexes contre ceux qu'elle redoute comme intellectuellement plus souples qu'elle (ce qui pourrait presque justifier son étonnant commentaire où elle prétendait n'avoir cité aucun titre de presse à Katie Couric parce que celle-ci l'agaçait).
Palin eut une carrière à la Badinguet, trahissant successivement les hommes qui avaient lancé sa carrière. Et il y a un beau moment qui montre bien toute sa dignité :
And, in a move practically out of Karl Rove's playbook, she dwelled on how Stein's wife used her maiden name, going so far as to demand a marriage certificate as proof of their nuptials. Palin's campaign literature proclaimed her "deeply devoted to conservative family values"--all in the context of an ostensibly nonpartisan election. (Stein himself was a moderate Republican.)
Comme elle était soutenue par les nouvelles églises évangélistes et pentecôtistes de la ville, elle attaqua le maire républicain Stein (qui était certes peu ostensiblement pratiquant) comme "non-chrétien". Après des attaques hypocrites comme celles-ci, elle mérite tous les excès qu'il y eut ensuite sur sa propre vie privée.
Et voilà une vidéo qui reprend la chanson "Hey There Delilah" des Plain White T's, avec les paroles en sous-titres ("Oh, if you become VP, oh, its Canada for me, just because I can see the moon doesn't make me an astronaut, you loon").
Il y avait aussi le mois dernier Hey Sara Sara sur l'air de Que sera, sera.
Le créateur de Glorantha, le meilleur univers fictionnel jamais inventé, a enfin une age web (bon, depuis fin 2007 mais je ne l'apprends qu'aujourd'hui), We Are All Us (on reconnaît la devise de l'Empire Lunaire).
On y trouve notamment des souvenirs sur l'invention de RuneQuest il y a plus de 30 ans en 1977.
Quand Lionel Jospin avait critiqué la campagne de Ségolène Royal dans son livre L'Impasse l'an dernier, la Présidente de la Région Poitou-Charentes avait tenté de répondre par une ironie ratée en disant « J'ai l'impression en lisant tous ces ouvrages que si j'étais Jeanne d'Arc, j'aurais déjà été brûlée vive ». Jospin avait alors commenté (selon le Canard) que sa réponse était la meilleure confirmation de ses reproches.
De même, le répugnant Frédéric Lefebvre l'insulte en disant qu'elle a « pété un cable », qu'elle avait « droit à une aide psychologique » comme toutes les victimes et « n'a pas l'étoffe d'une femme d'Etat » (après sa gaffe où elle affirmait sans preuve être cambriolée par des agents du Président). Elle rétorque au Zénith à sa Fête de la Fraternité :
Et les porte-flingues de l'Elysée qui m'ont conseillé publiquement de consulter médicalement, sous-entendant que je perdais la tête.
Les propos de Lefebvre étaient déplacés (aurait-il parlé de "perdre ses nerfs" pour un homme ?) mais elle avait vraiment dérapé. Il devrait être clair qu'une telle réponse ne s'imposait pas. Rien ne sonne plus dérangeant (voire presque paranoïaque) que quelqu'un qui croit utile de dire qu'elle va bien montrer à tous qu'elle ne l'est pas. On croirait la scène traditionnelle des vieux serials où le Savant Fou se met à divaguer qu'ils vont tous voir.
Si on la peint à grands traits, l'histoire de la vie de McCain est étrangement similaire à celle de l'occupant actuel de la Maison blanche. John Sidney McCain III et George Walker Bush représentent tous deux la troisième génération de dynasties américaines. Tous les deux naquirent dans des positions privilégiées contre lesquelles ils se rebellèrent dans leur médiocrité. Tous les deux développèrent une incroyable intelligence sociale qui leur permit de se laisser aller avec un minimum d'effort mental. Les deux luttèrent avec la bibine et un comportement de butor. A chaque étape, avec l'aide des puissants amis de leur père respectif, les deux eurent une ascension dans l'échec (failed upward). Et les deux se sont défait de leur apparence d'Episcopalien de l'élite de Washington pour se construire une carière politique comme des prétendus habitants de ranchs de l'Ouest qui prient Jésus dans les églises évangélistes de leur femme.
Il ajoute ensuite qu'une différence entre les deux était que McCain était certes allé au Vietnam (où il ne se comporta en fait pas mieux que de nombreux autres prisonniers), mais qu'il y pilotait moins bien que celui qui avait fait jouer des appuis pour rester au Texas.
Le paradoxe avec McCain est qu'au moment où le néo-conservatisme est répudié même par Bush, il est le vrai néo-con originel. Il avait critiqué toute interventionnisme dans les années 90 mais a évolué comme un néo-impérialiste. On peut certes croire que comme Bush avait affirmé un quasi-isolationnisme dans sa campagne de 2000, le néo-conservatisme de McCain affiché dans sa campagne de 2008 n'aura peut-être pas de poids.
On demande à Biden et Palin de citer leur film favori et ils citent tous les deux un film sur le sport (même si le film de Biden est quand même légèrement meilleur dans son moralisme et s'oppose justement à l'idéologie de la victoire à tout prix).
Ebert rappelle que McCain avait choisi Viva Zapata!, ce qui rend sa confusion sur Zapatero (peut-être mélangé avec les zapatistes mexicains ?) encore plus décalée.
Je suis toujours étonné que les Français, quand ils sont intéressés par le bouddhisme, semblent souvent attirés par le bouddhisme tibétain, l'une des formes les plus superstitieuses, magiques et politiquement ambiguës (quelles que soient les critiques qu'on doive avoir contre le régime chinois). Le lamaïsme est une décadence rococo de la tradition bouddhiste avec un mélange de chamanisme local, d'innombrables "génies" et "démons" et de pouvoir théocratique. C'est un peu comme si on disait qu'on était intéressé par Platon et qu'on se convertissait à une secte idiote comme la théosophie. Même le bouddhisme theravāda dans le sud de l'Asie n'échappe pas à une dérive superstitieuse et au pouvoir institutionnel des Moines mais il reste un peu moins alourdi par les syncrétismes polythéistes divers.
Les Bonnets Jaunes
Le bouddhisme Grand-Véhicule arrive au Tibet au VIIIe siècle (donc plus d'un millier d'années après son essor en Inde du Nord). Les courants anciens sont les Bonnets rouges comme les Nyingmapa, puis les Kagyüpa et Sakyapa. A partir du XVe siècle se développe le courant réformé dit des "Bonnets jaunes" ou Gelugpa qui devient dominant grâce au soutien du pouvoir politique mongol et qui redonne plus d'importance à des règles monastiques strictes (ce qui explique la succession non-héréditaire, qui n'était pas observé dans les courants les plus anciens). Tenzin Gyatso, le 14e Dalaï Lama appartient à cette tradition. Le Dalaï Lama est censé être une émanation d'Avalokiteśvara, le bodhisattva de la Compassion, le plus populaire des "médiateurs" vers l'Eveil (et le Panchen-Lama est l'émanation d'Amitābha, le bouddha de l'Ouest).
Dordjé Shougdèn
Shugden (ou Shuk-Den) est une des nombreuses divinités du bouddhisme tibétain. Il serait une émanation martiale et protectrice de Mañjuśrī, boddhisattva de la Sagesse, représenté avec une épée de feu.
Shugden fut adoré par les sectes Shakyapa mais aussi comme un des protecteurs du courant Gelugpa. Il est un "dharmapāla" (un Protecteur de la Loi Cosmique), un aspect "terrible" des boddhisattvas, comme Yamāntaka (le Conquérant de la Mort).
Il se serait aussi incarné dans le Maître Dragpa Gyaltsen, un contemporain du 5e Dalaï Lama, qui unifia le Tibet sous le contrôle des Gelugpa au XVIIe siècle. Gyaltsen aurait été assassiné par des disciples du 5e Dalaï Lama en 1655 parce qu'il représentait un rival pour son pouvoir (il aurait même été candidat pour être la réincarnation du 4e Dalaï Lama). Le 5e Dalaï Lama commença d'ailleurs par vouloir exorciser comme un démon cette divinité Shugden mais il finit (en tout cas, d'après la tradition, peut-être contaminée) par changer d'avis et instituer un culte de ce Bouddha qui aurait été son rival. Cela fait au moins 400 ans que ce culte présente un problème politique.
Le culte eut à nouveau une renaissance depuis le XIXe siècle, avec Je Pabongka Rinpoché (1878-1941). Un de ses disciples, Trijang Rinpoché (1900-1981) fut un des lamas de l'école des Gelugpa qui vouait un culte à Dorje Shugden comme Protecteur du Bouddhisme, et il fut l'un des tuteurs du 14e Dalaï Lama actuel.
Le Schisme sur le Statut de Shugden
Bien que le culte de Shugden se développe à l'intérieur même des Bonnets jaunes comme protecteur des Temples dans certaines régions, y compris en exil, et qu'il ait lui-même été initié à ses mystères dans sa jeunesse, le 14e Dalaï Lama installé en Inde commence progressivement à condamner cette dévotion depuis au moins les années 1970-1980.
Le Dalaï Lama déclara qu'il avait "communiqué" avec Shugden (qui semblait même très sympa) et était arrivé à la conclusion que ce n'était pas en fait l'émanation illuminée d'un Bouddha de la Sagesse mais un Démon trompeur (peut-être même d'origine chinoise) nous attachant au monde, que le 5e Dalaï Lama avait eu raison de vouloir l'exorciser et que son culte devait donc être interdit (l'interdiction officielle est proclamée en 1996 et elle est intensifiée depuis 2008).
Une interprétation est peut-être simplement théologique. Le Dalaï Lama réagirait depuis son exil contre des dérives animistes et fétichistes nombreuses dans le Bouddhisme tibétain (peut-être aussi pour garder une image d'authenticité ?).
Une autre interprétation est politique, de l'aveu même du Dalaï Lama (par exemple dans ce texte). Le Dalaï Lama n'est que le dirigeant de la secte des Bonnets Jaunes (Gelugpa) et il voudrait pouvoir réunifier les trois autres Courants (Nyingma, Kagyü et Sakya) dans son gouvernement en exil. Certains courants traditionnels plus anciens comme les Nyingma refusent tout culte de Shugden et à l'inverse, certains adorateurs de Shugden refusent tout rapprochement avec les Nyingma considérés comme hérétiques. Une légende des Gelugpa dit que Shugden vient foudroyer tout Gelugpa qui ferait l'erreur de lire ou même toucher les écrits nyingma et qu'il tua ainsi le 8e Panchen Lama en 1882.
Mais on peut se demander pourquoi le chef des Bonnets Jaunes risquerait le schisme interne de son courant pour tenter de concilier certains des autres courants minoritaires (surtout que certains des Bonnets rouges comme les Sakyapas adorent aussi une version de Shugden). Il est possible qu'il soit vraiment en partie sincère dans les raisons purement "mystiques" qu'il donne.
Les moines et Lamas qui soutiennent le culte de Shugden répondent que l'Illumination bouddhiste doit justement protéger des illusions démoniaques et qu'il y a un paradoxe à dire que depuis plusieurs siècles les Lamas - dont les Dalaï Lamas, les maîtres du Dalaï Lama actuel et lui-même jusqu'à récemment - auraient été ainsi égarés par un esprit. On aurait un rare aveu de faillibilité par un dirigeant religieux (un peu comme si Benoît XVI révisait la doctrine mariologique pour se rapprocher des Orthodoxes).
En tout cas, si le Dalaï Lama avait un but politique, cela se retourne contre lui. Le monde extérieur n'aurait probablement pas entendu parler de ce culte s'il ne l'avait condamné. Les partisans de Shugden l'accusent de tyrannie, d'hérésie et de persécution religieuse maintenant dans les médias (reportages sur France 24 et sur Al-Jazeera).
En 1997, trois moines proches du Dalaï Lama furent assassinés et il accusa (sans preuve) les partisans de Dorje Shudgen d'être responsables. Le gouvernement chinois de Beijing soutient bien entendu activement désormais le culte.
Ce site a des documents officiels du camp du Dalaï Lama. La Western Shugden Society mène une campagne pour sensibiliser l'opinion sur ces dissensions. Il y a plusieurs blogs de propagande pro-Shugden, dont Wisdom Buddha (qui utilise le même format Blogspot que le mien) ou Dorje Shugden Blog.
Non seulement l'opposition tibétaine en exil n'arrive donc pas à former des cadres laïcs (ce qui rend sceptique sur l'idée d'une opposition démocratique) mais même le gouvernement en exil peut se diviser sur des questions de doctrines et de pratiques.