Les Sorbonnards, décidément créatifs, envoient aussi leur discours en Grec ancien.
Add. Theognis me dit que le discours grec n'est pas mal, mais pas sans quelques erreurs :
Le titre de la vidéo est un solécisme : le participe est au neutre pluriel et le substantif au féminin singulier. En outre, en titre, on emploierait une interrogative indirecte : "διὰ τί κατέχεται ἡ Σορβόννη".
Lε discours démarre dans un style maladroit, avec une apposition qui devrait s'appuyer sur un participe : "Ἡμεῖς μαθηταὶ _ὄντες_ κτλ.". En outre, en commençant par "nous", on voudrait "et nous tous qui travaillons" à la première personne du pluriel plutôt que "ὅσοι ἐργάζονται" (3e du pluriel). Enfin, au lieu du but ("afin que l'éducation soit sauve"), l'effort serait plus expressif (ὅπως suivi du futur). Toujours pour le style, la suite de la phrase mériterait d'être resserrée et ramenée simplement à "nous occupons cette nuit la Sorbonne" (ils y sont, de toute évidence). Il ne fallait pas non plus placer le verbe ἐσμέν juste après la finale (ἵνα παιδεία σῴζηται), c'est à dire juste après une virgule (on marque une pause au terme de l'apposition): le verbe "être" employé comme copule étant enclitique au présent de l'indicatif, il n'est pas à sa place après une ponctuation. Relevons encore un barbarisme: "ἐν τῇ Σορβόννᾳ" dit l'orateur ? Il faut un "ῃ" en désinence si l'on part de ἡ Σορβόννη.
La deuxième phrase est fort bien mise.
Ensuite vient une faute d'accord: θόρυβος καὶ ὀργὴ ἐν ἡμῖν γίγνονται. Si la forme verbale est bien γίγνονται, 3e du pluriel (mais l'orateur articule mal et en fait j'entends "*γίγνοται", ce qui pour le coup est une horreur), c'est un solécisme. En principe avec deux sujets abstraits de genres différents, l'accord se fait à la troisième personne du singulier, comme si les sujets valaient un neutre pluriel. Un accord par proximité élimine la difficulté : Διὸ γίγνεται θόρυβος ἐν ἡμῖν καὶ ὀργή.
Dans la phrase suivante, je relève un solécisme : le verbe βουλόμεθα est construit directement avec deux accusatifs (littéralement: "nous voulons la liberté et la science pour les enfants et pour tous") et non avec une infinitive, ce quι ne se dit jamais en grec. Il faudrait ajouter εἶναι ou ὑπάρχειν: ἐλευθερίαν γὰρ καὶ έπιστήμην παισί τε καὶ πᾶσιν _ὑπάρχειν_ βουλόμεθα).
Pour finir, la dernière phrase est en asyndète, ce qui constitue un nouveau solécisme (l'asyndète -- adversative comme explicative -- est proscrite en thème): οὕτως γε νίκη ὴμῖν γενήσεται. En outre, elle comporte une grave faute d'euphonie (on dit οὕτω sans sigma final devant consonne) : c'est un barbarisme. Enfin, l'ajout de la particule γε paraît bien étrange pour le sens : "ainsi en tout cas la victoire sera nôtre" ? J'avoue que la logique de l'argumentation m'échappe un peu ici. Et pour le style il aurait mieux valu conjuguer directement le verbe "vaincre" : οὕτως οὖν δικαίως νικήσομεν, "voilà pourquoi nous remporterons une juste victoire !".
Notons pour finir l'absence presque systématique d'article devant les substantifs. Si on peut la justifier aisément devant les notions générales (éducation, trouble, colère, liberté, science), elle est plus problématique dans le cas de "la victoire" finale.
Cependant, l'effort est méritoire et les fautes témoignent simplement de la ruine qui frappe nos disciplines depuis plusieurs années ! Le scandale est là, bien évidemment !
Des étudiants ont aussi déclamé une Darcolinaire, "un discours dénonçant les forfaits de l'agrégé de Lettres classiques Xavierus Darcos et de sa principale complice, Valeria Pecressa, accusés de méditer la perte de l'éducation".
Cette autre chanson des Décembristes, The Bachelor & the Bride (dans leur second album, Her Majesty the Decemberists, 2003) est assez cruelle, comme la ballade sur un meurtre Where The Wild Roses Grow (et la ballade traditionnelle irlandaise Down in The Willow Garden / Rose Connely). Il y a peut-être aussi quelques ressemblances mélodiques (du moins dans mon esprit) au début avec A l'Endroit, A l'Envers de Noir Désir (2001).
John Danielle évite les arrangements complexes d'habitude mais pas dans cette chanson aux paroles qui contrastent avec la douceur de la musique :
King Saul fell on his sword
When it all went wrong
And Joseph's brothers sold him down the river
For a song
And Sonny Liston rubbed some tiger balm into his glove
some things you do for money
and some you do for love love love
Raskolnikov felt sick
But he couldn't say why
When he saw his face reflected
In his victim's twinkling eye
Some things you do for money
And some you'll do for fun
But the things you do for love
Are gonna come back to you one by one
Love love is gonna lead you by the hand
Into a white and soundless place.
Now we see things as in a mirror, dimly,
then we shall see each other, face to face.
Blá nótt yfir himininn La Nuit bleue dans les cieux
Blá nótt yfir mér La Nuit bleue au-dessus de moi
Horf-inn ut um gluggann Disparu par la fenêtre
Minn með hendur Moi avec mes mains
Faldar undir kinn Cachées sous mes joues
Hugsum daginn minn Je pense à ma journée
Í dag og i gær Au jour et à hier
Blá nattfötin klæða mig i Je mets ma chemise de nuit bleue
Beint upp i rum Je vais au lit
Breiði mjuku sængina Redresse les douces couvertures
Loka augunum Ferme les yeux
Ég fel hausinn undir sæng Cache ma tête sous les couvertures
Starir á mig litill álfur Un petit Elfe me dévisage
Hleypur að mér en hreyfist ekki Surgi sur moi mais ne bougeant pas
Ur stað - sjálfur De sa place - à lui
Starálfur Un Elfe me dévisage
Opna augun J'ouvre les yeux
Stirurnar ur Je les décille
Teygi mig og tel Je m'étire et regarde
Kominn aftur og allt allt ilæ Si je suis de retour et tout va bien
Samt vantar eitthvað Mais quelque chose manque
(Eins og alla veggina) (Notamment tous les murs)
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