mardi 14 avril 2009

Néo-Friedmannisme



Deux liens sur d'audacieux pirates privés, via Uggabugga :

  • En 2005, Larry Summers, le brillant mais pourri-jusqu'à-la-moëlle conseiller économique d'Obama, écrivait que les deux meilleurs moyens de lutter contre le chomage étaient de faire décliner la syndicalisation et l'assurance-chômage pour atteindre le "taux naturel".

    Obama essaye juste de donner le change mais on sait bien qu'il est un dangereux socialiste.

    Add. Markss fait remarquer dans les commentaires que j'ai mal lu la suite, où Larry Summers dit aussi que ces facteurs comme syndicalisation et assurance-chômage sont insuffisants et que l'Etat doit bien intervenir pour corriger des problèmes liés à la Demande et aux niveaux de formation.

  • Un éditorialiste de National Review explique que la meilleure stratégie rationnelle pour lutter contre la piraterie est de mettre fin à 400 ans de Droit maritime international (sans oublier le second des 14 points wilsoniens) et de privatiser les Océans pour que les compagnies privées propriétaires aient un intérêt à pacifier ces eaux (avec des mercenaires de Blackwater Xe, j'imagine).

    Voilà une idée qui devrait intéresser les fonds d'investissement chinois, racheter toutes les Sept Mers.

    Je croyais que la piraterie (par opposition aux "corsaires", qu'on appelle en anglais "privateers") était en un sens déjà la "privatisation" des eaux libres et que le problème venait plutôt d'Etats en déliquescence dans certaines eaux territoriales ?

  • 7 commentaires:

    Anonyme a dit…

    ok, mais s'il y a deux meilleurs moyens, alors c'est un pluriel, même s'ils sont proposés par L Summers.

    Phersv a dit…

    En effet, je crois que la syntaxe doit continuer de s'appliquer même en temps de crise. :)

    Phersv a dit…

    En fait, je voulais dire grammaire (ou morphologie), pas syntaxe.

    Markss a dit…

    Moui, en même temps il écrit deux paragraphes plus bas que:

    "It is, however, a great mistake (made by some conservative economists) to attribute most unemployment to government interventions in the economy or to any lack of desire to work on the part of the unemployed. (...)[and] Even leaving aside cyclical fluctuations, a large part of unemployment is due to demand factors rather than supply. "

    Finalement sa position est très "nouvelle keynésienne": les facteurs structurels comptent à long terme, mais les fluctuations de la demande à court terme est quantitativement plus importante.

    Phersv a dit…

    Il essayerait alors de capter la bienveillance du lecteur libertarien pour lui faire accepter le rôle de l'Etat notamment pour la formation ? Décidément, je suis un mauvais lecteur, je n'avais pas vu cette dimension peut-être en partie ironique chez Summers.

    Markss a dit…

    Non, je crois qu'il est très sérieux. Il ne faut pas être trompé par l'adresse web de la Concise Encyclopedia, les auteurs en sont relativement bien étalés sur le spectre idéologique (il y a plus de libertariens que de socialistes, mais on y trouve aussi Christina Romer, l'actuelle conseillère éco d'Obama, et avec elle pas mal de keynésiens)

    Phersv a dit…

    Oui, enfin quand même quand on lit l'hommage qu'il a écrit à Milton Friedman, The Great Liberator, il a quand même évolué par rapport à son keynésianisme originel. "ny honest Democrat will admit that we are now all Friedmanites."

    Je trouve surtout touchant dans les compliments à Friedman ce passage :
    "Another example of Mr. Friedman’s influence is the structure of modern financial markets. Today we take it as given that free financial markets shape finance. The dollar fluctuates unhindered against other currencies and there is an entire industry of trading futures and options on interest rates and currencies. At the time Mr. Friedman first proposed flexible exchange rates and open financial markets, it was thought that they would be inherently destabilizing and that governments needed to control the movement of capital across international borders." Eh, c'est ce que certains Prix Nobel d'économie semblent encore penser aujourd'hui...