Andrew Sullivan parle de la Religion positiviste fondée par Auguste Comte (où l'Humanité comme seul Absolu onto-post-théologique, le Grand Être s'adore elle-même par l'intermédiaire de ses Grands Hommes) et demande :
Why would anyone worship Plato when they could read him?
Mais on pourrait aussi demander : How could anyone read Plato without worshipping him?
Plus sérieusement, il y a en effet une différence ici entre culte religieux et raison puisque même le plus rationnel thomiste pourra adhérer à un saint sans aucune réserve alors que ce sont justement Socrate ou Platon (ou peut-être aussi certains sages ironiques comme Zhuāng Zǐ) qui nous ont appris à ne plus lire sans réserve.
En cela, les Néo-Platoniciens et leur divinisation de Platon (ce que l'archéo-positiviste Stove a bien ridiculisé) commettaient plus qu'une faute de goût ridicule, c'était aussi une lecture très incomplète de leur idole. Mais c'est aussi un danger interne dans toute réflexion philosophique - comme le dit souvent Bouveresse - qu'au moment même où elle dénonce la mystification des sophistes, elle s'automystifie en Maîtres de Vérité.
Mais cela me rappelle qu'à une époque, ce blog (ou l'un de ses ancêtres) énumérait les jours positivistes. Aujourd'hui selon le calendrier positiviste, nous sommes le 3 Frédéric II de l'An 222, jour de Philippe de Commynes (je pense que le Frédéric II est le roi de Prusse du XVIIIe et non pas l'Empereur du XIIIe en tant que représentant de l'Etat moderne).
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