Demain aux Lundis de la philosophie à l'ENS, Paul Clavier va encore essayer de défendre l'existence de Dieu face à l'existence du Mal tout en défendant une forme d'Omnipotence.
Si Dieu tolère le Mal physique et moral, soit il ne peut pas l'éviter, et il n'est pas tout-puissant, soit il peut l'éviter et il serait alors au moins en partie coupable. La solution théologique classique est de dire qu'il ne peut pas vraiment l'éviter (pour avoir un monde avec des lois constantes optimales et du "Libre-arbitre").
Même destitué de la toute-puissance, Dieu reste responsable. Je pense donc que le problème de la théodicée n'est pas résolu par l'abandon de la toute-puissance divine. Les trois solutions qui restent en lice sont : ou bien l'inexistence de Dieu, ou bien sa méchanceté, ou bien une façon d'exercer la toute-puissance (davantage réparatrice et compensatrice que préventive) différente de celle que nous estimerions souvent préférable.
Il défendra donc la dernière position parmi ces trois.
La variante moderne de cette stratégie de l'impuissance fut le mouvement de la théologie de la Mort de Dieu chez certains juifs et protestants dans les années 60 (et la dernière version néo-gnostique fut celle de Hans Jonas, Der Gottesbegriff nach Auschwitz: eine jüdische Stimme, 1987, où l'être suprême était auto-négation se sacrifiant et s'abandonnant au monde). Cette position gnostique finit par revenir en gros à un athéisme de facto où la transcendance est réinsérée en ce monde.
Via l'Horloger dans son Horloge, une solution du théologien anglican Polkingthorne (un ex-physicien qui continue à défendre des variantes de l'argument téléologique via le "fine tuning") est de nier en Dieu son éternité plus que sa toute-puissance : il lui accorde une omniscience limitée dans le temps. Dieu se serait tellement "vidé" de son éternité qu'il serait pris dans le temps du monde et ne pourrait pas prévoir tout le Mal moral que les êtres libres commettent. Ce serait aussi compatible avec des théologies du processus et du devenir (Whitehead) où l'absolu ne serait pas un principe extra-temporel.
Dans tous ces rafinements d'une divinité dans l'immanence, je ne vois pas vraiment ce qu'on y gagne par rapport à des principes simplement "humains". C'est le problème des sectes religieuses les plus "ouvertes" et "humanistes" (comme les Chrétiens Unitariens-Universalistes). Je ne sais pas si l'Homme est mort, mais les dieux fictifs qui se font passer pour plus humains ne se mettent pas plus à vivre dans ces "avatars".
6 commentaires:
Ça risque d'être compliqué d'accéder à l'ENS, un contact m'indique que l'accès aux externes sera restreint à partir de 17h pour cause de méfiance de la direction vis-à-vis d'un mouvement social en cours.
Oui, les blocages de la semaine dernière étaient notamment dirigées en faveur d'employés et contractuels de l'ENS qui sont harcelés voire violentés (un employé dit s'être fait casser les dents par son supérieur).
Le périodique Le BLOCage parle de certains contractuels qui sont encore en CDD renouvelés après 5 ans (je ne pensais pas que c'était possible légalement).
Mais cela dit, je ne pense pas que la Carte de l'ENS soit indispensable pour entrer quand même ?
En fait, on peut entrer sans carte. Je n'ai pas renouvelé la mienne mais n'ai pas eu de problème la semaine dernière. Se munir cependant d'une pièce d'identité à tout hasard.
Sur: "contractuels qui sont encore en CDD renouvelés après 5 ans (je ne pensais pas que c'était possible légalement).": c'est illégal mais apparemment largement pratiqué dans les institutions publiques.
Toujours d'après mon contact : « Le gardien à la loge m'a bien dit que seules les personnes munies d'une carte ENS pourront entrer, à partir de 17h. Et l'interdiction vaut pour tout le site de la rue d'Ulm: 45, 46, 29... ».
Bon, cela me laisse un prétexte pour rester faire le nanowrimo quotidien (même s'ils ne regardent pas l'année en cours sur la carte).
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