En commentant le Casus Belli n°20 d'avril 1984, on avait discuté d'un passage où un chroniqueur ("Hong") disait qu'il ne fallait pas poser des énigmes trop obscures aux joueurs dans un scénario et notamment pas des références que le personnage ne pourrait pas connaître comme "la majeure par cinq" (ce que je ne comprends toujours pas, même en ayant tenté de lire l'entrée Wikipedia sur ce concept d'enchères au Bridge en France).
Une coïncidence fait que je regarde le vieux jeu de plateau réédité Rome & Carthage (1954) du philosophe Jean-René Vernes et ce Jean-René Vernes (un des premiers auteurs français de jeux et auteur d'une Critique de la raison aléatoire, 1982) a écrit des articles sur les enchères et la "majeure" pour des revues de Bridge. Il aurait été le premier à proposer une sorte de conjecture intuitive qu'on appelle la Loi des Levées Totales vers 1955-1958 et il raconte que la Fédération française de bridge publiait à l'époque de nombreux articles de discussion quasi-théorique sur la "majeure cinquième". Il y a même un ouvrage sur le Bridge de 1979 par un vieux psychologue nommé Jean-Marc Roudinesco qui s'appelle La Majeure Par Cinq (Belfond, 533 pages). On devait donc en parler aussi dans Jeux & Stratégie.
L'exemple bizarre (et qui semblait si incompréhensible) de "Hong" renvoyait donc à une époque où les joueurs de jeux de simulation étaient encore au courant de discussions entre joueurs de jeux de cartes traditionnels (de même qu'on a un peu oublié aujourd'hui que tout le jeu de rôle n'était qu'un hobby périphérique par rapport aux revues consacrées à Diplomacy, comme le rappelait encore Didier Guiserix sur les origines de Casus Belli).
Black-figure Band-cup With the Battle of Gods and Giants
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Medium: Ceramic. Culture: Attic Greek Date: circa 540–525 B.C.E.
Il y a 2 heures
3 commentaires:
étonnante l'évolution du design de Rome et Carthage d'après les photos de TricTrac... En 1954... je ne trouve pas comment le nommer, mais il m'apparaît à la fois comme classique et élégant. En 1972, il y a de petits pions en plastique moche coloré, comme Stratego; en 2012 les dessins semblent le destiner plutôt aux enfants, sans doute parce qu'avec l'essor des JdP ses règles paraissent "trop faciles" ;)...
Il faudra que je mette en ligne les photos de la 1e édition que j'avais prise au Musée de la Marine de Toulon (ils avaient une exposition sur les jeux en rapport aux batailles navales). Les illustrations intérieures de 1954 ressemblent aussi à certains vieux livres pour enfants cela dit.
Contrairement à ce que dit Faidutti, je trouve que le jeu a quand même vieilli (mais en un sens, c'est peut-être au contraire mon goût qui a vieilli, c'était déjà plus proche des Eurogames allemands que des jeux simulationnistes américains).
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