Le philosophe David Lewis (le plus grand métaphysicien systématique du XXe siècle) avait fourni un analyse réductive, dite "contre-factuelle" de la causalité qui consistait à dire que "A cause B" si et seulement si "si A n'avait pas eu lieu, alors (dans tout monde possible suffisamment similaire ceteris paribus) (l'homologue de) B n'aurait pas eu lieu". Cela le conduisait à plusieurs petits problèmes et raffinements comme la surdétermination causale : si A n'avait pas eu lieu mais qu'un autre événement A2 était quand même intervenu pour causer B, peut-on dire que A a vraiment "causé" B, puisque B aurait eu lieu de toute façon ? (voir aussi les problèmes comme la préemption et la double prévention dont j'avais parlé pour la différence preemption/prévention).
Lewis et les autres philosophes de la causalité comme Laurie Paul ou Jonathan Shaffer ont développé de nombreux exemples pour étudier la causalité et certains semblent parfois un peu "tirés par les cheveux" pour décrire une possibilité logique mais improbable.
Cette histoire de la mort de Ronald Opus illustre bien un cas de surdétermination causale : X fait tout pour se suicider, il se jette d'un immeuble en ignorant que sa chute va être arrêtée et qu'il va donc survivre mais en tombant il passe devant une fenêtre au moment où un couple se dispute et reçoit une balle qui le tue : la question était donc de savoir si on pouvait dire qu'il s'était vraiment suicidé. En fait, l'histoire est un canular, la probabilité en est trop basse.
Ce fictif Ronald Opus a droit à une entrée Wikipedia qui énumère plusieurs oeuvres de fiction où un cas semblable apparaît. La même histoire (avec quasiment les mêmes événements, un suicide et un couple qui se dispute) apparaît aussi dans la bd Arq, volume I d'Andreas (1997), qui avait dû reprendre la fausse rumeur apparue vers 1994.
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Il y a 3 heures
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