J'avais un peu résumé les nominations de 2009 pour le prix Hugo. Les 5 nominations du Prix Hugo pour le meilleur roman de 2010 sont :
Des historiens du futur viennent visiter l'Angleterre pendant le Blitz. Le thème de SF sert surtout de prétexte.
Le héros récurrent Miles Vorkosigan enquête sur une compagnie de cryogénie. Du space opera.
Un examen de la nanotechnologie dans l'Istanbul de 2060. Cela a l'air d'être de la Hard SF.
Une nouvelle version des thrillers d'Horreur avec des Zombies : un virus qui réanime les cadavres.
Un roman de fantasy avec intrigues politiques sur une jeune fille qui est soudain nommée héritière d'un Empire, dans la cité volante de "Ciel".
Les 6 nominations du Prix Nebula (un peu plus axé fantasy d'habitude) du meilleur roman sont :
Un mélange de plusieurs genres dans un XIXe siècle parallèle magique (arcanepunk) avec un peu de Western et une romance de sorcières.
Encore un mélange des romans de Jane Austen avec de la magie.
Un épisode des aventures d'Alex Benedict, Antiquaire du futur, qui enquête sur un étrange artefact extraterrestre qui va le conduire jusqu'à une lointaine planète.
Dans une Terre d'après un apocalypse écologique, l'Afrique entière est devenue désertifiée. L'héroïne est une magicienne issue d'un viol au milieu d'un massacre ethnique.
On ne peut pas faire de statistiques représentatifs sur d'aussi petits échantillons mais ce qui frappe est que sur 11 nominations (même s'il y en a deux en commun), 2 sont des hommes (Ian McDonald, Jack McDewitt) et 9, soit 82%, sont des femmes (Lois Bujold, Mira Grant, M.K. Hobson, N.K. Jemisin, Mary Robinette Kowal, Nnedi Okorafor, Connie Willis).
La science-fiction s'est vraiment féminisée ces dernières années (il y avait 0% de femmes dans la nomination 2009 !). On pourrait avoir ici encore quelques traces de différences entre les sexes : les deux romans les plus "sci-fi" sont plutôt ceux des deux hommes, en dehors de celui de Bujold. La récente victoire de la fantasy depuis les années 1980-1990 a aussi accompagné l'essor d'un public nettement plus mixte. Les auteurs les plus jeunes comme Jemisin et Okorafor semblent d'ailleurs plus marquées par la fantasy, alors que Bujold, qui est partie du space opera, était aussi à l'aise dans la Hard SF.
2 commentaires:
La SF se féminise… En France, se sont féminisées dans ces dernières années les professions suivantes: médecin, avocat, magistrat, journaliste… Tout ce qui est, en gros, en charge du "sens", du social, et de l'humain. Tout comme la SF ou la littérature en général. C'est à croire que les types se sont recentrés sur l'"essentiel", à savoir: les structures, le pouvoir, l'argent.
Oui, il y a moins de plafond de verre quand il y a moins de pouvoir réel mais les hommes arrivent parfois à se battre pour un pouvoir complètement symbolique.
Un Hongrois a dit que dans son pays c'étaient de plus en plus les femmes qui étaient chercheuses en Physique plus "théorique" parce que la recherche était très mal payée et que les hommes physiciens s'étaient plus tournés vers l'analyse financière...
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