Aujourd'hui commence aux USA la Grève des scénaristes de la Guilde des Auteurs d'Amérique (WGA, qui fait partie de l'AFL-CIO) contre l'alliance des producteurs de film et de télévision.
Ils demandent plus de droits sur les DVD et versions en-ligne et leur Guilde compte 12 000 auteurs. Ils réclament surtout un doublement des royalties, de 4% à 8% sur les DVD, ce qui coûterait aux producteurs environ 60 millions de dollars (sachant que les ventes de DVD ont rapporté 24,4 milliards de dollars l'an dernier et que la Grève pourrait coûter plusieurs centaines de millions de dollars).
L'une des premières victimes est la mini-série dérivée de Heroes, le spin-off Origins, qui est décommandé par NBC, en partie à cause du manque d'auteurs (mais peut-être aussi à cause des scores décevants de la série). Si on voulait être mauvaise langue, on dirait que cette fameuse Grève des scénaristes avait déjà dû commencer en avance, depuis le début de la Saison 2 de Heroes quand on voit à quel point on avait l'impression d'un remake de la Saison 1.
La dernière grande grève des scénaristes date de 1988 et avait été très dure, durant six mois, de mars à août, et les chaînes avaient dû arrêter de nombreux programmes et ne plus passer que des rediffusions. La Saison 2 de Star Trek: The Next Generation dut même recycler de vieux scénarios.
Cette année, de nombreux studios ont hâté la production de séries pour finir avant la Grève. Si la Grève durait, elle risque de conduire à une Grève générale de Hollywood avec les contrats de la Guilde des acteurs qui doivent être négociés en juillet prochain. Certains craignent que si la Grève dure, les spectateurs américains s'habituent encore plus vite à abandonner la télévision pour les Nouveaux Médias.
Mon scénariste favori Brian K. Vaughan a expliqué qu'il ferait Grève sur la série Lost (je ne savais même pas qu'il y était, ça me donnerait presque envie de l'essayer) mais continuerait son travail dans les comics, qui ne sont pas concernés par le mouvement (il n'y a d'ailleurs pas de syndicalisation aussi puissante dans les bandes-dessinées).
L'humoriste Jon Stewart de l'émission satirique Daily Show vient d'annoncer que pour soutenir la Grève il payerait les auteurs de ses sketch pendant les deux premières semaines de leur Grève.
Comme le fait remarquer l'article, Jon Stewart était interrogé dans Rolling Stone (p. 123-125). Il y faisait part de sa confiance optimiste en l'humanité et la dignité, sa distance à l'égard de l'idée qu'on puisse vraiment être subversif dans une société démocratique ("Nous ne sommes pas de courageux dissidents qu'on enverrait au Goulag pour un poème sur la répression" - oh, Stewart connaît Ossip Mandelstam) mais il ajoutait aussi que son principal héros à l'université était Norman Thomas (1884-1968), pasteur presbytérien et principal social-démocrate américain, un des fondateurs du National Civil Liberties Bureau qui devint par la suite la célèbre ACLU.
On Writer’s Block: Part 2: What I Do About Writer’s Block
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Il y a 4 heures
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