Les dernières élections fédérales canadiennes eurent lieu en janvier 2006 (vous vous souvenez ?, et oui, je ne cache pas trop mes préjugés ontariens pro-NDP ou en tout cas anti-Tory).
Les Conservateurs (Tories) y avaient eu 36% des voix au niveau national et 40% des sièges (124 sièges sur 308). Cela a conduit au gouvernement minoritaire mais stable de l'abominable Stephen Harper, le bushoberluscozoïde du nord qui appelle à de nouvelles élections pour le 14 octobre.
La Chambre des Communes a 308 sièges, dont 106 en Ontario, 75 au Québec, 36 en Colombie Britannique et 28 en Alberta.
Le système politique canadien est compliqué par la division entre Partis nationaux et le Parti "provincial" du Québec. En gros, au niveau national, il y a trois partis principaux : les Conservateurs (Droite), les Libéraux (Centre-Droit) et le NDP (Gauche). Il faut ajouter le poids important du Bloc Québecois dans la Province du Québec (aux dernières élections : 51 sièges sur 75 circonscriptions).
Les Conservateurs ont un score écrasant dans les Provinces de l'Ouest (28 sur 28 en Alberta !). Les Libéraux dominent généralement en Ontario (qui représente à lui seul un tiers de la Chambre des Communes avec 106 sièges dont 54 pour les Libéraux et 40 pour les Conservateurs). Le BQ et les Libéraux se disputaient d'habitude le Québec. Le NDP (ou NPD) n'est plus qu'un Parti de gauche minoritaire qui peut un peu gêner les Libéraux, surtout à l'Ouest dans les zones urbaines de Colombie Britannique (10 sièges), mais aussi un peu .
Mais depuis 2006, les Libéraux se sont effondrés au Québec et les Conservateurs ont commencé à prendre leur place (plus en votes qu'en sièges, d'ailleurs pour l'instant) alors que le BQ décline.
Les Conservateurs devraient gagner les élections mais on ignore s'ils pourront avoir cette fois une majorité absolue à la Chambre.
D'après Democratic Space, les Conservateurs pourraient gagner 20 sièges à 145 sur 308, très près de la majorité. Les Libéraux perdraient encore une dizaine de sièges (90 sièges - certains sondages leur prédisent un effondrement bien plus dramatique), le Bloc aussi (42 sièges) et le NDP resterait stable autour de 30 sièges.
Les Tories semblent renforcer leurs positions en Ontario (où ils avaient eu 35%), mais les variations de sondages sont énormes (de 33 à 41% !).
Les Tories avaient atteint 24% au Québec en 2006 (mais seulement 10 sièges) et ils pourraient être entre 25 et 30%, alors que les Bloquistes baisseraient d'une moyenne de 42% à 25-35% (les Libéraux y resteraient autour de 20%). Le Bloc Québecois de Gilles Duceppe craint tellement une érosion dans la Province qu'ils contrôlent depuis 2004 qu'ils tentent même à présent de séduire les Québecois fédéralistes. L'électorat rural se tourne vers les Conservateurs et le Bloc a pu soutenir le gouvernement fédéral conservateur sans participation, même si sur certaines questions sociales ils devraient être plus proche de l'Opposition libérale ou NDP.
Le déclin des Libéraux au Québec fait que les Conservateurs deviennent la principale opposition provinciale au Bloc au moment où le Bloc peut être tenté de faire une alliance avec eux au niveau fédéral.
Le leader actuel des Libéraux et donc de l'Opposition fédérale aux Conservateurs est Stéphane Dion, un ancien universitaire québecois (qui a d'ailleurs la double nationalité française et canadienne, sa mère étant de France) et ancien ministre de Jean Chrétien. Il a été souvent haï par le Bloc comme le symbole des Fédéralistes et bien qu'ayant commencé comme souverainiste dans sa jeunesse, il a bataillé contre le droit de Sécession. Il avait battu de peu l'universitaire ontarien Michael Ignatieff en décembre 2006, et Ignatieff et ses partisans tentent à présent de reprendre la main. Lors d'élections partielles, les Libéraux ont perdu un siège au Québec, remporté par les Nouveaux Démocrates. Dion a désormais le double désavantage d'être trop français tout en étant très impopulaire dans sa propre Province québecoise (même si sa circonscription est un fief libéral). Si le médiatique Ignatieff ne reprend pas le Parti libéral, ce pourrait être Bob Rae, lui aussi ancien universitaire, ancien membre du NPD et député de l'Ontario.
Les politiciens canadiens ont l'air d'être souvent d'anciens universitaires. Harper fut prof d'économie, Pearson fut prof d'histoire et Trudeau était prof de droit à l'Université de Montréal avant de se lancer en politique.
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