Will Hindmarch a une jolie note sur son accumulation de notes et de vieux jeux de rôle depuis vingt ans.
The things you own don’t just end up owning you, they bury you.
Imagine distant archaeologists busting open my nerdy tomb to discover that I chose to be buried with six boxes of dog-eared Dragonlance modules and manhandled Wraith books. Those pith-helmeted bastards would think they’re disappointed, but I’d still be the sorry schmuck with thought that a complete collection of Castle Falkenstein books would make him look like the king of all nerds. My tomb is a burial mound made out of stacks of notes for unwritten novels and games, and it’s unclear whether or not I’ve been buried alive.
Nous regrettions toujours l'incapacité de mon grand-père de jeter quoi que ce soit. C'était un trouble compulsif où il suffisait qu'il ait connu une personne dans un article de journal pour qu'il découpe la page et la thésaurise, sans aucun ordre, empilée sur un article sans rapport. J'avais du mal à le comprendre et lorsqu'il mourut, je commançai à trier ses papiers. Je jetai une large majorité de notes découpées devenues incompréhensibles mais je me retrouvai encore avec un iceberg de choses que j'arrivais à interpréter. Le remords de couper les derrières fils de la toile désintégrée de sa mémoire me retenait.
Et en revenant chez moi, je me rendis compte que j'avais la même syllogomanie, même si elle ne se portait pas sur des coupures de presse. Des tas et des tas de projets de romans qui ne dépasseraient jamais la page 1 (heureusement, les vieux disques durs ont souvent effacé la majorité d'entre eux). Les bd horriblement mal dessinées et mal rythmées que je faisais à 15 ans dans des cahiers. Assez de brouillons de campagnes avortées de jeu de rôle pour emplir plusieurs vies humaines (j'avais empli un carton sur les chansons de geste carolingiennes pour mon jeu Paladin). Des mètres de revues que je ne relirais jamais mais que je trouverais presque physiquement douloureux de jeter. Cette impression de sécurité chimérique à réunir en un même espace concret des objets subjectivement associés. Tous ces amoncellements comme illusions de réalisations, non pas des fantômes du passé mais d'avenirs rêvés. Et c'est peut-être quand l'avenir se raréfie qu'on cultive encore plus le souvenir de ce qu'ils auraient pu être.
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