vendredi 4 avril 2008

Nombrilescallenea


  • The Ex. a finalement démissionné de l'Université de Columbia où elle enseignait depuis son départ de Stanford. Elle ne supportait plus la pression des Assistants pour publier. Je ne comprends pas pourquoi cela m'attriste tant - je n'ai pas osé lui dire, préférant bien sûr après coup la féliciter de son audace d'abandonner l'"Academia" (alors que je pense que ce fut une erreur). J'imagine qu'en un sens, j'avais l'impression par son truchement de vivre l'université by proxy et d'avoir moins gâché la situation, comme si c'était toujours une part de moi qui faisait de la recherche. Elle veut aussi soumettre un manuscrit autobiographique et j'aurais presque la phobie de ce qui arrive à Isaac Davis avec son ex Jill au début de Manhattan, mais je sais bien que je n'y figurerai même pas.

  • Les querelles de voisinage sont sans doute les choses les moins intéressantes qu'on puisse raconter sur un Blog. Ce matin, à 5 heures "tappantes", mes voisins du dessus m'ont réveillé en sursaut. J'ai d'abord cru que quelqu'un frappait à ma porte tant le bruit était important (et l'une de mes névroses kafakaïennes depuis l'enfance est qu'un matin quelqu'un viendra m'arrêter pour un crime que je n'ai pas commis). Mais le bruit continuait, il ressemblait finalement plus à une vibration entêtante ou au crissement d'une valise à roulette sur un pavé. Cela n'a l'air de rien mais cela a duré presque jusqu'à mon départ à 7h et j'imagine que mes voisins font leur lessive à 5 heures parce que l'on passe à un horaire plus cher pour l'électricité à 6 heures... J'espère au moins que mes voisins du dessous n'ont pas cru que cela venait de moi, ils sont d'un genre très procédurier.

  • Je me suis occupé de modifier le virement de mon loyer et j'en ai profité pour déposer enfin le trop perçu d'impôt de 1040 euros que j'avais reçu en juin 2007 (mais j'avais déjà mis deux mois pour réussir à ouvrir l'enveloppe) et n'avais toujours pas envoyé. Je me rends compte soudain que cela fait maintenant six mois que je ne rate plus de factures électricité ou téléphone, ce qui est un progrès énorme.

  • Ces semaines télévisuelles ont été aussi horripilantes que des coupures autour des ongles si on considère comme moi le sport comme un des crimes contre l'humanité.

    Il y a d'abord eu la mort d'un présentateur de foot dont j'ai appris l'existence au décès (j'appelle cela le Syndrome Kurt Cobain) et dont les médias ont parlé avec émotion comme si quelqu'un de vraiment important était mort. Ils ont annulé les émissions et certains ont pleuré sur plateau, sur plusieurs chaînes à la fois en prétextant que sa mort légèrement prématurée à 50 ans justifiait ce déluge (alors qu'on peut présumer que même s'il avait vécu 100 ans le fait que ce soit lui qui dise que Machin a passé la baballe à Trucmuche n'aurait pas changé grand-chose à la vie humaine). Je vous parie qu'ils ne mettront aucune émotion quand Claude Lévi-Strauss mourra dans 1d6 ans (oh, à part pour reparler du numéro du Time magazine sur la Mort de la Culture française en le traitant un peu comme le Mime Marceau). Charb a finement résumé la situation en disant que ce genre d'hommage disproportionné réussirait à vous faire presque haïr post mortem quelqu'un de complètement insignifiant, qui ne vous a rien fait et n'a rien fait à qui que ce soit, et dont vous ignoriez même qu'il eût vécu.

    Ensuite, une bannière stupide dans un jeu est traîtée comme une affaire d'Etat. Cela en devenait comique. Mes collègues de travail ne parlaient que de cela et je n'avais jamais vu une telle fascination collective pour un graffiti de quelques tarés. Les journalistes s'énervent à ce sujet avec beaucoup plus de verve qu'ils n'en ont sur les questions vraiment sérieuses (du genre, je ne sais pas moi, les Franchises médicales qui sont une disgrâce nationale).

    Enfin, ce crétin bovin de David Douillet demande qu'on arrête d'embêter les sportifs avec les droits de l'homme en Chine et qu'on laisse faire son initiative de porter un badge "Pour un monde meilleur" qui, dit-il en réussisant à garder son sérieux, portera un message bien plus fort que tout boycott. Je pourrais comprendre qu'il dise "Je m'en fous qu'on arrête encore plus de dissidents, ce qui compte c'est de savoir si nos demeurés anabolisés pourront gagner des prix à des jeux niais contre d'autres idiots chimiquement modifiés" mais pas qu'il ose sérieusement prétendre qu'un badge stupide avec une expression aussi vague que "Pour un putain de monde meilleur" puisse être interprété par qui que ce soit comme un geste politique !

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