L'autre jour, en parlant des "hérétiques" Qarmates du Bahreïn, on avait mentionné la tendance sunnite wahabite à détruire les idoles, y compris celles du pélerinage musulman au nom de la seule Unicité Monothéiste Absolue.
Mais j'ignorais que cette lutte existait encore aujourd'hui et que les Wahabites détruisaient encore des sites du patrimoine historique islamique.
Je comprends mieux que des autorités cléricales sunnites n'aient pas dû être très préoccupées que les Talibans détruisent les statues bouddhistes en Afghanistan si les Wahabites détruisent même les sites et lieux qui pourraient donner une idolâtrie autour de la famille de leur Prophète.
Il est particulièrement amusant que ce soit eux qui règnent sur ces sites du Hadj alors qu'ils se défient des effets pervers qui accompagnent le pélerinage. C'est d'ailleurs un problème essentiel de l'Islam depuis le départ, puisque tout le Pélerinage n'est guère qu'un héritage et un compromis douteux, une tentative politique et économique du Prophète pour essayer de préserver une tradition pré-islamique de la cité qu'il avait reconquise. Le Christianisme a absorbé diverses traditions mythologiques de naissances virginales ou de dieu qui meurt et l'Islam a absorbé de vieilles astrolâtries de quelques divinités lunaires ou d'une Pierre de météorite.
On dit souvent (par exemple chez Emmanuel Lévinas) que la grandeur ou la rupture du Monothéisme est qu'il est fait pour le nomadisme, qu'il est la religion du "portable". Le sacré est alors "délocalisé", détaché du Lieu, du site du Temple (alors que le Polythéisme était un culte des sites où les divinités se divisent en divers aspects).
La tradition si tenace du pélerinage (qui commença avec les Oracles antiques) serait donc une régression vers ces anciens génies locaux. Mais la rançon de cette universalité est aussi cette radicalité, la table rase. Il voudrait effacer toute trace qui risquerait d'occulter le seul Dieu transcendant. Le sacré devrait être alors concentré dans le texte de la révélation à interpréter et non pas dans les divers sillons de son histoire passée (car cette histoire rappelle la contingence et la relativité de cette révélation).
Theatre: A Very Wooster Holiday
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*Happy Christmas, Jeeves* by Heidi McElrath and Nathan Kessler-Jeffrey,
directed by Karen Lund, based on the stories of PG Wodehouse Taproot
Theatre Com...
Il y a 4 heures
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