Trois jeunes brâhmanes (brāhmaṇa) vinrent chez le sage Agnisvāmin au bord de la rivière Yamuna pour lui demander la main de sa fille, la belle Mandāravati. Mais ils ne purent se départager et restèrent donc à contempler sa beauté ("comme l'oiseau cakora qui se nourrit des rayons de Lune") jusqu'à ce qu'une maladie ne l'emporte de manière prématurée.
Abattus, ils organisèrent ses funérailles. Le premier brâhmane décida de rester vivre sur les cendres dispersées de la défunte. Le second réunit les ossements pour les disperser dans le Gange. Le troisième partit en quête de connaissance. Dans son voyage, il trouva chez un démon déguisé en brâmane une incantation de résurrection. Il revint voir les deux autres brâhmanes, réunit les cendres, les os et l'incantation et la belle Mandāravati revint à la vie. Mais les trois rivaux ne purent à nouveau pas se départager.
L'énigme du Vetāla-Narrateur est donc de savoir qui méritait d'épouser Mandāravati.
Le jugement de Salomon paradoxal du roi Trivikramasena / Vikramaditya fut que le Troisième brâmane avait été le père de la jeune fille en lui offrant la vie, que le Second avait été le fils de la jeune fille en s'occupant de ses os dans le Gange mais que seul le Premier prétendant avait été un mari en dormant sur ses cendres, et donc que c'était le premier qui méritait sa main.
La symbolique mystique du conte paraît clairement "anagogique", et peut-être anti-"intellectualiste". On s'attendrait à ce que la Connaissance du Troisième prétendant obtienne l'accès à l'Absolu mais c'est plutôt l'affection dévouée (bhakti) du Premier, en dehors même des rites du second ou de l'illumination du troisième, qui est celle qui conduit à ce mariage de l'âme et de l'Absolu.
Les deux fleuves cités dans le conte ont un code qu'on retrouve aussi à travers le Mahābhārata, la Yamuna traditionnellement représente la mortalité et le Gange l'éternité.
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