Le brâhmane Viṣṇusvāmin avait trois fils aux sens délicats. Il les envoya chercher une tortue pour accomplir un sacrifice mais aucun des trois n'accepta de s'approcher d'un animal aussi puant et chacun dit qu'il était trop délicat pour le toucher. Ils allèrent voir le roi Prasenajit de Viṭaṅkapura. Le roi leur offrit divers présents et à chaque fois ils manifestèrent leur délicatesse. Le premier refusa du riz que tous jugeaient parfumé mais ils découvrirent qu'il avait poussé près d'un cimetière. Le second refusa une courtisane en disant qu'elle empestait le bouc, et ils découvrirent qu'elle avait été nourrie enfant au lait de chèvre. Le troisième eut du mal à dormir sur plusieurs matelas parce qu'un simple poil s'imprimait sur sa peau délicate.
L'énigme du Vetāla-Narrateur est de savoir qui était le plus délicat.
La réponse du roi Trivikramasena est que seul le troisième a montré une vraie délicatesse car les deux autres avaient pu obtenir leurs informations par un autre moyen.
On aura reconnu le modèle du conte d'Andersen, La Princesse au petit pois, mais avec de purs brâhmanes à la place de la jeune fille (et on retrouvera un analogue dans trois jours avec le 11e Conte du Vetāla, "Des trois reines au coeur sensible").
Il y a plusieurs analogue dans les Mille et Une Nuits, comme le conte 891 dans l'édition de Breslau (le Roi qui percevait l'essence des choses). Voir les variantes du thème relevées par l'érudit Richard Burton.
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