L'autrice et journaliste féministe Gloria Steinem a créé Ms. Magazine à la fin 1972 et vient de fêter le 50e anniversaire.
Wonder Woman avait été en couverture du n°1 comme symbole de l'Empowerment et elle revint encore dans la couverture du 25e anniversaire (1997), du 35e (2007) et du 40e (2012).
Mais cette fois-ci en 2022, l'allusion se fait plus discrète et symbolique : la couverture n'a gardé qu'un clin d'oeil, une tiare de WW sans dessiner toute l'Amazone comme si face aux vagues de films de superhéros, les rédactrices actuelles craignent plus que Steinem au début que le personnage de la pop culture ne soit plus qu'une franchise commerciale parmi d'autres.
Chez Marvel Comics, Stan Lee, qui rêvait toujours d'être "cool" et de rester "dans le vent", devait être agacé que le magazine féministe fasse ainsi une telle publicité à leurs rivaux de DC (même si ironiquement, DC profitait peu de ce symbole et avait à l'époque réduit Wonder Woman à une version plus "réaliste" de détective à la Mrs Peel).
Roy Thomas avait déjà créé le Captain Marvel pour posséder le copyright de l'ancien héros de Fawcett et Gerry Conway (avec son épouse de l'époque Carla Conway, qui est parfois indiquée aujourd'hui comme seule autrice) créa donc Ms. Marvel en 1977 (remarquez le "Ms") et dans la bd au début, l'ancienne militaire de la mission spatiale Carol Danvers décide de fonder un magazine féminin, Women Magazine, mais tout en restant liée à l'autorité patriarcale de Jonah Jameson puisque ce n'est que l'édition féminine du Daily Bugle. Je suppose que Conway avait fait ce choix pour garder un lien entre la nouvelle héroïne et le populaire Spider-Man mais cela semblait être un commentaire où Carol ne réussissait pas à devenir très autonome (le titre s'arrêta dès 1979 au n°23). A ma connaissance, Ms. Marvel (qui est devenue populaire notamment grâce aux films) n'a jamais acquis ce statut de Wonder Woman dans l'histoire des représentations féministes américaines.
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