Je suis allé au Musée des arts asiatiques, qui est devenu gratuit (les employés s'y plaignaient amèrement à voix haute et sans se cacher des hordes de béotiens dans mon genre qui osent ainsi abuser de la culture sans payer). Je connais bien les étages inférieurs du sous-continent indien et de l'Asie du Sud-Est (j'y suis allé deux fois l'an dernier), mais assez mal les étages supérieurs chinois et japonais.
La salle indienne a surtout des oeuvres antiques bouddhistes, et finalement assez peu de "brahmanisme" (je les imite en évitant "hindouisme"), si ce n'est des bronzes médiévaux (la mythologie brahmaniste, et même les dieux védiques, se trouve curieusement plus dans la salle cambodgienne, j'oublie toujours que le panthéon hindouiste et leur littérature épique se sont exportés vers le sud-est presque autant que le rival Bouddhiste).
Les oeuvres manquent parfois d'explication. Prenez par exemple la très belle statue de Viṣṇu au fond de la salle indienne (MA2131). Il n'y a pas de commentaire en dehors de "XIIe siècle, période hoysala". Alors qu'il y aurait beaucoup de choses à expliquer, comme des allusions sur les côtés aux 10 différents avatars classiques. De même, certaines statues de Shiva ont d'innombrables petits détails, comme par exemple les sandales (symbole de l'exil de Bhairava, qui coupe une des têtes de Brahma).
Il y a une chouette statue phallique (liṅgaṃ, voir par exemple cette version), avec une légende shivaïste que je ne connaissais pas. Une Colonne de feu (infinie ?) apparaît.
Brahma se transforme en oie (son véhicule) pour voler en haut de la Colonne.
Vishnu se transforme en sanglier (voir le 3e Avatar Varaha) pour creuser sous la Colonne.
Mais Shiva sort alors de la Colonne de Feu montrant que son énergie ascétique surmonte aussi bien Brahma (conscience abstraite) et Vishnou (conscience matérielle ?).
J'ai acheté , Ganesh, la mémoire de l’Inde d'Okada Amina, Prithwindra Mukherjee et Pierre-Henri Cerre, Findakly, Paris, 1995, 142 pages, 42 euros (!). Ganesh n'a aucun rôle dans l'Antiquité, je crois (les représentations ne remonteraient qu'au Ve siècle après JC) mais (pour le jeu Bharatavarsa) rétrospectivement, il est normal de le réinjecter dans l'époque épique (surtout qu'il est considéré comme le scribe qui a transcrit le Mahabharata sous la dictée de Vyāsa).
Il faudra que je mette une prière à Ganesh en introduction en hommage aux Vandanā Trayî (Trois hymnes), prière à Ganesh, à Sarasvati et au Gourou avant toute entreprise intellectuelle. Il y a une version intéressante de ces hymnes védiques jouée par Ravi Shankar dans le CD produit par George Harrison, Chants of India (si je n'avais pas peur de faire trop sectaire, je conseillerais de le jouer au début de tout scénario !).
Quelques notes à ajouter à Bharatavarsa :
- Le bon démon Vibhīshaṇa (frère de Ravana) est roi de Lanka.
- Ajouter à sūta (père kshatriya, mère brahmane), la classe des "kshattri" (kṣattṛ ou ksatta ?) (mélanges d'un père shudra et d'une mère kshatriya, Vidūra n'est pas un shudra, ni un suta mais il est classé comme un kshattri alors que techniquement je crois qu'il serait en toute rigueur un fils d'un Brahmane et d'une mère shudra et donc en ce cas de classe Nishad / Parasava selon la Loi de Manu, 10, 8). Il y a une liste plus complète des sankar (classes mixtes) mais la combinatoire est sans doute trop complexe pour le jeu.
- Ajouter à la faune les Vyala/Vyali ("féroce"), sorte de chimère ou de lion-chèvre à cornes, Kinnara (hommes à tête de cheval), Suparnas.
Voir la Loi de Manu, I, 37 : "les Yaksha (serviteurs de Kubera) Rakshasa, Pisaka, Gandharva (musiciens des dieux), Apsaras (danseurs des dieux), les Asura, les Naga et Sarpa, (les dieux oiseaux) Suparna et les divers fantômes." - L'avantage jātismarā (se souvenir de ses vies passées).
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