"नासदासीन नो सदासीत तदानीं नासीद रजो नो वयोमापरो यत"
"nāsadāsīn no sadāsīt tadānīṃ nāsīd rajo no vyomāparo yat"
Rigveda X, 129
"Ni l'être n'existait alors, ni le non-être, ni les airs ni le firmament."
cf. Louis Renou, Hymnes spéculatifs du Véda, p. 125-126.
"nāsadāsīn no sadāsīt tadānīṃ nāsīd rajo no vyomāparo yat"
Rigveda X, 129
"Ni l'être n'existait alors, ni le non-être, ni les airs ni le firmament."
cf. Louis Renou, Hymnes spéculatifs du Véda, p. 125-126.
En un sens, il n'y a aucun Commencement et tout est Eternel Retour dans le devenir, tout vient du Feu et retourne dans le Feu. En un sens, l'être et le néant eux-mêmes ont émergé dans leur opposition dans le devenir et il faut qu'il y ait eu un Commencement au devenir, l'Ardeur qui fait naître.
Au début, apparut le Feu de l'Ardeur (Tapas) et le Désir (Kāma) dans les Eaux primordiales. De ce Désir sortit une fleur de lotus et de ce lotus Hiraṇyagarbha (la Matrice d'or ou l'Oeuf d'Or). De lui est éclos Prajāpati (le Seigneur des Créatures).
On dit qu'il y eut plusieurs Prajāpati, pour chaque univers. Le Prajāpati est un des aspects de Brahmā.
Prajāpati parla et cette Parole est la déesse Vāc (Sarasvatī). Il dit "Terre" (Bhūr) et il y eut une Terre. Il dit "Air" (Bhuvaḥ) et il y eut l'Espace intermédiaire. Il dit Firmament (Suvaḥ)et il y eut la Voute céleste. C'est pourquoi on prononce ces trois formules sacrées précédé de "Auṃ" qui forment la formule du Mantra dans les vers Gayatri :
Prajāpati créa ensuite les Deva (les Dieux) et les Asura (les Anti-Dieux). Il fit Agni (le Feu), Indra (l'Orage), Soma (la Boisson du Sacrifice) et Parameṣṭhin, émanation de Prajāpati. Ce fut Parameṣṭhin qui désira le Sacrifice à son père Prajāpati, il devint l'eau et officia, Prajāpati devint le souffle, Indra devint la Parole, Agni devint le Dévoreur et Soma le Dévoré car tout est mangeur et mangé, feu et aliment. L'Ardeur et la Parole ont créé les différentes parties du Sacrifice.
Les Deva désirènt la Vache, qui donne le Lait et le Beurre nécessaires au sacrifice mais ce n'est que plus tard, avec le Barattage de la Mer de Lait que naquit la vache Surabhî (l'Odorante), la mère de Kāmadhenu, la Vache d'Abondance.
Puruṣa (l'Homme) était le premier être, immense, le Moi du Monde, recouvrant l'univers avec ses mille têtes. Il fit jaillir sa compagne Virāj (l'Energie créatrice, la śakti).
Il fut le premier Sacrifice (Puruṣamedhá, Rigveda, X, 90, Louis Renou, Hymnes spéculatifs, p. 97). Les Dieux l'immolèrent et de ce sacrifice sortirent les Trois premiers Veda (Rig-Veda, Yajur-Veda et Sama-Veda) qui forment l'absolu (brahman). Tout Sacrifice est une répétition dans le temps du Sacrifice originel de Puruṣa, l'Homme primordial, Sacrifice qui ordonna le Monde.
Ses yeux forment Sūrya le Soleil, son esprit forme Soma la Lune, sa bouche donne Agni et Indra, et son souffle forme Vāyu le Vent.
Son corps fut découpé et de ses organes sortirent les quatre Varṇa (Classes sociales) et leur ordre correspond à la hiérarchie des parties du corps.
De sa bouche sont issus les Brāhmaṇa.
De ses bras sont issus les Kṣatriya.
De ses cuisses sont issus les Vaiśya,
De ses pieds sont sortis les Śūdra.
A l'origine des Veda, il y a les Sept Sages (saptaṛṣi), les Prophètes qui ont reçu et compilé la Révélation (Śruti) et qui ont engendré les Sept Lignages des Brahmanes (Agastya, Angirasa, Atri, Bhrigu, Kashyapa, Vasishtha, Vishvamitra).
Pendant les Premières ères du monde, il n'y avait que Trois Veda mais ensuite Atharvan et Angiras, fils de Brahmā, rassemblèrent le Quatrième Veda, dernier livre de la Révélation, le livre occulte, l'Atharva-Veda.
Angiras eut parmi ses fils Bṛhaspati. Il médita avec tant d'ardeur qu'il devint le premier Gourou, le Précepteur et le Purohita (Chapelain) des Deva. Il institua dans le culte des Brahmanes les rites de prières, de dévotion et des sacrifices.
EDIT : Tiens, le verset cosmogonique du Rig-Veda que je citais au début (et qui est parfois traduit d'une manière nettement moins ontologique que par Renou "il n'y avait ni Vrai ni Faux") est chanté (en sanskrit puis en hindi) dans ce générique d'une série historique indienne, Bharat Ek Koj :
Oui, on entend au début les vers (tronçonnés) :
kimāvarīvaḥ kuha kasya śarmannambhaḥ
kimāsīd ghahanaṃ ghabhīram"
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