L'entrée Métaphysique de Wikipedia est insuffisante. Voilà un petit plan qui résume un peu plus la totalité. Il y a 14 Livres, de la page 980a à 1093b, dont deux (livre II, α, et XI, K) sont peut-être des résumés apocryphes et interpolés. Chez les Médiévaux, on parlait quelque fois des douze livres car on ignorait les livres XIII-XIV sur les mathématiques, ce qui donnait donc au Livre Lambda sur "le Dieu" d'Aristote une valeur de conclusion et de culminant.
- Introduction (Alpha-Beta, Delta)
- L’être :
- Principes (Gamma)
- être par accident et comme vrai (Epsilon / Thèta, 10)
- être comme Substance (Zeta), la Matière (èta)
- être comme puissance et acte (Théta)
- Principes (Gamma)
- L’Un (Iota)
- Le Bien : Substance séparée et Dieu (Lambda)
- Les Idées et les Mathématiques (Mu-Nu)
(1) La connaissance va de la sensation à la science. La sagesse (sophia) est la science des premières causes et des principes. (2) La sagesse est science de l’universel, des premiers principes et sa Fin est le Souverain Bien. Elle naît de l’étonnement et n’a pas de fin autre qu’elle-même. Dieu possède une telle sagesse.
Dialectique des philosophes antérieurs (3) La science des premières causes peut les diviser en quatre comme dans Physique II, 3 : 1. Substance (ousia) ou quiddité (to ti èn eînai) ; 2. Matière (hulè) ou substrat (hupokeimenon) ; 3. Principe moteur ; 4. La Finalité (télos). Les cosmologies physiques pré-socratiques ont cherché les causes dans la matière. (4) Premiers principes d’Empédocle et des matérialistes comme Démocrite. (5) Pythagoriciens et éléates. (6) Platon n’a connu que la cause formelle des Idées et la cause matérielle. (7) Il faut ajouter la cause motrice et la cause finale. L’Un chez les Platoniciens et le Bien sont « causes » des Idées. (8) Critique des Présocratiques. (9) Critique de la Théorie des Idées de Platon (« nous autres, Platoniciens »), Argument du Troisième Homme. (10) Les Quatre Causes semblent donc exhaustives.
(1) La philosophie est science théorique de la vérité. (2) Il est impossible qu’il y ait une infinité de causes et d’espèces. Il doit y avoir un premier Principe de la génération qui ne peut lui-même être détruit. (3) Les sciences ne peuvent pas toutes avoir la même rigueur et la Physique n’a pas la méthode des Mathématiques.
(1) Liste des 14 apories (avec les réponses). (2) 1er. Y a-t-il une science unique des causes ou plusieurs ? (Γ, 1) 2e. Est-ce la science des principes de la démonstration ? (Γ, 3) 3e. Y a-t-il une science unique de toutes les substances ? (Γ, 2) 4e. Y a-t-il des substances non-sensibles ? (Λ, 6-10) 5e. Est-ce la science des accidents ? (Γ, 2). (3) 6e. Les principes des êtres sont-ils des genres ? (Z, 10) 7e. Sont-ils genres ou espèces ? (Z, 12). (4) 8e. Y a-t-il une forme séparée du composé individuel ? (Z, 8 ; Λ, 6-10 ; M, 10) 9e. Quelle est l’unité et l’identité des principes formels ? (Z, 14 ; Λ, 4-5) 10e. Les principes des êtres corruptibles sont-ils les mêmes que ceux des êtres incorruptibles ? (Z, 7-10 ; Λ, 1-7) 11e. L’être et l’Un sont-ils la substance des choses ou dépendent-ils d’un substrat ? (Z, 16 ; I, 2 ; M, 8) (6) 12e. Les principes sont-ils des universels ou des individus ? (Z, 13-15) 13e. Les principes sont-ils en puissance ou en acte ? (Θ, 1-9) (5) 14e. Les objets mathématiques (nombres et figures) sont-ils des substances ? (M-N).
(1) La science recherchée étudie l’être en tant qu’être (to on hê(i) on). (2) L’être se dit en plusieurs sens mais n’est pas un simple homonyme car les sens sont relativement à une unité (pros hén). Il y a une philosophie première de l’être et de l’Un, une science unique des contraires.
Principe de contradiction (3) La philosophie doit aussi étudier les axiomes et les Principes de démonstration. (4) Le Principe de contradiction ne peut pas être démontré mais il est possible de réfuter sa négation. (5-6) De même, il est possible de réfuter le relativisme de Protagoras. (7) Preuves du Principe du Tiers-exclu. (8) Critique que tout est faux ou que tout est vrai.
(1) Principe (arkhè). (2) Cause (aition). (3) élément (stoikheïon). (4) Nature (phusis). (5) Nécessaire (anagkaïon). (6) Un (hén). (7) L’être (étant, to on) se dit en plusieurs acceptions. (8). Substance (ousia) (9). Même (tauto), Autre (hétéron), Différent (diaphoron), Semblable (homoion) (10). Opposés (antikeimena), Contraires (enantia), altérité spécifique (hétéra tô eidei). (11). Antérieur et postérieur (proteron kai husteron). (12) Puissance (dunamis). (13) Quantité (poson). (14) Qualité (poion) (15) le Relatif (pros ti) (16) Parfait (téléion) (17) Limite (peras) (18) Ce par quoi (katho) (19) Disposition (diathésis). (20) Manière d’être (hexis). (21) Affection (pathos). (22) Privation (stérèsis). (23) Avoir (ekhein). (24) Provenir de (ek tinos einai). (25) Partie (méros) (26) Totalité (holon) (27) Fragmenté (kolobon) (28) Genre (génos) (29) Faux (pseudos) (30) Accident (sumbébèkos).
(1) Il faut ajouter à la Mathématique et la Physique une science théorique qui est la Théologie (philosophia theologikè), qui étudie les premières causes éternelles. (2) L’être se dit soit comme vrai, soit selon les Catégories (substance ou les sens des accidents), soit en puissance ou en acte. Il n’y a pas de science des accidents. (3) L’accident est contingent, sans quoi tout serait nécessaire.
(4) L’être comme vrai est affirmation de la composition (sunthésis) du sujet et de l’attribut.
(1) L’être se dit au sens premier comme substance (ousia). (2) Qu’est-ce qui est substance parmi les individus sensibles, les éléments, les figures et les Idées des Platoniciens ?
(3) La substance est soit 1. La quiddité (Z, 4-6, 10-12). 2. L’universel (Z, 13-14). 3. Le genre. 4. Le sujet (ou substrat, hupokeimenon). Le sujet est soit la matière, soit la forme, soit le composé individuel (sunolon). Il faut partir des substances sensibles.
(4) La quiddité (to ti èn einai) est ce que chaque être est par soi (kath’auto). Les accidents et les attributs accidentels sont hors de la quiddité. Les substances et les accidents sont des êtres homonymes et les substances ont au sens premier des définitions comme la quiddité. (5) On peut aussi définir les natures composées d’une substance et d’un accident. (6) Chaque être est identique à sa quiddité.
(7) Il y a différentes sortes de génération : génération par la nature, par l’art et par le hasard. (8) La matière et la forme ne sont pas engendrées, il n’y a génération que du composé. (9) De même pour les changements selon les autres catégories que la substance, selon la quantité, qualité…
(10) Les parties de la forme sont les parties de la définition. (11) Les parties de la forme et les parties du composé. (12) Malgré ces parties de la définition, l’être défini a une unité (An. Post. II, 3-10).
(13) L’universel (« Animal ») n’est pas une substance. (14) L’Idée (l’Animal en soi) n’est pas une substance.
(15) L’individu et l’Idée ne sont pas définissables. (16) Les parties des substances sensibles ne sont pas des substances. L’Un et l’être ne sont pas des substances. (17) La substance est principe et cause : c’est la quiddité du point de vue logique, qui peut se prendre selon les causes formelles, motrices ou finales, mais surtout la forme.
(1) La matière aussi est substance. (2) La génération du composé. (3) La définition et le nombre dans les choses sensibles. (4) Les quatre causes dans les substances et dans un événement (éclipse). (5) La matière est substrat de contraires. (6) Il y a une unité de la définition (Z,12), malgré la différence entre forme et matière, acte et puissance.
(1) La puissance active et passive. (2) Puissance avec raison et sans raison. (3) Critique des Mégariques qui réduisent la puissance à l’acte. (4) Le possible et l’impossible. (5) La puissance suppose un acte. (6) L’acte, exemples de différences (l’infini). (7) Le passage de la puissance à l’entéléchie. (8) L’acte est antérieur à la puissance. (9) Le Bien en puissance et en acte.
(10) L’être comme vérité (cf. E, 4).
(1) L’Un se dit en plusieurs acceptions : 1. le continu, 2. Le tout, 3. L’unité numérique, 4. L’unité spécifique (universel) (2) L’Un est un universel et non une substance, comme l’être. (3) Un et Multiple, Même et autre. (4) La contrariété. (5) L’égalité. (6) Le multiple. (7) Les intermédiaires dans les contraires. (8) L’altérité spécifique. (9) La différence spécifique. (10) Le corruptible et l’incorruptible diffèrent en genre.
Résumé de B, Γ, E : (1-2) Les apories (B). (3-6) Unité de la science de l’être et principes logiques (Γ). (7-8) La théologie et la science de l’être, l’être par accident et l’être comme vrai (E).
Résumé de la Physique : (9) Le mouvement (Phys. III, 1-3). (10) L’infini (Phys. III, 4-7). (11-12) Le changement (Phys. V, 1).
(1) Il y a 3 sortes de substances : 1. Les substances sensibles corruptibles, 2. Les substances mobiles éternelles; 3. La substance immobile. La Physique étudie les deux premières. (2) La substance implique matière, forme et privation. (3) La matière et la forme ne sont pas engendrées. Y a-t-il des formes séparées ? (4) Il doit y avoir une cause motrice de tous les êtres. (5) L’acte et la puissance s’appliquent à tous les êtres.
(6) Il y a un Premier moteur immobile. (7) Dieu est aussi le Bien comme Cause finale de toute chose.
(8) Il y a plusieurs Intelligences de plusieurs Sphères. (9) L’Intelligence divine est Pensée de la Pensée. (10) Le Souverain Bien est séparé et dans l’ordre du tout.
(1-3) Les Choses mathématiques ne sont pas des substances. (4-5) Critique des Idées. (6-9) Critique des Idées des Nombres. (10) L’Idée n’est pas une substance.
(1) Les Principes, l’Un et le Multiple. (2-3) Les Nombres ne sont pas séparés. (4) Nombres et Idée du Bien. (5-6) Le Nombre n’est pas une Cause.
4 commentaires:
Vous ne complétez pas Wikipedia? (Avez-vous complété Wikipedia?)
J'ai déjà écrit parfois quelques entrées d'ontologie sur Wikipedia mais là, j'utilise ce plan dans des cours et j'ai peur que des élèves croient que je l'ai volé sur Wikipedia justement si je le recopie-colle là. :)
Mais j'admire beaucoup les enseignants qui étendent les entrées de Wikipedia avec des références originales.
Merci pour ce plan bien fait. Je suis moi-même enseignant, wikipédien et lecteur d'Aristote, je vais l'imprimer pour mon usage personnel, me repérer dans cet ouvrage. Frédéric
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