Une des raisons pour lesquelles le Plan Geithner veut des fonds d'investisseurs dans son programme de rachat des actifs "pourris" ("troubled assets" ou "legacy assets" comme dit l'euphémisme en Langue de Bois) est pour permettre une certaine mise en concurrence.
Le problème est en effet que nul ne sait vraiment ce que valent ces actifs en quarantaine ? Sont-ils sous-évalués à cause la Crise ? Surévalués à cause de la "contamination" toxique ?
Lucian Bebchuck (Droit & Finance, Harvard) disait il y a un mois que ce partenariat privé-public était nécessaire (voir aussi l'article dans Forbes, PDF). La concurrence entre investisseurs privés doit permettre dans un phénomène de mise aux enchères pour que le gouvernement ne dépense pas de manière excessive dans ce rachat. On introduit une dose de rationalité du marché pour rééquilibrer la Main trop visible du TARP. Les fonds spéculatifs misant leur argent éviteraient ainsi qu'Oncle Sam ne s'égare trop dans son rachat massif (même si une large majorité des fonds viendrait bien du Gouvernement). Il conseille en revanche de bloquer un peu ces fonds investis par le privé pour éviter trop de volatilité irrationnelle.
Le problème que relevait James Kwak le mois dernier est que le Marché sera faussé parce que Oncle Sam ne pourra convaincre les Investisseurs de ce risque sans des garanties qui minimisent le risque du privé. On ne collectivise que les risques et on privatise une part des gains.
Kwak ajoutait la semaine dernière plus d'explications. Le plan suppose que (1) les Investisseurs privés sont prêts à payer assez pour que les banques vendent ces actifs, (2) que l'économie se redresse et (3) que les actifs arrivent à une valeur supérieure à ce qui a été payé, et ainsi (4) PROFIT! l'enrichissement des Investisseurs profite à tous. Mais rien n'interdit de croire que dès l'étape (1) les banques mettent des prix surévaluées que les fonds refusent, ce qui poussera donc le TALF à accepter de surpayer des actifs pourris pour débloquer.
De même, hilzoy explique que c'est un pari inconscient car le Gouvernement aura alors besoin d'attirer avant tout des Investisseurs qui connaissent déjà bien ce secteur (et donc sont des causes de la Crise) par des avantages abusifs pour faire remonter artificiellement pour un temps ces actifs sans redonner vraiment de la confiance.
Le Blogueur représentant la défense de l'Administration, Brad DeLong (qui dit qu'il est le seul avec Lucian Bebchuck à croire au Plan Geithner) résume l'opposition avec les critiques de Paul Krugman ainsi :
(1) DeLong pense que ce Plan est mieux que rien. Krugman pense que cela aggrave la situation.
(2) DeLong pense qu'Obama doit essayer d'autres solutions avant d'adopter un plan beaucoup plus coûteux et difficile comme une gigantesque Nationalisation. Krugman pense que c'est nécessaire et que plus le Plan modéré retarde cela, moins la Nationalisation a de chance d'avoir lieu.
(3) DeLong pense que les actifs sont vraisemblablement sous-évalués en raison de la Crise de confiance. Krugman pense que les actifs sont vraisemblablement très pourris et donc qu'ils pourraient s'avérer toujours dangereux.
DJW répond à DeLong qu'un argument pour dire que ces actifs sont en fait surévalués est que les cours de l'immobilier vont continuer à baisser jusqu'au niveau d'avant la Bulle.
Yglesias rétorque que la baisse de la valeur des maisons ne signifie pas que les actifs dépendant de produits dérivés sur les assurances sur les hypothèques vont eux-mêmes en souffrir. DeLong reconnaît dans les commentaires que si la confiance ne revenait pas, une action plus drastique de nationalisation deviendrait bien nécessaire, mais que cela dépasserait de toute manière ce qu'il est possible politiquement de faire pour l'instant (ce qui est son point 2 plus haut).
Add.
Je crois comprendre que pour James Galbraith, il faut surtout faire un EXAMEN INDEPENDANT DES PRETS. Oui, en majuscules.
Ezra Klein énumère plusieurs raisons (qu'il juge insuffisantes) pour lesquelles le Plan Geithner introduit ces 20% d'investisseurs privés. Il faut un peu d'évaluation des prix extérieures, il faut des gestionnaires qui ne soient pas directement du FDIC et ce Plan est fait pour plaire à Wall Street.
On Writer’s Block: Part 2: What I Do About Writer’s Block
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Il y a 5 heures
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