Je crois qu'on doit remarquer que j'ai vraiment beaucoup de copies ennuyeuses que je n'arrive pas à corriger aujourd'hui...
Comme dans le premier épisode :
Penny: I'm a Sagittarius which probably tells you way more than you need to know...
Sheldon: Yes... it tells us that you participate in the mass cultural delusion that the sun's apparent position relevant to arbitrarily defined constellations at the time of your birth somehow affects your personality.
Cependant, malgré l'humour de Podalydés, il y a quand même une certaine lourdeur. Le film a du culot, personne ne prétend le contraire et de ce côté-là, c'est vraiment le contraire d'Entre Les Murs et sa prétendue absence de discours qui se se contentait de constater une sorte d'hypocrisie généralisée du système et des enseignants eux-mêmes (Cantet résumait le film en disant qu'il montrait seulement l'écart entre plusieurs discours comme le discours républicain et une pratique où l'école ne pouvait absolument pas être sanctuarisée vis-à-vis du reste de la société).
Il y a une franchise brutale devant ce qu'on voudrait soi-même dénier (un peu comme le malaise qu'on ressent quand on lit les bd de Riad Sattouf comme La Vie des jeunes).
Mais l'addition du racketteur et des Tournantes risque de faire accumulation de clichés (sans vouloir jouer les négationnistes mucchielliens). De même, fallait-il vraiment que le personnage de Podalydès gère une rupture personnelle en plus de sa prise d'otage ?
SPOILER
SPOILER
Et on a l'impression d'un retournement facile quand le personnage, dont on craint que son républicanisme soit en fait vraiment une forme de discrimination larvée, s'avère elle-même un "modèle d'intégration". Cela explique que le scénario ne sache pas comment résoudre l'intrigue sans tragédie pour éviter ce qui aurait sinon ressemblé à une irréaliste happy end trop aisée.
Cela dit, certaines des phrases qui font un peu mal dans la dénonciation du système risquent de tomber assez juste, comme l'indifférence désabusée et cynique du Principal (Jacky Berroyer) qui dit bien qu'il cherche avant tout à ne pas faire de vagues, en se contentant des "tarés qu'on connaît déjà".
Il y a certains échanges que j'ai vraiment eus (notamment la scène où un jeune élève dit qu'il n'a pas à accepter la laïcité comme les fêtes du calendrier suivent les fêtes chrétiennes comme Noël).
8 commentaires:
Pourquoi ne parlez vous plus de Heroes?
J'ai complètement arrêté, je n'y croyais plus dans cette troisième saison, je n'aimais plus aucun personnage et Sylar m'ennuyait quand il y a eu l'intrigue où on croyait qu'il était le frère des Petrellis.
Dommage!
Ca s'est amélioré ensuite ?
Le négationnisme mucchiellien en shorter : "Les tournantes n'existent pas ; la preuve : ça a toujours existé."
A part ça, comme on justifie la laïcité devant l'élève en question dans la note ?
La parenthèse sur Mucchielli m'a moi aussi surpris : était-ce de l'antiphrase ? Ca collerait assez bien avec ce qui est à mon avis la mauvaise foi de quelqu'un comme Finkielkraut, qui fustige avec acharnement les conclusions du sociologue tout en faisant abstraction de son examen des archives judiciaires.
Pour répondre à Aymeric, il ne dit pas exactement "ça n'existe pas parce que ça a toujours existé", mais plutôt que la fréquence des viols collectifs est sans doute restée stable au cours du temps, et que pour la réduire il serait plus efficace de se pencher sur les processus effectifs de passage à l'acte (bizutages, relations policiers/prostituées, etc.) que des déterminants fantasmés (islam, immigration).
LD
> aymeric
Je ne sais pas, la question n'est pas facile. Mais en gros, je dis que oui, le calendrier local est un héritage historique et que le pays n'a pas été instauré à partir de rien sans un passé.
Mais cela conforte quand même l'idée de certains que le Républicanisme - pourtant historiquement opposé à la majorité catholique - n'est qu'un masque idéologique de la majorité catholique, un crypto-communautarisme qui se prétend non-communautariste.
Là où c'est plus facile, c'est sur les sapins de solstice d'hiver. Je leur dis que cela n'a rien de chrétien et que plus personne n'adore les Esprits de la Forêt scandinaves. Mais généralement ils ne me croient pas et doivent penser que Jésus a été crucifié sur un sapin.
> LD
Sincèrement, mon attaque gratuite en passant n'était pas fondée sur une connaissance précise de ses études en effet, je ne l'ai pas lu.
Ma connaissance de Mucchielli se limite à son passage à Arrêt sur Images sur les Tournantes où un de ses arguments me semblait avoir été "On ne parle pas des viols dans les commissariats alors que si cela se trouve ils sont bien supérieurs, ce qui prouve donc bien qu'on est sélectif et plein de préjugés" (ce qui ressemble bien au résumé d'aymeric plus haut). Il y a un côté prima facie un peu réactif où il refusait d'aborder avec Schneidermann les faits avérés comme non-significatifs.
Je ne connais pas les chiffres ni la manière scientifique d'évaluer si un phénomène est en croissance ou une simple construction médiatique de discrimination. Je crois bien qu'il y a un problème dans une prétendue causalité ethno-sociale fantasmée mais il reste que le ton de Mucchielli me semblait être d'écarter toute évocation de la question comme une hystérie raciste.
Le problème serait d'éviter à la fois le déni ("cela correspond à des clichés discriminatoires, donc c'est forcément un phénomène exagéré qui ne se base que sur des anecdotes") et le passage à un ressentiment clairement discriminatoire (du type Zemmour, "On refoule forcément la réalité à cause de la bonne conscience anti-raciste, blabla").
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