lundi 2 avril 2012

[Alphabet d'Avril] B comme Bunnies & Burrows



J'avais failli me limiter à des jeux français et mettre là Bloodlust mais après Animonde, cela ferait beaucoup de jeux de Croc. Et en plus j'ai joué à B&B (j'ai même raconté une partie en 2005), jamais à Bloodlust.


La seconde édition a cette couverture par Jeff Dee. A. Steele a mis beaucoup des illustrations du jeu.

Le jeu de rôle a eu des origines assez imprévisibles : pourquoi a-t-il presque failli commencer en jouant des lapins ? D&D (1974) est essentiellement du Tolkien, avec du Fritz Leiber et d'autres auteurs qui étaient déjà renommés au milieu des années 70, mais Empire of Petal Throne (1976) est inclassable et idiosyncratique dans sa science fantasy aztéco-égypto-sino-indienne. Bunnies & Burrows (1976) par Scott Robinson et le biologiste B. Dennis Sustare (créateur du Druide dans D&D) est fondé sur un roman britannique qui venait de sortir, Watership Down (1972). Le roman raconte la quête d'un groupe de lapins cherchant de nouveaux terriers après avoir été chassés et les sociétés lapins sont décrites avec un mélange de réalisme sombre et d'anthropomorphisme. Je suis un Meneur de jeu tellement peu imaginatif que les deux fois où j'ai testé le jeu, j'ai repris la même trame de départ où le bulldozer vient raser le terrier et où les lapins exilés doivent se faire accepter dans un nouveau territoire.

Les lapins de B&B ont quelques différences avec ceux de Watership Down. Les auteurs n'ont pas repris toute la mythologie du roman de Richard Adams (Frith le Soleil, Inlé le Dieu-Lune et El-ahrairah le Trickster Lapin). Ils peuvent aussi avoir des pouvoirs magiques (notamment une forme de Guérison appelée Empathie où l'Empathe doit absorber sur lui les dégâts qu'il soigne). Les lapins de B&B n'ont pas de doigts pour manipuler mais ils ont quand même des pattes non-réalistes qui leur permettent de nouer de petits sacs pour transporter diverses herbes comme poisons ou médicaments.

On dit souvent que les personnages de B&B sont plus ridiculement faibles que dans les autres jeux. C'est vrai à faible niveau. Il y a d'ailleurs peu de chances qu'on puisse facilement survivre au premier, comme souvent dans les jeux de cette époque. Mais un Lapin Guerrier de haut niveau peut devenir assez impressionnant en fait.

Un des concepts curieux du système est qu'en plus du score de base caractéristiques (qui sont exactement celles de D&D sur 3d6 mais avec Vitesse et Odorat en plus), il y a un "Niveau de la Caractéristique", ce qui permet de progresser dans chaque caractéristique à part. Dans mon souvenir, le Niveau de la caractéristique est souvent bien plus important que le score initial et je crois qu'un personnage avec un score de 18 et un niveau 1 dans cette caractéristique était souvent bien plus faible qu'un personnage avec un score de 9 et un niveau de 5 - mais les règles paraissaient parfois assez arbitraires dans le fait de choisir le score originel ou le niveau d'expérience. Mais il y avait un lien indirect quand même : la probabilité de progresser dans une caractéristique était proportionnelle au score initiale (2 fois le score initial en pourcentage : donc le personnage avec 18 devrait normalement progresser deux fois plus vite que le personnage avec 09).

Je trouve souvent que le jeu de rôle ne prend toute sa dimension qu'en campagne mais dans le cas de B&B, c'est un des rares cas où je suis très heureux d'en être resté à des one-shots. Cela peut être très dépaysant mais j'aurais du mal à poursuivre très longtemps.

Comme beaucoup de jeux FGU, on le trouve facilement en PDF. La variante de GURPS Bunnies & Burrows ajoute de très nombreuses idées et conseils pour rendre une éventuelle campagne plus jouable et c'est sans doute un des meilleurs "remakes" en GURPS.

Le jeu de fantasy Swordbearer du même auteur avait une race de lagomorphes humanoïdes, les Bunrabs, et le jeu post-apo Gamma World aussi eut sa propre race de lapinoïdes, les Hoops (sur lesquels Imaginos avait bien évoqué une comparaison avec les "Canards" howardiens de Glorantha). J'imagine qu'en cherchant bien, on doit aussi trouver des Lapins dans l'univers de Shard : A Book of Dárdünah.

Autres jeux en "B" : J'aime énormément le Basic System de Chaosium et Bushido. J'aimerais bien connaître Blue Planet et je suis sûr que je pourrais voler deux ou trois trucs dans Blue Rose. J'ai déjà parlé de Baron Munchausen dans mon plus sublimissime post (ah, je savais encore écrire à l'époque, en 2008). Breaking the Ice m'avait en revanche laissé (no pun intended) froid parce que je suis un gâteux qui ne comprend rien aux jeux indies. Je ne peux rien dire sur Boot Hill à cause de mon affliction de westernophobie. J'arrête, il y en a vraiment beaucoup.

3 commentaires:

Imaginos a dit…

> J'aimerais bien connaître Blue Planet

Je suis surpris que tu ne connaisses pas déjà, mais je ne peux que t'encourager à combler cette lacune. :-)

Phersv a dit…

J'ai quelques livres mais je ne les ai jamais lus. J'aimerais aussi regarder la version GURPS Blue Planet. Mais en effet, c'est le genre de monde qui m'attire (de même que je devrais aussi essayer Polaris sérieusement).

Imaginos a dit…

> J'ai quelques livres mais je ne les ai jamais lus. J'aimerais aussi regarder la version GURPS Blue Planet.

De mon avis de vieux routard de GURPS, GURPS Blue Planet n'arrive pas à la cheville de l'original, car il traite exclusivement de Poséidon, qui n'est qu'une partie du contexte de BP (même si c'en est évidemment la principale partie)
(voir critique détaillée sur la ML francophone de GURPS)


> Mais en effet, c'est le genre de monde qui m'attire (de même que je devrais aussi essayer Polaris sérieusement).

Polaris, je ne connais que la première édition, dont les règles étaient incapables de gérer correctement les sous-marins (gênant, vu le thème...), et dont le contexte ne m'avait pas emballé plus que ça.

Dans le genre "SF océanique", il y a aussi évidemment l'Adventure 9 pour Classic Traveller, Nomads of the World-Ocean.