Xénophon !
L'ambiance de 10 000 est plus mythique que dans la vraie Anabase. Comme dans l'expédition historique de 400 avant notre ère, vous jouez des héros grecs qui doivent sauver la troupe de mercenaires perdue en plein milieu de l'Empire perse. La troupe réelle des Hoplites allait de Mésopotamie vers la Mer Noire (Trapezus/Trébizonde), ici il faut continuer avec le trésor de Babylone jusqu'à Byzance pour être sauvé et on rencontrera des créatures mythologiques tout en étant poursuivis par la colère des Dieux (les mercenaires ont tué l'Oracle), par des spectres et des démons zoroastriens. Les exemples admettent même des mercenaires amazones parmi les Μύριοι.
Le jeu de 62 pages ne fait pas que donner un système mais aussi toute la campagne, avec plusieurs itinéraires possibles en plusieurs "Chants" : au lieu d'aller directement vers le Kurdistan puis le nord de l'Anatolie on peut aussi décider de passer par le sud et par la côte de l'Asie mineure (avec ses cités ioniennes). Ces autres itinéraires permettent de retirer une impression d'excessive linéarité mais on ne comprend pas bien alors pourquoi les 10 000 ne rentreraient pas alors directement par la mer depuis la Phénicie (à moins de dire que les Perses ne bloquent ensuite cette voie).
Le système des règles est inspiré des jeux indies actuels : on répartit des dés à six faces entre 12 Voies (Archer, Athlète, Artisan, Artiste, Cavalier, Chasseur, Hoplite, Marin, Médecin, Philosophe, Stratège, Voleur) et on ajoute des bonus liés aux cités d'origine plus quelques "Traits" individualisant (trois dés-bonus). Le Héros se choisit aussi un Destin tragique, comme "Devenir fou". On résout une action en lançant le nombre de dés et chaque score supérieur à 3 est un succès, on compare ensuite les succès du joueur et ceux de l'Oracle (le MJ). Le groupe a aussi un "pool" appelé les Dés d'Excellence qu'il peut ajouter pour mieux réussir une action (l'Oracle peut lui aussi rendre l'action plus difficile par des Dés de Destin). Les personnages ont aussi le choix entre prier les Dieux (pour obtenir des faveurs particulières) et gagner un Dé d'Excellence. Chacun doit aussi penser à la conclusion : la quantité de mercenaires qui survivent à chaque Chant dépend du nombre de dés d'Excellence qui restent (contre les Dés de Destin dans le pool de l'Oracle). Il y a donc des sortes de conditions de victoire : on pourra compter le total de survivants à la fin à Byzance lorsque arrive le fameux moment de "Θάλαττα! θάλαττα!"
Le jeu propose aussi des variantes où on pourrait aussi bien adapter le Battlestar Galactica poursuivi par les Cylons à la place de l'Anabase des 10 000 de Xénophon, ce qui est en effet une analogie intéressante.
3 commentaires:
tu ne serais pas en train de faire l'apologie d'un jeu dont la couverture est d'inspiration millérienne, par hasard ?
:)
Goodtime
Oui ! - d'ailleurs Xénophon aussi avait un fonds proto-fascisant en préférant le militarisme viril lacédémonien à la démocratie athénienne. :)
David Brin proposait de créer un comic-book anti-300 avec Thémistocle comme héros.
J'ai appris une chose très intéressante sur le militarisme iné des Lacédémoniens : explication économique et démographique qui explique cette société martiale. Leur relation avec les Hilotes.
Cela est bien simulé d'ailleurs (digression) dans le jeu Race for the Galaxy... Ou la société futuriste d'Aldébaran recréer une nouvelle sparte... Pour cette civilization, il n'y a pas d'autres issues que les développements militaires, accélérés en plus comparé à d'autres mondes. Une fois que la méchanique est en marche, c'est total rouleau compresseur... Un jeu complexe mais génial !
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