Deux psychologues américains (en fait un biologiste et un psychiatre) proposent d'analyser les avantages de la dépression du point de vue de l'évolution humaine : être déprimé pousserait l'être humain à réfléchir, à "ruminer" ses problèmes et donc à les analyser.
Analysis requires a lot of uninterrupted thought, and depression coordinates many changes in the body to help people analyze their problems without getting distracted. In a region of the brain known as the ventrolateral prefrontal cortex (VLPFC), neurons must fire continuously for people to avoid being distracted. But this is very energetically demanding for VLPFC neurons, just as a car’s engine eats up fuel when going up a mountain road. Moreover, continuous firing can cause neurons to break down, just as the car’s engine is more likely to break down when stressed. Studies of depression in rats show that the 5HT1A receptor is involved in supplying neurons with the fuel they need to fire, as well as preventing them from breaking down. These important processes allow depressive rumination to continue uninterrupted with minimal neuronal damage, which may explain why the 5HT1A receptor is so evolutionarily important.
Many other symptoms of depression make sense in light of the idea that analysis must be uninterrupted. The desire for social isolation, for instance, helps the depressed person avoid situations that would require thinking about other things. Similarly, the inability to derive pleasure from sex or other activities prevents the depressed person from engaging in activities that could distract him or her from the problem.
Ce qui est drôle est que le vieux cliché depuis (Pseudo)Aristote, Problème, XXX, selon lequel l'intellectuel est plus disposé à la mélancolie s'inverserait : la dépression aurait comme effet de stimuler la possibilité d'intellectuels.
La fin de l'article dit que cela aurait aussi des conséquences pour la guérison. La réflexion analytique sur ses problèmes serait donc une meilleure façon de sortir de sa dépression que le déni ou le divertissement (puisque cette réflexion serait sa "finalité" au sens évolutionniste).
Cela ne paraît pas nouveau et c'est même la base de nombreuses activités sociales de co-rumination (et plaira même à de nombreux discours de psychothérapies), mais néglige le risque de complaisance dans la "rumination" ressassée, qui est un vrai signe de dépression par rapport à un simple cafard temporaire.
2 commentaires:
Hum...
"'finalité' au sens évolutionniste"
Une phrase qui me convient car je suis un indécrottable teilhardien, mais qui ne plaira pas à Tom Roud.
Les tableaux cliniques de la dépression sont très divers. Certaines formes peuvent favoriser la créativité et l'introspection ; d'autres peuvent conduire à la résilience.
Mais dans les cas les plus graves (mélancolie) c'est l'élan vital qui est atteint, le centre même de la volonté. Quel avantage évolutif y-a-t'il à désirer se donner la mort, ou du moins se laisser mourir ?
Oui, l'expression "finalité au sens évolutionniste" était peut-être trop vague mais après tout même Jacques Monod utilise "téléonomie" pour l'information que transmet l'ADN. Je voulais juste dire "fonction" : il n'y a pas de finalité de la nature mais on pourrait quand même assigner une fonction à des organes une fois qu'ils sont apparus par hasard + sélection environnementale.
Mais de nombreux éléments qui ont un certain avantage adaptatif en moyenne pour une population peuvent aussi devenir nocifs dans les cas extrêmes.
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