Zenobia (1999/2004) est un jeu de rôle gratuit par Paul "Zozer" / "Mithras" Elliott. Le jeu est fondé sur le Proche-Orient antique à l'époque de la reine Zénobie de Palmyre (240-vers 274 après JC) mais c'est une Antiquité parallèle qui laisse plus de liberté et plus de fantastique (alors que Paul Elliott a fait le choix inverse dans son autre jeu sur la Grèce hellénistique Warlords of Alexander, qui est plus historique et couvre à peu près la même période que le récent jeu français Oikouménè sur le IIIe siècle avant notre ère).
La vraie Julia Aurelia Zenobia est une reine de la cité de Palmyre, oasis de Syrie (qui n'est autre que Tadmor dans 10 000 mais 660 ans après). Veuve de roi, prétendant descendre des anciennes dynasties grecques comme Cléopâtre (des historiens romains prétendent même qu'elle aurait voulu descendre de Didon de Carthage), elle tenta de profiter de la Crise du IIIe siècle et de l'affaiblissement du pouvoir romain pour déclarer l'indépendance de toute la partie orientale, de la Syrie à l'Egypte. Si elle l'avait emporté, son domaine aurait ainsi constitué une troisième force entre l'Empire romain d'Occident et l'Empire perse des Sassanides, quelques années avant que l'Empire ne finisse par diviser la Tétrarchie. Mais son aventure fut éphémère : elle conquiert l'Egypte en 269 mais dès 274, quand les Romains ne sont plus occupés par les guerres contre les Barbares germaniques, elle est vaincue et capturée par l'Empereur Aurélien (qui réussit d'ailleurs aussi ensuite à vaincre un autre Empire des Gaules indépendantes avant de mourir l'année suivante).
Certains noms ont été très légèrement modifiés comme s'il s'agissait de ne pas offenser : on dit simplement "l'Oint" à la place du Christ, "Solymien" à la place de Juif, "Ionien" à la place de Grec. Il y a aussi une faune mythologique et fantastique. Nous sommes aux alentours de l'an 1015 après la Fondation de la Ville (donc vers 260, avant que la Guerre n'éclate vraiment entre Rome et l'Empire palmyrien) et on crée des aventuriers qui peuvent venir de toute la Méditerranée, que ce soit des Romains, des Egyptiens, des Nabatéens, des Juifs ou des Perses. Alors que Warlords of Alexander utilisait une version du BRP, les règles sont plus simples. On choisit surtout une culture et une occupation. Il n'y a que 5 caractéristiques sur 1d6 : Puissance, Destin (= Chance), Vitalité (à 2d6 + 10), Artisanat et Erudition. La création de personnage me paraît quand même un peu longue par rapport à la simplicité visée par le système.
Les règles de combat semblent assez rapides. Chacun calcule 2d6 + score en Puissance + bonus spéciaux de l'arme et la différence entre les deux est les dégâts sur la Vitalité de celui qui a eu le plus petit score. Oui, c'est presque aussi simple que Fighting Fantasy. Il y a deux spécialisations (des sortes de "classes") qui ont des capacités spéciales : les Philosophes (qui sont plutôt des alchimistes fabriquant des potions) et les Mages (qui sont plus comme les magiciens des autres jeux).
On peut jouer divers types d'aventures, que ce soit des Légionnaires gréco-syriens rejoignant la cause de Zénobie ou des aventuriers tentant de profiter du chaos pour piller d'ancienne tombes égyptiennes à la recherche du corps d'Alexandre le Grand. Un défaut est sans doute l'absence de carte. L'idée que les Philosophes néo-platoniciens comme le jeune Jamblique de Syrie soient des sortes de sorciers me fait rire et n'est pas vraiment si déplacée quand on regarde les écrits de "théurgie" de certains d'entre eux.
Zenobia a eu plusieurs suppléments gratuits (sur la Grèce et l'Egypte) mais l'auteur a depuis repris son système pour un jeu plus "professionnel" baptisé 43 AD sur la vie des Légionnaires en (Grande-)Bretagne (donc deux siècles avant, sous l'Empereur Claude). Mais ma version de jeu favorite est un autre de ses jeux : Mercator, qui adapte assez directement le jeu de science-fiction Traveller en remplaçant l'espace par la Méditerranée.
On Writer’s Block: Part 2: What I Do About Writer’s Block
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We use the term “writer’s block” to describe our inability to deal with the
emotions we feel when we face a blank page or a problem with the work that
does...
Il y a 4 heures
4 commentaires:
Merci Phersv de nous avoir fait découvrir tant de JdR pendant ce mois d'avril! :) Cela rend hommage à la variété des approches de notre loisir, un média de connaissance du Monde s'il en est! ;)
Et maintenant, il est temps de reprendre les rubriques normales : présentation des vieux numéros de CB et topos sur les univers pour Traveller ! ;-)
Oui, merci... En fait j'aimerais bien en savoir davantage sur Tales of Gargentihr (oui, j'ai suivi les liens).
> Rappar
Merci !
> Imaginos
L'avantage de l'Alphabet, c'est que c'est enfin un engagement que je réussis à achever. :)
> Gianni
Ah, alors je vais le ressortir et en reparler plus en détails un de ces jours.
Là, je relisais World-Tree, qui a vraiment une foule de petits détails ethnologiques à la Jack Vance. Dommage qu'il y ait tout ce côté Furries. :)
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