Via Cosma Shalizi (qui avait réalisé les célèbres cartogrammes représentatifs de la démographie de 2004), de nouvelles cartes (voir aussi celle des changements sur le New York Times) :
D'abord les comtés en 2004 :
Et maintenant en 2008 :
Pour un Daltonien comme moi qui n'a en plus pas de sens du relief, je peux vous dire que le contraste n'est guère visible... Décidément, sans vouloir faire du Siegfried, la géographie est un destin pour longtemps...
En passant, suis-je le seul à être choqué qu'ils aient tous décidé de garder l'opposition bleu/rouge de 2000/2004 ? En 2000, le rouge était la couleur de l'opposition et en 2004 de la majorité mais elle aurait donc dû redevenir selon la règle celle d'Obama. Les Conservateurs américains se retrouvent maintenant associés durablement à la couleur du Parti communiste...
jeudi 6 novembre 2008
Une goutte d'indigo
Publié par Phersv à 19:39
Libellés : spirit of '76
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16 commentaires:
Le NYT affiche 364 electoral votes, mais personne d'autre n'a entériné cette estimation basée sur une victoire d'Obama en NC. Si le Times a raison, je me suis trompé de +1% et environ -7 sièges.
Je trouve que le défaut de ces cartes (très jolies d'ailleurs) c'est qu'elles donnent l'impression d'une marée rouge avec quelques îlots bleu. En fait, elles sont trompeuses cars c'est une peu comme si les votes étaient pondérés par la surface occupée (une idée audacieuse apparemment défendue par Brokaw qui a d'ailleurs été assez lamentable pendant toute cette campagne).
La réalité ressemble plutôt à ça (moins joli).
Arg, le NYT persiste à 364 alors que CNN n'a rien touché et affiche toujours deux États en processing results… Mais que se passe-t-il ?
Bon, c'est bien beau tout cela, mais avais-tu mis à jour ta cotisation de façon à voter en vue du Congrès ?
> fr.
Il y a un recompte pour NC ?
> maruku
Le cartogramme sur le site de Mejn est aussi plus parlant pour éviter les gros comtés vides des Républicains.
> Samuel
Non, je ne suis plus à jour. J'ai échoué à faire barrage à Royal en 2006 mais j'aurais sans doute voté pour la motion D (Aubry).
En tant que fan de Pierre Larrouturou, j'aurais dû en théorie voter pour la motion C (Benoît Hamon) puisque Larrouturou (motion Nouvelle Gauche / Urgence sociale) a fusionné avec Un Monde d'avance (quel nom curieux), mais je n'étais vraiment pas convaincu par ce qui motivait cette alliance.
Qui plus est, Mélenchon soutenait la motion C, et là, je ne peux pas. La seule bonne nouvelle est d'ailleurs son départ.
Mais je ne comprends pas pourquoi tout le monde dit que c'est une grande victoire pour Royal.
Elle a 29% et les anti-Royal Delanoë+Aubry+Hamon ont 59% (même si l'addition n'est pas automatique). Ils n'ont qu'à se rassembler sans faire de synthèse et il y a des chances que Royal perde quand même, non ??
Un ami bayrouiste m'a dit qu'il souhaitait la victoire de la motion E (Royal) pour deux raisons : (1) parce que Royal est pour l'alliance avec Bayrou contrairement aux trois motions anti-Royal ; mais surtout (2) parce qu'elle serait tellement nulle que le score de Bayrou augmenterait à nouveau en 2012. Cela me paraît plausible.
Phersv : oui, ils ont enfin terminé avec la NC. La NYT avait vu juste plusieurs jours en avance ! Et Obama explose mes prévisions (et donc toutes les autres, j'étais parmi les optimistes).
Un ami m'a prédit la même chose : si Royal reste en haut du PS, Bayrou va monter en flèche en 2012. Sinon France Info a annoncé un "excellent" score pour Royal et Hamon, et un mauvais score pour Delanoë.
Le cartogramme est qd mm trop déformé et quasiment illisible; une solution serait d'utiliser la teinte bleu/rouge pour le % et d'utiliser l'intensité ou la saturation pour l'effectif.
Bah, tu t'es trompé, c pas grave, on t'm bien qd mm! N'empêche, quel talent, cet Obama! Pas vu une seule mention de bourde ou de connerie, même si je ne suis pas d'accord avec tout, loin de là; il a vraiment dominé de bout en bout. Quelle différence avec Royal nulle de bout en bout.
Un espoir avec Vincent Peillon en France? Royal aurait alors au moins été utile 1 fois.
> valerio
Je dois avouer que je suis très impressionné par Obama. Il a certains aspects trop opportunistes à mon goût (sur la religion et les faith-based initiatives, même si c'est inévitable). Cependant, s'il arrive à enfin faire passer une forme de couverture médicale supérieure là où les Clintons avaient échoué en 1992-1993, il ne sera pas seulement le premier Président Noir mais sans doute l'un des plus importants Présidents américains depuis Roosevelt.
Je sais que je suis partial et un peu dans l'allégresse post-élection mais quand il a fait sa conférence de presse hier, j'ai eu l'impression d'un contraste énorme, un retour de vrais professionnels intelligents après 8 ans de branquignols et d'imposteurs (mais cela dit, ce n'est qu'un biais, je me souviens qu'on trouvait des éditoriaux du Wall Street Journal pour dire exactement l'inverse en 2001...).
Il ne faut pas trop s'extasier sur sa press conference : tout le monde l'attend au tournant sur sa vision des deux dimensions principales de l'action politique (séparations des pouvoirs et national/international), et son propos était construit là-dessus : rappel sur le rôle constitutionnel de la période de transition, rappel sur la dimension globale des problèmes principaux, etc.
La première question, qui porte sur son pouvoir présidentiel, est par conséquent contrée par une réponse floue et truistic by nature : "enormous impact", on n'en saura pas plus.
On en saura plus, en fait, lorsqu'il répondra à cette question en allant au Congrès pour universaliser la couverture-maladie.
Oh, 365 avec un Grand Electeur du Nebraska ! Cela montera peut-être jusqu'à 376 quand on connaîtra les résultats du Missouri !
Zut, j'avais (encore !) tort sur Ségolène Royal : ça y est, Aubry et Hollande ont concédé le poste de secrétaire du PS à la motion Royal.
Je n'avais pas vu ça, mais l'équipe d'Obama se pose sérieusement la question de comment s'attaquer au Congrès. Un journaliste de Newsweek rappelait que sa campagne avait été excellente parce que dotée d'une réelle orientation stratégique. La réflexion de son équipe sur le Congrès est au moins aussi importante. Personnellement, j'espère qu'il va tenter le tir de barrage, tout en même temps.
Tiens, au contraire, je pensais qu'il allait plutôt "prioritiser" sur quelques thèmes, la relance, l'énergie, l'Irak et la couverture santé.
J'aimerais qu'il utilise son "capital" le plus vite possible sur la santé (et qu'il prenne en compte le plan rival de Hillary) mais le contexte n'est pas très favorable, on va plus parler stimulus et indépendance énergétique. C'est une bonne stratégie de vouloir éviter les expressions sur les Cent Jours.
L'équipe Obama a l'air de parler encore de "tax relief" pour les classes moyennes < 20k/an (l'expression de "soulagement fiscal" est pourtant typiquement du framing républicain), alors que j'aurais cru que la baisse d'impôt serait une des premières promesses abandonnées.
Sur ce point, je croyais plutôt la "libertarienne" Megan McArdle : "The middle class tax cuts are, as far as I can tell, already stillborn; in today's revenue environment, even reversing the Bush tax cuts on the wealthy probably wouldn't pay for them."
On ne sait pas encore comment ils vont s'y prendre : les reporters du Times semblent dire que ça (se) discute.
La santé peut lui coûter le Congrès. Clinton s'est aliéné les Reps et n'a jamais regagné leur confiance après le Hillarycare.
S'il fait un bundle de dossiers gagnés d'avance et perdus d'avance, il a plus de chances qu'en y allant pas à pas, à mon avis. L'opinion étant construite en flux et pas en dossiers, c'est le meilleur moyen d'avancer, même si c'est abominable au niveau de l'effort requis.
C'est un avis personnel, mais je pense qu'on lui aura servi cet argument. Pour le coup, c'est une stratégie assez mavericky…
En France aussi il y a un vrai problème de construction des dossiers : on gère tout petit bout par petit bout pour éviter de s'aliéner l'opinion publique (parfois sans succès).
Add.
Le plus intelligent pour lui, je pense, serait d'adopter un discours – démagogique mais justifiable – de relance économique par la stabilisation des revenus, axé sur la “sécurité financière” des ménages. Cela permettrait de lier : (1) la liquidation des emprunts suicidaires auprès des banques en train de couler, (2) la réduction des impôts et la création d'un ISF discret, et (3) la création d'un plan d'assurance-maladie économique de type Medicaid généralisé.
Les points 1-2-3 forment un programme d'endiguement de la pauvreté qui doit servir à stopper l'hémorragie chez les classes moyennes inférieures (celles qui empruntent pour un pavillon, puis qui ont besoin d'une opération chirurgicale non couverte et qui finissent par dormir dans leur voiture).
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