Quand on regarde la confrontation entre Jon Stewart et Betsy McCaughey, on a déjà une très piètre image de cette dernière. Betsy McCaughey, l'ancienne Vice-Gouverneure républicaine du New York, a lancé l'idée que la réforme de santé voulait tuer les vieillards parce qu'elle payait pour un entretien avec les médecins sur ses demandes sur la fin de vie. On savait déjà qu'elle mentait mais dans la discussion elle continue à raconter n'importe quoi sans aucune vergogne.
Mais il y a plus. Julia montre que Betsy McCaughey (aussi appelée après son second mariage Betsy Ross) est encore plus hypocrite qu'on pourrait l'imaginer. Son propre parcours d'opportuniste cynique corrobore la remarque de projection qu'elle fait dans l'entretien contre "les politiciens dont il faut se défier".
Historienne (elle a fait sa thèse en 1976 à Columbia sur le fondateur de l'université de Columbia ; elle plut beaucoup à Columbia), elle devint ensuite une éditorialiste ultra-conservatrice.
Elle devint célèbre une première fois pour ses attaques en 1993 contre la réforme de la santé de Bill Clinton (dans The New Republic, qui avait déjà commencé son glissement à droite). Ses arguments - qui furent réfutés - furent utilisés par la campagne victorieuse des Républicains. Elle fut récompensée en devenant la Lieutnant Governor de George Pataki dans l'Etat de New York de 1995 à 1998. Elle se brouilla avec la direction républicaine (les accusant même de lui avoir parlé d'utiliser le sexe pour agir sur le Maire républicain Rudolph Giuliani...).
Congédiée par Pataki, elle passa alors au Parti démocrate, après avoir passé toute sa vie comme militante républicaine depuis Nixon, et tenta de se réinventer à la gauche du Parti démocrate, en prenant des positions bien plus radicales pendant les Primaires. Elle ne se présenta finalement que dans le petit Liberal Party, plus à gauche qu'au Parti démocrate, et eut un score insignifiant.
Après son échec à gauche, elle revint finalement dans un think tank républicain, Hudson Institute, où elle a continué à répandre des idées aussi fausses qu'en 1993 sur la santé, en soutenant les projets de Bush.
Betsy McCaughey est donc très loin d'être une simple ultra-conservatrice dérangée comme Sarah Palin, elle est une sophiste bien plus pire, même si je doute que qui que ce soit puisse encore la prendre au sérieux, même dans son propre camp.
Elle a annoncé le lendemain de l'entretien qu'elle quittait le Conseil d'administration d'une Corporation médicale, qui devait craindre que son engagement lui porte préjudice.
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Il y a 13 heures
5 commentaires:
Son "score insignifiant" est en grande partie lié à sa position extrême sur le droit à l'avortement (attention, il y a un piège, elle est extrême du type "Peter Singer", mais du style "pro-Life").
Il fallait lire : mais pas du style "pro-Life", pardon.
Oui, elle avait repris des positions contre l'interdiction de l'avortement "tardif" (cela dit, même le Républicain Pataki est pro-choix), mais son échec aux Primaires s'expliquait aussi par le fait qu'on ressortit tout ce qu'elle avait publié les années précédentes (notamment son soutien à Clarence Thomas en 1992).
Ensuite, le Liberal Party tout seul ne peut rien face à la Machine démocrate à New York. Peter Vallone la battit aux Primaires démocrates et il se fit ensuite écraser par George Pataki, qui gagna encore les élections de 1998 puis celles de 2003.
Oui, j'ai écrit "grande" mais c'est une erreur, c'est uniquement en partie lié, elle n'avait aucune chance dès le départ. En revanche je ne sais pas si le manque de consistency (ref. ses multiples revirements, avec l'acte de contrition post-Hillarycare) joue vraiment contre les candidat(e)s dans une élection, les électeurs semblent vraiment prêts à tout pardonner à ce niveau (mais peut-être ai-je trop lu sur Chirac et en tire un biais dans ce sens).
J'ai cru qu'elle était mal baisée, mais après avoir vu sa photo, tout s'explique : elle est blonde ! On pourrait l'envoyer au Mali, il y a beaucoup d'ultra-conservatrice aussi par là-bas.
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