mardi 24 mai 2011

Courtes capsules

  • Mademoiselle Julie de Strindberg au théâtre de la Colline, mis en scène par Christian Schiaretti. Strindberg se présente alors en 1888 comme un "naturaliste" et pourtant ce Mystère avec seulement trois personnages dans un huis-clos semble aussi métaphysique ou absurde que le théâtre de l'Après-Guerre. Tout est dans les cuisines d'un comte, le soir de la Saint Jean. Julie est la fille du Comte (qu'on ne voit jamais) et elle va connaître cette nuit une aventure avec son domestique Jean. Leurs relations ne cessent d'osciller et de s'échanger dans le sado-masochisme, Jean se plie sous Julie, il est attiré par Julie, il utilise Julie, il méprise Julie, il redoute Julie.
    Le choix de mise en scène est l'humour et on rit beaucoup malgré toute la cruauté où cette Hérodiade va se faire décapiter par ce Jean-Baptiste. Jean est joué par Wladimir Yordanoff (né en 1954), qui sait moduler les registres entre le valet impeccable "anglais" et le rustaud cynique selon les moments, mais qui accentue par son âge tout l'aspect irréel de toute deuxième vie pour ce couple (on imagine plutôt Jean autour de 20-30 ans).


  • Midnight in Paris de Woody Allen. La Rose pourpre du Caire plongeait le réel dans l'imaginaire du cinéma et ici on plonge dans la nostalgie rêvée des cartes postales. Ce n'est pas le Paris réel mais le Paris rêvé des Jazz Years, dans A Moveable Feast d'Hemingway, avec toutes les guest stars habituelles des artistes US expatriés. L'histoire est très prévisible mais le voyage temporel joue dans plusieurs sens : les livres du passé informent le présent (le journal intime, comme les échos indiscrets du psychanalyste dans l'autre film parisien, Everyone Says I Love You (1996)) et le voyage à la Belle Epoque est enchassée dans le voyage aux Années Folles. On s'attendrait presque à un jeu relativiste à la Inception (le temps s'écoule pourtant de manière uniforme, mais si Adriana a reculé juste avant sa naissance, elle peut se rencontrer elle-même). Il est dommage que la morale, complètement banale (blabla ilnefautpas idéaliserlepassé et vivreleprésent blablabla), nous soit répétée tant de fois dans le film avec une lourdeur didactique qui fait craindre que Woody Allen prend ses spectateurs pour des idiots seniles. Les dialogues sonnent assez différents de d'habitude, peut-être parce qu'Allen essayait, parfois maladroitement, d'imiter des voix différentes. Mais on apprécie toujours quelques facilités (comme le père républicain qui défend les Tea Parties).

  • 2 commentaires:

    Anonyme a dit…

    Quel pourrait être l'inverse idéal de la proposition du précédent anonyme ?

    michael bay cinéaste aryen apprécié à sa juste mesure par les vrais gens, consacré par sarkozy l'un des siens

    Phersv a dit…

    Désolé, je devais nettoyer et j'ai retiré le troll récurrent que vous commentiez, ce qui enlève un peu du sel de la réponse (mais le lecteur devinera l'original !).