Robin Laws distingue dans ce bref post trois sortes de protagoniste : (1) le héros "iconique" qui résout un problème en restant fidèle à un principe, (2) le personnage dramatique, qui est déchiré par une contradiction interne, (3) le pícaro amoral ou inconstant qui erre sans avoir de but clair en dehors de son ambition.
La littérature de heroic fantasy a souvent ce pícaro du troisième type, mais face aux situations héroïques du premier type. Il sépare le Monde humain et la Nature titanesque, il tue les Monstres comme dans les Douze Travaux mais ce n'est plus pour "sa foi, son honneur, son royaume ou pour la Princesse" comme le héros iconique, seulement (du moins en apparence) pour des récompenses plus sonnantes et capitalistes. Bien sûr, ce modèle est Sinbad/Conan/Fafhrd/Cugel et plus vraiment Héraclès/Lancelot/Aragorn (c'est le superhéros qui conserve plus cette fonction).
Un Encolpius ou Sinbad jouant à des aventures de Héraclès, c'est D&D mais pas seulement. Cela donnait d'ailleurs un des problèmes les plus difficiles dans le jeu de rôle de science-fiction Traveller où les personnages étaient censés être des mercenaires cyniques et matérialistes mais où les aventures supposaient souvent quelques motivations un peu plus altruistes que le système ne justifiait pas du tout (mais il est vrai que c'est parfois la même chose pour des modèles littéraires de Traveller comme Nicholas van Rijn).
Theatre: A Very Wooster Holiday
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*Happy Christmas, Jeeves* by Heidi McElrath and Nathan Kessler-Jeffrey,
directed by Karen Lund, based on the stories of PG Wodehouse Taproot
Theatre Com...
Il y a 4 heures
5 commentaires:
L'ironie de cette dissonance entre 1 et 3 est que le voeux secret (ou avoué) de la plupart des maîtres de jeu serait de susciter un role-playing de type 2 : le héros qui ne s'engage qu'à contre-coeur (comme Thorgal) ou qui souffre de la mort qu'il répand (comme Elric) ou qui bascule d'un camp vers un autre (comme le maître des ombres), etc... Mais finalement les perches que tend le MJ aux joueurs pour aller dans ce sens dépendent toujours de leur bon vouloir et sont rarement mises en valeur.
Goodtime
Le but des jeux à la Vampire était justement d'aller vers ces personnages du type 2, avec le conflit entre la caractéristique Humanité et la Bête en eux (et Pendragon avait aussi formalisé cela avec le système des Passions où le personnage pouvait choisir des choses que refusait le joueur, par exemple Lancelot pouvait être déchiré entre sa Fidélité envers Arthur et son Amour pour Guenièvre).
Le plus difficile dans ce genre était Wraith où chaque joueur devait jouer la face sombre auto-destructrice du personnage d'un autre joueur.
Mais en pratique, le personnage moyen de Vampire redevenait souvent un superhéros classique de jeu de rôle, cherchant la Puissance (vis-à-vis des autres Vampires plus âgés) plus que le contrôle de lui-même.
La recherche de Puissance n'est pas vraiment une tare immature, c'est un peu la tendance normale du jeu de rôle d'aventures, même quand il se veut "role-play" ou "narrativisme".
Picaros... en fait, en fantasy, ils alternent entre le rôle de faire valoir et premier rôle de picaro qui devient héros après avoir affronté une tragédie.
Le côté amoral sert parfois de "pretexte au comique"... et c'est dommage quand ça s'arrète la. Parce que dans Don Quichotte, par exemple, Sancho Pança est picaro, terre à terre, son pragmatisme devient un point de vue interessant et critique sur la notion de Héros. Proche du servirteur "Jacques le Fataliste" et de son mâitre.
Ces figures satirico-moralistes manquent un peu en SF/fantasy...
Han Solo est un picaro.
Dans la Belgariade, le groupe a un comportement picaresque, mais tend vers l'héroïsme basique.
Les héros dy cycle de Fritz lieber, cycle des épées
Certains des crépusculaires de Gaborit.
Chez Pratchett, c'est une épidémie.
Le genre du road-movie est volontiers picaresque (le canardeur avec Jeff Bridges et Clint Eastwood !).
Et je relis en ce moment le monde du fleuve, qui serait la version river du road-trip, et je pense que Richard Francis Bacon est traité sur ce mode.
A Donj', le picaro c'est un chaotique bon.
Et je crois que le jeu de Croc' sur les voleurs, là, était très orienté là-dessus.
D'ailleurs, je repense à la concordance road-movie / récit picaresque : il manque un post-apo road-movie branché là-dessus. Il y a bien le personnage de pilote du minicopter dans mad max II, mais ça fait peu.
J'imaginerai bien un Easy Rider (très picaresque déjà) et post-apo.
Snake Plisken a des aventures picaresques, et Jack Burton est un picaro.
Bon, et sinon ya Bud Spencer et Terence Hill.
Oui, entièrement d'accord dans l'analyse détaillée. Le Cycle des Epées est d'ailleurs une des sources principales (avec Cugel l'Astucieux et certains personnages de Poul Anderson) de toute "l'éthique" d&desque.
Mais Han Solo est le picaro au Coeur d'Or qui change et devient en effet le héros traditionnel. Le pur picaro amoral serait Cerebus l'Aardvark, encore plus cynique que Conan.
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