dimanche 22 mai 2011

On peut toujours recaser Kübler-Ross partout




Nul ne connaît pour l'instant les effets à venir mais je suis moins optimiste que certains sondages actuels quant à nos chances de nous débarrasser de Badinguet, malgré de nouveaux candidats qui peuvent encore gagner de la crédibilité. Je crains un peu (en reprenant à nouveau les 5 étapes du deuil de Kübler-Ross) que les Français aient traversé d'abord une phase de Déni (ça doit être les Russes / la CIA / une partie de l'oligarchie financière) ou de la Négociation (ok, il est peut-être coupable mais c'était un piège qu'on lui a tendu ou bien le fait qu'on n'ait pas enterré l'affaire pour une humble domestique immigrée prouve qu'on a voulu sa tête), mais qu'une fois qu'ils arriveront à la Colère/Dépression (Mais pourquoi ils ne nous ont pas alertés pour ce type avant !), toute la sociale-démocratie française soit victime ensuite de sinistres associations.

On redoutait l'image de la gauche caviar de bourgeois urbains libéraux-libertaires ne se souciant plus des problèmes des défavorisés, mais l'événement réussit à aggraver encore ce discrédit avec un imaginaire d'opportunistes hypocrites prédateurs des plus faibles. (Cf. Robert Kuttner sur cette image catastrophique - mais il fonde tous les espoirs de la gauche européenne désormais sur la Danoise de 44 ans Helle Thorning-Schmidt, qui pourrait regagner les élections de l'automne 2011 après 10 ans de gouvernement libéral)

2012 en France fait penser à 2004 aux USA. On pouvait se dire pour la première élection que certains électeurs avaient été abusés mais une réélection n'a plus la même excuse : les Français ont eu 5 ans pour comprendre ce qu'ils avaient fait et on arrive à trouver une majorité pour s'y résigner, même s'il y a moins d'adhésion pour le Premier tour.

10 commentaires:

MB a dit…

Charles de Gaulle a été réélu en 1965.
François Mitterrand a été réélu en 1988.
Jacques Chirac a été réélu en 2002.
Il doit bien y avoir 75 % de "chances" que Nicolas Sarkozy soit réélu en 2012.

Tom Roud a dit…

Je ne vois qu'une seule solution, comme en 2004 : devenir canadien.

Phersv a dit…

> MB
Oui, mais Badinguet avait aussi une crise comme VGE (mais on sort de la crise) et une popularité qui était tombé bien plus bas que Chirac (qui ne fut sauvé en 2002 que par l'effet de la Cohabitation).

> Tom Roud
Et on pourra faire comme toutes ces cartes de l'Amérique bleue et emmener les régions qui voteront le moins Sarkozy (le Canada veut bien du Limousin ?).

Je me souviens encore du site Sorry everybody après 2004...

maruku a dit…

Franchement devenir Canadien pour vivre sous Stephen Harper... Dans la situation actuelle, il serait plus raisonnable de devenir Américain.

Phersv a dit…

Même après (au moins) 10 ans de détérioration du secteur médical public par Badinguet et le Medef, cela restera sans doute plus accessible que la réforme timide du Healthcare aux USA.

Peut-être que le Danemark serait pour la France ce que le Canada était censé être pour les USA.

MB a dit…

Autheuil est d'accord avec moi. Le scénario de Marc-Émile, dans les commentaires, est juste brillant.

Phersv a dit…

Trop tôt, je crois.

L'UMP et le FN vont s'allier mais n'oseront quand même pas franchir le pas dès 2012, je pense (même s'ils en étaient moralement capables, ils n'oseront pas).
En revanche, pour 2017, Copé ou Bertrand (ou bientôt Wauquiez) seront sans doute les artisans de cette réorganisation de la droite.

Si je joue à Mme Irma, je continue à croire que Badinguet est trop impopulaire mais que la droite serait potentiellement majoritaire (Fillon gagnerait si Badinguet meurt et qu'il ne peut être accusé de diviser la droite).

Curieusement, un événement désastreux du type émeutes de banlieue à la fin de l'année 2011, au lieu de l'affaiblir (en rappelant ses échecs), lui rendrait peut-être vraiment service (avec, comme on dit, "des urnes pleines de peur").

MB a dit…

Rétrospectivement, c'est le deal qu'il fallait passer la dernière fois : retrait de Royal, condamnée selon les sondages, victoire de Bayrou contre Sarkozy et politique de la Nation conduite et déterminée par le Gouvernement issu de la nouvelle majorité parlementaire qui, qui sait ? aurait pu être de gauche. Avec un Président de la République sans majorité parlementaire inféodée à lui et donc pratiquement cohabitant, la France devenait brutalement une démocratie comparable à ses voisines...

Phersv a dit…

Mais (même dans l'hypothèse où Royal aurait pu croire aux sondages et accepter cette inversion) les électeurs de Royal auraient-ils pu accepter la manoeuvre ?

Il serait drôle en effet qu'on retrouve un jour une cohabitation pour éviter la Présidentialisation accrue depuis le Quinquennat avec nouveau calendrier.

MB a dit…

Il y a sans doute un point d’étiquette qui interdit de commenter un billet de neuf mois d’âge mais je découvre aujourd’hui cet article de Dan Israël qui revient sur la question de la publication, avant le premier tour de scrutin, de sondages portants sur les votes au second tour.

Sur le plan des principes, je ne comprends pas l’état du droit et les arguments du très bientôt regretté jules (de diner’s room) me paraissent, aujourd’hui comme hier, diablement convaincants.

Sur le plan de la tactique, la rumeur veut donc que le Béarnais l’emporte dans toutes les hypothèses. Il s’en déduit que si ce candidat se plaçait à nouveau, comme en 2007, troisième, derrière le Président sortant, l’UMP devrait inciter Badinguet à se sacrifier et à se désister en sa faveur. Comme précédemment évoqué, si Badinguet était troisième derrière Le Pen La Jeune, il devrait bénéficier d’un désistement identique. Bien, ces manœuvres restent fort improbables.