lundi 26 mai 2008

Begaudémago



Le triste sire Bégaudeau a eu la Palme d'or à Cannes hier. Le personnage a l'air d'être simplement fasciste.

Il y a bien sûr son célèbre passage sur les émeutes de banlieue, hallucinant de crétinisme le 27 mars 2007 :

Une chose que l’on ne peut jamais dénier à ce mouvement-là, à ce mois, qui s’est déroulé en novembre 2005, c’est sa vitalité, c’est son énergie. Brûler une voiture ça demande de l’énergie. Alors voilà ce qu’on dit : c’est qu’au moins là il y a une jeunesse, dont on peut regretter parfois qu’elle soit un peu apathique, un peu inerte, et donc tout le monde devrait se réjouir, d’une certaine manière, qu’elle manifeste quelque chose, et qu’elle manifeste de l’énergie. De là à savoir où nous mènera cette énergie, ça, ma fois, j’ai l’honnêteté de considérer que je n’en sais rien. Mais c’est de l’énergie, et de ça on en prend acte.


Je me demande si même les théoriciens du fascisme des années 30 auraient osé un tel éloge de l'Energie vitale ou une résignation devant les simples rapports de force... Bien entendu, c'est un agrégé fan de foot.


Begaudeau s'était risqué à dire que le foot était aussi intéressant que Flaubert.
Des propos pas si courants que ça dans la bouche d'un prof a fortiori de lettres.


Peut-être parce que c'est ridiculement faux et que personne à part un fan de hooliganisme ne pourrait proférer une telle ânerie ?

Et il explique cette semaine qu'il aime "le bordel en classe" qui vaut mieux qu'une classe morte (et c'est un préjugé très affirmé, il l'avait aussi dit dans cette interview au sgen), méprisant ainsi tous les élèves qui auraient le mauvais goût de vouloir s'appliquer ou qui aurait du mal à suivre dans le bordel. C'est le fascisme actuel : l'injustice maquillée en subversion (le bordel lutte contre les "moules" qui contraignent les corps), le timide ou le faible n'ont aucun droit, ils doivent s'adapter à la jungle ou être écartés sur le bas côté. La morale punko-foucaldienne de Bégaudeau est la même que celle de Sarkozy, celle de la violence et du culte de la brute.

Dire qu'il a fallu attendre 21 ans pour donner la palme à un film français et on le donne à cet immonde abruti. Il y a quand même un détail qui est drôle qui est qu'au lieu d'être au collège Mozart (XIXe), le film est vraiment tourné au collège Françoise Dolto du XXe.

On dit aussi que le livre de Sylvain Gouguenheim est le plus gros succès des sciences humaines de la décennie, voire plus. Je crois que je vais déprimer un peu.

3 commentaires:

Samuel a dit…

D'où tiens-tu la notule sur les chiffres de vente de SG ?

Phersv a dit…

Rumeur via des bruits de couloir ce samedi lors de la journée Abélard.
La rumeur ajoutait que Le Seuil était quand même inquiet du "succès de souffre" et qu'ils ne voulaient pas faire traduire le livre et peut-être pas le republier en poche.

Phersv a dit…

En fait, ce serait plutôt le plus gros succès de l'histoire médiévale. Le premier tirage est déjà en réimpression mais il n'y aurait eu en fait moins de 5000 exemplaires.