Je viens de regarder l'adaptation en dessin animé du premier volume, Dragons of Autumn Twilight sur Youku (extrait plus rapide sur Veoh) ) et je suis souvent perplexe sur le scénario et sur ce qu'il faudrait changer si je voulais un jour adapter la campagne.
Le cartoon (avec l'acteur Kiefer Sutherland dans le rôle du magicien torturé Raistlin) est réalisé par Will Meugniot (qui créa aussi le très bon The Real Ghostbusters en 1986-1991). Il a le défaut de mélanger une animation très traditionnelle (dans le style cartoon du samedi matin des années 80) et des images de synthèse un peu mécaniques pour tous les dragons et reptiles (comme les Draconiens). Il y a parfois un ton enfantin (où on a l'impression qu'ils ont peur d'effrayer avec du sang) et parfois des ruptures un peu déplacées comme s'ils ne savaient pas vraiment quel genre de film ils voulaient faire.
Les Compagnons se réunissent au début après un serment fait 5 ans avant de retrouver les Dieux, qui ont délaissé le monde depuis le Cataclysme. Ils n'ont strictement rien trouvé (ce que je trouve un peu décevant, 5 ans de quête à travers le monde et ils reviennent les mains vides, à part les cartes erronées de Tasslehoff) mais comme par hasard c'est au moment de leur retrouvailles qu'ils tombent sur Goldmoon et Riverwind qui, eux, ont trouvé des traces miraculeuses des Dieux.
N'aurait-il pas été plus simple et plus élégant de faire de Riverwind un des anciens Compagnons ?? Ainsi, la Quête n'a pas été complètement vaine et il n'y a pas de curieuse coïncidence qu'ils les retrouvent à leur point de départ.
L'idée de retrouvaille est bonne pour expliquer pourquoi ils se font confiance et cela permet d'expliquer le Niveau des personnages (qui commence au 3e-5e niveau). L'ennui est que les personnages se montrent souvent moins expérimentés que ce que leurs 5 ans d'aventures à travers le monde pourraient le laisser penser.
En fait, il vient de juste à côté : les Qué-Shu sont des barbares des plaines qui vivent à moins de 100 kilomètres des bois de Solace. Solace devrait être pleine de Qué-Shu (mais j'imagine qu'on est dans une sorte de Frontier Town, avec les Qué-Shu comme les Indiens).
En plus, sa quête a été accomplie dans les ruines de Xak Tsaroth, qui elles aussi sont très proches, dans un marais à moins de 100 kilomètres à l'ouest de Solace. Les Compagnons n'avaient même pas pensé pendant leur quête de CINQ ANS à aller dans ces ruines qui sont à trois-quatre jours de marche ??
Quand ils y arrivent, Raistlin veut en profiter pour prendre le Livre de Fistandantilus (qui doit symboliser le glissement de Raistlin vers la corruption dans sa recherche de pouvoir). S'il savait qu'il est là, pourquoi n'est-il pas venu avant (ce qui pourrait expliquer aussi qu'il connaîtrait les Gully Dwarves) ?
Peut-être que les autres ignoraient l'existence de Xak Tsaroth à cause du Cataclysme (350 ans se sont écoulé, tout le monde a oublié les anciennes cités), mais Tasslehoff a maintenant des cartes et il a forcément pas mal voyagé (je n'ai pas lu son prequel Kendermore mais Tasslehoff vient de loin à l'est en Goodlund, il a forcément beaucoup voyagé).
Le problème est que les Chercheurs ont une armée de Gobelins, on a du mal à imaginer que dans un monde aussi xénophobe on puisse leur pardonner ces hordes qui dénoncent aussitôt leur corruption.
Il serait sans doute mieux au début de rendre les Chercheurs plus ambigus comme Elistan. Peut-être même que Tanis (qui est le diplomate et donc le personnage le plus hésitant) pourrait être en partie séduit intellectuellement par le groupe avant de découvrir la réalité. Au lieu du ridicule Hederick le Théocrate, ils sembleraient potentiellement responsables ou prudents, et simplement prêts à négocier avec les forces des Gobelins.
Le combat final entre Matafleur / Flamestrike et Pyros / Ember est aussi décevant mais au moins Matafleur est la seule Dragonne chromatique qui les aide (même si c'est parce qu'elle est folle.
En plus son omnipotence limitée par la sénilité (un "Gandalf gaga") risque d'éclipser tous les Personnages-Joueurs. Je crois que j'en ferais juste une sorte de Barde pour inspirer et sans pouvoir magique...
L'un des deux auteurs (Tracy Hickman) est Mormon et cela se voit quand on connaît un peu leur mythologie. L'histoire de ce premier volume comporte une recherche d'inscriptions dans une langue perdue que seul le fondateur de la nouvelle religion pourra lire : ces Disques de Mishakal font étrangement penser aux Plaques d'Or que Joseph Smith prétendait être le seul à pouvoir magiquement traduire.
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