lundi 26 mai 2008

Comics de la semaine (21/05/08)



  • Univers DC

    • Brave & the Bold #13
      C'est pour une fois une histoire qui tient en un seul numéro avec Batman et le premier Flash (qui doit avoir à présent 90 ans en âge chronologique, malgré toutes les distorsions temporelles) et le scénariste Mark Waid en profite surtout pour inverser le rapport traditionnel en faisant de Batman le "jeunot" alors que Flash I a la figure du Mentor expérimenté.

    • Countdown to Mystery #8/8
      Steve Gerber (1947-2008) est décédé le 10 février dernier à Las Vegas et n'eut pas le temps d'écrire le scénario de ce dernier épisode de sa série sur le Docteur Fate. Il avait laissé le nouveau Kent Nelson mort aux Enfers avec la nouvelle Inza et une occultiste nommée Maddy. Quatre scénaristes, Adam Beechen, Mark Evanier, Mark Waid et Gail Simone ont droit chacun à 4 pages pour tenter de finir les 7 numéros précédents. 4 pages, c'est trop peu pour une histoire un peu satisfaisante. Beechen s'en sort assez bien en "traversant le Quatrième Mur" par une allusion à l'étrange Elfe armé d'un pistolet qui apparaissait dans les Defenders des années 70. Evanier la joue un peu plus sérieusement et Waid arrive à un résultat assez honorable par allusion à l'idée même de "Docteur" chez Fate. La version de Simone arrive à un bon équilibre d'optimisme et d'hommage à Gerber.

      Mais quoi qu'on pense du talent de Gerber dans les années 70, cette série aura quand même été inutile et sans intérêt. Le Docteur Fate (apparu en 1940) est un magicien plus ancien que le Dr. Strange de Marvel, qui fut sans doute une imitation 23 ans après et Gerber a tenu à faire de son Fate une parodie neurasthénique du Dr. Strange de Stan Lee. Même le cadre de Las Vegas auquel Gerber avait l'air de tenir n'a rien d'original.

    • Justice League of America #21
      L'épisode est séparé en deux parties, une longue conversation personnelle entre les Trois membres les plus influents de la Ligue (Batman, Superman et Wonder Woman pour suivre l'ordre de la Sainte Trinité) et la continuation de la formation d'une nouvelle grande équipe de super-criminels. Le bavardage (dans leur chambre "spéciale" extradimensionnelle, humm...) est assez réussi même si je ne suis pas toujours convaincu par l'idée que la Trinité des personnages les plus célèbres doit nécessairement dans la fiction se considérer comme une sorte de groupe exclusif d'amis au-dessus des autres (cela fait sans doute du bien à Wonder Woman, qui manque toujours cruellement d'un ensemble de personnages d'entourage). La formation de l'Injustice Gang me surprend un peu juste après une histoire sur la Société secrète des supervilains avec le même scénariste. Ne craint-il pas une répétition aussi immédiate ? L'omnipotent extraterrestre Libra, adorateur de Darkseid, vient former le groupe et recrute notamment ici Human Flame, un des vilains les plus secondaires et ridicules de l'univers DC (un type avec un lance-flamme et une tenue en amiante), qui va sans doute être "revamped" en un élémentaire de feu.

    • Justice Society of America #15
      C'est un de ces combats interminables pendant tout l'épisode entre toute la Société de Justice et Gog, avant qu'on ne révèle que le "vrai" Gog est un être divin qui annonce une sorte d'apocalypse. Cela peut être amusant si vous avez aimé Kingdom Come de Mark Waid (1996) mais je n'ai jamais accroché à ce mélange de machin biblique et de commentaire autoréférentiel sur l'évolution des superhéros dans les années 90 (Magog étant entre autres une caricature des héros d'Image Comics). Geoff Johns revient semble-t-il avec ce Gog à l'idée originelle d'Alex Ross sur Gog qui avait été abandonnée par Mark Waid dans la suite de la série.

    • Tangent: Superman's Reign #3/12
      Toujours sur Terre-9, les Flashs et Green Lanterns des deux mondes viennent délivrer l'Atom capturé par le Superman maléfique. Contrairement à ce que dit le couverture, le Batman de Terre-9 n'est pas encore apparu. Le problème de cette Terre est qu'elle manque d'un principe unificateur ou d'un style et les déviations par rapport à l'univers standard paraissent souvent arbitraires. Le Joker est une héroïne nommée Mary Marvel (mais il y a aussi une Lori Lemaris). Le Creeper y est un nécromancien. Les contraintes ou analogies n'y sont le plus souvent que des jeux de mots.

    • Wonder Woman #19-20
      Après son voyage spatial où elle a affronté des Khunds, un quasi-dieu inconnu et un Green Lantern, Wonder Woman se retrouve face au Stalker the Soulless, un personnage assez obscur d'heroic fantasy des comics DC des années 70. La scénariste Gail Simone a de toute évidence décidé d'exploiter davantage les relations avec le reste de l'univers DC et de jouer sur plusieurs genres. L'hommage à l'heroic fantasy fait déjà penser à Red Sonja et introduit le personnage du tueur de dragon, Beowulf, ce qui nous change un peu d'Heracles.


  • Indépendant

    • Dynamo 5 #13
      J'avais complètement tort dans ma prédiction sur le #8 que le polymorphe Myriad était en fait transsexuel, son secret était en fait assez différent et me semble assez "innocent". Cela paraît un peu absurde du point de vue génétique, mais c'est un comic book. Pourtant, de manière un peu disproportionnée, la révélation du secret conduit à la dispersion de l'équipe pour quelques temps.


  • Univers Marvel

    • Amazing Spider-Man #559-560
      Cet épisode est un coup de génie graphique et le scénariste Dan Slott prouve encore une fois son inventivité. Peter Parker a dû évoluer en prenant la carrière honteuse de paparazzo, qui paye mieux que photographe habituel, même si cela lui pose des problèmes de conscience et l'isole de tous ses amis comme Harry Osborn. Parker suit la star Bobby Carr dont on découvre qu'il est en fait complice du Daily Bugle dans ces photos volés et surtout que sa petite-amie n'est autre que la mannequin Mary-Jane Watson (depuis cette année avec Brand New Day, tout son mariage avec Peter Parker a été oblitéré des mémoires par Mephisto). Spider-Man doit lutter contre PaperDoll, une fanatique folle de Bobby Carr qui a le pouvoir de devenir bi-dimensionnelle et d'aplatir les solides. L'idée brillante est que le combat se déroule au MoMa dans une expo Pop Art où Paper Doll peut donc "entrer" dans les toiles (d'où la si belle couverture caricaturant Roy Lichtenstein - et spiegelman a raison, cette parodie au troisième degré en comics de Lichtenstein vaut bien mieux que toutes les parodies des comics par Lichtenstein). Rarement une mise en abyme n'aura été aussi réussie.
      Le style du dessinateur Marcos Martin me rappelle un peu trop Romita Jr (et non Sr), ou bien Sal Buscema, mais la page 13 où Spider-Man boit un café accroché dans l'ombre sur la Cinquième Avenue/53e Rue est magnifique et concentre bien toute l'Ode à la forêt de métal et aux gratte-ciels newyorkais que cette bd a toujours représentée.



    • Black Panther #36
      Alors que son épouse Storm a disparu (une allusion à une intrigue dans les X-Men que je ne suis plus ?), Black Panther, Roi du Wakanda, doit partir en guerre contre le pays voisin, le Niganda, dirigé par le dictateur Erik Killmonger. Un des aspects intéressants est la propagande de Killmonger qui réussit à accuser Black Panther d'être un agent de l'impérialisme américain, alors que le Wakanda est au contraire une des puissances technologiques les plus hostiles à la politique américaine depuis la récente Guerre civile et la victoire d'Iron Man sur Captain America.

    • Fantastic Four #557
      Owww... L'histoire est sans intérêt (Reed invente un super-robot pour vaincre un autre super-robot) mais le soap "romantique" est très réussi. Reed offre à Susan pour son anniversaire de mariage un voyage temporel vers leur première rencontre, ce qui rappelle que ce comic est plus orienté sur leur vie de famille que sur autre chose).
      Un problème du comic est que l'actualité de l'univers Marvel (l'Invasion skrull) est complètement entre parenthèse (ce qui doit expliquer l'autre mini-série sur cela).

    • The Mighty Avengers #14
      Tout un épisode consacré au Sentry. Le Sentry fut créé en 2000 mais avec tout un passé rétroactif où il était l'un des héros originaires de l'univers Marvel, effacé de toutes les mémoires. Ce retcon reste depuis le Péché originel de ce concept, comme si le scénariste tentait de nous contraindre à accepter cette création récente en l'insérant de force dans l'Âge d'Argent. Sentry est une sorte de Superman omnipotent, si ce n'est qu'il est complètement schizophrène et que son esprit malade a créé son double opposé, The Void, incarnation de toutes ses pulsions refoulées. L'épisode montre comment les Skrulls, qui craignent Sentry plus que tout autre héros, ont su manipuler sa folie pour s'en débarrasser.

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