Univers DC
- Atom #23
J'aimais bien l'idée d'Atom contre une bactérie mutante contenue dans sa ceinture de Naine Blanche mais la suite de l'histoire me paraît décevante. Atom, happé par la chose issue de son propre sang, retrouve un "micro-monde" où la chose a envoyé tous ceux qu'elle avait désintégrés. Le temps est dilaté et des mois ont déjà passé dans le micro-monde en quelques heures du monde macroscopique. Atom veut aider les rescapés - dont son ami Panda qui est devenu un athlète en survivant dans le micro-monde, mais ils se font tuer les uns après les autres par des micro-organismes et Atom trouve son propre squelette, ce qui rend ce voyage temporel de plus en plus obscur. Ce mystère ne suffit pas à rendre ce long combat contre des micro-organismes plus captivant.
- Countdown to Mystery #7/8
Le comic de 38 pages contient deux séries en parallèle, Eclipso et Dr Fate, toutes les deux sur la magie et sur un pouvoir non-désiré.
Eclipso raconte les aventures de Bruce Gordon, qui lutte contre le cristal qui le transforme dans son pire ennemi le sorcier maléfique Eclipso (qui serait en fait un Ange déchu représentant le Courroux divin). En plus de cette identité entre le héros et son ennemi, le personnage est caractérisé par sa capacité à posséder et corrompre n'importe qui mais on a vu tant de fois des héros possédés que ce thème n'est plus très intéressant. Gordon est aidé par le Creeper, Plastic-Man, Hawk & Dove et surtout le nouveau Spectre qui va devoir affronter à la fin les Âmes qu'il a damnées.
Dr Fate: More Pain Comics est la dernière série écrite par le regretté Steve Gerber, décédé en février à 60 ans, et je n'ose pas en dire du mal. Je vais répéter ce que j'ai dit à chaque numéro mais je n'ai pas compris ce que Gerber faisait dans cette histoire. Il voulait refonder le personnage mais a pris un mélange curieux du Dr Fate de l'âge d'or (Kent Nelson I) et une sorte de parodie de l'équivalent de Dr Fate chez Marvel, Doctor Strange. Strange est un chirurgien qui sombre dans l'alcoolisme après un accident de la route où il a perdu sa femme et sa dextérité et qui devient ensuite le plus grand magicien en rencontrant un ancien maître mystique. Le Fate de Gerber, Kent V. Nelson II, est un ancien médecin devenu un clochard alcoolique à Las Vegas qui hérite du heaume de son aïeul qui lui revient toujours. Mais au moment où on croit qu'il va lui aussi avoir son voyage initiatique, sa Rédemption, sa Remontée hors de l'Enfer et sortir de l'alcoolisme grâce à la Magie, il y retombe à nouveau. Il rencontre Inza, une auteur de comics qui est la réincarnation de la petite amie de son aïeul mais elle semble disparaître sous ses yeux. Le Heaume de Nabu passe alors à une autre femme, Maddy, une occultiste qui, elle, veut vraiment le posséder. Mais elle échoue et est vaincu dans ce pénultime épisode par le démon Ymp, qui sert le démon chaotique Negal (sans doute une déformation de Nergal). Tout cela est déprimant, avec une métaphore neurasthénique sur la souffrance inhérente dans toute existence, mais la construction laisse surtout à désirer. On a vraiment l'impression que le Heaume du Destin passe de mains en mains complètement au hasard et c'est peut-être l'idée que Gerber voulait traiter sur cette ville de Las Vegas, celui d'une contingence totale qui défie du coup toute narration intéressante.
- Metal Men #8/8
Ce comic-book est vraiment humiliant. A chaque fois que je le lis, j'ai l'impression d'échouer un test intellectuel. Non seulement je ne comprends pas ce qui se passe, je ne reconnais pas les personnages d'une case à l'autre, mais dans les scènes d'explication, je réussis à en appréhender encore moins qu'avant les prétendus éclaircissements !
Récapitulons : les Metal Men (Gold, Iron, Lead, Tin, Mercury et Platina) sont des robots construits par Will Magnus avec une technologie appelée Responsomètre qui leur donne une conscience individuelle (et les Metal Men peuvent être recréés tant que leur Responsomètre est récupérable).
Dans une mini-série de 1993, un scénariste avait expliqué que l'individualité et le caractère des Metal Men venaient en fait du fait qu'ils contenaient l'âme d'êtres humains défunts (dont le frère de Magnus dans Gold) que Will Magnus avait dû mettre "dans" des enveloppes robotiques. A la fin de la mini-série, Magnus perdait son corps et était mis dans un nouveau métal, Veridium.
Cette histoire fut ensuite (heureusement) annulée et dans cette mini-série les Metal Men sont des créations cybernétiques et alchimiques, tirant leur individualité des propriétés symboliques traditionnelles de leur Métal (Or est noble, Fer est martial, Mercure est un trickster, &c...).
J'ai bien compris que l'histoire se passait à plusieurs époques, les origines des Metal Men et le présent et qu'une intrigue liait les deux avec un démon alchimique "appelé" Nameless, avec des robots dont un Manhunter qui a l'air un peu distinct de ses homologues androïdes extra-terrestres du même nom. Le vilain cybernéticien T.O. Morrow (le créateur de Red Tornado) aidait Magnus contre le Nameless mais avait son propre plan.
Ca se complique avec un voyage dans le temps qui noue les deux époques. Le Magnus du passé aide le Magnus du présent mais un troisième Magnus intervient alors en disant que T.O. Morrow se servait de lui avec son Everware (je n'ai pas compris ce que c'était). A la fin, le frère maléfique de Will, David Magnus, réapparaît comme le nouveau Viridium, dans un reflet de l'histoire de 1993 qui avait été pourtant retconnée...
L'auteur-dessinateur Duncan Rouleau dessine des Metal Men très mignons (même si je ne reconnais pas toujours qui est qui, notamment la différence entre les Metal Men originaux et ceux du présent). L'histoire est racontée dans un hermétisme total avec des scènes entières de technobabble mystico-quantique qui ferait passer Grant Morrison pour sobre et raisonnable.
Très divertissant à certains points de vue si vous aimez les casse-têtes inintelligibles ou une impression d'un mystère insoluble sans deux relectures.
- Tangent: Superman's Reign #1-2 / 12
En 1997, Dan Jurgens avait créé plusieurs comics se déroulant dans une Terre parallèle où les héros avaient les mêmes noms que ceux de l'univers DC standards mais des pouvoirs et des vies complètement différents, Tangent Comics (qui se situe maintenant sur ce qu'on appelle Terre-9). Terre-9 joue encore plus avec la distance par rapport à la Terre réelle grâce à des uchronies. La Crise des missiles de 1962 a conduit à une guerre nucléaire qui est restée limitée. Le Sud des Etats-Unis a été bombardé et l'Europe centrale est devenu un front chaud entre les deux blocs, l'Amérique a libéré la Tchecoslovaquie en 1968. Atom y est le plus grand héros mais le magicien quasi-omnipotent Superman a mis en place une dictature mondiale pour mettre fin aux conflits, et la plupart semble accepter son autocratie sévère.
Cette mini-série en 12 épisodes suit ici le retour de Terre-9 dans Justice League of America #16.
Dans la série, le Green Lantern (John Stewart) et le Flash (Wally West) rencontrent la Flash (Lia Nelson) et la Green Lantern de Terre-9 et les héros des deux Terres vont se liguer contre le Superman de la Terre-Tangente. L'univers a au moins une histoire un peu détaillée - c'est l'une des rares Terres développées qui ne soit pas simplement un autre éditeur racheté par DC comme Terre-4, Terre-S et Terre-X - mais la dystopie où le héros est devenu le dictateur est encore une fois une idée un peu traditionnelle depuis au moins Supreme Squadron, 1985. Le Superman de Terre-9, quasi-omnipotent, n'est pas vraiment le Dr Doom, il n'est ni un tyran égocentrique ni un despote "éclairé" ou "bienveillant" mais plutôt un pragmatique froid, Hobbesien, qui veut imposer un ordre strict et mettre fin aux excès ; il ne se soucie pas de justice, plutôt de paix.
Indépendants
- Dynamo 5 Annual #1
L'Annual de 48 pages contient la première apparition de Captain Dynamo (dans Noble Causes: Extended Family #2). Les autres histoires contribuent encore à donner une mauvaise image au père de la famille Dynamo, l'infidèle homme à femmes qui ne cesse de mentir à son épouse Maddie Warner et ses amis.
La dernière histoire est une jolie réutilisation ironique de l'affaire Jayson Blair (Jay Farber a même fait du personnage de journaliste de Reggie Baxter un Noir comme Blair).
- Ex Machina #36
On commence à se rapprocher de la fin annoncée - j'imagine que l'histoire sera au moins en 50 ou 70 épisodes. Le héros maire de New York Mitchell Hundred en est à l'été 2004 et sa campagne de réelection doit avoir lieu en 2005 - il a caressé l'idée de se présenter aux Présidentielles pour 2008 mais on sait que le prélude du premier épisode se passe en 2005 dans ce qui semble être l'échec de son mandat. La Convention républicaine d'aouût 2004 va avoir lieu à New York et George W. Bush veut le soutien du Maire indépendant. Curieusement, bien que Hundred soit athée, assez libertarien sur certaines questions et presque social-démocrate parfois, le scénariste le décrit comme préférant Bush à Kerry par réflexe patriotique. C'est bien sûr possible mais je trouve cela peu probable - Bush voudrait-il même le soutien de Hundred ? Hundred a plus ou moins soutenu la Guerre en Irak en 2002-2003 (surtout que New York a eu un second attentat au gaz sarin dans cette réalité parallèle) mais la soutiendrait-il encore en 2004 un an après l'invasion ?
Il y a une scène intéressante sur le toit de la Tour restante du WTC qu'a sauvée Hundred le 11 Septembre 2001. On apprend que les entreprises ne se sont toujours pas réinstallées dedans trois ans après, ce qui me paraît une idée très vraisemblable : qui travaillerait dans la Tour avec l'impression d'une grande "cible" dessus ?
Vaughan utilise encore l'intrigue où Kremlin veut forcer son ancien allié Hundred a redevenir un superhéros mais c'est sans doute l'un des aspects les moins réussis de la série.
Univers Marvel
- Avengers/Invaders #1/12
C'est écrit par l'équipe d'Alex Ross et Jim Krueger et cela me rendait assez sceptique. J'ai bien aimé leur Earth-X mais la suite (Paradise-X) s'était embourbée. De même, leur série pour DC Justice m'avait vraiment déçu. Ross & Krueger ont un talent d'encyclopédistes des univers fictionnels mais cela les rend parfois trop fidèles à une version archétypale un peu figée des personnages. Ici, ils ont fait attention à bien insérer l'histoire dans le présent immédiat de l'univers Marvel, sans doute juste avant l'Invasion skrull qui se développe en ce moment. Spider-Man doit se défendre contre les Thunderbolts au moment où arrivent du passé les Invaders, l'ancienne équipe des héros de l'Âge d'Or (Captain America, Bucky, Human Torch, Toro, Submariner, Union Jack & Spitfire), tout droit sortis de la libération de l'Italie en 1943.
La mini-série doit notamment permettre d'opposer les héros manichéens de l'Âge d'Or aux deux équipes fractionnées des Vengeurs, les Mighty Avengers d'Iron Man qui soutiennent la Loi d'Immatriculation des Héros et les New Avengers de Power Man qui luttent contre elle. Cela permet aussi de faire revenir le Captain America originel de manière temporaire sans résurrection, puisque c'est lui 60 ans avant sa mort apparente. La rencontre avec Anthony Stark, qui se considère comme responsable de sa mort, pourrait justifier de continuer à suivre la série, même si je ne vois pas comment ils pourront tenir 12 numéros sans nous ennuyer.
- Secret Invasion #2 / Mighty Avengers #13
Les deux équipes des Vengeurs, l'officielle et les rebelles, affrontent les Skrulls déguisés en Vengeurs des années 80 qui se font passer pour les vrais Vengeurs remplacés par les Skrulls. On suppose toujours qu'il y a des Skrulls des deux côtés mais le twist est que Bendis essaye de nous mettre un doute : qui nous dit que cette équipe de faux Vengeurs n'aurait pas aussi quelques non-Skrulls ?
Dans Mighty Avengers, Nick Fury (déguisé en Ultimate Nick Fury, c'est-à-dire en Samuel Jackson comme dans le film récent Iron Man) réunit une nouvelle équipe de superhéros inconnus dont il est sûr que les Skrulls ne connaissent pas l'identité.
Ils sont tous de seconde génération : Phobos, le fils d'Arès, Yo Yo, fille de Griffin, J.T., descendant du Phantom Rider, un fils de Dr Druid et une brute nommée Jerry Sledge (un des meilleurs gags est le recrutement échoué d'une précognitive Layla Miller qui devine qu'elle n'entrera pas dans l'équipe). Bendis réussit une ambiance d'espionnage à la Mission Impossible qui nous change un peu des superhéros habituels.
- Nova #13
C'est le premier épisode après la fin de la Guerre contre les Phalanges cybernétiques et le Virus techno-organique, et je suis soulagé de voir que la série peut enfin progresser plus librement sans être liée à un cross-over. Nova, dernier justicier de Xandar, va tenter l'activité la plus vaine qui soit, ralentir Galactus le Dévoreur de Mondes pour permettre au maximum de population de s'enfuir. C'est juste un prétexte pour un combat entre Nova et le Surfer d'Argent - qui a accepté pendant l'invasion d'Annihilus de redevenir le Héraut du Dévoreur.
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