Je suis censé être un pris en ce moment par mon travail, notamment des corrigés qui me dépriment un peu parce que je me rends compte qu'après vingt ans à essayer de la comprendre (oui, 20 ans déjà), je ne comprends en fait toujours pas la Critique de la faculté de juger. Je *crois* que je comprends bien les deux autres Critiques (encore que finalement tous les jugements synthétiques a priori physiques me paraissent peu convaincants parce que je ne vois pas en quoi ils répondent vraiment au scepticisme humien) mais finalement je ne comprends toujours pas l'utilité du jugement réfléchissant et pourquoi la téléologie n'aurait pas pu être un simple concept régulateur comme dans le reste du système théorique. Et plus je pense à l'interprétation de Philonenko, moins je crois que la communicabilité de l'expérience esthétique doit jouer un rôle plus essentiel pour l'intersubjectivité qu'autrui comme fin dernière. Mais ne parlons pas de ces contes-là.
Un problème que j'ai eu cette année a été le manque d'une bonne série télé. La seconde saison de Heroes a été un désastre. Je crains d'attrapper le diabète si je continue à apprécier l'overdose de guimauve sucrée sur Pushing Daisies quand ça reprendra. Contrairement à mes amis, je sais que je n'aimerais ni Lost ni The Wire, je n'aime ni BSG, ni 24, ni aucune de ces séries dramatiques (à part les premières saisons de Six Feet Under).
Je viens de découvrir (par streaming sur le site chinois Youku) 30 Rock, une série commencée l'an dernier, de la charmante humoriste Tina Fey de Saturday Night Live. C'est une série autoréférentielle sur la production d'une émission d'humour et les comédiens jouent des scénaristes de la série. C'est assez bien écrit et certaines plaisanteries sont parfois légèrement politisées. Dans le 5e épisode de la première saison (novembre 2006), un personnage explique qu'il est analphabète en résumant qu'il a "voté pour Nader" et un autre dit que la culpabilité est une valeur positive si elle "permet de voter pour Barack Obama" !
Tina Fey travaillait sur SNL avec Adam McCay (j'essaye d'avoir un "segue", une transition comme on dit dans les sketchs).
Adam McCay a écrit l'étrange comédie Talladega Nights: The Ballad of Ricky Bobby (août 2006), un film avec Will Ferrell sur le phénomène du NASCAR, les courses automobiles populaires dans les Etats du Sud-Est (ce qui explique que Hillary Clinton ait tenté d'attirer la "démographie Nascar" en Caroline contre Obama). Nascar est devenu un des buzzword qu'aime tant la pop-sociology (un peu comme inverse de "bobo") pour désigner l'électeur mâle blanc plein de ressentiment contre les mariages gays et qui vote pour Bush.
Pour parodier tout ce contexte sociopolitique, Sacha Baron-Cohen y joue un pilote français existentialiste homosexuel (décidément, c'est l'un de ses registres favoris, il prépare un long-métrage sur son personnage de Bruno). Dans le genre de la comédie stupide, c'est assez réussi.
2 commentaires:
La solution est simple : tu dois rattraper ton retard des deux dernières saisons de The West Wing. En plus, avec la campagne présidentielle, c'est le moment ou jamais.
C'est bizarre à expliquer mais je trouve West Wing trop "daté" maintenant. J'ai l'impression de voir une série où l'Amérique gagne la Guerre du Vietnam.
C'est difficile d'entrer dans une série très optimiste et qui a confiance dans l'intelligence des politiciens américains (et qui a confiance dans la politique tout court) quand on a eu 8 ans de Bush et peut-être bientôt McCain.
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