En passant, je suis très attristé d'apprendre que mon titre mainstream favori, la mini-série ClanDestine a été un bide total (12 000 exemplaires). Il n'y aura donc pas de suite, sans doute. Il faut s'habituer à rarement partager les engouements consensuels.
- Ambush Bug #1/6
Ah, enfin un bon titre DC après une année de déceptions.
Je commençais à désespérer de mettre un A à un titre DC.
Ambush Bug est une parodie qui demande quand même une bonne connaissance de la "Continuité" DC (ainsi que d'histoires sur la réalité de l'éditeur pour saisir toutes les private jokes).
Il n'y a rien de très neuf par rapport à un numéro du magazine humoristique Mad par exemple, mais c'est quand même rafraichissant et cela se moque avec férocité de beaucoup d'idées qu'on peut regretter dans l'Univers DC (notamment l'histoire déprimante de la déplorable Identity Crisis et les séries plus récentes comme Countdown). A - the Brave and the Bold #15
Zzzzzzz. D - Final Crisis #3/7
Cela fourmille sans aucun doute d'idées, dont certaines intéressantes. Mais je ne suis pas sûr d'accrocher à toute cette réactivation du Kirbyverse au centre de l'univers DC par Grant Morrison - de même que sa JLA m'avait laissé froid. Le retour inutile de Barry Allen n'est pas très bien traité et la fin où l'univers DC est changé en une version Sombre et Maléfique a déjà été vue tellement de fois qu'on ne peut s'empêcher de bailler. Il n'empêche que c'est assez riche pour qu'on ne s'ennuie pas, notamment dans la scène qui essaye d'être épique où le premier Green Lantern lève une armée de tous les superhéros de la Terre. B+ - Green Lantern #33
Toujours cet interminable flashback des origines de Green Lantern commencé au #29 il y a 4 mois. Cela sert surtout à Geoff Johns à cannibaliser et à développer des histoires d'Alan Moore qui étaient plus intéressantes quand elles restaient mystérieuses. Par exemple, une phrase d'une histoire écrite il y a 20 ans parlaient des "Cinq Inversions" et l'expression était inquiétante et occulte. Johns en fait ici une simple équipe de supervilains, comme les Fearsome / Frightful / Fatal Five (alors qu'on peut sérieusement douter que ce terme métaphysique d'"Inversion" visait des personnes).
Johns ajoute une nouvelle recréation plus sombre de personnage, un retour aux origines de Black Hand, qui devient ici un jeune nécrophile d'une famille de pompes funèbres et je crains que Johns n'en fasse tout simplement un "Black Lantern" d'entropie dans un cross-over futur déjà annoncé comme "The Blackest Night". B- - Green Lantern Corps #26
La réussite n'est pas vraiment la résolution prévisible mais une scène assez émouvante de décès d'un des personnages, ce qui ne va plus vraiment de soi à une époque où les deuils commencent à proliférer dans l'univers DC. Ici, les recette mélodramatiques me semblent mieux équilibrées. B - Justice League of America #23
Strictement un combat qui semble répéter les numéros précédents. Rien de critiquable pour une bd de divertissement pour un enfant s'il commence à lire là et n'a pas déjà lu cela douze fois avant.
Je n'ai plus trop foi dans McDuffie, mais au moins cela a permis de revoir Firestorm qui n'a plus sa série. C - Justice Society of America #1 (2008)
Suite de JSA #17. Power Girl se souvient désormais du Multivers et de la Terre 2 qui fut absorbée en 1985 dans la Nouvelle Terre. Elle revient sur une Terre presque indiscernable de l'ancienne Terre 2 d'avant la Crise (Terre 2bis ?) et où tous les événements postérieurs ont été annulés. Au moins, là, Huntress est toujours la fille de Batman, pas d'un petit maffioso. Ils se souviennent de la Crise des Terres infinies, de la disparition du Superman originel mais pas de la Fusion des Terres, et ils croient d'abord que notre Power Girl est la leur avant qu'elle ne rencontre sa contre-partie. Les critiques trouvent que c'est une nostalgie ridicule de l'ancien Multivers qui défait tout le travail splendide de la Crise, mais je me suis quand même amusé dans cet enchevêtrement - même si cette Terre 2' n'est pas Terre 2 et qu'on peut s'attendre à une morale du genre "On ne peut jamais retourner en arrière". B - Legion of Super-Heroes #44
Steven Johnson s'appuyait sur la multiplication d'intrigues en parallèle dans les fictions contemporaines pour dire que les médias populaires favorisaient désormais plus d'intelligence. Ce titre est vraiment trop intelligent pour moi. Bien qu'il n'y ait que 3 ou 4 intrigues et que je connaisse les deux douzaines de personnages depuis environ 20 ans maintenant, je n'arrive vraiment pas à les déméler. A mon piteux avis, un titre avec 20 personnages demande un style graphique très clair et un sens de la narration plus limpide. Ou alors je suis juste en train de devenir sénile. C
- Age of Bronze #27 (Betrayal #8)
Alors qu'Hector épouse Andromaque et que la dernière tentative diplomatique d'Ulysse a échoué, la Guerre arrive enfin sur les plaines de Troie, après des années de préparatifs et de diversions. Nous sommes sept ans après l'enlèvement d'Hélène et la Guerre d'Ilion doit encore durer trois ans. La malheureuse Cassandre éclate en vain devant les Troyens et retourne dans sa geôle.
Achille tue Kyknos en combat singulier. Eric Shanower (qui a retiré tout surnaturel du récit) a du mal à "évhémériser" ce combat très mythique. Kyknos est censé être un fils de Poséidon aussi invulnérable qu'Achille et il doit se métamorphoser en cygne à sa mort mais dans cette version, il n'a que quelques mèches blanches qu'Achille compare à des plumes...
La tension entre le populaire Palamède et les chefs achéens monte, en anticipation de la trahison à venir (qui va s'ajouter à l'abandon de Philoctète)... Je ne me souvenais pas qu'Agamemnon aurait autant de rancoeur qu'Ulysse.
Toujours recommandé si vous aimez la mythologie. Sinon, vous allez avoir du mal avec la quantité de personnages. A - Army@Love (vol.2) #1
Aaaah. J'avais été mauvaise langue au #12 de la "Première Saison" et j'avais cru qu'en raison de l'échec commercial on ne verrait pas immédiatement la suite. Heureusement, DC Comics continue à soutenir courageusement la création de Rick Veitch (au scénario et au dessin).
Army@Love est une série très irrévérencieuse sur le sexe post-moderne, l'évolution du capitalisme, de l'ironie sur les industries du loisir et le choc des cultures occidentales et du Moyen-Orient.
C'est drôle, acide, intelligent et sexy.
C'est bien écrit, le dessin est clair et cela se lit très bien.
Cela ne se vend donc pas du tout (moins de 6000 exemplaires par numéro).
Le numéro commence par un des meilleurs récapitulatifs jamais vus dans l'histoire de la BD (je vous laisse le plaisir de voir l'idée brillante de Veitch, mais cela comprend du supplice par l'eau à la Prison Secrète de Guantanamo... Doonesbury ou Boondocks, par rapport, c'est apolitique).
Ne commencez quand même pas par ce numéro (il y aurait trop de personnages à suivre, sans doute). Achetez les deux albums Trade Paperback avant (The Hot Zone Club et Generation Pwned). Achetez-en à vos amis. Deux, même, à chacun. A vos ennemis. Envoyez-en à John McCain. Achetez Army@Love.
Dans ce numéro, un soldat fan d'un Screameuse de films d'horreur série B voit son fantasme réalisé de coucher avec le Yéti (cette scène m'a paru la plus sexy mais la moins convaincante), le malheureux magicien Flabbergast se retrouve prisonnier de l'Ironie Dramatique et un Tube musical de l'Industrie du Spectacle témoigne d'une étrange manipulation de voyage dans le temps, qui rappelle qu'on est bien dans une série de SF, malgré la satire (ce qui explique qu'elle soit parfois si prophétique, comme lorsqu'elle voyait la Guerre en Irak comme une simple campagne de marketing). A
Site officiel, Entrée Wiki - Project Superpowers #5/6
Mais pourquoi je lis ça, moi ??
Les auteurs (Ross & Krueger) ont écrit le très réussi Earth-X mais ils ont depuis appliqué les mêmes recettes d'unification de tout un univers sans aucun succès. C - The Sword #10
J'aime bien les frères Luna mais les scènes d'action ont cette lenteur de certains mangas. 22 pages de combat entre un Immortel et la porteuse de l'Epée invincible. Mais une très jolie "chute" en dernière page, les Luna ont le sens du suspense : puisqu'on ne peut avoir peur pour l'héroïne, ils nous font peur avec le reste. B+
- New Avengers #43
Flash-back sur le Captain America Skrull. Qui est un Skrull. Qui a les mêmes origines à peu près que les autres Skrulls des épisodes précédents.
Je crois qu'il me manque un critère esthétique pour apprécier toute cette lente énumération. C - Avengers: The Initiative #15
Jolie inversion de l'Invasion skrull : la biographie de Crusader (le Skrull caché qui lutte contre les Skrulls) et de ce pauvre 3D-Man (qui après avoir été le seul à détecter les Skrulls est victime de DonQuichottisme et commence à voir des Skrulls partout, surtout là où ils ne sont pas). Pas mal. B - Black Panther #38
La guerre entre le Wakanda et son voisin le Niganda (qui reçoit de l'aide américaine pour dénoncer l'impérialisme wakandais) arrive à une conclusion amère, qui promet un cycle de revanche sans fin mais on commence avec un peu de retard la transition vers l'Invasion secrète des Skrulls - oui, ils ont aussi infiltré le Wakanda. B - Eternals #3
Je ne suis pas tout mais je ne suis pas sûr qu'ils réussissent à rendre Tiamat The Dreaming Celestial plus accessible. Originellement, c'était à peu près Cthulhu, puis Neil Gaiman (sans doute charmé par ce nom du "Céleste Qui Rêve") a voulu en faire une sorte de Lucifer Incompris romantique, mais à présent on se demande vraiment s'il n'était pas bien le mauvais Céleste qu'on préférerait-voir-mort comme avant : s'il a été condamné par ses frères, c'est parce qu'il votait par l'extermination de toute l'espèce humaine.
Quelques scènes avec des doubles-pages entières par Acuña réussissent à instiller un peu du Sublime des Célestes, mais je continue à penser que la mythologie des Eternels se greffe mal comme elle fait double emploi avec les Kree (les Inhumains) et avec les Dieux polythéistes (Thor). B - Invincible Iron-Man (Vol. ?? 5 ?) #4
Une très bonne réussite qui sait exploiter les qualités du film. Rarement Marvel a su si bien surfer sur la "synergie" (comme on dit, je crois ?) entre les Media. Le succès des films de Spider-Man avait nui à la cohérence de la BD mais ici, c'est le contraire, le scénariste Matt Fraction étouffe un peu des éléments de continuité mais le résultat est très profitable. La série peut plaire à la fois au fan de comics qui n'a pas vu le film et au fan du film qui ne suivait plus le comic. Stark n'a jamais été aussi surintelligent (malgré ses vulnérabilités émotionnelles) et il dispose un plan contre Ezekiel Stane, tout en répondant au problème principal de ce personnage : pourquoi ne fabrique-t-il pas plus d'Armures pour sauver des vies ?
Stark tente aussi de faire oublier qu'il est avant tout un marchand de canons nationaliste et il lance ici un plan pour faire circuler des vaccins par les distributeurs de sodas (des antirétroviraux) contre le Sida. Coca redevenant Pharmaceutique ! Stupide mais distrayant dans sa tentative franche de jouer sur l'ambiguïté morale du Heros-Chef d'entreprise qui a commencé en Howard Hughes et devient ici une sorte de super-Bill Gates philanthrope. Fraction sait donc faire des clins d'oeil sans trop de naïveté ni d'amertume sarcastique. B+ - Uncanny X-Men #500
Un numéro spécial de 38 pages pour commencer une nouvelle époque des X-Men. L'équipe est désormais dirigée par Cyclope, qui s'est rebellé contre la figure paternelle du Professeur Charles Xavier (en partie à cause de toutes les manipulations dont il a été le complice avec les autres Illuminati comme Reed Richards et Tony Stark). L'équipe quitte aussi sa résidence traditionnelle de l'Ecole Xavier pour Enfants Doués de Westchester, New York, pour un manoir ouvert au public près de San Francisco, avec le soutien enthousiaste d'une Maire démocrate.
Les X-Men ont commencé dans les années 60 comme une métaphore sur les Droits civiques (Xavier en Martin Luther King et Magneto en terroriste Black Panther) mais l'équation est devenu plutôt "Mutant = Gay" dans les années 80-90, notamment avec toutes les histoires sur les évangélistes anti-mutants, les Virus, les épidémies décimant les Mutants ou bien les traitements pour ne plus être Mutant. C'était peut-être parce que la métaphore marchait mieux (après tout, les mutants sont issus de familles d'humains non-mutants mais ne s'en distinguent pas toujours visiblement, et ils apprennent leur différence à l'adolescence, en même temps que leur sexualité). Mais c'est aussi en partie parce que ce qui passe pour la "Gauche" américaine abandonnait le peu de conscience "sociale" (en fait toujours traduite en termes racistes) pour les enjeux "sociétaux" de l'acceptation des "Styles de Vie" alternatifs (il suffit de lire Sandman, qui ne parle jamais de problèmes politiques ou sociaux mais sans cesse des questions LGBT). Avec les X-Men à San Francisco et la Droite républicaine qui a accentué son passage du racisme à l'homophobie dans les années 90, on peut penser que l'analogie va devenir encore plus lourde.
De manière très post-moderne, un artiste au nom français réactive comme une "Installation" deux Sentinelles (les robots programmés pour génocider les Mutants), non par haine mais par simple désir de provocation médiatique. C'est un commentaire intéressant sur l'évolution des consciences : les Mutants sont plus perçus comme du Kitsch marginal absorbé dans la société que comme une menace. Pour conclure sur les thèmes traditionnels de ce numéro anniversaire, Magneto (qui a perdu ses pouvoirs depuis que sa fille la Sorcière Rouge a retiré 98% des mutations sur la Terre), revient avec l'aide du Maître de l'Evolution. De manière assez intéressante, les scénaristes ont lié cela avec la nouvelle série The Eternals et le Céleste, qui rêve debout, immobile à côté de San Francisco. Ce lien n'est pas encore clair mais il remet au centre la question de l'origine et du sens des Mutations (puisque ce sont les manipulations génétiques des Célestes qui en sont la cause dans l'univers Marvel).
Etrangement pour de bons scénaristes comme Matt Fraction et Ed Brubaker(parmi les meilleurs de Marvel en ce moment avec Dan Slott), les 38 pages manquent de rythme et de cohésion (et pas seulement à cause des deux dessinateurs différents qui alternent, le figé Greg Land, et le sexy Terry Dodson), mais il y a au moins un sens qu'une nouvelle époque va commencer, ce qui est un symbole important pour ces caps de "numéros ronds" comme un #500. B
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