John McCain est Représentant (1983-1987) puis Sénateur de l'Arizona depuis vingt-cinq ans et il est donc intéressant de revenir sur cet article par Amy Silverman, une des éditrices de l'hebdo gratuit Phoenix New Times (plutôt libéral et qui a notamment contribué à divulguer les fraudes qui ont fait partir l'ancien gouverneur républicain) qui suit sa carrière politique depuis le début.
Elle raconte quelques paradoxes du célèbre "Maverick" (le "Franc-Tireur", l'indépendant, l'irrégulier, littéralement l'étalon isolé, l'image qu'il cultive depuis quelques années). Il faillit avoir sa carrière brisée par la corruption du financement de sa campagne (parmi les 5 Sénateurs achetés par le banquier Charles Keating en 1989 et réussit ensuite à refaire sa virginité politique en étant un des artisans les plus visibles de la réforme du financement, s'alliant contre son propre camp à certains démocrates les plus "formalistes" (comme ce puritain de Russell Feingold). Cette loi McCain-Feingold de 2001 ne révolutionna pas la ploutocratie américaine mais servit surtout à cimenter l'image du Maverick solitaire et audacieux.
Puis elle explique de manière plus discutable que McCain a su jouer d'un paradoxe, en transformant comme un argument le fait qu'il était un mauvais Sénateur pour l'Arizona, en prétendant ne pas chercher de l'argent fédéral pour son petit Etat un peu arriéré. Elle décrit un personnage vindicatif et hargneux, mais qui a su charmer les médias nationaux en se fichant des ploucs locaux et qui a pu être un Républicain très conservateur et sectaire tout en faisant croire qu'il était un bi-partisan atypique.
A chaque fois que je vois la situation économique et les gaffes de McCain, je reprends espoir. Après tout, McCain pourrait voir sa stratégie ambiguë se retourner contre lui : il a été trop critique de Bush pour plaire à la vieille garde loyale, et il est trop farouchement bushiste aujourd'hui pour pouvoir jouer le changement. Mais si on parle vraiment en terme de "récit de vie", l'histoire fascinante du héros du Vietnam (de dynastie d'officiers) l'emportera toujours sur la rare méritocratie d'un jeune métis intelligent. La société américaine, après des années d'écoles inégalitaires, n'a sans doute plus assez d'habitants informés par la presse écrite de qualité pour accéder à plus que ces images vagues mythiques du Pilote de la Navy et de l'Intello.
La misologie américaine (qu'on remarque déjà dans un relatif rousseauisme de Jefferson) dans le pays des "Ne Sait Rien" est telle qu'on reproche maintenant au Nerd de Harvard d'avoir été assez impudent pour dire que les Américains devraient aussi parler des langues étrangères (les blogs républicains répondirent que tout le monde parle anglais aujourd'hui, sérieusement...).
Theatre: A Very Wooster Holiday
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*Happy Christmas, Jeeves* by Heidi McElrath and Nathan Kessler-Jeffrey,
directed by Karen Lund, based on the stories of PG Wodehouse Taproot
Theatre Com...
Il y a 4 heures
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