Selim n'aimait vraiment pas l'alcool. Il en buvait en compagnie et faisait même semblant de l'apprécier mais le fait était que tous les alcools ne lui faisaient tout au plus qu'une vague brûlure. Il n'y avait aucune cause sociale ou psychanalytique, autant qu'il sache, puisque ses parents n'étaient ni alcooliques ni hostiles à quelques verres de vin.
Quand son collègue l'invita en lui disant de venir le samedi soir et qu'il était prévenu qu'il devait apporter de quoi se bourrer la gueule parce que ce serait le thème de la soirée, Selin se força à sourir et prit l'air enjoué et impatient que son collègue semblait attendre, alors qu'une soirée éthylique était son idée d'une fête ratée. Il se demanda même s'il devait prétexter une condition médicale, voire un regain religieux, mais il se dit qu'on n'inviterait plus le bonnet de nuit, le pisse-vinaigre.
Il alla chez une caviste et demanda un bon vin, juste au-dessus de ce qu'il considérait comme "ses prix", soit 20 euros. Il n'arrivait pas à comprendre qu'on puisse dépenser de l'argent pour du raisin moisi pour irriter le palais mais se disait que c'était un juste milieu entre le réginglard minimal et le luxueux.
La caviste lui demanda quels plats seraient servis et Selim se demanda ce qu'avait voulu dire son collègue par "se bourrer la gueule". Pour ne pas contrarier la caviste, il inventa que ce ne serait que des fromages. Elle réagit comme s'il lui avait dit qu'il allait diluer le Morgon dans du Coca, et exigea qu'ils mangent de la charcuterie.
Selim trouvait son autoritarisme déplacé. Et s'il avait été végétarien, qu'en savait-elle ? Mais elle avait instillé par ses propos une vraie envie de viandes froides. Sur ce point, il ne simulait pas car il mangeait vraiment du saucisson comme d'autres du chocolat. Il inventa une théorie médicale selon laquelle il résisterait mieux aux mélanges d'éthanol le soir s'il grignotait quelque chose avant.
Il prit de la Rosette et soudain affamé, se mit à la manger dans la rue en rentrant chez lui. Il avait une vague culpabilité à l'idée qu'on juge son comportement provocateur.
Mais c'est à ce moment-là que les choses devinrent vraiment inquiétantes.
Il avalait sa Rosette quand une très petite fille, sans doute d'origine africaine, d'environ six ans peut-être se mit à lui courir après.
"Monsieur, monsieur...
- Oui ?
- C'est, c'est... du porc ?
De toute évidence, elle n'en avait jamais vu.
- ... oui.
- Je peux en avoir ?
Selim avait le rouge au front et se mit à bafouiller. D'un côté, il avait envie de lui répondre de ne pas prendre d'aliments d'inconnus dans la rue, mais craignit qu'elle l'accuse d'avarice. Une femme le regardait déjà de l'autre côté de la rue comme s'il était un pervers. Il lui tendit le sachet. Elle en prit un morceau et s'enfuit.
Il était devant chez lui et prit peur. Et si les parents de la petite le prenaient ensuite pour un dingue qui essaye de tenter les enfants à transgresser des interdits ? 6 ans était un peu jeune pour une révolte adolescente.
Il se dit alors qu'il ne pouvait plus supporter tout ce réseau de doubles contraintes. Il était forcé de boire parce que c'était encore prohibé et il n'avait même plus la possibilité de savourer une chair morte parce que c'était interdit.
samedi 31 mai 2008
ḥarām
Publié par Phersv à 18:07 0 commentaires
Libellés : fiction
Und diese langsame Spinne, die im Mondscheine kriecht
J'enseigne face à une classe à 100% féminine. Soudain, l'une s'écrie qu'elle a vu une araignée.
Je tente de continuer à faire cours sur le Stoïcisme comme si de rien n'était mais il y a des choses qui ne dépendent pas de nous.
Elles se lèvent toutes, se divisant en trois groupes, l'un complètement hystérique et au bord de la crise de nerfs, un second qui veut broyer l'araignée et le troisième qui exige qu'on ne fasse pas de mal à la petite bête.
Le premier groupe hurle dans les suraigus et feint l'évanouissement et les deux autres groupes se menacent respectivement. Je les regarde un peu étonné de mon incapacité à me faire écouter.
Une fille du groupe arachnophile prend l'araignée et la dépose dehors sur une feuille de papier. Elle revient et me dit d'un air accusateur : "C'était à vous de faire cela ! Hey, le prof, il a peur des araignées !"
En l'occurrence, oui, mais ce n'était pas vraiment la question.
vdm
Publié par Phersv à 11:32 2 commentaires
vendredi 30 mai 2008
Arduin: Un survol
Je viens de recevoir le livre World Book of Khaas: Legendary Lands of Arduin, 2004, 818 pages (!). La taille massive était l'une des raisons pour essayer ce livre et il faut reconnaître que c'est un peu difficile à manier. Pour comparer, le Forgotten Realms Campaign Setting de D&D fait 320 pages, les Wilderlands of High Fantasy atteignent 450 pages (mais divisés en deux livres).
Il y a assez peu d'illustrations mais des cartes en niveaux de gris assez simples mais quand même assez nombreuses (il y a une belle carte en couleurs mais elle est vendue séparément pour 20$).
Peu après la publication de D&D et alors qu'il n'y avait encore aucune concurrence (c'est l'époque où Judges Guild obtint de faire des suppléments officiels pour D&D), David Hargrave (1946-1988), revenu du Vietnam où il avait passé 6 ans, devint un des plus célèbres animateurs de la communauté naissante du jeu de rôle. Il fut donc l'un des premiers à publier sa campagne, dans le pays d'Arduin en 1977.
Hargrave avait un style particulier. Là où Gary Gygax était un encyclopédiste de synthèse au style pompeux, Ken St-André un humoriste, Greg Stafford un érudit de la mythologie, Hargrave en rajoutait dans le n'importe quoi baroque et l'école dite "Gonzo" du jeu de rôle. D&D est un mélange de pulps et de mythes, Arduin y ajoute (un peu comme Metamorphosis Alpha / Gamma World) des comics et de la SF dans un grand mélange chaotique général, des extraterrestres, des robots, des épées laser de Star Wars, de la (Techno)magie puissante et des options bizarres (l'une des races les plus emblématique d'Arduin était les Phraints, des Mantes religieuses intelligentes).
Arduin n'était pas un vrai jeu de rôle (comme le fut à cette époque Tunnels & Trolls, par exemple, le second jeu de rôle). C'était les notes de campagne de Hargrave pour ses parties de D&D, un pastiche ou un parasite officieux de D&D, un peu comme la première édition de Greyhawk ou bien un AD&D avant AD&D, encore plus inutilement complexe et bizarre avec ses règles de réussites critiques et ses Points de Mana à la place de la Magie Vancienne.
Une des erreurs les plus drôles sur Arduin (et qui montre bien l'aspect de Cargo Cult des premiers temps du jeu de rôle) est l'anecdote sur le célèbre "% Liar". Original D&D avait eu une faute de frappe dans la liste des monstres et avait mis "% Liar" (pourcentage de menteur) au lieu de "% Lair" (pourcentage dans la tanière), et Hargrave avait donc inclus dans Arduin une règle sur le pourcentage de mythomanes parmi les monstres, transformant involontairement une erreur typographique en une règle fondamentale de son jeu... Rappelons que c'était une époque où les monstres n'avaient presque aucune caractéristiques à part leurs points de vie mais on avait ce détail sur leur propension à la véracité.
TSR attaqua aussitôt Hargrave en justice pour plagiat et Hargrave réédita ensuite Arduin avec des traces de blanc là où il citait explicitement D&D...
Une des raisons pour laquelle je serais toujours reconnaissant à Arduin est qu'avant la création de Runequest en 1978, la première version publiée de Glorantha pour le jeu de rôle par Stafford utilisa les règles d'Arduin à la place de D&D (c'est reproduit dans Wyrms Footprints).
Hargrave écrivit des douzaines de suppléments et scénarios pour Arduin pendant dix ans et il mourut de manière prématurée à 46 ans, de suites de l'Agent Orange auquel il aurait été exposé pendant ses années au Vietnam de 1964-1970.
Arduin est le nom du pays étrange, au carrefour de plusieurs dimensions où se situait la campagne de Hargrave. Khaas est le nom du monde où Arduin n'est qu'un pays parmi d'autres. Le livre a été écrit par Monty St John pour développer tout un univers autour du pays d'Arduin.
Voilà en gros la composition de cet atlas :
- Description générale de Khaas (150 pages)
Races, sciences, économies, minéraux, faune et flore - Histoire (8 pages)
- Dieux et démons (45 pages)
- Description de 73 Etats autour d'Arduin (310 pages)
- Description d'Arduin (200 pages)
On le voit, la majorité du livre est un gazeteer qui survole ces 73 pays (avec une moyenne de 4-5 pages par pays) et le pays d'Arduin lui-même, dont je présume qu'elle reprend les suppléments de Hargrave alors que les Etats doivent être surtout une création de St John. Je dois avouer que j'avais mal lu avant la commande et croyais que c'était en fait une sorte de Nachlass ou Opus Posthumum de Hargrave et pas simplement une continuation/extension par un fan, ce qui change quand même les choses.
Le grand point faible est l'Histoire. Khaas est une géographie où l'Histoire n'a pas de chronologie précise, avec simplement une succession de guerres chaotiques interdimensionnelles avant le présent. L'utilisation du Voyage dans le Temps rend ce fait essentiel et il n'y a même pas de dates en dehors de vagues "ces conflits durèrent dix mille ans".
Ces guerres ne furent pas un conflit manichéen entre Bien et Mal comme d'habitude dans les mondes de fantasy mais un conflit général pour le pouvoir entre toutes les factions qui voulaient contrôler le pays d'Arduin et ses Portes interdimensionnelles. Les Voyages temporels des différents Seigneurs du Temps (comme dans Dr Who) doit expliquer que le passé semble si compact et confus.
De ce point de vue, Khaas est bien inférieur à d'autres mondes comme les Royaumes Oubliés ou Shadow World avec leurs chronologies détaillées (même si Shadow World a de grandes ressemblances avec Arduin dans le mélange de space fantasy avec de la magie et des extraterrestres).
La mythologie est décevante, avec un mélange de religions terrestres (greco-romaines, égyptiennes, Islam...) et de quelques clichés d'heroic fantasy (on voit passer Cthulhu, Crom et Arioch). Typique de D&D des années 70.
Les trois dieux principaux de Khaas correspondent aux Trois Lunes. La Dame d'Argent (Lune Blanche) est la Créatrice, Skirin le Faucon de la Nuit (Lune Bleue) est le Préservateur de l'Air et Shagrath l'Araignée de Sang (Lune Rouge) est le Destructeur (qui a l'air d'être une version masculine de Lolth et de la Déesse Rouge de Glorantha).
Le Royaume elfe d'Arduin est au centre d'un continent grand comme l'Amérique du Nord avec près d'une centaine d'Etats. Arduin est curieusement séparé de ses voisins par des frontières naturelles et des chaînes de montagnes (et dans le cas de la frontière occidentale, un mur de feu...).
Pour donner quelques exemples de ces 73 Etats, au Nord d'Arduin se trouvent le Royaume humain de Falohyr (p. 340) et les Terres inondées de Khorsar (p. 386). A l'Est, Morvaen (p. 430) a un culte monothéiste de LUI, Dieu de l'électricité (ce qui rend l'énergie électrique omniprésente) et l'Empire de Viruelandia (p. 521) a l'air d'être l'équivalent habituel des Romains. Au Sud se trouve le Royaume nain de Myrmidios (p. 434). A l'Ouest c'est la terre inconnue d'Ozrhaen, fermée du monde extérieur par des flammes magiques (un peu comme Charg dans Glorantha).
Les Etats ne m'ont pas paru si originaux à première lecture, si ce n'est peut-être Hyrkhalla, un royaume humain à l'est de Morvaen qui a aussi une aristocratie de Lycanthropes, ce qui est une très bonne idée (qu'on a aussi de manière plus développée dans la Principauté de Morlay-Malinbois dans le monde de Mystara).
Le Royaume d'Arduin est finalement assez petit, d'environ 450km de long sur 400 km de large, ce qui lui donnerait à peu près la taille de la Tunisie. Il est multi-racial mais a une monarchie élective où les Maisons nobles elfes l'emportent. La capitale est Talismondé, au bord du grand lac appelé la "Mer Brumeuse", carrefour de plusieurs dimensions. Le pays a été déchiré pendant des milliers d'années par divers sorciers elfes et humains qui voulaient contrôler les Portes entre les mondes d'Arduin et qui ont donc apporté dans leurs guerres des monstres et des races de tous les univers concevables. Cela permet de justifier à peu près n'importe quoi, Arduin est en quelque sorte un "évier" de tout le Multivers...
Arduin est un des mondes intéressants des débuts du jeu de rôle comme les Wilderlands de Judges Guild et il a influencé de nombreux autres mondes dans sa catégorie "fourre-tout" où tout devient compatible dans D&D. Il est moins original que Tékumel ou Talislanta, nettement moins riche et cohérent que Glorantha, mais il a encore un certain charme malgré son relatif classicisme (le hobby ayant depuis donné des n'importe quoi plus délirants comme Synnibarr où on joue des cybersamourais psi-dragons contre des ours lançant des lasers).
Add. :
Quelques autres remarques en partie sur le régime politique d'Arduin.
Publié par Phersv à 21:01 0 commentaires
Libellés : jdr
jeudi 29 mai 2008
Glaucus défiguré
I am worn out with dreams;
A weather-worn, marble triton
Among the streams;
And all day long I look
Upon this lady’s beauty
As though I had found in book
A pictured beauty,
Pleased to have filled the eyes
Or the discerning ears,
Delighted to be but wise,
For men improve with the years;
And yet and yet
Is this my dream, or the truth?
O would that we had met
When I had my burning youth;
But I grow old among dreams,
A weather-worn, marble triton
Among the streams.
*
Living Beauty
I’ll say and maybe dream I have drawn content—
Seeing that time has frozen up the blood,
The wick of youth being burned and the oil spent—
From beauty that is cast out of a mould
In bronze, or that in dazzling marble appears,
Appears, and when we have gone is gone again,
Being more indifferent to our solitude
Than ’twere an apparition. O heart, we are old,
The living beauty is for younger men,
We cannot pay its tribute of wild tears.
Yeats, The Wild Swans at Coole, 1919.
Publié par Phersv à 23:02 0 commentaires
Libellés : poesie
mercredi 28 mai 2008
La menace martyre
Finalement, l'Algérie n'a pas eu besoin de la victoire du FIS ou du GIA pour dériver de plus en plus vers un régime de théocratie qui bafoue les principes universels de la liberté de conscience.
Hier, la communauté chrétienne tout entière attendait avec inquiétude le dénouement du procès de cette femme de 36 ans, accusée de «pratique sans autorisation d’un culte non musulman».
Le 29 mars, Habiba Kouider, convertie au christianisme il y a quatre ans, est arrêtée par des gendarmes dans le bus qui la ramène d’Oran à son domicile de Tiaret. Ils découvrent en sa possession une douzaine d’exemplaires de la Bible.
Il sera intéressant de voir comment l'ami de Ben Ali et de Ratzinger réagit face à cette persécution franche des futurs nouveaux martyrs des terres d'Islam.
Yade a eu un argument bizarre.
"Le christianisme ne menace pas l'islam en Algérie", a estimé Mme Yade. "Les chrétiens en Algérie sont 1% de la population, c'est-à-dire à peu près 11.500 personnes, 32 églises par rapport à 32.000 mosquées, donc je ne pense pas qu'il y ait une menace religieuse".
Mais est-ce la question à poser, même rhétoriquement ?
Même si le christianisme ou le zoroastrisme en venait à "menacer" démographiquement l'Islam qui les persécute, ce ne pourrait être une justification pour cette politique ignoble et on montre une faiblesse indigne et complice en utilisant ces expressions. Il y a bien une menace réelle mais elle vient de la majorité pour une femme parce qu'elle a des exemplaires d'un ouvrage (elle est passible de 2 à 5 ans de prison).
Publié par Phersv à 18:57 3 commentaires
Libellés : laïcité
Mantique et statistique
Oh, ça y est, Noëlenmai!, mon colis Noble Knight est arrivé avec du Tékumel et du Arduin.
J'avais prédit au pif 4d12 + 10 jours et ça a été en effet 36 jours, ce qui entre pile dans la moyenne prévue !
Il ne faut pas être pressé, mais ça arrive presque à point pour que je finisse mes ultimes corrections pour demain (je viens de terminer les annotations mais j'ai encore les derniers corrigés à écrire, ce qui expliquerait mon silence pour quelques temps).
Publié par Phersv à 18:15 0 commentaires
Libellés : jdr
lundi 26 mai 2008
Comics de la semaine (21/05/08)
- Brave & the Bold #13
C'est pour une fois une histoire qui tient en un seul numéro avec Batman et le premier Flash (qui doit avoir à présent 90 ans en âge chronologique, malgré toutes les distorsions temporelles) et le scénariste Mark Waid en profite surtout pour inverser le rapport traditionnel en faisant de Batman le "jeunot" alors que Flash I a la figure du Mentor expérimenté. - Countdown to Mystery #8/8
Steve Gerber (1947-2008) est décédé le 10 février dernier à Las Vegas et n'eut pas le temps d'écrire le scénario de ce dernier épisode de sa série sur le Docteur Fate. Il avait laissé le nouveau Kent Nelson mort aux Enfers avec la nouvelle Inza et une occultiste nommée Maddy. Quatre scénaristes, Adam Beechen, Mark Evanier, Mark Waid et Gail Simone ont droit chacun à 4 pages pour tenter de finir les 7 numéros précédents. 4 pages, c'est trop peu pour une histoire un peu satisfaisante. Beechen s'en sort assez bien en "traversant le Quatrième Mur" par une allusion à l'étrange Elfe armé d'un pistolet qui apparaissait dans les Defenders des années 70. Evanier la joue un peu plus sérieusement et Waid arrive à un résultat assez honorable par allusion à l'idée même de "Docteur" chez Fate. La version de Simone arrive à un bon équilibre d'optimisme et d'hommage à Gerber.
Mais quoi qu'on pense du talent de Gerber dans les années 70, cette série aura quand même été inutile et sans intérêt. Le Docteur Fate (apparu en 1940) est un magicien plus ancien que le Dr. Strange de Marvel, qui fut sans doute une imitation 23 ans après et Gerber a tenu à faire de son Fate une parodie neurasthénique du Dr. Strange de Stan Lee. Même le cadre de Las Vegas auquel Gerber avait l'air de tenir n'a rien d'original. - Justice League of America #21
L'épisode est séparé en deux parties, une longue conversation personnelle entre les Trois membres les plus influents de la Ligue (Batman, Superman et Wonder Woman pour suivre l'ordre de la Sainte Trinité) et la continuation de la formation d'une nouvelle grande équipe de super-criminels. Le bavardage (dans leur chambre "spéciale" extradimensionnelle, humm...) est assez réussi même si je ne suis pas toujours convaincu par l'idée que la Trinité des personnages les plus célèbres doit nécessairement dans la fiction se considérer comme une sorte de groupe exclusif d'amis au-dessus des autres (cela fait sans doute du bien à Wonder Woman, qui manque toujours cruellement d'un ensemble de personnages d'entourage). La formation de l'Injustice Gang me surprend un peu juste après une histoire sur la Société secrète des supervilains avec le même scénariste. Ne craint-il pas une répétition aussi immédiate ? L'omnipotent extraterrestre Libra, adorateur de Darkseid, vient former le groupe et recrute notamment ici Human Flame, un des vilains les plus secondaires et ridicules de l'univers DC (un type avec un lance-flamme et une tenue en amiante), qui va sans doute être "revamped" en un élémentaire de feu. - Justice Society of America #15
C'est un de ces combats interminables pendant tout l'épisode entre toute la Société de Justice et Gog, avant qu'on ne révèle que le "vrai" Gog est un être divin qui annonce une sorte d'apocalypse. Cela peut être amusant si vous avez aimé Kingdom Come de Mark Waid (1996) mais je n'ai jamais accroché à ce mélange de machin biblique et de commentaire autoréférentiel sur l'évolution des superhéros dans les années 90 (Magog étant entre autres une caricature des héros d'Image Comics). Geoff Johns revient semble-t-il avec ce Gog à l'idée originelle d'Alex Ross sur Gog qui avait été abandonnée par Mark Waid dans la suite de la série. - Tangent: Superman's Reign #3/12
Toujours sur Terre-9, les Flashs et Green Lanterns des deux mondes viennent délivrer l'Atom capturé par le Superman maléfique. Contrairement à ce que dit le couverture, le Batman de Terre-9 n'est pas encore apparu. Le problème de cette Terre est qu'elle manque d'un principe unificateur ou d'un style et les déviations par rapport à l'univers standard paraissent souvent arbitraires. Le Joker est une héroïne nommée Mary Marvel (mais il y a aussi une Lori Lemaris). Le Creeper y est un nécromancien. Les contraintes ou analogies n'y sont le plus souvent que des jeux de mots. - Wonder Woman #19-20
Après son voyage spatial où elle a affronté des Khunds, un quasi-dieu inconnu et un Green Lantern, Wonder Woman se retrouve face au Stalker the Soulless, un personnage assez obscur d'heroic fantasy des comics DC des années 70. La scénariste Gail Simone a de toute évidence décidé d'exploiter davantage les relations avec le reste de l'univers DC et de jouer sur plusieurs genres. L'hommage à l'heroic fantasy fait déjà penser à Red Sonja et introduit le personnage du tueur de dragon, Beowulf, ce qui nous change un peu d'Heracles.
- Dynamo 5 #13
J'avais complètement tort dans ma prédiction sur le #8 que le polymorphe Myriad était en fait transsexuel, son secret était en fait assez différent et me semble assez "innocent". Cela paraît un peu absurde du point de vue génétique, mais c'est un comic book. Pourtant, de manière un peu disproportionnée, la révélation du secret conduit à la dispersion de l'équipe pour quelques temps.
- Amazing Spider-Man #559-560
Cet épisode est un coup de génie graphique et le scénariste Dan Slott prouve encore une fois son inventivité. Peter Parker a dû évoluer en prenant la carrière honteuse de paparazzo, qui paye mieux que photographe habituel, même si cela lui pose des problèmes de conscience et l'isole de tous ses amis comme Harry Osborn. Parker suit la star Bobby Carr dont on découvre qu'il est en fait complice du Daily Bugle dans ces photos volés et surtout que sa petite-amie n'est autre que la mannequin Mary-Jane Watson (depuis cette année avec Brand New Day, tout son mariage avec Peter Parker a été oblitéré des mémoires par Mephisto). Spider-Man doit lutter contre PaperDoll, une fanatique folle de Bobby Carr qui a le pouvoir de devenir bi-dimensionnelle et d'aplatir les solides. L'idée brillante est que le combat se déroule au MoMa dans une expo Pop Art où Paper Doll peut donc "entrer" dans les toiles (d'où la si belle couverture caricaturant Roy Lichtenstein - et spiegelman a raison, cette parodie au troisième degré en comics de Lichtenstein vaut bien mieux que toutes les parodies des comics par Lichtenstein). Rarement une mise en abyme n'aura été aussi réussie.
Le style du dessinateur Marcos Martin me rappelle un peu trop Romita Jr (et non Sr), ou bien Sal Buscema, mais la page 13 où Spider-Man boit un café accroché dans l'ombre sur la Cinquième Avenue/53e Rue est magnifique et concentre bien toute l'Ode à la forêt de métal et aux gratte-ciels newyorkais que cette bd a toujours représentée. - Black Panther #36
Alors que son épouse Storm a disparu (une allusion à une intrigue dans les X-Men que je ne suis plus ?), Black Panther, Roi du Wakanda, doit partir en guerre contre le pays voisin, le Niganda, dirigé par le dictateur Erik Killmonger. Un des aspects intéressants est la propagande de Killmonger qui réussit à accuser Black Panther d'être un agent de l'impérialisme américain, alors que le Wakanda est au contraire une des puissances technologiques les plus hostiles à la politique américaine depuis la récente Guerre civile et la victoire d'Iron Man sur Captain America. - Fantastic Four #557
Owww... L'histoire est sans intérêt (Reed invente un super-robot pour vaincre un autre super-robot) mais le soap "romantique" est très réussi. Reed offre à Susan pour son anniversaire de mariage un voyage temporel vers leur première rencontre, ce qui rappelle que ce comic est plus orienté sur leur vie de famille que sur autre chose).
Un problème du comic est que l'actualité de l'univers Marvel (l'Invasion skrull) est complètement entre parenthèse (ce qui doit expliquer l'autre mini-série sur cela). - The Mighty Avengers #14
Tout un épisode consacré au Sentry. Le Sentry fut créé en 2000 mais avec tout un passé rétroactif où il était l'un des héros originaires de l'univers Marvel, effacé de toutes les mémoires. Ce retcon reste depuis le Péché originel de ce concept, comme si le scénariste tentait de nous contraindre à accepter cette création récente en l'insérant de force dans l'Âge d'Argent. Sentry est une sorte de Superman omnipotent, si ce n'est qu'il est complètement schizophrène et que son esprit malade a créé son double opposé, The Void, incarnation de toutes ses pulsions refoulées. L'épisode montre comment les Skrulls, qui craignent Sentry plus que tout autre héros, ont su manipuler sa folie pour s'en débarrasser.
Publié par Phersv à 22:57 0 commentaires
Libellés : comics
'Tis sure the hardest science to forget!
J'ai tenté samedi d'avoir des myosotis près du Père Lachaise. La fleuriste semblait effarée de mon choix et m'expliqua qu'elles poussaient partout et qu'elles deviendraient donc impossibles à trouver.
Je demandais aux élèves (d'origine très modeste) de citer un exemple d'injustice sociale. Ils me disent tout de suite que c'est le fait que les riches payent plus d'impôt. Je suis un peu étonné et dit que ce n'est peut-être pas vraiment le meilleur exemple et elles m'assurent que les riches travaillent plus et qu'il est injuste qu'on parle tout le temps d'inégalité. J'explique alors que même si les riches méritaient toujours leur richesse (et même si on admettait l'héritage), cela ne pourrait pas pour autant justifier l'addition des inégalités et que des enfants d'origine différente n'aient pas, par exemple, une égalité d'accès au soin, qui est le vrai problème de la justice redistributive. Elles semblaient très peu convaincue. Mes collègues de classes moyennes me prennent pour un libéral vendu au système parce que je n'ai pas envie de faire grève pendant le Bac, ni de donner 16 à tout le monde (ce qui est projet d'une AG Île de France) et mes élèves des classes smiciennes me prennent pour un dangereux marxiste parce que je crois que les médecins et les bibliothèques devraient être gratuits.
Je discute avec une collègue, appelons-la Clarmonde, qui me dit qu'elle se méfie de sa remplaçante "parce qu'elle est une jeune certifiée".
Je fais part de mon embarras et lui rappelle qu'elle est elle-même certifiée.
Elle me répond qu'elle a certes échoué trois fois l'agreg de lettres mais que c'est justement ce qui lui donne le droit de dire qu'elle y a plus appris dans ces échecs que dans toute la préparation du Capes, et que ce n'est pas un diplôme suffisant pour enseigner la méthode en lycée...
L'ennui avec ces plaisanteries privées est qu'elles le sont tellement que comme dans le problème du Journal selon Wittgenstein il est fort vraisemblable que je ne les comprenne même plus quand je le relirai.
Publié par Phersv à 22:45 2 commentaires
Libellés : nombril
Begaudémago
Le triste sire Bégaudeau a eu la Palme d'or à Cannes hier. Le personnage a l'air d'être simplement fasciste.
Il y a bien sûr son célèbre passage sur les émeutes de banlieue, hallucinant de crétinisme le 27 mars 2007 :
Une chose que l’on ne peut jamais dénier à ce mouvement-là, à ce mois, qui s’est déroulé en novembre 2005, c’est sa vitalité, c’est son énergie. Brûler une voiture ça demande de l’énergie. Alors voilà ce qu’on dit : c’est qu’au moins là il y a une jeunesse, dont on peut regretter parfois qu’elle soit un peu apathique, un peu inerte, et donc tout le monde devrait se réjouir, d’une certaine manière, qu’elle manifeste quelque chose, et qu’elle manifeste de l’énergie. De là à savoir où nous mènera cette énergie, ça, ma fois, j’ai l’honnêteté de considérer que je n’en sais rien. Mais c’est de l’énergie, et de ça on en prend acte.
Je me demande si même les théoriciens du fascisme des années 30 auraient osé un tel éloge de l'Energie vitale ou une résignation devant les simples rapports de force... Bien entendu, c'est un agrégé fan de foot.
Begaudeau s'était risqué à dire que le foot était aussi intéressant que Flaubert.
Des propos pas si courants que ça dans la bouche d'un prof a fortiori de lettres.
Peut-être parce que c'est ridiculement faux et que personne à part un fan de hooliganisme ne pourrait proférer une telle ânerie ?
Et il explique cette semaine qu'il aime "le bordel en classe" qui vaut mieux qu'une classe morte (et c'est un préjugé très affirmé, il l'avait aussi dit dans cette interview au sgen), méprisant ainsi tous les élèves qui auraient le mauvais goût de vouloir s'appliquer ou qui aurait du mal à suivre dans le bordel. C'est le fascisme actuel : l'injustice maquillée en subversion (le bordel lutte contre les "moules" qui contraignent les corps), le timide ou le faible n'ont aucun droit, ils doivent s'adapter à la jungle ou être écartés sur le bas côté. La morale punko-foucaldienne de Bégaudeau est la même que celle de Sarkozy, celle de la violence et du culte de la brute.
Dire qu'il a fallu attendre 21 ans pour donner la palme à un film français et on le donne à cet immonde abruti. Il y a quand même un détail qui est drôle qui est qu'au lieu d'être au collège Mozart (XIXe), le film est vraiment tourné au collège Françoise Dolto du XXe.
On dit aussi que le livre de Sylvain Gouguenheim est le plus gros succès des sciences humaines de la décennie, voire plus. Je crois que je vais déprimer un peu.
Publié par Phersv à 16:03 3 commentaires
dimanche 25 mai 2008
We can't die with it
J'ai enfin essayé avec 4 ans de retard la série House, M.D. et je suis un peu ambivalent.
D'un côté, j'aime beaucoup les héros quasi-omniscients comme Sherlock Holmes, l'humour sarcastique acide est très agréable, Hugh Laurie est génial, les histoires sont bien écrites, il y a une vraie atmosphère (en partie grâce à la musique de Massive Attack) ; c'est tourné au Frist Center où je passais beaucoup de temps pendant mon séjour aux Etats-Unis, (Oxford comma) et enfin c'est une excellente dramatisation de problèmes d'épistémologie sur l'hypothético-déductif et la méthode scientifique (le 3e épisode, Occam's Razor, est consacré à la question des différents paramètres de la notion de "simplicité" dans une explication scientifique). J'ai l'impression que la série est plus pédagogique sur ces questions générales d'épistémologie que sur le contenu biologique qui demeure souvent hermétique.
De l'autre, les histoires (du moins pendant la première saison) se ressemblent énormément à la minute près (quelqu'un tombe malade, on convainc House de s'en occuper, l'entourage du patient fait un mensonge, House propose une explication, l'explication ne marche pas et aggrave l'état, House humilie ses collègues et trouve la solution à cause d'un détail dans la clinique) ; je me fiche à chaque fois de la résolution du problème médical et je ne fais qu'attendre les scènes de gags avec House face aux patients ; et enfin, il y a un côté hypocondriaque qui me gêne beaucoup (et qui fait que je ne peux suivre aucune fiction médicale quelle qu'elle soit), les patients attrappant souvent leurs maux rares dans une pratique qu'on n'imaginerait pas vraiment risquée (manger du jambon dans le premier épisode).
Le personnage du Misanthrope-qui-cache-un-coeur-d'or est un cliché (il paraît qu'il devient ensuite un vrai Dr. Jerk) mais j'aime beaucoup la réactualisation de la sémiologie holmesienne en un génie médical cynique et athée. Et dans le genre du discours bio-éthique j'aime beaucoup ses théories philosophiques comme ce dialogue du premier épisode contre une rhétorique de l'euthanasie :
Rebecca Adler: I just want to die with a little dignity.
Dr. House: There's no such thing! Our bodies break down, sometimes when we're 90, sometimes before we're even born, but it always happens and there's never any dignity in it. I don't care if you can walk, see, wipe your own ass. It's always ugly - always! We can live with dignity - we can't die with it.
Add. Je conseille ce très chouette blog sur House où l'auteur médecin départage les histoires selon leur degré de fiabilité médicale. Par exemple, il ne croit pas tellement au diagnostic sur le thé dans 1x5 (l'épisode avec la Nonne) et il est surpris que House puisse autopsier si facilement le bébé dans l'épisode 1x4 à la Semmelweis sur l'épidémie nosocomiale.
Un aspect intéressant de House par rapport à Sherlock Holmes est que House admet (parfois) sa faillibilité et pratique vraiment une méthode scientifique de conjectures et réfutations alors que Holmes n'est qu'une fiction absurde où ses "raisonnements abductifs" sont souvent mal appuyés sur les faits. Une autre différence bien sûr est que Holmes cherche à résoudre un problème de droit (trouver le coupable du meurtre) alors que le but est plus intéressant chez House où il faut arrêter le meurtrier avant qu'il n'arrive à ses fins.
Une autre différence est que Gregory House, malgré toute sa condescendance, est en fait un enseignant socratique. Il se soucie vraiment de faire progresser les jeunes assistants par ses questions de "Diagnostic différentiel" alors que Holmes préfère révéler sa solution en ménageant un effet de surprise.
Publié par Phersv à 21:23 0 commentaires
Libellés : tv
Nerdvana
(j'aime tellement ce titre que je ne promets pas de ne pas le réutiliser)
J'aimerais croire l'article du Républicain Brooks sur l'émergence d'une Révolte Geek en faveur du Parti démocrate mais quand je passe du temps sur l'internet au contraire j'ai l'impression d'une masse de Geeks libertariens qui aiment des tarés comme Ron Paul ou qui croient vraiment qu'Ayn Rand aurait été une philosophe...
Si on revient à la distinction du Geek et du Nerd (le Geek a développé une connaissance ultra-spécialisée d'une contre-culture alors le Nerd est un intellectuel très scolaire), je crois que le Nerd aura plus tendance à se méfier de l'anti-intellectualisme républicain alors que le Geek pourra y succomber si cela a l'air "cool"...
Mais dans la musique Geek on peut difficilement aller plus loin que ce clip de Weezer, Pork & Beans, qui utilise plusieurs memes de Youtube.
Brooks me convainc en revanche que Vampire Weekend est très geek avec sa chanson sur les problèmes existentiels de la ponctuation du manuel d'usage oxfordien.
Publié par Phersv à 10:13 0 commentaires
samedi 24 mai 2008
Will no one rid me of this turbulent candidate?
oh, lord.
Hillary Clinton today brought up the assassination of Sen. Robert Kennedy while defending her decision to stay in the race against Barack Obama.
"My husband did not wrap up the nomination in 1992 until he won the California primary somewhere in the middle of June, right? We all remember Bobby Kennedy was assassinated in June in California. I don't understand it," she said, dismissing calls to drop out.
Elle doit vouloir dire que si l'antichrist crypto-musulman ("not as far as I know") rejoue MLK + RFK, cette année 2008 aura fini par ressembler vraiment à l'année 1968.
Publié par Phersv à 00:25 0 commentaires
Libellés : spirit of '76
vendredi 23 mai 2008
L'héritier secret
Dans le jeu de rôle Empire of Petal Throne, l'Empereur a la coutume de faire élever clandestinement ses enfants chez différentes factions de la noblesse pour arriver à une sorte d'équilibre (chaque faction a ainsi une chance de révéler un prétendant légitime qui a été éduqué dans les valeurs de ce clan).
L'actualité a l'air parfois aussi étrange que la fiction sociologique jackvancienne. Le Sultan Qaboos d'Oman n'a pas eu d'enfants (d'où sa réputation d'être le seul monarque homosexuel du Golfe) mais il aurait déjà choisi un successeur secret :
He overthrew his unpopular father, whom he had been feuding with most of his adult life. (...)
Since the Sultan has no children, he has secretly selected a heir, and given the name to a trusted aid, to be revealed when he dies. That choice may be overruled by a family council, but the Sultan is on good terms with most of his extended family and is keen to keep the dynasty going one way or another.
Cela sonne très romanesque - surtout si l'Héritier n'est pas au courant...
Oman aurait 3 millions d'habitants. Le Sultan Qaboos a un pouvoir absolu mais il a formé un Parlement et a donné en même temps le suffrage mixte en 2003.
Les Emirats arabes unis (sept princes : Abu Dhabi, Ajman, Dubai, Fujairah, Ras al-Khaimah, Sharjah, Umm al-Quwai) à côté, deux fois plus riches, en auraient 4,5 millions. Il y a un projet de suffrage des femmes pour 2010.
Le Koweït a 3 millions d'habitants. Ils viennent d'accorder le droit de vote aux femmes en 2006.
Mais le monarque le plus intéressant des Pétromonarchies du Golfe semble être le Cheikh Hamad du Qatar (moins d'un million d'habitants, le Pays le Plus Riche du Monde Par Habitant), qui a donné le droit de vote aux femmes en 1997 (second pays du coin à avoir le suffrage universel mixte avec l'Iran) et qui a créé Al Jazeera (télévision qui malgré tous ses défauts est globalement un progrès de libéralisation de l'information dans la région).
A côté, l'île de Bahrein (1 million d'habitants) a aussi un roi Hamad, qui a accordé le droit de vote aux femmes en 2002 (même si un sondage disait que 60% des femmes du Bahreïn étaient contre). Hamad du Qatar a choisi une politique très pro-américaine pendant l'invasion de l'Irak alors que Hamad de Bahreïn a été beaucoup plus distant. Il faut dire que Hamad est un roi sunnite dans un pays à majorité (55%) chiite.
L'Arabie saoudite a 27 millions d'habitants et toujours pas de suffrage des femmes.
Publié par Phersv à 22:01 0 commentaires
Libellés : l'orient compliqué
Les campagnes à la ville
Il y a déjà un genre qu'on peut parfois appeler le "Sandalpunk" (par référence au Cyberpunk), les uchronies où la civilisation antique maintient plus de continuité avec le monde moderne. Un exemple serait le roman Celestial Matters de Richard Garfinkle où la physique aristotélicienne et l'alchimie taoïste sont toutes les deux vraies et où le héros gréco-syrien Aias de la Ligue Délienne invente un vaisseau pour aller dans l'éther supralunaire et lutter contre l'Empire chinois.
ShadowRunequest (dans un futur proche, la Déesse rouge et le Chaos font revenir la Magie mais les Mostali ont mis en place un grand Réseau) ; Brave New World Tree ; Starship & SpaceMan, Myth & Magic...
Au début, chaque joueur dit quel est le But de la destinée du personnage et quel est le risque possible s'il échoue au contraire, puis il choisit deux autres personnages-joueurs comme Adjuvant et Opposant dans ce dessein (dont les joueurs sont conscients mais pas nécessairement leurs personnages).
Bhāratavarṣa pourrait utiliser cela avec le mécanisme des "Vertus" (les 4 "Purusharthas").
Exemple : Dharmasimha a comme Arc de réussir à devenir un grand guerrier plein de "Kshatra" (vertu guerrière) ou bien au contraire d'être consumé par son amour sensuel (Kāma).
Publié par Phersv à 20:21 0 commentaires
Libellés : jdr
jeudi 22 mai 2008
Jargon indispensable
Googlekamikaze =
(de Google, un moteur de recherche et 神風 un vent divin)
1 une personne qui cherche à faire en sorte qu'un homonyme apparaisse premier dans le Google Ranking à sa place.
2 Par extension, l'acte lui-même.
Exemple : C'est cette année-là qu'il a commis un Googlekamikaze pour mettre fin à son autogooglage narcissique.
Publié par Phersv à 21:09 0 commentaires
Libellés : intertubes
mercredi 21 mai 2008
Alain vs Parsifal, II
(dans son livre Penser au Moyen-Âge, Alain de Libéra réduit la littérature d'heroic fantasy à "des Parsifal anabolisés").
Dans le cadre des Conférences Pierre Abélard du samedi 24 mai 2008, sont annoncées des analyses de plusieurs ouvrages de philosophie médiévale, dont le désormais tristement célèbre Aristote au Mont Saint-Michel (Seuil, 2008) de Sylvain G. avec des interventions d'Etienne Anheim, Alain de Libera et Irène Rosier-Catach (sans doute à partir de 14h30, Université Paris IV, UFR de philosophie, salle F037 Entrée 17 rue de la Sorbonne, Escalier E, 2ème étage, à droite).
Si je n'avais pas tant de copies à corriger, j'y serais sans doute allé...
Cela n'a rien à voir mais cela me fait penser à une histoire que vient de me raconter Koronis, qui passe en ce moment des auditions pour un poste de Maître de Conférences. Koronis avait écrit il y a quelques années une recension assez sévère d'un ouvrage d'un vieux prof (qui, de l'avis général, est peu compétent mais institutionnellement puissant) et ce même prof était à présent membre de deux jurys différents de ses auditions... Koronis n'a curieusement eu aucun des deux postes.
Publié par Phersv à 22:45 0 commentaires
Margarita
Les élèves font encore des lapsus indiquant une certaine culture classique.
Selon Marx, "la religion est l'oppidum du peuple".
Spinoza disait que la volonté divine était "ignorantiæ asylum" (Ethique, I, Appendice) mais c'est une acropole de la confusion ou un aventin de la plèbe.
Décidément, cette expression me poursuit.
Publié par Phersv à 20:22 0 commentaires
Libellés : philosophie
mardi 20 mai 2008
J -167
Les sondages sur Electoral Votes m'inquiètent un peu pour les élections de Novembre prochain (oui, je sais, plus de 5 mois, 167 jours).
D'après ces chiffres du 20 mai, Obama se fait écraser par McCain en n'ayant que 242-255 Grands Electeurs contre 285-296 (pour comparer Kerry a eu 251 contre 286 pour Bush, on est donc à peu près dans les mêmes eaux que ce fiasco).
Certes, il y a encore 15 jours, ils étaient à égalité.
Clinton aurait eu de bien meilleurs résultats dans les sondages, avec en gros le score inverse : elle gagnerait l'Ohio (20) et la Floride (27) (et même la Virginie occidentale, qui n'a que 5 Grands Electeurs) qu'Obama n'arrive pas à récupérer et qui sont décisifs.
Obama a de toute façon gagné les Primaires démocrates (sauf catastrophe), il ne lui manque plus que 120 délégués sur 2000, mais l'argument selon lequel Clinton était vraiment plus éligible que lui subsiste plus que jamais (et les choses seront encore pires si les Démocrates n'arrivent pas à soigner leurs blessures). Dans le sondage, Obama réussit en revanche à l'emporter dans le Colorado (9) et l'Iowa (7) contre McCain (ce qui fait donc un total de 16, presque l'Ohio, mais cela ne suffit pas).
Publié par Phersv à 16:05 0 commentaires
Libellés : spirit of '76
Désoccultation
Une partie des médias américains plus ou moins néo-conservateurs insistent sur les croyances eschatologiques délirantes d'Ahmadinejad pour justifier un assaut qu'ils prétendent purement préventif (ou "spéculatif"). L'idée est que si Ahmadinejad croit vraiment à une apocalypse proche, la Dissuasion ne peut plus fonctionner et il faut donc passer à une Préemption.
Dans cette vidéo (c'est sur MEMRI) passée sur la télé iranienne le 5 mai 2008, Ahmadinejad explique en public que les Américains ne sont pas en Irak pour le pétrole (il dit que c'est une vue trop superficielle) mais parce qu'ils savent que l'Imam Caché va bientôt revenir.
Il ajoute que si l'Imam Caché n'était pas déjà là, le monde serait dans le Chaos (on se demande ce que cela donnerait).
Les Sunnites et les Chiites se sont divisés vers 660 entre les partisans d'Ali (3e calife assassiné, Premier Imam des Chiites) et Muawiya (fondateur de la dynastie ommeyyade) mais ensuite la majorité des Chiites (les "Duodécimains") soutient une succession d'Imams, à la fois Rois politiques et Prophètes infaillibles, seuls à pouvoir interpréter le sens de la Révélation.
Plus de deux siècles après, en 874 le Onzième Imam, Hasan al-Askari meurt et la tradition veut que son fils, le XIIe Imam, est alors dissimulé par Allah, devenant l'Imam Caché, le Mahdi Mohammed des Chiites. C'est le début de Ghaybat, l'Occultation et les Chiites duodécimains attendent depuis son Retour (Raj'a). 90% des Iraniens sont des chiites duodécimains. Les Ayatollahs ont annoncé que la République islamique n'était qu'un gouvernement provisoire en attendant le retour de l'Imam caché (de même que certains Théocrates évangélistes américains doivent croire que Bush était oint avant le second avénement du Christ).
Mais des prêtres conservateurs du Hezbollah iranien ont critiqué les propos d'Ahmadinejad, l'accusant de mêler l'Imam Caché à la gestion politique.
"If Ahmadinejad wants to say that the hidden imam is supporting the decisions of the government, it is not true," sniped Gholam Reza Mesbahi Moghadam, the spokesman of the conservative Association of Combatant Clerics.
"For sure, the hidden imam does not approve of inflation of 20 percent, the high cost of living and numerous other errors," he said, according to the Kargozaran daily.
Ali Asghari, a member of the conservative Hezbollah faction in parliament, told the president not to link the management of the country to the imam.
"Ahmadinejad would do better to worry about social problems like inflation ... and other terrestrial affairs," Etemad Melli daily quoted him as saying.
Quand le Hezbollah iranien originel vous reproche de trop faire dans le théologico-politique (comme ils le faisaient aussi contre les Taliban pashtounes sunnites), il y a du souci à se faire...
Depuis les élections législatives de 2004, les Réformistes qui avaient la majorité absolue en 1997 et en 2000 ont été en grande partie éliminés du Parlement par le Conseils des Gardiens, n'ayant plus qu'une quarantaine de sièges sur 290 au Majlis (le Parlement monocaméral de la République d'Iran).
Publié par Phersv à 13:11 0 commentaires
Libellés : actualité, l'orient compliqué, laïcité
Prix de la Xyloglossie
Dominique Paillé (porte-parole de l'UMP) est grandiose. Sur LCI (je paraphrase de mémoire) :
Journaliste : Mais l'UMP veut-elle vraiment supprimer la durée légale du travail ?
Dominique Paillé : Mais absolument pas, M. Devedjian ne parlait que de ce qui serait le mieux. Dans un monde idéal, nous n'aurions que des accords par entreprise mais il ne s'agit pas de faire cela.
Nous ne disons pas qu'il faut le faire, nous disons seulement que c'est ce qu'il faudrait faire.
Journaliste : Mais, sans langue de bois, le poste de Devedjian à la tête de l'UMP est-il menacé ?
Dominique Paillé : Mais sans langue de bois, il ne faut pas raisonner ainsi, le poste de personne n'est menacé, il s'agit simplement de penser des organigrammes performants.
Si par malheur il avait fait de la langue de bois, qu'aurait-il pu répondre sans que sa langue ne soit aussitôt dévorée par des termites ?
Publié par Phersv à 11:27 0 commentaires
Libellés : actualité
Votez Hannibal Barca !
Zuda, le site de Webcomics (appartenant à DC Comics), a un début (8 pages) de bd humoristique sur la vie du Général Hannibal Barca ("An unproven plutocrat invading a hostile land for decades to best his father's legacy, I don't see how that could go wrong!") dans un style assez proche de la bd européenne d'ailleurs.
Ils organisent une compétition entre leurs comics gratuits et Hannibal Goes to Rome est pour l'instant seulement 4e derrière une imitation de Buffy, une bd sur Roswell et je ne sais quoi. Vous pouvez voter pour le Webcomic mais cela demande de s'inscrire sur le site (non, je viens de vérifier BugMeNot n'a pas de faux comptes).
Publié par Phersv à 11:04 4 commentaires
Libellés : comics
lundi 19 mai 2008
Ḥayy l'Autodidacte
Ḥayy ibn Yaqẓān ("Vie d'Hayy "le Vivant", fils de Yaqdhan "l'Eveillé, le Vigilant") est un roman philosophique écrit au XIIe siècle par le philosophe andalou almohade Ibn Tufayl (dit "Abubacer" en latin, 1110-1185, le maître d'Averroès (1126 – 1198) qui lui demanda d'écrire son Commentaire d'Aristote).
Le roman d'Ibn Tufayl décrit l'auto-éducation d'un "Enfant sauvage" échoué sur une Île, un peu comme toute la tradition philosophique qu'on retrouvera ensuite dans l'empirisme. Cette fiction comme expérience de pensée de l'Auto-Construction n'est donc pas un mythe si moderne que les réactionnaires le prétendent... L'histoire traduite en latin puis en langues vernaculaires dès la fin du XVIIe se retrouve dans la Statue du Traité des sensations de Condillac, les Robinsonnades, en partie l'Emile de Rousseau - où Emile a quand même un Gouverneur - mais même ensuite dans l'idéalisme allemand avec la Phénoménologie de l'esprit de Hegel - où il y a aussi des ressemblances avec l'Itinerarium Mentis ad Deum de Saint Bonaventure. C'est donc un traité de psychologie ou d'épistémologie où la conscience de l'Enfant sauvage va s'éveiller progressivement, acquérir sur son Île le raisonnement avant d'accéder au savoir et à la Révélation (coranique, bien sûr).
Il y a déjà des romans grecs avec des Enfants sauvages (Daphnis et Chloé, par exemple). La structure de son apprentissage suit sept périodes de sept ans. A 7 ans, il invente son premier vêtement. A 21 ans, il dresse des animaux et invente l'élevage. La vie d'Hayy est un peu l'inverse de Robinson : Robinson trouve Vendredi, l'asservit et le convertit, Hayy rencontre finalement à 49 ans révolus un ascète Soufi Asal, qui est venu se retirer aussi sur l'Île, et c'est Asal, émanation de la Vie Sociale, qui va lui apporter une religion (censée s'accorder bien avec ses inductions empiriques). Hayy essaye d'apporter sa méthode de compatibilité entre Foi et Raison aux autres mais il est l'objet de persécution, il revient donc vivre comme ermite sur son Île, préférant alors sa vie de philosophe à la communauté des croyants, qui ont plus besoin du Prophète que lui qui a pu retrouver presque toute la vérité par sa méditation.
Il y a tout un contexte théologique en effet. Ibn Tufayl était partisan de la Philosophie (néo-)aristotélicienne comme le Persan Avicenne (980 – 1037, qui aurait écrit un roman semblable perdu.
Le roman sur Hayy avait pour cible un autre Persan, le grand sceptique religieux Al-Ghazali (1058-1111). Al-Ghazali se servait contre Avicenne de la raison pour dénoncer les limites de la Raison et l'infériorité de la Raison grecque par rapport à la Foi (même si al-Ghazali était aussi un savant influencé par des traditions grecques et pas seulement un contempteur de la métaphysique avicennienne).
Un siècle après Ibn Tufayl, le philosophe et médecin andalou Ibn al-Nafis (1213-1288) lui répondit par un roman sur le même style mais pour défendre au contraire une sorte de supériorité innée de la Révélation, La vie de Kamil.
De manière significative, le livre d'Ibn Tufayl fut traduit en latin sous le titre "Philosophus Autodidactus" et celui d'Ibn al-Nafis fut traduit "Theologus Autodidactus". Les deux Enfants sauvages servaient ainsi à étudier de manière romanesque la relation entre la Raison et la Foi.
Voir notamment Alain de Libéra, La philosophie médiévale, PUF, 1993, p. 155-161.
De Libéra commente l'introduction du roman, un traité de "Noétique" (la théorie de la partie supérieure de l'Âme, l'Intellect). Ibn Tufayl va encore plus loin que son maître Ibn Bâjjah ("Avempace", 1095-1138) dans l'exaltation de la Contemplation Intellectuelle où l'Intelligence peut refléter la Pensée de Dieu. L'isolement même d'Hayy serait une allusion à un ouvrage d'Ibn Bâjjah qui s'appelle Le Régime du Solitaire, pour défendre la Vie contemplative du Philosophe.
Publié par Phersv à 19:10 0 commentaires
Libellés : philosophie
30 Rock vs 24
30 Rock, c'est un peu l'inverse de 24.
24 est un drame écrit par des Républicains mais qui devient si parodique que l'effet peut se retourner contre la propagande de l'administration.
30 Rock est une comédie écrite par des Liberals démocrates qui devient si parodique que certains éléments peuvent presque sembler conservateurs dans la morale (Jack Donaghy a beau être une caricature du cynisme conservateur, il finit toujours par avoir le beau rôle face aux "irresponsables de gauche" qui sont toujours un peu réduits à des "bobos" inconscients et hédonistes - dans l'épisode 211 Subway Hero, Liz Lemon dit qu'elle ne regarde que le Food Network).
(Paid For by the Committee to reinvade Vietnam)
Add. oooooooooooooowwww. Je viens de voir l'épisode 2x14, Sandwich Day.
"Yikes! Did you know it's 4:30. I haven't stayed up this late since college. [Flashback; Liz playing Dungeons and Dragons alone]And behind this trap door, more orcs. That will really piss off Samir."
Liz Lemon is such a Geek she even plays D&D.
I think I am in love.
Publié par Phersv à 18:14 0 commentaires
Libellés : tv
Wodehouse RPG
Oh, ciel, il y a un jeu de rôle sur Bertie Wooster, le narrateur et personnage secondaire de Jeeves de Wodehouse ! (cf. review) Best Obscure RPG Literary License Ever.
Ca me donnerait envie de créer un A la recherche du temps perdu : Le Jeu de Rôle... Chacun essaye de devenir Artiste (avec un grand A) comme le Narrateur ou Swann et il faudrait une caractéristique "Mondanité" qui fait que vous risquez de perdre votre vie dans les salons, la vulgarité ou dans vos chagrins privés au lieu de les transformer en Oeuvre d'Art (en y pensant, cela pourrait être un jeu de cartes, avec des cartes pour baisser le niveau d'Art de l'adversaire : vous jouez un "Docteur Cottard" ou un "Madame Verdurin" contre l'adversaire et il est englué dans la vulgarité, perdant des points d'Art).
Ce jeu pourrait même battre la populaire Compétition 1972 de Résumé de Proust.
Publié par Phersv à 17:53 0 commentaires
Libellés : jdr
dimanche 18 mai 2008
Levant son front creusé par les rides antiques
Via Face Transformer, des photos de moi dans vingt ans (du moins si je me teins les cheveux et que je les ai encore, parce que le logiciel n'a pas assez grisonné la mélanine).
Publié par Phersv à 23:40 0 commentaires
Libellés : nombril
Comics de la semaine (14/05)
- Booster Gold #9
Ce n'est pas mal du tout, à condition que vous ayez suivi la Justice League International du début des années 90. Booster Gold est toujours dans le présent alternatif où il a sauvé Blue Beetle et où les conséquences ont été désastreuses, avec la victoire de Maxwell Lord et de ses OMACs. Pour lutter contre leur ancien dirigeant, ils reforment l'ancienne Justice League, avec Mr Miracle, Ice, Fire, Batman, Martian Manhunter et Dr Light II (qui est vraiment sous-utilisée depuis vingt ans).
Le problème avec les Uchronies de comics est qu'on sait bien que ce ne sont que de brèves visites dans un What If ? et que tout va être rétabli à la fin - bien qu'avec Blue Beetle il y a encore un vague espoir d'une résolution un peu plus originale. Je me demande pourquoi Booster, qui n'est certes pas le plus malin des héros, n'a pas encore saisi la futilité de ses efforts pour retconner le passé et croit encore (un peu comme Hal Jordan pendant Zero Hour) qu'il pourra "sauver tout le monde". - Green Lantern Corps #24
Oh, non, encore de la Black Mercy. C'est un exemple parfait d'une bonne trouvaille qui commence à être épuisée à force de réapparaître dans des hommages. On a déjà vu la fleur récemment dans Green Lantern #7-8 et dans All-New Atom #20. La Noire Compassion est une fleur parasite qui fait croire au porteur que tous ses rêves sont réalisés. Chaque apparition suit exactement la même structure, elle est un outil pour visualiser les regrets et frustrations du personnage, il se rend compte que quelque chose ne va pas et revient affronter la Vraie Vie. Comme le disait bien MightyGodKing :
"Black Mercy is just another case of the DC story iPod on endless repeat."
Certes, cela se justifie plus ici puisque l'ennemi est Mongul (ou plutôt Mongul II) et que la plante parasite est son modus operandi.
- Project Superpowers #3
Les héros ressuscités des années 40 se sont réfugiés à Shangri-La chez le Green Lama mais ils sont rattrapés par la dictature mondiale de Dynamic Man. Un des héros meurt déjà et on voit le retour de plusieurs personnages, le juge biblique Samson (devenu aveugle), Masquerade (nouveau nom de Miss Masque), Mister Face, V-Man, Hydro (alias HydroMan) et Pyroman (dont le nom est l'un des plus drôles ou des plus ratés des comics). Pour l'instant, j'ai toujours des doutes sur ce revival. Tous ces personnages sont peut-être dans le domaine public pour une bonne raison... On les a déjà vus dans deux réutilisations, chez AC Comics et dans l'univers ABC.
- ClandDestine #4/5
Toujours excellent. On a à la fois un retour sur le long passé du Coucou (l'immortelle qui se réincarne en divers corps a aussi une famille de Vampires !), le retour de l'albinos Griffin et ses manipulations génétiques et un voyage de Dominic et Newton avec Excalibur dans une Terre parallèle où Maximus est le roi incontesté des Inhumains. - Guardians of the Galaxy #1
La nouvelle série dérivée de Nova et Annihilation Conquest est une série spatiale de plus pour l'équipe de scénaristes britanniques Dan Abnett et Andy Lanning (DnA), connus pour avoir écrit les bd Warhammer et avoir relancé la Légion des Super-héros en 2000. L'équipe est donc composée d'un demi-dieu artificiel (Adam Warlock), d'une Kree porteuse de bracelets d'énergie de Quasar (Phyla-Vell), d'un soldat terrien (Star-Lord), deux super-assassins à la peau verte (Gamora et Drax), et deux extra-terrestres en comic relief (Rocket Raccoon et un plant de l'arbre intelligent Groot) - il faudrait ajouter la demi-déesse oracle Mantis (mais elle prétend rester en marge). Ils ont pris pour base Knowhere, la tête tranchée de Céleste "à l'extrémité de l'espace-temps" qui sert de noeud cosmique et dirigée par le chien mutant russe Kосмо (allusion à la chienne husky Лайка , apparu dans Nova #8. Ils se battent contre une secte interstellaire appelée l'Eglise de la Vérité Universelle qui adorait une version future d'Adam Warlock (Strange Tales I#178, 1975), ce qui permet aux auteurs DnA de mettre un vaisseau-cathédrale, qui est un clin d'oeil à l'univers gothique de Warhammer 40K. L'idée est d'avoir un groupe qui irait prévenir les dangers de l'univers avant même qu'ils n'aient le temps de se développer. Le suspense repose sur le fait que la pré-cognitive Mantis prédit déjà, sans le leur dire, qu'un des membres tuera et trahira l'équipe. Il serait trop évident que ce soit l'un des plus ambigus comme Gamora ou Drax, je mise donc pour l'instant sur le plus inoffensif comme Raccoon. - Secret Invasion: Captain Britain and MI 13
Cette nouvelle série (qui fait suite à la mini-série sur Pete Wisdom) relate l'invasion Skrull mais vue du Royaume-Uni. Les services spéciaux du MI: 13, Captain Britain, Black Knight et Spitfire sont aidés par un agent double Skrull qui est "bloqué" avec l'apparence de John Lennon (très grande idée graphiquement). Spitfire, qui porte en elle le sang synthétique de l'androïde Human Torch, semble aussi développer une dose de "Vampirisme". Elle avait été mordue par le Baron Blood dans les années 40 mais n'avait jamais manifesté ces effets - même si son fils est devenu le second Baron Blood. Par une étrange coïncidences, un des envahisseurs Skrulls a aussi pris l'apparence d'un Quasi-Vampire, Morbius. Le cliché sur le Royaume-Uni dans l'univers Marvel est que le lieu serait plus "magique" et les Skrulls sont là pour cette raison. Je suis curieux de voir ce que l'auteur Paul Cornell, auteur britannique d'aventures du Doctor Who, veut préparer comme réorganisation de cette région de la continuité (avec peut-être le retour des Knights of Pendragon de Dan Abnett pour Marvel UK). Il y a aussi le premier personnage britannique musulmane, l'infirmière Faiza Hussain, mais pour l'instant elle n'a pas vraiment de personnalité. - Secret Invasion: Fantastic Four #1/3
Je ne comprends pas bien pourquoi les événements de l'Invasion Skrull doivent donner de nouvelles séries au lieu de simplement se dérouler dans la série régulière, mais j'imagine que cela laisse ainsi plus de choix pour ceux qui voudraient suivre les Quatre Fantastiques sans avoir à entrer dans le cross-over. Cette courte mini-série (trois épisodes) commence très bien avec l'ambiance paranoïaque que favorisent les Envahisseurs polymorphes. C'est aussi le retour de l'une de mes personnages favoris, Lyja, la Skrull qui vécut avec Human Torch (Fantastic Four #357-386). La famille Fantastique est piégée sans Reed Richards dans la Zone Négative, ce qui est une punition poétique comme c'est Richards qui a créé la Prison 42 dans la Zone. La Chose est très réussie, il a rarement été aussi sympathique.
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Libellés : comics
That Should Go Without Saying
Le système de santé français, c'est Byzance.
(heu, Byzance, comme "c'est super-bath", hein, pas le sexe des anges ou une bureaucratie labyrinthique)
Oh, ok, Þetta er sjálfsagt, Iceland rocks, too.
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Libellés : spirit of '76
samedi 17 mai 2008
Dette, Deniers et Délai
Je ne connais rien à l'économie et j'ai donc trouvé ce dessin animé Money As Debt (site officiel avec la bibliographie) de l'artiste canadien hippie Paul Grignon assez informatif. Il étudie le lien entre financiarisation de l'économie, système monétaire fondé sur l'effet multiplicateur du crédit (Fractional Reserve Banking) et l'idée d'une croissance exponentielle non-renouvelable où la création de monnaie existe dans l'écart pour rattraper la croissance de l'endettement (d'où le besoin d'une réforme monétaire, où il évoque une nationalisation du système de crédit et une sorte de dividende universel comme revenu social garanti).
Je ne sais si la fin écologiste préconisant la Décroissance a un sens et il est dommage qu'il y ait quelques passages un peu conspirationnistes sur David Rockefeller et la Commission trilatérale (qui est devenu un des complots favoris de la Gauche radicale, aussi dénoncée par une partie de l'extrême droite). Je crois peut-être trop au holisme sur ce point ou à une causalité "systémique" diffuse mais un tel système économique peut se perpétuer sans supposer un complot de la lignée Rockefeller...
Publié par Phersv à 21:49 0 commentaires
Libellés : oikia
vendredi 16 mai 2008
Iron Man & Imperialism Metaphors
Je voulais me moquer ou décortiquer ce long exposé de Spencer Ackerman (que je croyais d'abord parodique) mais je finis (comme d'habitude avec les parodies) par être convaincu sur l'argument central sur l'Iron Man post-Vietnam.
J'aurais réduit l'alcoolisme d'Iron Man (ci-contre) à un simple substitut de son épisode cardiaque (le début de la série étant centré sur l'opposition entre le coeur et l'enveloppe de fer) mais l'idée de remplacer la faiblesse du coeur par une faiblesse de la volonté va en fait bien plus loin dans la déconstruction du héros (selon l'auteur, comme une métaphore pour le Gulliver empêtré de la République impériale). Iron Man apparaît comme finalement plus corrosif qu'un autre héros Marvel, même s'il y eut partout une politisation ambiguë. Captain America passa certes les années 70 à critiquer Nixon (prenant même le nom deleuzien de "Nomad" après le Watergate) mais il restait une idéalisation du pays, Iron Man, avec tout son matérialisme de marchand de canons, est un reflet idéologique finalement plus audacieux.
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Libellés : comics
La pente polie
Ellen DeGeneres a annoncé qu'elle allait épouser Portia Rossi (le personnage de Tina Fey dit dans le brillant 7 de la seconde saison de 30 Rock que toute femme hétéro est amoureuse d'Ellen DeGeneres). Cet interlude people est le contexte (ou la conséquence) de la décision récente de la Cour suprême de Californie. Sur Slate, le "Républicain de gauche" William Saletan (1) reprend l'argument dit de la Pente glissante contre le mariage homosexuel ("Si on accepte cette nouvelle institution, pourquoi pas n'importe quel pratique entre adultes consentants ?") mais, de manière libérale-libertaire, en acceptant la conclusion (le modus tollens des uns étant le modus ponens des autes). Il défend (ou du moins il décrit de manière neutre) donc l'acceptation sociale de la polygamie, et même de l'inceste (avec un argument génétique que je ne connaissais pas : vous auriez plus de chance d'avoir un enfant anormal en l'ayant après trente ans qu'en vous reproduisant avec un cousin immédiat ; la prohibition des grossesses tardives devrait donc être plus forte que la prohibition de l'inceste !).
La polygamie pose des problèmes moraux qui me paraissent insolubles, même en adoptant pour une fois une morale complètement libertaire.
Il y a le fait qu'elle soit presque partout où elle existe une institution dissymétrique où on ne demande jamais leur avis aux épouses (je ne parle même pas d'autres coutumes bien pires en fait comme le mariage forcé, qui est un des effets du mariage arrangé comme contrats entre familles et non pas de la polygamie).
La solution serait donc d'accepter aussi la polyandrie. Une des raisons pour expliquer la rareté de cette institution dans les sociétés humaines, même dans des sociétés de faible domination phallocrate, tient peut-être en partie du fait qu'on veuille éviter des parentés obscures ou des doutes sur les lignées familiales.
Je ne suis pas sûr que les nouvelles biotechnologies puissent légitimement répondre à tous les problèmes moraux traditionnels de l'éthique (par exemple le fait - relevé par exemple par l'homophobe Christian Vanneste - que l'homosexualité exclusive contredise une forme d'impératif catégorique de survie de l'espèce peut-il être réfuté par la fécondation in vitro ou le clonage ?), mais les tests de paternité peuvent par exemple mettre fin à ce problème "sociobiologique" de la polyandrie : on peut reconnaître et garantir la paternité même dans une telle famille.
Si la polygamie est un contrat vraiment librement accepté par toutes les parties, "en droit", il n'y aurait plus de problème moral, du point de vue de nos théories de la liberté individuelle reposant sur le consentement des contractants.
Mais en réalité, comment va-t-on évaluer que les épouses l'acceptent toutes librement ? Il faudrait qu'elles soient déjà autonomes (y compris financièrement) pour avoir une capacité réelle de refuser la nouvelle épouse (on peut supposer que s'il n'y a pas de mariage forcé, le refus serait plus facile pour la nouvelle épouse). Et même alors, il y aurait un chantage possible aux enfants et au divorce (tu dois accepter mon remariage sinon c'est toi qui me contrains à te quitter).
C'est peut-être une bonne illustration du problème inhérent à notre théorie contractualiste du consentement éclairé : nous pensons toujours que nous sommes libres dans les termes du contrats mais nous ne pouvons pas toujours établir les contraintes (de même que l'autorisation de l'euthanasie pourrait conduire à une norme d'obligation pour le médecin, malgré la clause de conscience).
- Note (1) : Atrios aime le surnommer Lord Saletan (bien qu'il soit Texan et pas du tout britannique) à cause de son arrogance hautaine et peut-être de certains textes qui semblaient prendre au sérieux des liens entre race et QI -ce qui le conduisait à défendre moralement le métissage non comme un cliché multiculturel mais comme une sorte de plan eugéniste - Gladwell s'est moqué de lui à ce sujet.
Publié par Phersv à 18:45 0 commentaires
jeudi 15 mai 2008
Auratische Erfahrung
Cette peinture à huile assez moche de Mel Ramos, The Green Lantern (1962) vient de se vendre pour 600,000$ chez Bonhams.
Si ça se trouve, l'un de mes artistes favoris, Gil Kane, qui est vraisemblablement plagié ici [à moins que ce soit Mike Sekowsky sur Justice League of America ? je n'ai pas retrouvé le modèle en miroir de cette toile], eut du mal à joindre les deux bouts...
Pour une fois, je serais d'accord avec spiegelman :
In 1990, as a comment on High & Low, a show at MoMA, Art Spiegelman contributed a page of cartoons to Artforum. In the first frame the ‘thinks’ bubble attached to a Lichtenstein-like blonde who has lost half her face – the skull shows through – reads: ‘Oh Roy, your dead high art is built on dead low art!. . . The real political, sexual and formal energy in living popular culture passes you by. Maybe that’s (sob) why you’re championed by museums!’
Add.
Il y a pire encore : cette horrible statue de Manga (un machin de grande taille par un escroc du pop art otaku, Murakami) vendue pour quinze millions de dollars. Je crois que je vais être malade.
Add. 2
Rien à voir, mais ce nouveau buste de Jules César trouvé près d'Arles (Arelate) et qui pourrait dater du vivant du Consul me fait un peu penser à George Bush. Je n'aurais pas imaginé qu'ils aient quoi que ce soit en commun (à part l'impérialisme & une famille de riches patriciens démagogues).
Publié par Phersv à 20:44 0 commentaires
Libellés : comics
mardi 13 mai 2008
Reactionary wind-bag
Je me demande pourquoi cette vieille canaille de Gadamer jouit toujours d'une plus grande indulgence que son maître Heidegger chez les herméneutes continentaux (alors que j'aurais tendance à trouver Gadamer encore pire de vacuité en fait). Gadamer est né en 1900, dix ans après Heidegger, et il n'a jamais eu la carte du Parti nazi mais il fut très loin d'être un opposant.
C'est pourquoi ça me fait plaisir de lire ce texte de Raymond Geuss, sur des souvenirs sur le pragmatiste Richard Rorty, mort l'été dernier.
Dick [Rorty] happened to mention that he had just finished reading Gadamer's Truth and Method. My heart sank at this news because the way he reported it seemed to me to indicate, correctly as it turned out, that he had been positively impressed by this book. I had a premonition, which also turned out to be correct, that it would not be possible for me to disabuse him of his admiration for the work of a man, whom I knew rather well as a former colleague at Heidelberg and whom I held to be a reactionary, distended wind-bag.
Over the years, I did my best to set Dick right about Gadamer, even resorting to the rather low blow of describing to him the talk Gadamer had given at the German Embassy in occupied Paris in 1942, in which Gadamer discussed the positive role Herder could play in sweeping away the remnants of such corrupt and degenerate phenomena as individualism, liberalism, and democracy from the New Europe arising under National Socialism.
Cela dit, personne n'est parfait, Geuss aime bien Adorno, qui doit être quand même ce qu'on fait de plus obscur et prétentieux dans l'Ecole de Francfort.
Publié par Phersv à 22:19 0 commentaires
Libellés : philosophie
La vie des réacs
Je trouve assez curieux que Besancenot et ses amis changent la Ligue Communiste-Révolutionnaire en "Nouveau Parti Anti-libéral" (ou "Anti-néo-libéral" ou "Anti-capitaliste"). C'est un signe de dégénérescence avouée quand ils n'arrivent plus qu'à se définir uniquement négativement comme "pour ce qui est contre et contre ce qui est pour", pour couvrir les dissensions internes et l'absence de substitut. Le communisme est bien sûr moins vendeur mais il avait l'avantage de sembler ne pas se réduire à l'abolition de la propriété privée ; l'appropriation collective des moyens de production sonne déjà bien plus "positivement" dans l'expression.
Même un terme aussi étrange que "Parti conservateur", "Parti conservateur progressiste" (le nom canadien) ou "Parti révolutionnaire institutionnel" (Mexique) sonne finalement moins vague que "Parti anti-système économique actuel".
Cet article de l'historien des idées Mark Lilla sur le néo-conservatisme veut modifier le concept de "réactionnaire" en dehors de la Statique politique "conservatisme/progressisme" et il classe les mouvements altermondialistes ("anti-globalisation") dans les "réactionnaires de gauche", différents en ce cas des "nouveaux réactionnaires ex-de gauche" (néo-conservateurs). Mais on risque alors de brouiller l'idée puisque toute thèse devient la "réaction" face à une autre.
Un nouveau critère intéressant est l'opposition du concept et de la vie, du système et de l'expérience individuelle :
Ev'ry boy and ev'ry gal may be born a liberal or conservative, but reactionaries are made, not born. They are made by events. Liberals and conservatives appeal to ideas and principles; reactionaries prefer conversion stories. The neoconservative tropes are highly codified: you begin with a liberal Saul, minding his own business but increasingly uncomfortable with the world surrounding him, and then suddenly something gives way. An article in The New York Times, a rancorous faculty meeting, an exhibition at the Guggenheim, a PG-13 movie that deserves an X, a U.N. resolution -- something makes him snap.
After that, things get easier for our new friend Paul. He discovers others who share his frustration, and who also provide a narrative explaining how things got the way they are. We once were found and now are lost -- but now have eyes to see. Things start to make sense.
As they do, the reactionary discovers that he has two existential options. Either he can withdraw from contemporary society into bittersweet nostalgia for life before the cataclysm, while disdaining those who refuse to recognize what has happened (think Chateaubriand and The New Criterion). Or he can nurse eschatological dreams of a counter-revolution that will reset the clock, and work to bring it about through cadre recruitment, solidarity, purges, cynical alliances, and the instrumentalization of ideas (think Charles Maurras and Commentary).
Cela décrit très bien l'évolution paranoïaque de certains de nos intellectuels. Cette idée d'un récit originel de la Conversion du regard explique bien les propos obsessionnels de ceux qui ne cessent de parler d'un Evénement ou d'une référence particulière (par exemple, un présentateur de radio du samedi matin bien connu et son néo-conservatisme sorti de l'Atlantis perdue de la Mitteleuropa).
Par la suite, cette ironie sur l'Expérience autobiographique se retourne et Lilla raconte en partie comment il a lui-même flirté avec ce "néo-conservatisme" pendant les années 80 avant d'avoir lui aussi une "réaction" (ce qui en ferait un "réactionnaire progressiste" aussi).
Publié par Phersv à 15:06 0 commentaires