Pourquoi les succès de la littérature enfantine sont-ils si mauvais en ce moment - à part peut-être Pullman et les premiers Lemony Snicket ?
Je suis déjà allergique à Harry Potter (malgré l'indénibale complexité de cet univers) mais cette série Twilight (traduite Fascination) de Stephenie Meyer (dont le 4e et dernier volume s'est vendu à 1 300 000 exemplaires le jour de sa sortie aux USA) a l'air encore pire.
C'est en gros du Ann Rice pour pré-adolescentes et Américaines du Midwest qui doivent aimer Left Behind, c'est-à-dire tout le voyeurisme masturbatoire d'Ann Rice mais en plus hypocrite, et avec moins de fétichisme des homosexuels et plus d'eau de rose pris pour du romantisme byronien, Lestat + Dawson's Creek.
C'est écrit par une Mormone - les sectateurs des Dieux extra-terrestres sont souvent surreprésentés en sf, peut-être à cause de l'infâme Orson Scott Card - et c'est une parabole de 72 tonnes sur l'Abstinence et la Chasteté avant le mariage.
La lycéenne Bella tombe amoureuse du beau ténébreux Edward, un "jeune" Vampire à l'air adolescent (bien que centenaire) qui essaye de lutter contre sa pulsion de boire du sang et ne s'attaque plus aux humains (il va encore au lycée alors qu'il a 105 ans ??). Il la fuit, se voit comme un monstre parce qu'il veut la dévorer. Elle est si attirée qu'elle lui demande de la vampiriser mais il refuse, disant qu'ils doivent attendre le mariage. Puis ils inversent leurs positions. Finalement, après bien des luttes contre des loups-garous et des vampires normaux, ils se marient au dernier volume et consomment enfin leur frustrante relation hematophile (la nuit de noces est certes aussi sanglante que prévue) et {SPOILER} deviennent ensuite de Gentils Vampires végétariens pour l'éternité avec leur fille vampire.
Je croyais que ces métaphores sexuelles du Vampire étaient déjà épuisées depuis longtemps mais le succès des Vampires m'a toujours paru incompréhensible.
On Writer’s Block: Part 2: What I Do About Writer’s Block
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We use the term “writer’s block” to describe our inability to deal with the
emotions we feel when we face a blank page or a problem with the work that
does...
Il y a 5 heures
6 commentaires:
Quoi ? Ender serait en fait Hitler ?
Sinon le roman sur les vampires ressemble énormément à Buffy et son petit copain Angel, comme quoi...
C'est peut-être du Godwin trop aisé (et on ne le fera pas si Card n'avait préconisé récemment un soulèvement et un coup d'Etat contre le mariage homosexuel) mais il y a un argument pour dire qu'Ender est au moins une tentative de justifier par une morale kantienne de la Bonne volonté des actes répréhensible.
Mais je crois qu'Ender Wiggins (qui va d'ailleurs être adapté chez Marvel) tient plus d'un Holden Caulfield que d'Hitler, comme héros du geek qui aime voir un jeune surdoué se faire opprimer et ensuite se défouler dans un génocide.
Zut, oui, j'allais chercher Ann Rice, mais Buffy est proche en fait (sauf que Bella est plus une victime que la Tueuse, et que la relation est plus fondée sur la frustration que le sexe torride avec Spike).
Je ne conais pas Holden Caufield, et j'ai lu Ender il y a bien 10 ans, mais il me semble bien que l'une des clés de l'histoire est qu' Ender croit que tout est un jeu - d'où le titre d'ailleurs; il me semble qu'Ender est d'ailleurs écrasé de culpabilité une fois qu'il comprend qu'il a réellement exterminé les insectes (je ne sais plus comment ils s'appellent). Or not ? Le parallèle avec l'extermination des Juifs me paraît un peu lointain. En tous cas, je suis d'accord pour dire que Card est odieux; mais autant ses derniers romans sont vraiment écoeurants, autant ses romans plus anciens se lisent bien si on aime le style messianique mormon (!).
Sur Philip Pullman, je n'ai lu que la trilogie "His Dark Materials, qui part complètement en sucette au milieu du deuxième tome ; c'est certainement bien moins bon qu'Harry Potter à mon avis (pourquoi cet avis si négatif ?).
Oui, Pullman est lourd dans son message idéologique anti-religieux, mais il y a quand même pas mal d'idées (pas toujours bien maîtrisées).
Je n'ai pas persisté dans Harry Potter très loin, peut-être par haine des "récits de pensionnat", je suis donc de mauvaise foi.
Harry lui-même a un gros défaut à mes yeux, assez habituel en fantasy : il me semble réussir uniquement par ce qu'il est de manière innée (ou par l'affection des autres) et non par ce qu'il fait, par une astuce, une compétence ou des qualités personnelles.
Ce thème de l'innéité est certes nuancé ensuite avec quelques personnages sympathiques d'origine "muggles" qui ont un peu plus de mérite que l'aristocratie.
Cela dit, j'admire le fait que Rowlings ait créé un début d'univers, des généalogies, un jargon, les différents Collèges. Ce n'est pas encore une cosmogonie entière mais c'est rare dans un livre pour enfants. Potter est à mon avis moins drôle que le Hobbit mais quand même supérieur à Narnia, qui n'a pour ainsi dire qu'un background en carton-pâte.
Il y a une dernière raison pour laquelle je ne l'aime pas, c'est qu'il me semblait une resucée d'un roman, L'Enfant contre la Nuit (The Dark Is Rising, 1973, de Susan Cooper. Un jeune orphelin Will Stanton dans notre monde contemporain découvre à 11 ans qu'il est en fait l'héritier d'une famille de magiciens. Ce n'était déjà pas très original à l'époque de Susan Cooper, vingt ans avant Rowlings...
Moi je trouve aussi que la comparaison Ender/HItler est un peu tirée par les cheveux.
Et c'est vrai que Card est vraiment capable du meilleur comme du pire dans ses séries.
Pour les bouquins dans le genre d'Harry Potter, il y a "l'ile du Crane" et "Maudit Graal" de Anthony Horowitz qui sont très sympas. Antérieurs à Harry Potter, on peut y trouver par mal de ressemblances.
Effectivement, ce cycle de Grooshan Grange (1988, L'île du crâne, 1991, dix ans avant Potter) d'Anthony Horowitz a l'air encore plus similaire à Henri Potier, avec cet internat étrange dans un château où est envoyé le jeune sorcier David Eliot.
Harry Potter est aussi le nom d'un jeune homme qui découvre un monde fantastique dans le film Troll (1986).
Il ressemble beaucoup à Tim Hunter dans la bd de Neil Gaiman Books of Magic, 1990. C'est un jeune orphelin de mère qui est destiné à devenir un puissant apprenti sorcier et qui possède un Hibou comme familier.
Aucune de ces sources ne montre un plagiat mais plutôt que les idées de Rowlings étaient vraiment déjà dans l'air en fantasy.
Je ne me souviens pas de parallèle pour le gouvernement du Ministère de la Magie en revanche.
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