dimanche 31 août 2008

La Férule et le Goupillon



Non seulement on détruit la Séparation des Eglises et de l'Etat, mais c'est pour mieux instituer une nouvelle Séparation, entre l'Ecole comme entreprise et l'Etat. Voir sur Bakchich des extraits de Main basse sur l'école publique d'Eddy Khaldi et Muriel Fitoussi.

Comme Le Monde rend vite ses archives payantes, voilà le copié -collé de l'article de l'article de Caroline Fourest (de Pro-Choix)sur l'école publique de jeudi 28 août (voir aussi la revue de presse du - très stupidement nommé - "CRAP").

On achève bien l'école publique, par Caroline Fourest

Les partisans de l'école privée peuvent se réjouir. Tous ceux qui préfèrent la séparation de l'école et de l'Etat à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, qu'ils soient ultracatholiques ou ultralibéraux, ou ultra-les deux, peuvent savourer leur victoire. La guerre scolaire est presque terminée. Et ils ont gagné.

Le ver était dans le fruit depuis l'accommodement Debré de 1959, lorsque l'Etat a permis à l'école privée d'avoir le beurre et l'argent du beurre : le pouvoir de concurrencer l'école publique par la sélection et le soutien financier de l'Etat pour le faire. L'avancée de la démocratisation scolaire a rendu cette concurrence de plus en plus déloyale. Avec un objectif de 80 % au bac, des enfants venant de milieux sociaux défavorisés et des classes surchargées, l'école publique s'est mise à ramer. Pour sauver le niveau, il aurait fallu augmenter le taux d'encadrement et faire baisser le nombre d'élèves par classe. Notamment dans les ZEP. Mais les budgets n'ont pas été à la hauteur des promesses. Au lieu de concentrer ses moyens au service de l'école publique, l'Etat a gaspillé sa marge de manoeuvre en augmentant les crédits alloués à l'école privée. Les vannes sont grandes ouvertes depuis 2004, date à laquelle les collectivités locales ont obtenu le droit de financer sans limites les établissements privés. Les régions de gauche ne sont pas en reste. Alors qu'il existe toujours plus de 500 communes sans école publique, l'Etat et les collectivités financent quasiment à parité la scolarisation d'un élève dans le privé et dans le public. Cela s'appelle déshabiller le public pour mieux habiller le privé.

Pendant ce temps, l'école publique coule. Loin de lui porter secours, l'actuel gouvernement instrumentalise certaines critiques constructives pour en faire le procès idéologique, ce qui semble justifier de la regarder se noyer. L'Etat pourrait profiter du tassement de certaines classes d'âge pour faire baisser le nombre d'élèves par classe, mais il préfère baisser le nombre de professeurs. Résultat, les classes resteront surchargées. Notamment dans les quartiers populaires, où les proviseurs disent pourtant manquer de personnel encadrant. En guise de réponse, le "plan banlieue" prévoit de financer la création de 50 classes confiées à l'école privée, essentiellement catholique. "Jamais l'Etat n'avait autant organisé la concurrence de son propre service public", commente Eddy Khaldi, syndicaliste et enseignant. Il s'apprête à publier un livre qui devrait agiter la rentrée, Main basse sur l'école publique, cosigné avec Muriel Fitoussi (Demopolis). Fouillé et documenté, il retrace de façon parfois glaçante la montée en puissance du lobbying en faveur de l'école privée ; lequel est parvenu à placer des alliés au plus haut niveau des rectorats, de l'Etat, et même de l'éducation nationale, grâce à des réseaux comme Enseignement et liberté, Créateurs d'écoles ou SOS Education. A l'image de deux directeurs de cabinet du ministre de l'éducation nationale sous Edouard Balladur, Guy Bourgeois et Xavier Darcos.

Conformément à la stratégie définie par Créateurs d'école, dont il fut l'un des membres fondateurs, l'actuel ministre de l'éducation nationale ne veut pas de guerre frontale avec l'école publique, mais une "révolution de velours". Juste assez de velours pour éviter une contre-offensive syndicale. Et ce qu'il faut de détermination pour faire avancer sa révolution, ou plutôt sa contre-révolution. Les grèves ne devraient plus être un problème grâce au service minimum, mis en place après un sondage privé décrétant que les Français y sont plutôt favorables... Une enquête opportunément commandée et financée par SOS Education. Avec ce joker, le ministre a les coudées libres. Mais, de toute façon, le plus dur est fait : la suppression de 11 000 postes de professeur dès cette année, 44 000 en quatre ans si ça continue à ce rythme, l'autonomisation des universités, la multiplication des partenariats privé-public, la déréglementation de la carte scolaire... Tout est passé comme une lettre à la poste. Y compris cette confidence d'Emmanuelle Mignon, conseillère du président de la République, rapportée par un journaliste en 2004 : "Je suis pour une privatisation totale de l'éducation nationale." Pourquoi se gêner ?

Dans les cénacles de l'école privée, on prépare déjà la suite : le "chèque éducation", grâce auquel chaque élève recevra directement l'aide de l'Etat pour choisir de s'inscrire dans le privé ou dans le public. Une idée empruntée au modèle anglo-saxon, qui a fait les beaux jours des écoles privées religieuses. Est-ce bien rassurant pour la cohésion sociale et le vivre-ensemble ? Jusqu'ici, l'école confessionnelle sous contrat donne le sentiment de vouloir privilégier l'enseignement au prosélytisme. Mais les temps changent. L'Eglise, qui confie de plus en plus ses missions éducatives à des courants comme l'Opus Dei ou la Légion du christ, milite pour accentuer le "caractère propre", c'est-à-dire le caractère catholique, de ses écoles. Les autres religions ne sont pas en reste. A quoi ressemblera le vivre-ensemble quand un nombre grandissant d'élèves français aura fait ses classes dans des écoles tenues par l'Opus Dei, les Frères musulmans ou les loubavitchs ? C'est à cela que devraient penser ceux qui, à droite comme à gauche, dénoncent volontiers le repli communautaire, mais n'ont aucun courage quand il s'agit de gouverner. Au mépris de cette évidence : l'Etat n'a pas les moyens de favoriser la privatisation et la confessionnalisation de l'enseignement au détriment de son école. "

Caroline Fourest




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Voir aussi l'article assez proche dans Charlie-Hedbo #845 p. 2-3 d'Agathe André "Une blouse pour l'élève, une soutane pour l'instit", dont voici quelques extraits :

"Parmi les nouveaux recteurs, on trouve d'anciens secrétaires du Club de l'Horloge, une antichambre d'extrême droite fondée en 1974. Et surtout Maurice Quénet, Dominique Antoine et Xavier Darcos, devenus respectivement en mai 2007 recteur de l'Académie de Paris, conseiller en charge de l'éducation à l'Elysée et ministre de l'Education furent les membres actifs des Créateurs d'école, un think tank ultraréac créé en 1992, dont le programme était déjà de partir à l'assaut de l'Education nationale, "de faire sauter les verrous du service public pour libérer l'enseignement". Mais en douceur par "la mise en place progressive de système dérogatoire".

Une nébuleuse d'organisations est partie en guerre comme l'ALEPS - Association pour la liberté économique et le progrès social - une filiale du Medef ; les cinglés de SOS éducation, dont le président Vincent Laarman est l'un des correspondant de l'association américaine Alliance for the Separation of School & State, les culs-bénits de l'AES, l'Académie d'éducation et d'études sociales qui vient d'inonder les collèges d'ouvrages créationnistes et homophobes. Et les fondamentalistes de l'OIDEL, Organisation internationale pour le développement de la liberté d’enseignement, une ONG reconnue d'intérêt public émanant de l'Opus Dei.

Autant d'officines qui visent purement et simplement le démantèlement, la privatisation et la confessionnalisation de l'école publique."

(le nom de l'association des "culs-bénits" A.S.S.S. me paraît presque plus réussi encore que le C.R.A.P. de l'autre bord ci-dessus)


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En passant, cet article de la chroniqueuse anti-pédagogiste Natacha Polony dans l'hebdo de la Pensée Unique Anti-Pensée Unique Marianne #593(30 août) p. 23 - même si elle peut avoir raison sur le fond de son attaque, je n'en sais rien - me paraît absurde dans la forme de l'argument à la fin :

"Depuis vingt ans, leurs idées dominent ; depuis vingt ans leurs méthodes sont appliquées, en vertu de la loi d'orientation sur l'école. Mais cela ne leur suffit pas. Les jeunes professeurs sont fortement incités par des inspecteurs zélés à adopter des démarches inductives où l'élève tâtonne sans que le maître lui délivre les connaissances. Mais ça n'est pas assez. Les dégâts sont visibles, nul ne peut plus les nier : chaque année, la France perd une place dans les enquêtes internationales sur le niveau des élèves ; chaque année, le nombre d'élèves en « insécurité linguistique » (jolie expression pour dire qu'ils ne maîtrisent pas leur propre langue) augmente.

Pour autant, cette minorité active surnommée les « pédagogistes » et composée de chercheurs en sciences de l'éducation, de formateurs et de membres des principaux syndicats enseignants n'a pas l'intention de céder un pouce de terrain, et surtout pas devant Xavier Darcos qui prétend mettre fin aux errances de l'école primaire. La pétition « Projet de programmes de l'école primaire : copie à revoir ! » regroupe les ténors habituels, notamment Philippe Joutard, ancien recteur et coauteur des précédents programmes, que la position de juge et partie ne dérange pas."


Qu'un spécialiste (qui se fourvoie peut-être complètement) appelle à défendre des théories, modèles et pratiques qui lui semblent valides ne me semble pas une faute morale comme elle l'insinue par un sophisme étrange. C'est même la moindre des choses dans un débat démocratique. Ou alors il faudrait renvoyer exactement le même argument aux sectateurs anti-pédagogistes qui sont à présent au pouvoir autour de M. Xavier Darcos. Il est de bonne guerre que des doctrinaires se querellent sur leurs sectes par voie de pétitions, même quand ils ont une charge à responsabilité de fonctionnaires, qu'ils soient recteurs ou ministres. Mais les anti-pédagogistes n'ont pas le monopole du dogmatisme.

A.D.D. about Settings



  • J'ai une centaine de jeux de rôles mais n'en ai testé qu'une douzaine au maximum. J'aime bien les projets comme 36 Games où il fait des one-shots de ses jeux inutilisés.

    Il y avait un site français semblable intitulé "Défis" ou "Challenges" ou quelque chose dans le genre, où les membres d'un Club de jeu de rôle prenaient un jeu au hasard dans leur ludothèque, avec des limites de temps de préparation. Je n'arrive pas à le retrouver - je serais reconnaissant si quelqu'un se souvient de l'URL, Google ne m'aide pas sur cette histoire.

    ADD
    (25 / 01 / 2009) : Voilà l'adresse du Club des Défis, club de Charleroi. Plus réactualisé, hélas.

  • J'ai lu le nouveau Hunter: the Vigil Quickstart and Free Rules.

    Hunter: the Reckoning (1999) était le jeu de l'ancien Monde des Ténèbres où des Humains étaient investis par des forces surnaturelles (les "Messagers" qu'on pouvait interpréter comme des Anges) pour lutter contre les Vampires, les Zombies et autres Monstres.

    L'ancien Hunter: the Reckoning (en français "Exterminateur" !) avait 7 "Credo" (types de croyances des personnages qui décidaient de leurs pouvoirs) : les Innocents (peuvent se cacher et dévoiler la vérité), les Martyrs (peut se faire souffrir pour se renforcer ou soigner les autres), les Rédempteurs (tentent d'influencer les autres), les Visionnaires (les devins), les Défenseurs, les Juges et les Vengeurs.

    Le nouvel Hunter: The Vigil propose 6 organisations locales et 6 complots. L'Abbaye d'Ashwood est une sorte de club décadent comme le Hellfire Club. La Longue Nuit est une organisation de Chasseurs chrétiens. Les Loyalistes de Thulé doivent être une organisation païenne plus occulte. Le Réseau 0 tente de révéler l'existence des monstres dans les médias. Null Mysteriis cherche en fait à réduire ces monsres à une explication rationaliste [ce que je ne comprends pas très bien comme le paranormal est réel dans cet univers]. L'Union est une organisation américaine d'ouvriers.
    Les 6 Complots de plus grande envergure sont Aegis kai Doru (collectionneurs d'armes et reliques), les Ascendants (société secrète d'origine égyptienne), le Groupe Chiron (un cartel de corporations), les Lucifuges (des enfants d'un ange déchu qui luttent contre les monstres), le Malleus Maleficarum (les Chasseurs de l'Eglise), la Task Force Valkyrie (organisation gouvernementale). Le scénario ajoute une "Unité spécialisée" de la Police qui est au courant de l'existence des Monstres.

    On remarque aussitôt une énorme différence. L'ancienne version H:tR a des excentriques isolés, dont le seul point commun est d'avoir été inspirés par des Anges, alors que la nouvelle (H:tV) a même des organisations gouvernementales en plus de la traditionnelle Inquisition. C'est presque une inversion d'ambiance entre David Vincent et les Men In Black. Je n'ai jamais aimé les Anges de la première version mais l'Inquisition ou le FBI des X-Files ne m'attire pas plus.

  • Je culpabilise souvent de ne pas pratiquer de jeux de rôle français.

    Il y a une part de snobisme : j'ai appris le jeu de rôle et l'anglais en même temps dans Runequest et les jeux français me paraissent toujours (malgré moi) être des "reflets" de ces jeux anglophones, comme si j'associais toujours la lecture de jeux à cette langue (ce pourquoi j'ai du mal à lire des traductions). Les jeux français ont d'indéniables qualités et pourtant ils me laissent souvent froid comme si je voyais trop bien les "fils" ou les allusions.

    En dehors de Légendes celtiques et MEGA, je crois même n'avoir jamais vraiment approfondi un jeu français, juste fait quelques essais avec Empire Galactique, Rêve de Dragon ou l'Ultime Epreuve. J'ai raté tous les succès de Multisim des années 90 comme Nephilim, Guildes ou Agone (même si j'ai été joueur dans une campagne d'Abyme en ce moment).

    Depuis quelques années, dans un essai volontariste de "patriotisme ludique", j'ai essayé de compenser un peu ce retard et ai acheté Capharnaüm, Cirkus, Ecryme, Essentia, Humanydyne, INS, Miles Christi, Nephilim, Polaris, Prophecy, Qin (et tous ses suppléments !), Shaan, Te Deum Pour un Massacre (on m'a aussi offert le jeu Lanfeust, qui utilise une version simplifiée du système dK).

    La gamme fermée de Qin s'est terminée (mais un autre jeu chinois à une autre période s'annonce) et Capharnaüm semble connaître quelques difficultés, malgré sa beauté.

    En ce moment, je suis hésitant entre plusieurs nouveaux produits.

    J'ai Polaris 2nde édition (Halloween Concept, 1998) et Black Books vient de sortir cet été 2008 une 3e édition (voir les quelques critiques sur le GROG, plutôt positives, si ce n'est qu'ils trouvent que les règles un peu techniques n'ont toujours pas été assez simplifiées).

    Polaris (sans doute nommé à cause des missiles mer-sol tirés par des sous-marins) est un monde post-apocalyptique à l'atmosphère inspirée du film Abyss. Les eaux ont monté, l'air libre est devenu irrespirable et sans couche d'ozone pour arrêter les ultraviolets. L'humanité s'est réfugiée depuis des siècles sous la mer et on a même manipulé génétiquement certains humains pour qu'ils soient mieux adaptés à la vie aquatique. C'est un jeu de SF mais où les profondeurs marines remplacent l'Espace et le vide intersidéral.



    Depuis deux cents ans, une organisation appelée le Culte du Trident (dont la base Equinoxe est au sud de l'Islande) tente de pacifier les relations entre les empires des abysses, grâce à l'Effet Polaris, une sorte de "Psionique". Les grandes puissances en plus du Trident sont l'Hégémonie (Amérique du Nord), la Ligue Rouge (Amérique du Sud), la République coralienne (Océanie, qui vit en osmose avec du corail télépathe) et l'Union méditerranéenne.

    Tout cela a l'air assez séduisant, même si je crains que ce ne soit encore un jeu de SF où le "hardware" (armes, scaphandres et bathyscaphes) finisse par étouffer autre chose (c'est ce qui me bloque toujours dans la science-fiction d'ailleurs).

  • Il y a aussi un début d'invasion espagnole (après la brève invasion allemande que fut le succès de Das Schwarze Auge et l'invasion britannique avec Warhammer).

    Il y eut d'abord le jeu sur la sorcellerie médiévale Aquelarre de Ricard Ibáñez Ortí traduit en 2003 (qui me semblait faire double emploi avec Ars Magica).

    On parle beaucoup à présent d'un nouveau jeu castillan épique-mangaesque (dans le style des jeux sur console comme Final Fantasy VI), Anima: Beyond Fantasy (2005) de Carlos García Aparicio.

    Anima a l'air très beau malgré toute mon allergie au style manga d'Exalted. Voir le site officiel et le blog français.

    Le monde un peu steampunk de Gaïa semble bien développé (même si je me méfie de races qui comptent des catgirls / nekomimi de mangas, appelés ici les "Daimahs"), mais les règles (avec une prolifération de règles spéciales non-systématisées comme dans les jeux de rôle FGU des années 70) semblent beaucoup trop lourdes. Ce n'est pas seulement le fait que le système ajoutent des classes et des tableaux dignes de Rolemaster mais aussi le fait qu'il y ait plusieurs types de règles qui le rendent inutilement complexe.



    Le jeu (un peu comme Capharnaüm ou Scion) ne me séduit en réalité quasiment que pour des raisons graphiques, ici les illustrations en quadrichromie surtout dans le supplément Gaia : Más Allá de los Sueños qui vient d'être traduit.

    On annonce aussi l'arrivée d'un jeu colombien (!) mais écrit en anglais, Eoris: Visions of Essence. Ce serait graphiquement l'un des plus beaux jeux (même si je trouve ce style par ordinateur trop figé), depuis Jorune et ses gravures par Miles Teves.

  • Il y a certains mondes de jeu de rôle qui sont trop originaux ou atypiques pour qu'on puisse isoler facilement des éléments pour les voler. Tékumel par exemple me semble être un tout organique : si vous retirez des éléments pour votre campagne, ils perdent aussitôt un peu de leur cachet.

    Au contraire, des mondes plus "génériques" comme ceux de D&D par exemple sont plus modulables. Il y a un risque de bouillon de synthèse un peu indigeste mais j'aimerais parfois composer mon monde "optimal" par patchwork en volant des éléments de divers mondes.

    Greyhawk : L'histoire un peu complexe des Suels, des Cataclysmes jumeaux et de Dark Gate (la cité construite dans la porte du Tunnel de Slerotin).

    Forgotten Realms : Candlekeep (le Chateau-Suif, bibliothèque), le fait que les années récentes sont bien développées, la Wild Magic et utiliser la Spellplague comme source de pouvoirs & mutations.

    Mystara : la magiocratie de Glantri (en ajoutant Alphatia, mais aussi Halrua ou Netheril), le réseau de Marchands-Magiciens (même si Eberron a fait cela mieux), la Terre creuse comme "voyage dans le temps".

    DragonLance : Un Cataclysme récent pour que les joueurs puissent explorer le passé sans avoir à apprendre dès le début trop d'histoire, des races un peu plus systématisées (mais pas assez), une magie plus organiséeen Grands Ordres, un Empire du Bien qui fut tout aussi destructeur que les forces du mal.

    Planescape : les factions originales qui dépassent les questions morales d'alignement (par exemple les Hédonistes, les Athées, etc).

    Terres balafrées : Hollowfaust, la cité des Nécromanciens, le fait que le Panthéon a été systématisé dans l'opposition Dieux/Titans.

    Ghostwalk : L'idée d'une cité des fantômes est très cool. Réfléchir pour la distinguer mieux d'une cité de nécromanciens.

    Eberron : je n'aime pas les Pulps, mais l'idée de "Corporations" me paraît intéressante à importer en fantasy (de même qu'un peu de technomagie). En revanche, je redoute un peu l'idée d'un ancien Empire unique morcelé, même si cela contribue à donner un peu d'unité.

    Oathbound : la Métropole gigantesque de Pénitence avec ses kilomètres de ruines superposées est une idée grandiose à voler (même si le problème de l'alimentation paraît assez insoluble dans une zone aussi urbanisée). Voir aussi le monde des Maîtres-Cartographes.

    Warlords of the Accordlands : Le fait que les Elfes - qui ont perdu leur longévité et craignent la mort - soient associés à la manipulaton de l'Organique et non pas à la nature. On retrouve une idée assez proche dans le monde de Morningstar dans une version plus positive (les Elfes manipulent les chairs mais c'est pour lutter contre la Non-Vie et réparer le monde.

    Empire of Diamond Throne : les races définies par des rapports de loyauté/émulation/admiration et non pas seulement amitié/hostilité comme d'habitude : les Géants se considèrent comme "responsables" vis-à-vis des autres, les Sibeccais comme "redevables" vis-à-vis des Géants.

    Earthdawn : Le Cataclysme (mais sans doute sans les Horreurs, qui sont trop manichéennes et qui semblent trop être un cycle naturel inévitable, il serait mieux qu'elles soient issues d'une faute ou d'un marché "diabolique"). L'idée de reprendre une carte terrienne peut être plus facile pour le joueur (à condition de bien préciser qu'on n'est pas dans le "passé" préhistorique de la Terre pour éviter certains anachronismes).

    Hârn : le fait que les races non-humaines sont plus systématisées pour éviter l'impression de 50 races intelligentes distinctes.
    J'ai pensé à une race unique de Faeries (qui comprendrait Dryades, Elfes, Nains, Ogres et Gobelins comme de simples sous-groupes, voire de simples classes sociales), peut-être aussi liés aux Invisibles (Djinns, Efreets, un peu comme dans Nephilim ou le système de classification des douze décans et quatre saisons des "Saisonnins" dans Agone).

    Chronicles of Ramlar : Mauvais jeux mais j'aime bien les Nains graveurs de runes et archivistes qui construisent des "Moria" qui tiennent plus de la Bibliothèque de Babel (un peu comme les Thriddles de Jorune).

    Shadow World : Ne surtout pas imiter leur chronologie interminable sur des douzaines de milliers d'années où les personnages risquent de se perdre. Certaines organisations qui s'infiltrent mutuellement peuvent être une bonne idée, notamment les "Nautes" inspirés de la Guilde des Pilotes de Dune (qu'on pourrait peut-être aussi associer à un mythe stygien de Charon comme les Waertagi).
    Une option que j'aime bien dans ShadowWorld était l'idée que la magie pouvait être "addictive" comme une drogue (c'est aussi une option dans Ars Magica). C'est plus original que de dire qu'elle soit simplement "diabolique" ou dangereuse (et moins déprimant que la magie de Dark Sun où elle contribue à l'entropie).

  • Token



    Certaines personnes peu qualifiées qui réussissent par "tokenism" (et qui peut prétendre qu'un jeune gouverneur inexpérimenté de l'Alaska aurait été pris s'il était un homme ?) se trouvent dans la situation où certains reproches sont fondés (en raison du manque de qualification) et d'autres simplement des reflets d'idées préconçues.

    Il sera piquant de voir tous ces Républicains conservateurs, qui ne cessent de hurler contre la rectitude politique et la discrimination positive, crier au sexisme dès qu'on rappellera les lacunes de leur candidate Palin (de même qu'il est drôle de voir ces clintonophobes ne cesser maintenant de chanter les louanges d'Hillary alors que leur public conservateur perplexe ne comprend pas ce revirement de stratégie). En même temps, il y aura sans doute vraiment certains dérapages sexistes, comme lorsqu'on se moque de ses enfants ou de son apparence (de même que Royal était à la fois pleine de défauts réels et en même temps victime de certains préjugés, comme récemment quand l'immonde Frédéric Lefebvre réclamait qu'elle "calme ses nerfs").

    Une des raisons inconscientes pour trouver la réac Palin presque sympathique est - comme le remarquent le Daily Show et Yglesias - qu'elle ressemble vraiment à l'actrice Tina Fey (qui soutenait avec véhémence Hillary Clinton pendant les Primaires démocrates).

    Le couple de Liz Lemmon et du directeur Jack Donaghy (Alec Baldwin) dans la série 30 Rock (dont j'ai déjà dit à quel point j'étais fan) préfigurait déjà celui de McCain / Palin. Il y a d'ailleurs un épisode où Donaghy dit son admiration pour ses deux amis républicains John McCain et Jack Bauer - quand Lemon lui fait remarquer qu'il n'existe pas, il lui assure que McCain est tout ce qu'il y a de plus réel.

    Mudflats donne une perspective de l'Alaska. J'aime bien à quel point Palin est appréciée dans son propre Parti à Juneau.



    Alaska State Senate President Lyda Green (R): “She’s not prepared to be governor. How can she be prepared to be vice president or president? Look at what she’s done to this state. What would she do to the nation?” (Green is from Palin’s home town of Wasilla.)

    Alaska House Speaker John Harris (R): “She’s old enough. She’s a U.S. citizen.”


    Et cela vient de ses amis Républicains qui la connaissent bien.

    Il faut dire que Lyda Green a des raisons d'en vouloir à Palin, qui avait ri lors d'une émission radio conservatrice qui l'avait traitée de véritable "cancer" (sachant que Green, 69 ans, a en effet eu un cancer). Elle lui reproche aussi une forte hausse de la taxe sur le pétrole (qui pourrait au contraire être un argument en faveur d'une candidate légèrement moins vendue que ses collègues républicains).

    Add.
    Je me demande si le New York Times peut encore prétendre au titre de "newspaper of record" tant qu'ils publieront des ramassis de clichés infantiles comme Maureen Dowd, qui s'autoparodie maintenant depuis des années. Elle a été drôle dans le passé mais à présent on dirait vraiment qu'elle écrit seulement en endossant un personnage ridicule et en se demandant ce que ce personnage pourrait dire de plus superficiel sur un sujet politique.

    On a un peu entendu parler de Meghan McCain par son blog et la campagne McCain a parfois cité leur fille Bridget adoptée en 1993 pour inventer une connexion avec Mère Teresa ou pour un tract pro-life. Mais malgré tout ce que cette fille adoptive pourrait représenter, la jeune Bangladeshi est souvent éclipsée des photos.

    Add. 2 A front renversé

    Palin plait beaucoup aux Républicains évangélistes en tant que chasseresse NRA pro-Bible et pro-derrick mais elle ne semble pas vraiment accomplir son but de séduire les femmes et les indépendants. Quant aux Clintoniennes, en dehors du cheval de Troie des PUMAs, on peut douter qu'elle apporte quelque chose : une Clintonienne qui préfère McCain à Obama n'est pas "amère", elle est seulement raciste.

    Mais ce que je n'aurais pas vraiment imaginé est que Sarah Palin réussit même à déplaire à une partie de la Droite religieuse "christianiste" parce qu'elle travaille et a repris la carrière au lieu de rester avec son enfant né il y a 4 mois. Ce serait un argument très sexiste si les Démocrates l'utilisaient mais après tout le GOP est le Parti du sexisme qui a détruit l'E.R.A. et qui continue à empêcher son retour. Ils méritent donc ce qui leur tombe dessus : elle mobilise une base évangéliste mais déçoit quand même les plus ultra-réactionnaires.

    Fête de Ganesh



    Je finis aujourd'hui cet été de manière circulaire, après la Fête de Jagannath, puisque c'est aujourd'hui (et jusqu'à mardi en fait) la fête de Ganesh (procession depuis le Temple de Ganesh à 11h). Je crois que c'est une fête plus populaire dans la communauté tamoul de Paris que le Jagannath (qui n'était guère stimulé que par la secte Haré Krishna).

    samedi 30 août 2008

    Drilling For Jesus!



    Drum a une synthèse des positions ultra-réacs de Palin.
    Frum (le Canadien conservateur qui avait écrit des discours de Bush puis mené une campagne contre son choix népotiste de Harriet Miers) est sincère sur ses craintes vis-à-vis de ce choix irresponsable : même si Palin n'était pas complètement inexpérimentée, McCain ne la connaît pas et a fait le choix risqué de détruire tout son propre argument contre l'inexpérience en politique étrangère (même ce dingue de Krauthammer est perplexe).

    Sarah Palin Van de Kamp



    [Juno in Juneau aurait pu être un meilleur titre]

    Oui, il y a des différences entre la chasseresse alaskienne pentecôtiste et une Presbytérienne de la Banlieue chic mais une rumeur que seul un Blog puéril et irresponsable pourrait s'amuser à répandre prétend qu'elles pourraient avoir au moins un point commun (autre "source", autre, autre) : Trig Paxson Van Palin, le cinquième enfant (trisomique, ce qui plaît beaucoup à la Droite chrétienne) qui vient de naître en avril 2008 serait en fait l'enfant de sa fille adolescente Bristol, 16 ans (qui a manqué le lycée cette année pour une mononucléose).



    C'est absurde : Palin n'aurait quand même pas pris le risque de prendre le métier le plus surveillé si elle croyait devoir cacher un tel secret. Ou alors elle serait vraiment folle à lier. Ce doit donc être la 4e saison de la série Desperate Housewives qui influence les rumeurs nées parce que Mme Palin avait 44 ans (ce qui n'est quand même pas à la ménopause et augmente la probabilité de trisomie). Les circonstances de la naissance de Trig furent assez dramatiques aussi puisqu'il eut lieu quand Sarah Palin prenait un vol de Dallas à Anchorage après être allée à une réunion des Gouverneurs. Mais le fait qu'elle ait dit qu'elle l'allaitait prouverait bien que tout cela n'est qu'un canular.

    Je ne crois pas à l'histoire sordide et le simple fait de la reprendre risquerait de passer pour de l'acharnement haineux pour une jeune mère, ce qui pourrait donc se retourner contre certains blogs. Les photos d'elle en février 2008 sont des indices très vagues.

    Cependant, il est assez étrange qu'elle perde les eaux pendant cette réunion à Dallas vers le 18 avril 2008 et décide quand même de prendre l'avion (un vol de 11 heures vers Anchorage !) pour l'Alaska. Puis il est curieux qu'elle ait repris le travail trois jours après la naissance d'un enfant qui demande quand même des soins médicaux. Mais cette anecdote prouve justement qu'elle dit la vérité : pourquoi aurait-elle inventé cette histoire si sa fille avait accouché ?? L'enfant est vraiment d'elle mais elle a des priorités qui peuvent se discuter. Au moins on ne peut pas lui reprocher d'être une Républicaine traditionnelle de se côté.



    Add.

    Décidément, la campagne McCain aime beaucoup Wikipedia (pas McCain qui a appris l'existence du télégraphe la semaine dernière).

    Un usager qui a pris le nom de Young Trigg (ce qui est de très bon goût) a fait une trentaine de corrections flatteuses à l'entrée Sarah Palin le 28 août (voir la page de discussion, la veille de l'annonce pour y ajouter plus d'expérience. Ce peut être un simple fan et une coïncidence. Il a reçu un avertissement d'un modérateur comme un possible conflit d'intérêt dans la Neutralité du Point de Vue.

    McCain's Stats



    Via D&D & Politics, l'auteur de science fiction britannique Charles Stross (connu pour avoir créé certains monstres de D&D comme les Githyanki dans la première édition du Fiend Folio il y a 30 ans quand il était encore adolescent) a donné en mars dernier les caractéristiques pour AD&D1 de McCain, Hillary et Obama. J'aime bien l'idée que l'alignement de McCain est "Chaotic Evil if under control of Cheney; otherwise Chaotic Neutral."

    On peut se moquer du fait que Stross avait prévu Rick Santorum comme Vice-Président, ce qui semble en effet très en retard sur la disparition de ce Sénateur de Pennsylvanie. Mais en un sens, l'évangéliste Palin n'est-elle pas qu'un "Santorum (ou un Huckabee) en jupon" (ou comme disait un forum "Dan Quayle with a Vaginae" ?

    On dit souvent que l'annonce de la Co-Listère servait à recouvrir le discours d'Obama mais cela a aussi permis de ne pas trop parler de l'anniversaire de McCain hier : il a fêté ses 72 ans le 29 août. Reagan, le doyen des Présidents (juste devant l'éphémère William Harrison en 1841), avait certes 73 ans pour son second mandat en 1984 (et Mitterand avait 72 ans en 1988) mais ce sera un record pour un premier mandat. [Palin est, quant à elle, considérée comme la co-listière la plus inexpérimentée depuis le sénateur d'Etat John W. Kern, qui accompagnait le candidat démocrate perdant William Jennings Bryan aux élections de 1908.]

    [En passant, je tiens à dire pour éviter d'être accusé de plagiat comme Joe Biden que j'ai utilisé ce titre plusieurs heures avant hier soir. J'aurais dû choisir "Palingenesis", je crois que personne n'a pris ce titre-là (en revanche, j'ai vu plusieurs "Palindrome" dont un pseudoblog de Sarah Palin qui imite celui qui avait été fait il y a trois ans pour Miers). ]

    vendredi 29 août 2008

    Northern Exposure



    McCain a au moins réussi à surprendre et à garder l'espoir de capter l'électorat "clintonien" déçu (même s'il est difficile de croire que des Clintonites négligent sérieusement la question de l'avortement).

    Sara Palin est jeune (44 ans, 3 ans de moins qu'Obama). Son Etat, l'Alaska, est minuscule (680 000 habitants, le 47e Etat sur 50 en population, 3 Grands Electeurs) et est de toute façon déjà acquis pour les Républicains. Elle semble tout autant pro-life que McCain, ce qui pourrait donc ne pas changer grand-chose au Gender Gap.





    Aucun des deux candidats n'a donc fait de choix "régional" comme Richardson (New Mexico) pour Obama ou Pawlenty (Minnesota) pour McCain. Les deux ont choisi ce qui compensaient leurs faiblesses apparentes : un vieux politicien expérimenté dans les affaires étrangères pour Obama, une jeune femme de l'Ouest (la seconde femme co-listière après Geraldine Ferraro en 1984 pour Walter Mondale, que Palin a d'ailleurs voulu saluer).

    Sarah Palin est très photogénique (elle faillit être Miss Alaska il y a 24 ans). Elle fut championne de basket et travailla un temps dans la pêche. Elle semble représenter les lobbies de l'Energie et ce doit être son terrain de prédilection, mais elle a pu critiquer la corruption des Républicains de l'Alaska par le pétrole et parler de "ressources renouvelables" (il reste à voir si ce n'est que de la rhétorique). Mais elle était pour le forage du pétrole dans le Territoire sauvage arctique (alors que même McCain n'y était pas favorable, ne soutenant que les forages off-shore). Elle nie que le réchauffement climatique puisse avoir une cause humaine (sans doute grâce aux connaissances acquises dans son diplome de journalisme dans l'Idaho). Elle est membre de la NRA (le lobby des armes à feu, puissant dans un Etat de chasseurs, où elle chasse d'ailleurs l'élan).

    Palin est vraiment très peu expérimentée, comme le montre cet article de TPM. Elle a été maire d'une bourgade d'environ 8000 habitants (Wasilla, voir cette photo de sa mairie) en 1996-2002 et elle n'a été Gouverneur que depuis moins de deux ans. Et dire que McCain ose dire qu'Obama n'a pas assez d'expérience alors qu'il a été élu de l'Illinois (Sénat de l'Etat puis au Sénat à Washington en 2004) depuis déjà une douzaine d'années [certes, Obama n'a pas lancé de lois très intéressantes pendant ces mandats].

    On risque d'avoir de vraies surprises si McCain meurt soudain pendant son mandat de 2009-2012...

    Pendant les débats des Vice-Présidents, elle risque de se faire écraser par Joe Biden sur les questions internationales (encore qu'elle va disposer de la soft bigotry of low expectations). Fox News n'a rien trouvé à part le fait que l'Alaska jouxte la Russie (ce qui rappelle à quel point ils essayent de faire revenir la Russie dans le débat pour ne plus parler de leurs fiascos sur Ben Laden)...

    Son fils de 18 ans doit aussi être envoyé en Irak, comme le fils nettement plus âge de Joe Biden (qui y sera un magistrat pour les affaires juridiques de l'Armée). Elle vient d'accoucher de son cinquième enfant, qui est atteint de trisomie, ce qui sert déjà de symbole à la cause pro-life.

    Palin est une "Pentecôtiste" plutôt dévote (elle dirigeait la Fraternité des athlètes chrétiens pour prier quand elle jouait au Basket...). Elle est même créationniste et demande que le Créationnisme soit enseigné à l'école. Les Pentecôtistes sont un de ces mouvements évangélistes formés dans le renouveau des études bibliques au début du XXe siècle dans le Midwest, et qui est aujourd'hui représenté dans les "Megachurches". John Ashcroft (l'ancien Attorney General qui voilait les statues de la Justice), les télévangélistes Jimmy Swaggart, Jim & Tammy Bakker étaient pentecôtistes. Ils sont relativement peu nombreux mais dynamiques : 2,8 millions aux USA, contre 6 millions de Mormons, 16 millions de Baptistes, 68 millions de Catholiques. Une Evangéliste non-baptiste (Carter était un Baptiste born again), cela change un peu de tous ces Baptistes du Sud (McCain est officiellement Baptiste aussi).

    Elle est opposée aux mariages homosexuels (comme Obama d'ailleurs) mais elle est considérée comme "relativement" modérée sur la question pour une Républicaine puisqu'elle avait autorisé que les partenaires homosexuels dans le secteur public accèdent aux avantages des couples mariés. [CORRECTION : C'était erroné. Elle a certes mis un veto contre une loi qui aurait interdit ces avantages mais elle a précisé que c'était seulement parce que la loi n'était pas constitutionnelle tant que la Constitution de l'Alaska n'était pas amendée, amendement qu'elle disait soutenir en 1999 avant son élection. Obama est contre le mariage homosexuel mais contre un amendement constitutionnel l'interdisant.]

  • Add.

    Yglésias a trouvé un petit factoïd qui suffirait à la discréditer : non seulement elle veut forer dans le nord de son Etat mais elle s'est opposée à toute protection des Ours Polaires, qui sont pourtant en voie de disparition (elle était donc à la droite anti-écologiste de l'Administration Bush !). Cela devrait plaire à Stephen Colbert.

    Les Démocrates doivent faire attention de la présenter comme un choix désastreux à la Harriet Miers sans paraître aggressif ou sexiste.

    Le slogan de la campagne McCain est à présent "My Country First" et il a encore répété en présentant Palin que la différence entre lui et Obama était que lui mettait son pays au-dessus de ses propres intérêts, ce qui était l'attaque à laquelle Obama avait répondu dans son discours hier par un discours d'union un peu faible ("Mais nous aimons tous notre pays").

    Sarah Palin a un mini-scandale, assez véniel. Elle a fait virer de la Garde de l'Etat l'ex-mari de sa soeur (mais il est vrai qu'il avait l'air dérangé), plus le Commissaire de l'Etat qui refusait de le faire (ce qui est un peu plus gênant, mais en un sens, c'était la prérogative de la Gouverneur). Ce n'est presque rien (et il est drôle d'entendre les Républicains répéter que ce n'est rien relativement à la corruption des Républicains d'Alaska) mais si Obama ou Biden avaient fait de même, Jerome Corsi seraient dans toutes les radios du Midwest pour dire que cet ex-mari avait failli être assassiné.

  • Add. 2

    J'aime bien ce petit texte d'un Alaskien sur Palin :

    The real strike against Palin is that she's Bobby Jindal without the exorcisms. She's fanatically anti-choice and believes my wife's colleagues in the public school system should be teaching their kids to doubt the existence of dinosaurs. Which is of course why she's with McCain right now in Ohio. She's not going to yank any women from the Democrats; she's there to mobilize the nutter base of the Republican party.
    But since the nutter base of the Republican party will be mobilized enough by the knowledge that Barack Obama drinks pureed fetus each morning before throwing himself prostrate to Mecca, I don't see how Palin is going to accomplish anything more along these lines.


    C'est une précision importante. Elle est avant tout une Evangéliste avant d'être une femme. McCain et Rove semblent encore avoir plus peur de ne pas mobiliser cette base bushiste qu'il n'espère vraiment élargir le cercle des P.U.M.A.s (les Clintonistes convertis à McCain/Palin).

  • Add. 3
    Sullivan la compare non pas seulement à l'incompétence d'Harriet Miers mais aussi, avec quelques raisons, à la stupidité de Dan Quayle, le VP télégénique mais crétin de George Bush I en 1988. On disait toujours qu'un membre des Services secrets suivaient Dan "Potatoe" pour l'assassiner en cas de mort du Président mais il reste à voir les débats entre Palin et Biden en octobre pour voir s'il en sera de même ici. Ces débats risquent d'ailleurs pour une fois d'être plus distrayant que les débats présidentiels avec Biden (connaisseur, gaffeur) et Potatoe II (superficiellement sympa, complètement ignorante). Le pire serait si Biden réussissait à perdre le débat, non pas sur les faits mais sur un ton trop condescendant vis-à-vis de la charmante idiote.

  • Add. 4 She's A WITCH!

    Oh, les Geeks fans de Buffy risquent de vraiment adorer cette débile : elle a appelé ses deux dernières filles Willow et Piper... Un peu ouverte au Satanisme pour une Evangéliste. Si ça se trouve, elle n'a même pas fait d'auto da fe de Harry Potter. Cela me donne envie de l'appeler Endora... Avec un nom de Monty Python, elle doit pouvoir flotter comme un canard.

    Correction : Oh, décidément, je dis n'importe quoi sur la Gouverneur Palin : en fait, Willow serait nommée d'après une ville en Alaska, comme sa grande soeur ado Bristol, et Piper serait nommé d'après... une compagnie aérienne. Le frère ainé s'appelle "Track" et le petit de 4 mois s'appelle "Tryg" d'après un aïeul. Ouf, cela lui retire le démographique vital des Geeks Whedonesques.

  • Add. 5 Upisdownism

    CNN vient de dire, sans ironie, que le fait que Palin soit dans la poche de Big Oil (son mari travaille même pour BP...) est un gros avantage pour la campagne McCain dans un temps de crise du pétrole.

    En fait, elle doit vouloir tuer les Ours Polaires justement pour rendre service à l'industrie pétrolière, tellement maltraitée par le gouvernement américain.

    Je lis partout que l'Alaska avec sa faible densité est une utopie "libertarienne". C'est ce que disent les Alaskiens, oui, mais c'est plutôt une forme de rente pétrolière qui ferait plus penser aux citoyens koweitiens entrentenus par leur gouvernement.
  • dernier jour de vacances



    Les vacances sont vraiment trop longues. J'avais même fini par oublier qu'elles avaient un terme. Je vais donc lire dans les jardins sans surfer et en déprimant de la vacuité de la vie et de la victoire à venir du Sénateur de l'Arizona.

    Je n'ai rien d'original à dire sur le discours d'Obama. Les spécialistes diront qu'il n'y avait pas encore assez de concret. Je n'y crois pas tellement : les électeurs disent toujours qu'ils veulent des détails ("Issues" !) mais ce sont des bobards, ils pourraient les avoir s'ils s'y intéressaient sérieusement. Les modérés qui font vraiment l'élection s'endorment en réalité dès qu'il y a des détails et ils ne retiennent que des vagues slogans idiots du genre "Président du pouvoir d'achat", "Gagnant/Gagnant", "Ordre juste" ou "Travaillez plus pour gagner-plus".

    France Culture ce matin se désolait que le PS ne s'intéresse pas assez à l'oeuvre prétendument "syntaxique" de George Lakoff (ils voulaient dire "sémantique" ou juste "lexicale"). J'ai rarement jeté mon appareil radio aussi loin.

    Oui, c'est vraiment ce dont le PS a besoin, un sophiste vague dont le génie politique consiste à dire que le Parti démocrate c'est MAMAN et le Parti républicain c'est PAPA (j'imagine que la version française aura une couche de Lacanisme pour le rendre respectable). Je crois au contraire que Royal avait bien trop suivi les simplifications de Lakoff !

    Une chose qui m'a frappé cette nuit dans le discours d'Obama est à quel point il parlait (sagement) peu justement des thèmes "noirs" (sauf un peu sur l'éducation de Michelle et lui). Il a sans doute eu raison mais j'aurais aimé quand même un peu de la forme ou du lyrisme du Discours "I Have a Dream" (peut-être trop éculé et cliché, c'était donc dangereux). Tous les commentateurs ne faisaient qu'évoquer Martin Luther King et le First African American Candidate, alors qu'Obama utilisait le discours modéré du DLC ou de Bill Clinton sur le retour de la Valeur Travail, et de "sécurité". En 1996 à Chicago, Obama avait critiqué le "workfare" de Clinton mais maintenant il reprend ce genre de références centristes. Je l'ai trouvé un peu trop irénique encore contre McCain. Il n'y a guère que John Kerry qui a su l'attaquer assez pendant cette convention, même Joe Biden n'a pas été assez direct et je crois qu'Hillary Clinton n'a même pas développé le fait que McCain était un dur "pro-life".

    Il n'y avait aucune grande phrase mémorable. Il nous a resservi son "Ni Bleu, Ni Rouge, nos gars servent les Etats Unis d'Amérique". Je trouve toujours dommage que cete trivialité semble paraître si intéressante même chez des Américains sophistiqués. Son discours sur Joe Biden la semaine dernière avait un passage un peu plus chouette avec "il est l'homme qui peut changer Washington parce que Washington ne l'a pas changé". Ah, si, j'ai aimé un retournement rhétorique : il disait que ses adversaires disent "My Country, Right Or Wrong" et il ajoute "Ils ont raison, à condition de corriger ces erreurs !" (ce qui était plus habile que de critiquer l'expression elle-même).

    Oh, j'ai enfin vérifié et l'auteur des discours de Kerry et Obama Jon Favreau n'est pas la même personne que le célèbre acteur et auteur d'Iron Man Jon Favreau (qui est aussi fan de D&D, ce qui aurait été quand même incroyablement cool, non ?).

    La rumeur dit de plus en plus que McCain prendrait Tim Pawlenty, Gouverneur du Minnesota, comme vice-président (ah, ça commencerait par une promesse violée : Pawlenty avait dit en 2007 qu'il finirait son mandat de Gouverneur jusqu'en 2010).

    Le Minnesota a 10 grands Electeurs et Obama y aurait pour l'instant une légère avance (Electoral Vote : Obama 47% / McCain 42%). Obama ne peut vraiment pas se permettre de perdre cet Etat. Le Minnesota avait voté pour Kerry en 2004 (de peu) et est traditionnellement démocrate (voire "social-démocrate" avec sa population scandinave luthérienne et sociale-agrarienne, même les Républicains de cet Etat ont pu être de gauche comme ce sympathique Harold Stassen qui fut l'un des rares à incarner cette aile gauche disparue au siècle dernier).

    mercredi 27 août 2008

    Bêtisier



    Catherine Clément, ce matin sur France Culture vers 8h30 : "Werther qui vient juste après l'ébranlement de la Révolution française et des guerres napoléoniennes..."

    Les souffrances du jeune Werther sont de 1774, mais j'imagine qu'elle se situe dans un temps idéel.

    mardi 26 août 2008

    Loi de Kassovitz



    Je n'aurais pas été tenté par Babylon AD d'après l'ex-deleuzien devenu croisé occidentaliste taré Dantec, mais il est quand même amusant de lire ce désaveu complet du film par son réalisateur Matthieu K. (qui n'a même pas eu le courage, l'intégrité ou l'élégance de signer "Alan Smithee", ou "Thomas Lee").



    "I'm very unhappy with the film," he says. "I never had a chance to do one scene the way it was written or the way I wanted it to be. The script wasn't respected. Bad producers, bad partners, it was a terrible experience."


    Mais il continuera à faire l'éloge du cinéma américain dans ses interviews ici, contre ces sales films français trop intimistes.


    "The scope of the original book was quite amazing," says Kassovitz. "The author was very much into geopolitics and how the world is going to evolve. He saw that as wars evolve, it won't be just about territories any more, but money-driven politics. As a director it's something that's very attractive to do."


    Les guerres vont être dirigées par l'argent et non plus par les territoires ? C'est follement original, Dantec doit être un génie versé en géopolitique pour avoir découvert une telle banalité cyberpunk. K. est vraiment notre Clausewitz.

    But according to Kassovitz, Babylon A.D. fails to deliver any of these messages. "It's pure violence and stupidity," he admits. "The movie is supposed to teach us that the education of our children will mean the future of our planet.


    Oh, non, les enfants sont le futur et l'éducation les influence.

    Dantec a dû lire Spinoza et Deleuze au moins pour arriver à ça.


    All the action scenes had a goal: They were supposed to be driven by either a metaphysical point of view or experience for the characters... instead parts of the movie are like a bad episode of 24."


    Qui aurait pu croire qu'un film de la Fox de plus pourrait avoir l'air d'un mauvais thriller de plus et pas d'un drame métaphysique ?

    Je passe sur le reste. Diesel qui dit que la Guerre en Géorgie montre l'actualité du film qui parle de "frontière" (quelle idée révolutionnaire ! jamais les films de la Guerre Froide n'auraient osé parler d'une telle question qu'un Mur ou une frontière). Kassovitz qui dit qu'on lui a coupé un quart d'heure et qu'on ne comprend plus rien (alors qu'il était très fier de dire qu'il avait coupé toutes les explications dans le "métaphysique" les Rivières pourpres, 2000). Puis (sans doute jaloux de son ami Louis Leterrier) il commente avant tout les entrées du film comme critère qu'il a accompli ce but "métaphysique"...

    Faux News se dépasse



    Ils demandent :


    Obama / Biden
    Ossama Ben Laden
    coincidence?


    Ces gens déplacent à l'infini les limites de toute parodie.

    Et cette scène où ils passent le clip (dont Obama demande l'interdiction) contre Ayers et les Weathermen "par erreur" (en prétendant que les ads négatifs sur Rezko ne sont qu'une "réponse" à l'histoire des 10 maisons, alors qu'ils les auraient diffusés de toutes les façons).



    Obama avait 8 ans quand les Weathermen étaient un mouvement radical.

    Turney's Return



    Raymond Turney fut un des co-créateurs de RuneQuest avec Steve Perrin en 1978 (Turney développa notamment les règles de magie).

    30 ans après, Ray Turney propose sa propre version de l'évolution de RQ, Fire & Sword. C'est fondé sur le BRP, avec des influences de Pendragon (le d20 à la place du d100), mais avec des modifications (de même que Perrin a fait sa propre version de RQ qu'il a appelé SPQR, qui a des influences du Hero System de Champions).

    Le jeu est disponible en pdf sur le forum du Basic Role-Playing System.

    L'idée principale de Fire & Sword - en dehors d'une utilisation du rare d30 en plus du d20 -, fut de retirer ce qui demandait de la "comptabilité" dans RQ. C'est peut-être inspirée de Swordbearer ou plutôt d'Heroquest. Les points de vie sont remplacés par des descriptions de santé en langue naturelle (y compris des blessures qui peuvent être localisées) et les ressources financières ne sont plus représentées par le détail des unités monétaires mais par un niveau de statut général. On a donc une synthèse du "simulationnisme" de RQ avec l'apport "narrativiste" de ces règles plus abstraites.

    Mais ce qui m'intéresse le plus (notamment dans l'optique de Bharatavarsa) n'est pas vraiment les options sur le BRP mais le fait que Turney (contrairement à Perrin) a ajouté une esquisse de début d'univers pour ses règles, la cité de Tishrei, qui est un peu un mélange d'Inde et de fantasy traditionnelle (la mythologie n'y est pas védique ou hindoue mais il y a des allusions et même des termes sanskrits comme "Śruti").

    Par ailleurs, Turney écrit aussi un blog de politique internationale, surtout consacré à la politique pakistanaise.

    Orphans



    On peut pardonner des choses à Beck, comme il est certes scientologue mais de seconde génération (!), ce qui atténue un peu sa responsabilité de croire au culte hubbardien.

    lundi 25 août 2008

    MBX



    Grant Morrison (qui avait déjà fait un énorme syncrétisme de mythes arthuriens dans sa série Shining Knight, dans le cycle 7 Soldiers, cf. quelques notes) prépare pour la mourante Virgin Comics une adaptation du Mahabharata appelée MBX, qui devrait être animée, si j'ai bien compris, mais je ne vois pas bien ce qu'on garde en le réduisant à un combat de Méchas géants & cyberpunks thermonucléaires (même si cette dimension existe et peut être commercialement viable). L'épique doit-il toujours passer par la réadaptation de la mythologie en technologie ?

    Une chose qui m'étonne toujours chez Morrison, qu'on présente comme l'artiste excentrique, drogué et divagant, est son sens de l'exploitation commerciale des personnages qu'on lui confie. Alan Moore n'a jamais autant semblé diriger son processus créatif dans cette direction.

    Add.
    Une des multiples raisons pour lesquelles je n'ai pas envie d'aller voir le film DarkKnight et le déteste déjà par avance est son effet à moyen terme : son succès va pousser les producteurs de Warner Bros (propriétaires de DC Comics) à "assombrir" toutes ses adaptations pour le cinéma.


    One of the studio's other big releases planned for 2009, "Watchmen," is the subject of a high-profile copyright lawsuit filed in U.S. District Court for the Central District of California by News Corp.'s Twentieth Century Fox.

    Based on the premise that superheroes are real people grappling with their own problems, "Watchmen" is an apocalyptic vision of their world. Fox says it is seeking an injunction to enforce its copyright interest in the film. Last week, a federal judge ruled that it may have rights to the property. [News Corp. is the parent of Wall Street Journal publisher Dow Jones & Co.]

    With "Batman vs. Superman" and "Justice League" stalled, Warner Bros. has quietly adopted Marvel's model of releasing a single film for each character, and then using those movies and their sequels to build up to a multicharacter film. "Along those lines, we have been developing every DC character that we own," Mr. Robinov says.

    Like the recent Batman sequel -- which has become the highest-grossing film of the year thus far -- Mr. Robinov wants his next pack of superhero movies to be bathed in the same brooding tone as "The Dark Knight."

    Creatively, he sees exploring the evil side to characters as the key to unlocking some of Warner Bros.' DC properties. "We're going to try to go dark to the extent that the characters allow it," he says. That goes for the company's Superman franchise as well.


    Pour Batman ou les Watchmen, le ton sombre est parfait. Pour Superman ou Green Lantern, cela me paraît peut-être rentable mais une vraie faute de goût et une déviation esthétique des mythes "apolliniens" de ces personnages. Au moins on évitera l'ancien style dit "camp" mais pour végéter dans le style "grim & gritty" si cliché et ennuyeux depuis une vingtaine d'années.

    Généalogie du mirage gagnant



    (j'ai failli écrire "Généalogie de la moron", mais ce serait bête)

    La formule creuse "Ordre juste" ne me choquait pas et, au-delà du thème chrétien social ou comtiste de "l'Ordre comme Base", cela pouvait être une manière ingénieuse de capter un réseau conservateur. Mais quand Royal répétait tout le temps "Gagnant/Gagnant" pendant sa désasteuse campagne de 2007, j'avais cru à une sorte de modèle implicite de théorie mathématique des jeux en économie, voire une allusion à des références que lui aurait données Piketty.

    Je ne sais quelle est la vraie origine dans les fiches de Royal mais maintenant qu'on la connaît mieux, je me demande si ce n'est pas seulement le 4e mantra (Think "Win/Win") du populaire Seven Habits of Highly Effective People du manager mormon Stephen Convey, 1989 - on peut cependant douter qu'elle ouvrait encore des livres dès cette date, ce serait donc indirect, surtout qu'elle est nettement moins entichée de modes managériales que son ennemi poitevin Raffarin.

    Connexions, Flux & Liquidités



  • Malgré mes préventions, je peux être bluffé par le name-dropping d'Alexandre Adler quand il cite des références un peu obscures et dit des choses du genre "On ne peut comprendre la politique étrangère du Tadjikistan si on ne sait pas que le petit-cousin par alliance du Ministre Oqil Ghaybulloyevich Oqilov est au conseil d'administration de Pipeline Inc".

    Mais il faut quand même se méfier. Je l'avais entendu dire qu'Obama était "une création des Daley" de Chicago, ce qui paraissait vraisemblable et confirmé par plusieurs indices : Michelle Robertson Obama a travaillé pour le fils Daley, maire de Chicago, et ce dernier a depuis défendu Obama souvent).

    Mais en fait, c'est trompeur. D'après ce long article de juillet dernier (c'était le numéro avec la célèbre couverture The Politics of Fear de Barry Blitt) sur l'expérience politique d'Obama à Chicago, il a plutôt construit son ascension sur ce qu'on appelle là-bas les "Indépendants", Démocrates opposés à la Machine de la Dynastie Daley. Ce fut donc d'abord une victoire sur la Machine Daley avant de pouvoir être soutenu par le maire de Chicago. Et ces premières stratégies locales furent d'ailleurs l'origine de plusieurs problèmes à venir dans sa campagne (ce furent justement ces Indépendants et la bourgeoisie "progressiste" noire de Hyde Park qui lui firent rencontrer l'ancien gauchiste Bill Ayers, le révérend Jeremiah Wright ou surtout l'entrepreneur de l'immobilier Tony Rezko que lui reprochent tant les spots républicains actuellement).

    Je ne crois pas non plus à la simplification, Obama = Pepsi (surtout que chacun sait que Pepsi = Richard Nixon).

  • Non seulement McCain a fait sa fortune en épousant l'héritière de la fortune Budweiser mais en plus ce Baron de la Bière Jim Hensley (père de Cindy) avait construit sa compagnie dans l'Arizona avec des liens dans la pègre et la fraude (via Jonathan Schwartz, avec une réponse libertarienne de Jim Henley).




    Ah, ce ne sont pas nos intègres Badinguet-Balkany ou bien l'incorruptible Berlusconi qui auraient une origine aussi discutable. (Si je voulais insister sur les breuvages & spiritueux, il y aurait à la rigueur le vertueux Charles Pasqua et Ricard)

    Les cyniques diront qu'on ne peut faire de politique sans des sources de fonds importantes et qu'après tout on peut aussi évoquer Kennedy, Daley & les liens supposés avec Sam Giancana dans l'Illinois ou Obama avec Rezko (dont parle notamment l'article du New Yorker ci-dessus).

  • ... quand je serai grand

    ... je veux pouvoir écrire des critiques de bandes dessinées comme Abhay Khosla.

    La bd n'a même pas l'air si intéressante et j'ai pourtant envie de m'abonner par simple reconnaissance pour la critique (pourtant mitigée).

    samedi 23 août 2008

    Biden, le texto d'Obama avant la lettre



    Oh, ce serait finalement Joe Biden selon CNN. Larry King dit même cela sans aucun conditionnel. Deux journalistes d'Associated Press l'annoncent aussi comme un fait, cela a l'air plus fiable que le New York Post : ce sera Obama/Biden '08.

    Zut, David Brooks, le correspondant de la BBC, de NBC et du Figaro avaient raison. Donc l'argument de l'expérience en affaires étrangères comptait le plus (Obama a déjà une avance de 8 points dans le Delaware, 3 Grands Electeurs).

    Joseph Biden, 65 ans, Catholique d'origine irlandaise, est Sénateur du Delaware depuis 1973 (il y a 35 ans, sous la Présidence de Nixon). Il a 6 ans de moins que John McCain.

    Il est notamment connu pour une gaffe mineure lors de sa candidature de 1988 (où il avait plagié un discours de Neil Kinnock, ce qui paraît assez véniel mais était devenu un repeat gag de Saturday Night Live) et pour sa présence depuis une douzaine d'années dans le Comité des Affaires étrangères (il a notamment soutenu une politique interventionniste dans les Balkans).

    Il a voté pour la Guerre en Irak en 2002-2003. Il défendit un plan controversé de transformer l'Irak en un Etat Fédéral pour éviter la guerre civile entre Kurdes, Arabes Sunnites et Arabes Chiites. Il a depuis déclaré qu'il avait eu tort en 2002 et s'est opposé aux plans plus récents l'année dernière.

    Une rumeur dit qu'il conseilla à John Kerry de prendre le vétéran John McCain comme co-listier contre Bush/Cheney en 2004 (alors que McCain n'aurait pas le droit dans les règlements du GOP de prendre Lieberman aujourd'hui) !

    Joe Biden fut candidat aux Primaires démocrates des Présidentielles en 2008. Il avait attaqué Obama comme trop inexpérimenté (ce sur quoi la Campagne McCain commence à reprendre) : Obama a dit qu'il voulait un Vice-Président capable de le critiquer et de lui tenir tête quand il avait tort. Il avait fait une gaffe en janvier 2008 en déclarant qu'Obama était “the first mainstream African-American who is articulate and bright and clean and a nice-looking guy.

    Il est vraisemblable que Joseph Biden (dont le mandat de 6 ans arrive à son sixième terme) fera comme Lieberman en 2000 et se présentera à la fois aux Sénatoriales au Delaware et comme co-listier aux Présidentielles, ce qui pourrait être interprété comme un signe qu'il n'est pas entièrement certain du succès du ticket.

    Le fils aîné de Joe Biden, Beau Biden (né en 1969) est l'Attorney General du Delaware et en tant qu'officier juridique de la Garde Nationale de cet Etat il va être déployé en Irak à partir du mois d'Octobre (les Sénateurs Kit Bond et Tim Johnson ont aussi eu un fils en Irak, ainsi que quelques Représentants).

    L'âge de Biden signifie qu'il ne sera pas un rival pour Hillary Clinton quand elle se présentera contre le Président McCain en 2012, mais on peut se demander si Obama pourra revenir si son échec de 2008 n'est pas trop profond (s'il a au moins 250 Grands Electeurs, Walter Mondale n'avait eu que les 10 Grands Electeurs de son seul Etat de Minnesota en 1984 contre 525 pour Reagan !).

    Add.
    C'est officiel. Le texto a été envoyé aux militants vers 3 heures du matin, heure de la Côte Est (!! décidément Clinton l'avait agacé avec ça).



    Barack has chosen Senator Joe Biden to be our VP nominee.



    Add. The Onion avait une synthèse de Biden (Campaign Strategy: Lose) et la vraie raison pour laquelle Kaine n'a pas été choisi.

    Mais pour ceux qui veulent un portrait plus long, il y a celui du New York Times. Zut, Biden a fait les mêmes mauvais choix que John Kerry : contre la première Guerre en Irak (celle qui se défendait) et pour la seconde (celle qui était indéfendable). En un sens, la relation Obama-Biden sera un peu le contraire de celle Bush-Cheney : Obama est le plus calme des deux, Biden apporte l'expérience mais il paraît souvent plus énergique et moins responsable.

    J'étais à la librairie San Francisco hier rue Monsieur-le-Prince et le libraire disait : "Biden met toujours son pied dans la bouche quand il parle, mais ça vaut mieux que de ne pas avoir de pied du tout". Oui, ça se traduit mal en fait...

    Add. Biden = Leo McGarry.

    Comics de la quinzaine (13/8-20/8 / 2008)



  • Univers DC


    • Booster Gold #11
      Le concept serait-il déjà épuisé ? L'histoire où Booster agit dans le passé de Batman et doit empêcher un paradoxe ressemble un peu trop à ce qu'on a déjà vu dans les épisodes précédents. Mais la Batgirl originelle mutilée il y a vingt ans me manque assez pour que j'apprécie ces retours dans le passé où on la revoit. B-


    • the Brave & the Bold #16
      Superman allié avec Catwoman. Oui, c'est un exercice de style difficile, le noble boy scout omnipotent et la kleptomane un peu nymphomane sans aucun pouvoir. Non, ça ne marche pas vraiment, à part pour nous rappeler à nouveau le cliché DC de l'écart d'atmosphère entre l'optimiste Metropolis et la sombre Gotham City, les deux faces apollinienne et dionysiaque de New York City. C

    • Final Crisis: Legion of 3 Worlds #1 / 5
      Je vais être très biaisé, j'ai vraiment beaucoup aimé ce comic book même s'il n'est sans doute pas lisible par un public peu averti.

      Mais je dois rappeler à nouveau les bases : la Légion des Superhéros est une énorme équipe (de 20 à 30 membres) créée en 1958 et qui vit dans un lointain futur, au XXXIe siècle, le jeune Superboy en est membre en voyageant dans le temps. En 1985, Superman fut recréé et dans la nouvelle continuité n'avait jamais été Superboy. La Légion, qui accumulait des paradoxes temporels, fut donc finalement rebootée en 1994. Puis les ventes déclinantes la firent rebooter une seconde fois en 2004 (dans ce qui me parut l'une des idées les plus consternantes de stupidité).

      Dans cette histoire, le Superman actuel va donc rencontrer par un nouveau paradoxe ces trois versions de la Légion à la fois comme trois Légions de trois Terres alternatives : 1) la Légion des années 80 (qui est plus celle de la période où elle était écrite par Paul Levitz et non celle de Giffen & les Bierbaums) ; 2) la Légion post-reboot des années 90 (avec mon Légionnaire favori Gates) et 3) la plus récente (et la moins intéressante) la Légion actuelle des années 2000 re-rebootée par Mark Waid comme un mouvement de révolte de jeunes.

      C'est dessiné par mon dessinateur favori George Perez, ce qui suffit à atténuer quelques défauts comme le fait que tout repose ici sur le vilain Superboy-Prime, qui est tout aussi insupportable que pendant Infinite Crisis. On apprend que la Légion des Supervilains a désormais été inspirée par ce Superboy-Prime tout comme la Légion des Superhéros venait de Superboy. Mais on peut espérer une rédemption du personnage, non pas qu'on se soucie vraiment de lui mais sa rédemption permettrait peut-être qu'on ne le voie plus autant...

      Je ne comprends pas bien aussi le Time Trapper, équivalent DC de Kang/Immortus, inévitable ennemi principal de la Légion (et qui fut autrefois dévoilé comme le fondateur de la Légion, Cosmic Boy, avant le premier reboot) est ici associé à des cafards.

      R.J. Brande, le sponsor de la Légion, se fait assassiner et la thématique de la Légion est recentrée sur sa composition multiraciale et universelle, comme une lutte contre la xénophobie (ce qui était particulièrement clair dans le Premier Reboot, et non comme un mouvement de jeunes rebelles sans cause comme dans le Second Reboot).

      L'exposition par un Jimmy Olsen artificiel dans le Musée Superman est une bonne réussite, les hommages à toute l'histoire de la Légion fonctionnent bien et je crois que relativement à la complexité du background, Geoff Johns a réussi à écrire un comic très accessible, même si on peut se demander s'il y a des lecteurs vraiment novices qui se laisseront attirer par l'un des titres les plus habituellement hermétiques de toutes les continuités de superhéros. A-

    • Final Crisis Revelations #1/5
      Qu'est-il arrivé au brillant scénariste Greg Rucka ? Cette histoire, qui doit servir à expliquer ce que fait l'ominipotent Spectre pendant le nouveau cross-over, m'a vraiment paru pénible à lire, peut-être parce que l'auteur hésite entre une histoire de simple magie (ce qui n'est pas son fort) et une ambiance de thriller policier (ce qui ne cadre pas avec l'idée, mais avec ses talents). C


    • Justice League of America #24
      Les 19 premières pages sont toujours le combat commencé dans le numéro précédent. Les deux dernières sont l'annonce d'une nouvelle intrigue mise sur la couverture, le lien entre Animal Man et Vixen, idée qui m'intéresse à peu près autant que de lire les souvenirs d'entomologue de Fabre. C

    • Green Lantern Corps #27
      Guy Gardner crée son propre bar pour Green Lanterns sur Oa (je ne comprends pas bien si les Green Lanterns sont censés maintenant être rémunérés pour payer leurs dépenses sur la planète...). Mongul, dont on se croyait enfin débarrassé le mois dernier, est déjà hélas de retour. On voit un nouveau Green Lantern, le medium Saarek, qui peut communiquer avec les défunts et qui va accompagner le Gardien de la Crypte Morro (GL #12). La fin est un événement de bd d'horreur qui doit faire revenir sans doute un assassin en série de Green Lanterns ou un membre du Sinestro Corps. B


    • Manhunter #33
      Kate continue son enquête sur les crimes d'une entreprise américaine de l'autre côté de la frontière mexicaine et tombe sur le nouveau Suicide Squad. Un peu Batman, mais avec une héroïne intéressante. B+


    • Tangent: Superman's Reign #6/12
      Le rythme devient un peu glacial. Le Batman de l'univers DC continue sa visite de la Terre-Tangent dont le Superman est devenu le dictateur bienveillant. Vivement qu'une vraie histoire commence parce que cela fait quand même 6 numéros d'exposition à présent. C

    • Wonder Woman #23
      Enfin la conclusion de cet arc assez raté où WW recontrait divers personnages de fantasy qui semblaient pris au hasard avec une histoire qui n'avait aucun sens. WW perdait son âme comme Stalker et prenait la main démoniaque de Klaw. Pourquoi ? Juste parce que la scénariste trouvait cela amusant, aucune autre justification qui tienne dans ce récit, tout comme dans All-New Atom, tout aussi écrit n'importe comment dans une pure succession d'idées intriguantes sans lien. Au moins, c'est dessiné par Aaron Lopresti, qui fait presque aussi bien que les Dodsons. C




  • Indépendants


    • Rex Mundi #13
      Deux brèves histoires dans l'univers alternatif de Rex Mundi (la Terre en 1933, avec de la Magie et où il n'y eut ni Reconquista, ni Réforme ni Napoléon). L'une doit sans doute être les origines de Julien Saunière, dix siècles avant, et suit un enfant juif issu de la famille de Lorraine (et donc du Christ), qui mélange un peu brutalement le mythe de Kronos dévorant ses enfants et le sacrifice d'Isaac par Abraham. Julien, dont on vient de découvrir qu'il était juif, et le nouveau roi néo-mérovingien David seraient donc cousins et tous les deux issus du Sang du Christ et de Marie-Madeleine. La seconde histoire a une enquête qui fait allusion à la Révolution française mais je ne l'ai pas vraiment comprise. Je pensais que justement une des déviations dans l'uchronie de Rex Mundi était que la Révolution française n'avait pas eu lieu ?? Il faudra que je vérifie mais il est possible que la déviation ait été une Restauration anticipée, puisque Napoléon en tout cas n'a jamais eu lieu (le roi David de Lorraine étant une superposition de Napoléon et d'Hitler).

      Il y a une mise au point intéressante du scénariste Arvid Nelson à la fin où il rappelle (heureusement) qu'il ne croit à aucune de ces théories idiotes de The Holy Blood and the Holy Grail et autres billevesées dignes de la revue Planète ou de Dan Brown, et qu'elles lui paraissent seulement amusantes du point de vue narratif. Rex Mundi est plus une synthèse de tous ces clichés superposés, plus proche en cela d'un Pendule de Foucault, en moins ironique. B



  • Univers Marvel


    • Amazing Spider-Man #568
      Après la conclusion de la lutte contre la nouvelle Kraven dans le #567, la nouvelle histoire voit le retour des plus canoniques des ennemis de Spider-Man.

      On a en effet le retour de Venom avec la guérison d'Eddie Brock (le Venom originel) et l'arrivée de Mac Gargan (le Venom actuel, ex-Scorpion), membre des nouveaux Thunderbolts, ce qui permet de dévoiler aussi le retour du Green Goblin originel, la résurrection de Norman Osborn.
      Il reste à voir si le nouveau vilain Menace a ou non un lien avec Harry Osborn ou avec les Osborns en général (je suppose qu'il y a aussi une allusion au Grey Goblin, alias "Gabriel Stacy (fils de Gwen Stacy et de Harry Osborn, dont j'espère vraiment qu'il a été retiré de la continuité).

      Peter Parker - qui n'échappe pas à son métier de photographe alors que je m'étais habitué à le voir en professeur de physique - part travailler pour Frontlines, le nouveau concurrent du Daily Bugle (qui a encore empiré comme tabloid mensonger depuis qu'il a été racheté par Dexter Bennett). L'histoire, écrite par Dan Slott, a rarement été aussi intéressante, même si on est vraiment dans un retour au statu quo et qu'on a l'impression de remakes améliorés des histoires dessinées par John Romita Senior dans les années 60/70.
      A

    • Captain Britain & MI:13 #4
      Les Britanniques battent les Skrulls par magie - ça tombe bien, je ne peux plus les voir non plus -, mais Pete Wisdom, en imitation de John Constantine, paye un prix ridicule en libérant le démon Satannish. C

    • Fantastic Four #559
      Heu... non, non, non, Mark Millar, une histoire où Hulk (ou bien plutôt une version alternative de Hulk) a réussi à capturer Galactus pour l'utiliser comme une sorte de batterie me paraît une très, très mauvaise idée. Comme si ce pauvre Galactus, qui était censé être un Dieu terrifiant dans ses premières apparitions, avait vraiment encore besoin d'être trivialisé et humilié. Bon, on va peut-être voir au numéro suivant que ce n'est pas vraiment Galactus (en tout cas, pas "notre" Galactus), sinon la série a vraiment "jumped the shark". D

    • Guardians of the Galaxy #4
      Zut, juste quand on espérait être débarrassés des Skrulls, ils envahissent aussi ce titre, situé pourtant à des milliers d'années-lumière de la Terre aux bords du Big Crunch. L'équipe (composée du soldat terrien Star-Lord, des dieux Warlock, Quasar - Phylla-Vell -, Gamora, Mantis, du raton-laveur Rocket Racoon, de Cosmo le Chien télépathe, et enfin de ce qui semble être Vance Astro(vik) et Starhawk) va devoir chercher qui est le Skrull parmi eux. Il semble clair que ce doit être Astro(vik) - qui a déjà une vie presque aussi compliqué qu'un membre de la famille de Scott Summers - mais ce pourrait être une fausse piste. B

    • Secret Invasion: Inhumans #1/4
      La mini-série m'apprend que le frère maléfique Maximus est redevenu (pour la 42e fois) le monarque accepté par les Inhumains (allusion à la mini-série Silent War où les Inhumains ont été vaincus par les Etats-Unis lors de la Guerre pour les Cristaux de la "Brume Terigène"). Le goût des comics américains pour les monarchies d'opérette n'a toujours pas cessé. Je ne comprends pas bien si Maximus est toujours au pouvoir par ses pouvoirs psioniques ou s'il a été en quelque sorte amnistié - ce qui serait curieux étant donné son passé qui doit en faire le criminel le plus haï des Inhumains, avec ses multiples coups d'Etat, ses trahisons en faveur des Kree, sa manipulation de la culpabilité collective des Inhumains envers la sous-classe génétique des "Alphas".
      Blackagar, the Black Bolt, a été remplacé par un Skrull depuis plusieurs années mais Namor vient de tuer l'usurpateur. Les Skrulls ont décidé d'utiliser le vrai Eclair Noir comme une arme sonique. L'idée paraît peu utilisable. Les Skrulls n'ont-ils pas déjà des armes tout aussi puissantes ? De plus, l'arme ne peut être utilisée dans le vide, à moins de la modifier profondément. B-